Presse et revues
34 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1898 05 mai 1898
Description : 1898/05/05 (A2,N12,T2). 1898/05/05 (A2,N12,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196892
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 151
De la Martinique, un correspondant, planteur expérimenté, nous transmet les
observations et avis suivants :
Depuis l'élan donné par le Comité de défense des cultures secondaires à la
Martinique et les primes votées en faveur de ces cultures, nombre d'habitants
s'adonnent à la culture du café, surtout du Libéria.
11 existe en ce moment à la Martinique environ 4 à 5.000 Libéria en rapport.
Le produit de ces arbres sert en grande partie à créer des pépinières. Pour
cette raison et vu sa rareté, il se vend au prix de 1 fr. 50 à 2 francs le kilo en
cerises. J'ai livré le mois, passé 100 kilos à l'administration à raison, de 1 fr. 25 le
kilo en cerises.
Le café d'Arabica, le plus apprécié, et appelé café de la Martinique, est seul
coté. Le Libéria n'est pas classé ni coté, n'ayant pas encore fait son apparition
sur le marché.
Le-café n'est vendu à la Martinique qu'en grains, on ne torréfie pas le café
pour la vente; chaque ménage s'approvisionne de son café en grains, et le soin
de le griller est confié à la ménagère.
Comme planteurs de Libéria à la Martinique avant 1895, je ne puis citer que
le Dr H. Thaly et moi.
Le Libéria commence à donner des fruits à l'âge de trois ans est en plein rap-
port à l'âge de six ans et rapporte abondamment de cet âge à sa mortalité. J'ai
chez moi des Libéria qui ont 20 à 25 ans, qui rapportent encore 1 kil. 500 de
café commercial.
J'estime le rendement annuel du Libéria en plein rapport de 1 kil. 500 à
2 kil- 500 de café commercial.
Le Libéria produit étonnamment à la Martinique, et, pour vous le prouver,
j'avance le fait suivant : J'ai récolté d'un Libéria âgé de sept ans, le 10 fevrier
1898, 12 kilos de café en cerises; trois mois avant, en novembae 1897, j'avais
récolté du même arbre 13 kilos de café en cerises, et, à cette date, l'arbre est
chargé de fleurs et de fruits. -
J'ai contrôlé à nouveau l'expérience de M. Chalot, et ai trouvé qu'un kilo de
Liberia en cerises contient de 175 à 200 cerises; réduit à l'état de café commer-
cial, il donne 120 à 130 grammes. Prenant la moyenne de 125 grammes, il fau-
drait donc 8 kilos de café en cerises pour obtenir 1 kilo de café commercial.
Je soutiens que pas un arbre âgé de six ans, se trouvant dans les conditions
normales, ne peut donner moins de 8 kilos de café en cerises par an.
La qualité s'améliore avec l'âge, et j'avance que le Libéria, après la troisième
génération, acquiert le goût du café Martinique, ce qui est dû au terroir. Je me
propose d'ailleurs de réunir sous peu à la Chambre de commerce des amateurs,
- et de leur donner à boire de l'un et de l'autre café, pour avoir leur appréciation.
Je vous ferai connaître le résultat obtenu. '::,
1
Je fais en ce moment des études sur la greffe.
En ce qui touche la qualité du Libéria et son avenir, J'ose formuler I1lH, appré-
ciation toute personnelle. Ayant sur mapropriété des caféiers de Libéria plantés
depuis vingt ans, me servant comme semences des graines des générations nou-
velles, j'estime que le Libéria produit après la quatrième ou cinquième généra-
tion donne un café dont le goût se'rapproche beaucoup de celui du Miiiliniquê,
pour ne pas dire le même. Il vous sera possible, Monsieur le Directeur, de faire
vous-même l'expérience', s'il m'est donné de vous envoyer les deux espèces de
café. J'ajoute qu'il faut aussi au Libéria au moins un an de séchage.
De la Martinique, un correspondant, planteur expérimenté, nous transmet les
observations et avis suivants :
Depuis l'élan donné par le Comité de défense des cultures secondaires à la
Martinique et les primes votées en faveur de ces cultures, nombre d'habitants
s'adonnent à la culture du café, surtout du Libéria.
11 existe en ce moment à la Martinique environ 4 à 5.000 Libéria en rapport.
Le produit de ces arbres sert en grande partie à créer des pépinières. Pour
cette raison et vu sa rareté, il se vend au prix de 1 fr. 50 à 2 francs le kilo en
cerises. J'ai livré le mois, passé 100 kilos à l'administration à raison, de 1 fr. 25 le
kilo en cerises.
Le café d'Arabica, le plus apprécié, et appelé café de la Martinique, est seul
coté. Le Libéria n'est pas classé ni coté, n'ayant pas encore fait son apparition
sur le marché.
Le-café n'est vendu à la Martinique qu'en grains, on ne torréfie pas le café
pour la vente; chaque ménage s'approvisionne de son café en grains, et le soin
de le griller est confié à la ménagère.
Comme planteurs de Libéria à la Martinique avant 1895, je ne puis citer que
le Dr H. Thaly et moi.
Le Libéria commence à donner des fruits à l'âge de trois ans est en plein rap-
port à l'âge de six ans et rapporte abondamment de cet âge à sa mortalité. J'ai
chez moi des Libéria qui ont 20 à 25 ans, qui rapportent encore 1 kil. 500 de
café commercial.
J'estime le rendement annuel du Libéria en plein rapport de 1 kil. 500 à
2 kil- 500 de café commercial.
Le Libéria produit étonnamment à la Martinique, et, pour vous le prouver,
j'avance le fait suivant : J'ai récolté d'un Libéria âgé de sept ans, le 10 fevrier
1898, 12 kilos de café en cerises; trois mois avant, en novembae 1897, j'avais
récolté du même arbre 13 kilos de café en cerises, et, à cette date, l'arbre est
chargé de fleurs et de fruits. -
J'ai contrôlé à nouveau l'expérience de M. Chalot, et ai trouvé qu'un kilo de
Liberia en cerises contient de 175 à 200 cerises; réduit à l'état de café commer-
cial, il donne 120 à 130 grammes. Prenant la moyenne de 125 grammes, il fau-
drait donc 8 kilos de café en cerises pour obtenir 1 kilo de café commercial.
Je soutiens que pas un arbre âgé de six ans, se trouvant dans les conditions
normales, ne peut donner moins de 8 kilos de café en cerises par an.
La qualité s'améliore avec l'âge, et j'avance que le Libéria, après la troisième
génération, acquiert le goût du café Martinique, ce qui est dû au terroir. Je me
propose d'ailleurs de réunir sous peu à la Chambre de commerce des amateurs,
- et de leur donner à boire de l'un et de l'autre café, pour avoir leur appréciation.
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1
Je fais en ce moment des études sur la greffe.
En ce qui touche la qualité du Libéria et son avenir, J'ose formuler I1lH, appré-
ciation toute personnelle. Ayant sur mapropriété des caféiers de Libéria plantés
depuis vingt ans, me servant comme semences des graines des générations nou-
velles, j'estime que le Libéria produit après la quatrième ou cinquième généra-
tion donne un café dont le goût se'rapproche beaucoup de celui du Miiiliniquê,
pour ne pas dire le même. Il vous sera possible, Monsieur le Directeur, de faire
vous-même l'expérience', s'il m'est donné de vous envoyer les deux espèces de
café. J'ajoute qu'il faut aussi au Libéria au moins un an de séchage.
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