Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1898 05 mai 1898
Description : 1898/05/05 (A2,N12,T2). 1898/05/05 (A2,N12,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196892
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 147
Ces exemples sont la confirmations de l'expérience faite sur plusieurs végé-
taux que la sécrétion d'essences, de latex et de résines de beaucoup d'arbres est
absolument régie par les conditions climatériques du pays. Tel arbre a dans son
pays d'origine des caractères qui ne se retrouveront pas dans le pays où il a été
transporté et où il semble réussir parfaitement; et le Dr Schumann cite plusieurs
exemples à l'appui de son assertion. Nous relèverons seulement celui du
chanvre qui, dans les pays très chauds, aux Indes surtout, fournit une résine
excessivement narcotique qui ne se produit guère dans les climats tempérés.
Et il conclut par le conseil suivant : pour le caoutchouc, ce sont les essais
répétés qui rendront la culture rémunératrice. Il faut viser surtout à mettre la
plante dans les conditions climatériques qu'elle rencontrait chez elle. Pour le
caoutchouc du Brésil, il faut tenir avant tout compte du fait qu'il s'y trouve
exposé à des inondations périodiques et, par conséquent, il faut choisir, pour le
cultiver, des terres qui sont sujettes aux mêmes conditions météorologiques aux
mêmes époques de l'année.
Le Manihot Glctziovii semble être une plante de steppes, et on doit supposer
par conséquent qu'elle trouvera, dans des terrains trop humides, de mauvais élé-
ments de prospérité. Les districts pauvres en pluie, à allures de steppes, sem-
blent donc indiqués pour lui rappeler son habitat. En un mot, multipliez vos
expériences.
*
* *
Enfin, l'Indische Mercuur, du 9 avril 1898, donne, sur les résultats obtenus par la
culture du caoutchouc dans le Perak, les indications suivantes :
« En 1887, quelques semences de l'arbre Kuala Kangsar furent obtenues et
plantées dans les terrains du Muséum à Taïping. Ces terrains sont fort mauvais,
car le sol est miné partout. Cependant le résultat fut favorable. Les arbres attei-
gnirent en dix ans des proportions remarquables. En 1892 quelques semences
furent confiées à un terrain inculte. La tentative promet un succès. L'arbre a
également été planté à ParitBuntar. Il croît très bien dans le jardin du magistrat
du district, tout près de la rivière.
Le terrain est parfois submergé et en temps ordinaire, aux hautes eaux, le
sol n'est qu'à 2 pieds au-dessus du niveau. Les eaux de la rivière sont salées à
tel point que le palmier Nipah se développe sur ses rives.
Jusqu'à maintenant les arbres à caoutchouc ont été plantés isolément et,
ainsi que l'on devait s'y attendre, ils ont le tronc peu développé et la cime
massive.
Pour la production d'une grande quantité de caoutchouc l'arbre doit se déve-
lopper en hauteur et former un tronc droit élevé, dépourvu de branches.
Une distance de 15 à 20 pieds semble être la plus juste à observer entre les
arbres.
Beaucoup de méthodes sont proposées et essayées pour recueillir le suc. La
plus avantageuse paraît être celle que l'on appelle en hollandais haringgraat-
methode.
Le caoutchouc de Perak vaut de 2 s. 2 à 2 s. 6 la livre. L'arbre pourra donner au
moins 1 livre de bon caoutchouc par an. Si on établit la valeur à 2 shillings la
livre, on obtiendra pour 1 acre de terrain, où les sujets seraient plantés à
20 pieds de distance, un rendement annuel de 10 liv. 16, et de 19 liv. 6 pour une
même superficie avec intervalles de 15 pieds. On estime que ce résultat doit être
Ces exemples sont la confirmations de l'expérience faite sur plusieurs végé-
taux que la sécrétion d'essences, de latex et de résines de beaucoup d'arbres est
absolument régie par les conditions climatériques du pays. Tel arbre a dans son
pays d'origine des caractères qui ne se retrouveront pas dans le pays où il a été
transporté et où il semble réussir parfaitement; et le Dr Schumann cite plusieurs
exemples à l'appui de son assertion. Nous relèverons seulement celui du
chanvre qui, dans les pays très chauds, aux Indes surtout, fournit une résine
excessivement narcotique qui ne se produit guère dans les climats tempérés.
Et il conclut par le conseil suivant : pour le caoutchouc, ce sont les essais
répétés qui rendront la culture rémunératrice. Il faut viser surtout à mettre la
plante dans les conditions climatériques qu'elle rencontrait chez elle. Pour le
caoutchouc du Brésil, il faut tenir avant tout compte du fait qu'il s'y trouve
exposé à des inondations périodiques et, par conséquent, il faut choisir, pour le
cultiver, des terres qui sont sujettes aux mêmes conditions météorologiques aux
mêmes époques de l'année.
Le Manihot Glctziovii semble être une plante de steppes, et on doit supposer
par conséquent qu'elle trouvera, dans des terrains trop humides, de mauvais élé-
ments de prospérité. Les districts pauvres en pluie, à allures de steppes, sem-
blent donc indiqués pour lui rappeler son habitat. En un mot, multipliez vos
expériences.
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Enfin, l'Indische Mercuur, du 9 avril 1898, donne, sur les résultats obtenus par la
culture du caoutchouc dans le Perak, les indications suivantes :
« En 1887, quelques semences de l'arbre Kuala Kangsar furent obtenues et
plantées dans les terrains du Muséum à Taïping. Ces terrains sont fort mauvais,
car le sol est miné partout. Cependant le résultat fut favorable. Les arbres attei-
gnirent en dix ans des proportions remarquables. En 1892 quelques semences
furent confiées à un terrain inculte. La tentative promet un succès. L'arbre a
également été planté à ParitBuntar. Il croît très bien dans le jardin du magistrat
du district, tout près de la rivière.
Le terrain est parfois submergé et en temps ordinaire, aux hautes eaux, le
sol n'est qu'à 2 pieds au-dessus du niveau. Les eaux de la rivière sont salées à
tel point que le palmier Nipah se développe sur ses rives.
Jusqu'à maintenant les arbres à caoutchouc ont été plantés isolément et,
ainsi que l'on devait s'y attendre, ils ont le tronc peu développé et la cime
massive.
Pour la production d'une grande quantité de caoutchouc l'arbre doit se déve-
lopper en hauteur et former un tronc droit élevé, dépourvu de branches.
Une distance de 15 à 20 pieds semble être la plus juste à observer entre les
arbres.
Beaucoup de méthodes sont proposées et essayées pour recueillir le suc. La
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methode.
Le caoutchouc de Perak vaut de 2 s. 2 à 2 s. 6 la livre. L'arbre pourra donner au
moins 1 livre de bon caoutchouc par an. Si on établit la valeur à 2 shillings la
livre, on obtiendra pour 1 acre de terrain, où les sujets seraient plantés à
20 pieds de distance, un rendement annuel de 10 liv. 16, et de 19 liv. 6 pour une
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