Presse et revues
42 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1898 05 janvier 1898
Description : 1898/01/05 (A2,N8,T2). 1898/01/05 (A2,N8,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419685d
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
6 REVUE DES CULTURES COLONIALES
dans les autres, les plantes productives du latex ont disparu progressivement, par
suite de leur exploitation irrationnelle faite par l'indigène.
Le noir n'extrait le latex que des lianes, il ne connaît nullement les arbres à
caoutchouc qui, d'ailleurs, sont peu nombreux. Après avoir coupé la liane et
recueilli dans des gourdes le latex qu'elle contient, l'indigène détermine la pré-
cipitation du caoutchouc en versant le latex dans du jus de citron chauffé; le
caoutchouc est enlevé à mesure de sa formation, puis roulé en boules qui ont un
poids moyen de 120 grammes ou de 6 grammes.
Les boules de 120 grammes sont faites avec le caoutchouc, obtenu dans le jus
de citron non épuisé; ce caoutchouc, sans être pur, est de bonne qualité; il est
élastique, nerveux, craque sous le couteau lorsqu'on le coupe. Les boules de
6 grammes sont obtenues avec le jus de citron épuisé, à la suite de la préparation
du caoutchouc destiné à former les boules précédentes. Le caoutchouc des petites
boules est élastique, moins dur, moins nerveux que celui des grandes boules;
sa qualité ordinaire, mais inférieure, tient : 1° à l'épuisement partiel du jus de
citron; 2° à l'élévation de température qui est nécessaire pour obtenir la préci-
pitation du caoutchouc que renferme le latex.
Pour déterminer la précipitation du caoutchouc, l'indigène se sert habituel-
lement du citron, qu'il remplace souvent par l'eau salée; le caoutchouc obtenu
dans ce dernier cas est plus poreux ; il renferme une quantité d'eau salée, qui
augmente son poids du vingtième environ. -
L'indigène augmente le pouvoir de précipitation du jus de citron épuisé, en
y ajoutant du sel marin ; mais, en général, le caoutchouc obtenu avec le jus de
citron pur est de meilleure qualité que celui obtenu avec l'eau salée ou un
mélange de jus de citron et d'eau salée.
Le caoutchouc commercial est obtenu avec une seule liane appelée djoumialé
par les Bakalais. Cette liane fournit un caoutchouc de bonne qualité.
Les lianes donnant du latex sont nombreuses; ce latex donne, en le traitant,
une substance semblable au caoutchouc, qui n'a ni consistance, ni élasticité, ni
nervosité ; sa valeur marchande est nulle; habituellement la quantité de ce faux
caoutchouc est mélangée dans la proportion de 10 avec le caoutchouc obtenu
avec le djoumialé. La liane qui fournit le latex est appelée akounya, elle
ressemble à la liane à caoutchouc, mais la couleur de l'écorce est d'un brun
noirâtre.
Le caoutchouc commercial est parfois fraudé : les boules, les petites seulement,
sont dures au toucher; coupées, on remarque qu'elles se composent d'une enve-
loppe de bon caoutchouc entourant une substance dont l'aspect est identique au
caoutchouc, mais ayant une assez grande dureté. Ce faux caoutchouc est obtenu
du latex extrait d'une liane appelée aboundji. Le caoutchouc commercial n'en
renferme que rarement.
En résumé, les lianes dont se sert l'indigène pour obtenir le latex fournissant
le caoutchouc vrai ou faux sont : le djoumialé, l'akounya et l'aboundji. Ce sontles
lianes exploitées dans le bas et à l'ouest du bassin de l'Ogooué.
J. BOUYSSOU,
Ingénieur-agronome de la Société
du Haut-Ogooué.
dans les autres, les plantes productives du latex ont disparu progressivement, par
suite de leur exploitation irrationnelle faite par l'indigène.
Le noir n'extrait le latex que des lianes, il ne connaît nullement les arbres à
caoutchouc qui, d'ailleurs, sont peu nombreux. Après avoir coupé la liane et
recueilli dans des gourdes le latex qu'elle contient, l'indigène détermine la pré-
cipitation du caoutchouc en versant le latex dans du jus de citron chauffé; le
caoutchouc est enlevé à mesure de sa formation, puis roulé en boules qui ont un
poids moyen de 120 grammes ou de 6 grammes.
Les boules de 120 grammes sont faites avec le caoutchouc, obtenu dans le jus
de citron non épuisé; ce caoutchouc, sans être pur, est de bonne qualité; il est
élastique, nerveux, craque sous le couteau lorsqu'on le coupe. Les boules de
6 grammes sont obtenues avec le jus de citron épuisé, à la suite de la préparation
du caoutchouc destiné à former les boules précédentes. Le caoutchouc des petites
boules est élastique, moins dur, moins nerveux que celui des grandes boules;
sa qualité ordinaire, mais inférieure, tient : 1° à l'épuisement partiel du jus de
citron; 2° à l'élévation de température qui est nécessaire pour obtenir la préci-
pitation du caoutchouc que renferme le latex.
Pour déterminer la précipitation du caoutchouc, l'indigène se sert habituel-
lement du citron, qu'il remplace souvent par l'eau salée; le caoutchouc obtenu
dans ce dernier cas est plus poreux ; il renferme une quantité d'eau salée, qui
augmente son poids du vingtième environ. -
L'indigène augmente le pouvoir de précipitation du jus de citron épuisé, en
y ajoutant du sel marin ; mais, en général, le caoutchouc obtenu avec le jus de
citron pur est de meilleure qualité que celui obtenu avec l'eau salée ou un
mélange de jus de citron et d'eau salée.
Le caoutchouc commercial est obtenu avec une seule liane appelée djoumialé
par les Bakalais. Cette liane fournit un caoutchouc de bonne qualité.
Les lianes donnant du latex sont nombreuses; ce latex donne, en le traitant,
une substance semblable au caoutchouc, qui n'a ni consistance, ni élasticité, ni
nervosité ; sa valeur marchande est nulle; habituellement la quantité de ce faux
caoutchouc est mélangée dans la proportion de 10 avec le caoutchouc obtenu
avec le djoumialé. La liane qui fournit le latex est appelée akounya, elle
ressemble à la liane à caoutchouc, mais la couleur de l'écorce est d'un brun
noirâtre.
Le caoutchouc commercial est parfois fraudé : les boules, les petites seulement,
sont dures au toucher; coupées, on remarque qu'elles se composent d'une enve-
loppe de bon caoutchouc entourant une substance dont l'aspect est identique au
caoutchouc, mais ayant une assez grande dureté. Ce faux caoutchouc est obtenu
du latex extrait d'une liane appelée aboundji. Le caoutchouc commercial n'en
renferme que rarement.
En résumé, les lianes dont se sert l'indigène pour obtenir le latex fournissant
le caoutchouc vrai ou faux sont : le djoumialé, l'akounya et l'aboundji. Ce sontles
lianes exploitées dans le bas et à l'ouest du bassin de l'Ogooué.
J. BOUYSSOU,
Ingénieur-agronome de la Société
du Haut-Ogooué.
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