Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1898 05 janvier 1898
Description : 1898/01/05 (A2,N8,T2). 1898/01/05 (A2,N8,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6419685d
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
CE QU'ON DIT EN ANGLETERRE DE L'ALGÉRIE 3
Tout dernièrement encore, M. Rousselot, qui dirige ces plantations, disait que
les carrés plantés de caféiers de cette espèce résistent très bien aux inondations
et se montrent robustes et fertiles. -
Voilà donc une espèce nouvelle, le caféier del'Oubangui, qui va permettre -de
couvrir de cultures prospères toutes les terres basses si abondantes dans toutes
nos colonies de l'Afrique occidentale, lesquelles restaient sans emploi. La propa-
gation de cette espèce va permettre d'étendre singulièrement la zone de culture
du caféier, et, ce qui a une importance considérable, le produit que fournira cette
nouvelle espèce sera d'une haute valeur marchande.
J. DYBOWSKI.
CE QU'ON DIT EN ANGLETERRE DE L'ALGÉRIE.
Un correspondant du journal le Times, le grand meneur de l'opinion en Angle-
terre, lui écrit ce qui suit :
« Où en est la colonisation de l'Algérie? Qu'on en juge par les résultats de
l'agriculture. La canne à sucre n'y contient pas de sucre et n'y représente qu'un
mauvais bambou; le caféier y donne quelques baies sans amande; la soie du
cotonnier y est trop courte pour être filée ; le cocotier n'y donne pas de fruits ;
l'indigo n'y vaut rien; la vanille ne peut s'y cultiver qu'en serre chaude; les
plantes à épices sont fort au-dessous de celles qu'on obtient si facilement de
l'Inde et du Brésil. Les résultats de la culture européenne sont encore pires s'il
est possible. Le blé, à la troisième année, y devient dur; la pomme de terre n'y
contient point de fécule; la banane n'y est qu'un fruit pâteux et sans saveur; les
oranges mêmes, quoiqu'on les vante, sont rarement bonnes ; les bœufs y dégé-
nèrent si vite qu'à la quatrième génération ils passent du poids de 300 kilo-
grammes à 150 livres; la volaille y est maigre et coriace; le vin lui-même, sur
lequel on fondait tant d'espérances, y est plat ou acerbe, presque invendable, ce
qui tient à ce que la fermentation des moûts y est contrariée par une température
trop élevée. En somme, toute cette agriculture algérienne s'y heurte à des
obstacles insurmontables, et ne récolte que des rebuts sur toute la ligne, parce
que la chaleur y est à la fois tantôt trop forte et tantôt insuffisante. Contre ces
irrégularités du climat il n'y a rien à faire (1). »
Il est évident, pour tous ceux qui connaissent un peu l'Algérie, que ce pessi-
miste intentionnel est fort exagéré. L'Angleterre, qui voudrait faire de la Médi-
terranée un lac exclusivement anglais, n'a jamais vu de bon œil notre établis-
(1) Il n'est pas sans intérêt d'opposer à cette citation le témoignage peu suspect du
Consul général d'Angleterre à Alger, qui dans son rapport sur l'agriculture en Algérie
pendant l'année 1895-96 engageait hautement ses jeunes compatriotes à venir se fixer
dans notre colonie pour s'y livrer à la viticulture.
« Si les prix actuels, dit-il, persistent pendant quelques années, les viticulteurs algé-
« riens pourront être considérés comme singulièrementfavorisés, et, malgré les risques
« attachés à cette culture, il semble malheureux que de jeunes Anglais ne viennent
« pas s'y adonner en plus grand nombre. A quiconque veut travailler, un an ou deux
« d'études suffirontpour apprendre à la fois la viticulture et la langue française, et, ainsi
« préparé on a beaucoup de chances de faire fortune avec un capital modeste. »
En ce qui concerne la production, le consul anglais cite les chiffres suivants: un hec-
tare (2 acres 1/2) produit jusqu'à 300 hectolitres (2.600 gallons). Dans tous les cas, une
production de 200 hectolitres est normale dans un vignoble bien situé et bien cultivé.
Tout dernièrement encore, M. Rousselot, qui dirige ces plantations, disait que
les carrés plantés de caféiers de cette espèce résistent très bien aux inondations
et se montrent robustes et fertiles. -
Voilà donc une espèce nouvelle, le caféier del'Oubangui, qui va permettre -de
couvrir de cultures prospères toutes les terres basses si abondantes dans toutes
nos colonies de l'Afrique occidentale, lesquelles restaient sans emploi. La propa-
gation de cette espèce va permettre d'étendre singulièrement la zone de culture
du caféier, et, ce qui a une importance considérable, le produit que fournira cette
nouvelle espèce sera d'une haute valeur marchande.
J. DYBOWSKI.
CE QU'ON DIT EN ANGLETERRE DE L'ALGÉRIE.
Un correspondant du journal le Times, le grand meneur de l'opinion en Angle-
terre, lui écrit ce qui suit :
« Où en est la colonisation de l'Algérie? Qu'on en juge par les résultats de
l'agriculture. La canne à sucre n'y contient pas de sucre et n'y représente qu'un
mauvais bambou; le caféier y donne quelques baies sans amande; la soie du
cotonnier y est trop courte pour être filée ; le cocotier n'y donne pas de fruits ;
l'indigo n'y vaut rien; la vanille ne peut s'y cultiver qu'en serre chaude; les
plantes à épices sont fort au-dessous de celles qu'on obtient si facilement de
l'Inde et du Brésil. Les résultats de la culture européenne sont encore pires s'il
est possible. Le blé, à la troisième année, y devient dur; la pomme de terre n'y
contient point de fécule; la banane n'y est qu'un fruit pâteux et sans saveur; les
oranges mêmes, quoiqu'on les vante, sont rarement bonnes ; les bœufs y dégé-
nèrent si vite qu'à la quatrième génération ils passent du poids de 300 kilo-
grammes à 150 livres; la volaille y est maigre et coriace; le vin lui-même, sur
lequel on fondait tant d'espérances, y est plat ou acerbe, presque invendable, ce
qui tient à ce que la fermentation des moûts y est contrariée par une température
trop élevée. En somme, toute cette agriculture algérienne s'y heurte à des
obstacles insurmontables, et ne récolte que des rebuts sur toute la ligne, parce
que la chaleur y est à la fois tantôt trop forte et tantôt insuffisante. Contre ces
irrégularités du climat il n'y a rien à faire (1). »
Il est évident, pour tous ceux qui connaissent un peu l'Algérie, que ce pessi-
miste intentionnel est fort exagéré. L'Angleterre, qui voudrait faire de la Médi-
terranée un lac exclusivement anglais, n'a jamais vu de bon œil notre établis-
(1) Il n'est pas sans intérêt d'opposer à cette citation le témoignage peu suspect du
Consul général d'Angleterre à Alger, qui dans son rapport sur l'agriculture en Algérie
pendant l'année 1895-96 engageait hautement ses jeunes compatriotes à venir se fixer
dans notre colonie pour s'y livrer à la viticulture.
« Si les prix actuels, dit-il, persistent pendant quelques années, les viticulteurs algé-
« riens pourront être considérés comme singulièrementfavorisés, et, malgré les risques
« attachés à cette culture, il semble malheureux que de jeunes Anglais ne viennent
« pas s'y adonner en plus grand nombre. A quiconque veut travailler, un an ou deux
« d'études suffirontpour apprendre à la fois la viticulture et la langue française, et, ainsi
« préparé on a beaucoup de chances de faire fortune avec un capital modeste. »
En ce qui concerne la production, le consul anglais cite les chiffres suivants: un hec-
tare (2 acres 1/2) produit jusqu'à 300 hectolitres (2.600 gallons). Dans tous les cas, une
production de 200 hectolitres est normale dans un vignoble bien situé et bien cultivé.
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