Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1913 30 novembre 1913
Description : 1913/11/30 (A13,N149). 1913/11/30 (A13,N149).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418419d
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
N° 149 — Nov. 1913 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 327
pratiqué. Personnellement étranger aux
affaires commerciales, j'ai néanmoins re-
cueilli des indications -nettes sur cette
difficulté de lancer un produit nouveau et
sur le prix de ces tentatives. J'ai connu
quelques-unes des pertes répétées éprou-
vées par diverses maisons, et plus particu-
lièrement par cet inlassable novateur
qu'était M. DÉMANGÉ avec le Garcinia ton-
kinensis, l'abrasin précisément, et le Sa-
pindus.
Chaque effort de lancement a été d'autant
plus coûteux pour celui qui l'entreprenait
qu'il a -fallu le renouveler sous divers
prétextes. Le correspondant de Marseille
n'y apportait pas toujours l'entrain, 'la foi,
le bon vouloir, l'esprit de sacrifice qui
animaient l'exportateur. Il se produisait
des malentendus, des doutes sur la sincé-
rité des essais. Telle maison déclarait .im-
propre à tout emploi un fort envoi de
graines de Garcinia, considéré comme
trop avarié, lequel lot, repris et traité un
an après cette déclaration, donnait un ré-
sultat tel, qu unei commande de cent tonnes
suivait immédiatement.
Pour faire prendre un article nouveau
en Europe, il faut s'acharner et se .rési-
gner à perdre, moyen qui n'est pas à la
portée de toutes les bourses.
Sans compter que, même pour un pro-
duit connu, les importateurs tiennent à
l'origine, même à l'emballage, en quoi
nous ne pouvons trop les critiquer.
Lorsque notre « shellac» .et notre
«,bulton-lac» tonkinois furent, pour la
première fois, expédiés en Europe, le pro-
duit absolument pur — fabriqué par moi-
même — bien raffiné, laissant moins de
dépôt dans la solution d'alcool que.le,pro-
duit courant, généralement additionné de
résine, ce produit fut payé 3 fr. à .Paris,
mais obtint le cours le plus élevé à Ham-
bourg (côurs de 5 fr.) avec demande
d'achat de toute notre production. Les
commissionnaires, au Havre jet à Paris,
abusaient d'une nuance à peine sensible
dans la teinte du produit pour tenir la
dragée haute au vendeur. :En quelques
heures, un essai dans l'alcool eût fixé la
valeur du produit, lequel fit prime par la
suite.
L'huile d'abrasin du Tonkin gagne à
passer par Hong-Kong avant de s'embar-
quer pour l'Europe.
Théoriquement, l'huile de bois de Hong-
Kong « Wood oil » est le produit obtenu
des Dipterocarpus de l'Indochine par per-
foration du tronc.
La « Wood oil of China » est l'huile
d'abrasin, dont le Tonkin exporte d'impor-
tantes quantités à Hong-Kong, où elle est
baptisée ou tout au.moins naturalisée.
Je dis théoriquement .parce -que, prati-
quement, nous ne savons pas encore à
quels mélanges donne lieu le commerce de
la, « Wood oil of China» non seulement à
Hong-Kong, mais même devant ma poïte,
à La Pho (Tonkin). Je l'avoue à ma honte
etije m'efforcerai de combler cette lacune.
Nous sommes en droit de douter que le
produit soit pur. Ceci, d'ailleurs, est l'af-
faire du commerce et des industries qui
emploient ce produit. Si Je produit qui
leur est offert répond à leurs .besoins, à un
prix donné, tout est bien.,Pourdes matières
industrielles ou alimentaires, il re £ t des
mélanges nécessaires. Débarrassons-nous
du préjugé qui consiste admettre toujours
au-dessus de tout le produit tel que -la
nature le présente. Isa cuisson des ali-
ments est elle-même une dénaturation; le
sucre est le produit de manipulations qui
ne sont pas toutes ragoûtantes.
Les doutes que j'exprime quant à la
pureté des huiles d'abrasin mises dans le
commerce, m'ont été communiqués ipar
M. DEMANGE, qui m'a laissé sur ce point
des notes précises que, malheureusement,
j'ai laissées vieillir, sans que pour cela
elles aient perdu de leur intérêt. On va en
juger :
Il y a quelques années, la noix d'abrasin
non décortiquée valait 4 à 5 piastres les
100 kg. sur les marchés de l'intérieur, ce
qui ne permettait pas l'exportation, ainsi
qu'on va voir.
Un achat de 84 aQs. fait à la concession
pratiqué. Personnellement étranger aux
affaires commerciales, j'ai néanmoins re-
cueilli des indications -nettes sur cette
difficulté de lancer un produit nouveau et
sur le prix de ces tentatives. J'ai connu
quelques-unes des pertes répétées éprou-
vées par diverses maisons, et plus particu-
lièrement par cet inlassable novateur
qu'était M. DÉMANGÉ avec le Garcinia ton-
kinensis, l'abrasin précisément, et le Sa-
pindus.
Chaque effort de lancement a été d'autant
plus coûteux pour celui qui l'entreprenait
qu'il a -fallu le renouveler sous divers
prétextes. Le correspondant de Marseille
n'y apportait pas toujours l'entrain, 'la foi,
le bon vouloir, l'esprit de sacrifice qui
animaient l'exportateur. Il se produisait
des malentendus, des doutes sur la sincé-
rité des essais. Telle maison déclarait .im-
propre à tout emploi un fort envoi de
graines de Garcinia, considéré comme
trop avarié, lequel lot, repris et traité un
an après cette déclaration, donnait un ré-
sultat tel, qu unei commande de cent tonnes
suivait immédiatement.
Pour faire prendre un article nouveau
en Europe, il faut s'acharner et se .rési-
gner à perdre, moyen qui n'est pas à la
portée de toutes les bourses.
Sans compter que, même pour un pro-
duit connu, les importateurs tiennent à
l'origine, même à l'emballage, en quoi
nous ne pouvons trop les critiquer.
Lorsque notre « shellac» .et notre
«,bulton-lac» tonkinois furent, pour la
première fois, expédiés en Europe, le pro-
duit absolument pur — fabriqué par moi-
même — bien raffiné, laissant moins de
dépôt dans la solution d'alcool que.le,pro-
duit courant, généralement additionné de
résine, ce produit fut payé 3 fr. à .Paris,
mais obtint le cours le plus élevé à Ham-
bourg (côurs de 5 fr.) avec demande
d'achat de toute notre production. Les
commissionnaires, au Havre jet à Paris,
abusaient d'une nuance à peine sensible
dans la teinte du produit pour tenir la
dragée haute au vendeur. :En quelques
heures, un essai dans l'alcool eût fixé la
valeur du produit, lequel fit prime par la
suite.
L'huile d'abrasin du Tonkin gagne à
passer par Hong-Kong avant de s'embar-
quer pour l'Europe.
Théoriquement, l'huile de bois de Hong-
Kong « Wood oil » est le produit obtenu
des Dipterocarpus de l'Indochine par per-
foration du tronc.
La « Wood oil of China » est l'huile
d'abrasin, dont le Tonkin exporte d'impor-
tantes quantités à Hong-Kong, où elle est
baptisée ou tout au.moins naturalisée.
Je dis théoriquement .parce -que, prati-
quement, nous ne savons pas encore à
quels mélanges donne lieu le commerce de
la, « Wood oil of China» non seulement à
Hong-Kong, mais même devant ma poïte,
à La Pho (Tonkin). Je l'avoue à ma honte
etije m'efforcerai de combler cette lacune.
Nous sommes en droit de douter que le
produit soit pur. Ceci, d'ailleurs, est l'af-
faire du commerce et des industries qui
emploient ce produit. Si Je produit qui
leur est offert répond à leurs .besoins, à un
prix donné, tout est bien.,Pourdes matières
industrielles ou alimentaires, il re £ t des
mélanges nécessaires. Débarrassons-nous
du préjugé qui consiste admettre toujours
au-dessus de tout le produit tel que -la
nature le présente. Isa cuisson des ali-
ments est elle-même une dénaturation; le
sucre est le produit de manipulations qui
ne sont pas toutes ragoûtantes.
Les doutes que j'exprime quant à la
pureté des huiles d'abrasin mises dans le
commerce, m'ont été communiqués ipar
M. DEMANGE, qui m'a laissé sur ce point
des notes précises que, malheureusement,
j'ai laissées vieillir, sans que pour cela
elles aient perdu de leur intérêt. On va en
juger :
Il y a quelques années, la noix d'abrasin
non décortiquée valait 4 à 5 piastres les
100 kg. sur les marchés de l'intérieur, ce
qui ne permettait pas l'exportation, ainsi
qu'on va voir.
Un achat de 84 aQs. fait à la concession
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