Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-11-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 novembre 1899 20 novembre 1899
Description : 1899/11/20 (A3,N41,T5). 1899/11/20 (A3,N41,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64183088
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
306 REVUE DES CULTURES COLONIALES
libérer de l'impôt en apportant dans les cercles une quantité de beurre égale à
la taxe de capitation. Les commerçants achèteraient alors directement dans
les cercles producteurs le beurre de karité. Cette manière de faire ne me parait
pas digne d'être encouragée.
Encore dans les prix indiqués plus haut ne sont pas compris les frais d'em-
ballage qui seraient assez élevés, si l'on songe que le beurre de karité ne pour-
rait être transporté que dans des caisses métalliques soudées. Ce serait tout un
outillage à se procurer, et il faudrait employer des soudeurs pour la réparation
et le soudage de ces caisses. Ainsi faite, l'exploitation du karité au Soudan don-
nerait donc peu de bénéfices.
Transportée dans des caisses métalliques, la graisse de karité risquerait peut-
être encore de s'altérer ou de rancir. Cet inconvénient, il est vrai, aurait peu
d'importance au point de vue de l'emploi du karité dans la saponification, mais
il n'en serait pas de même au point de vue de son emploi comme produit
comestible.
Ces considérations suffisent à prouver qu'il ne faut donc pas chercher à expé-
dier le beurre en France, mais plutôt les fruits. L'industriel achèterait les noix à
l'indigène de 8 à 10 francs les 100 kilogr. Ce prix serait largement rémunérateur
pour l'indigène qui n'aurait qu'à cueillir et à apporter sa récolte sur les mar-
chés. En opérant ainsi, on transportera, il est vrai, un poids mort, mais ce poids
peut constituer des tourteaux pour la fumure ou pour la nourriture des bestiaux.
L'emballage des noix dans des sacs se fera à peu de frais.
L'achat des noix attirerait l'attention des indigènes sur l'exploitation du sol
et augmenterait la production.
Quant à modifier les procédés employés au Soudan par les noirs pour extraire
le beurre de karité, il n'y faut pas songer. Ce sont des gens apathiques, ne pro-
fitant aucunement des bienfaits que leur apporte la civilisation et s'en tenant
toujours à la routine. Si l'on veut exporter le beurre, c'est une usine qu'il faut
songer à installer ici. Les résultats produits par le rendement et la fabrication
elle-même seront supérieurs.
V.
LA GOMME ÉLASTIQUE DE L'EUCOMMIA ULMOIDES
Le hasard d'une recherche bibliographique, pour un tout autre but, dans les
« Cantor-lectures on Rubber yielding Plants » du Dr MORRIS, nous a fait tomber,
dans la IIe conférence, sur le passage dont nous donnons la traduction (1) :
«CAOUTCHOUC DE CHINE. Une seule plante chinoise à caoutchouc a été l'objet
de renseignements sérieux (voir OLIVER dans les « Icones plantarum » de HOOKER
tt. 1950 et 2361 ; WEISS dans « Transactions of the Linnean Society » (Botanique),
vol. III (2), pp. 243-253, tt. LVII et LVIII).
Le « Tu-chung » (Eucommia ulmoïdes) est originaire du centre de la Chine ;
d'après le Dr Henry, la plante y est cultivée, dans les districts de Chang-yang et de
Patung, à Hupeh, sous 350 lat. Nord. D'après FARGES, elle est encore cultivée,
sous la même latitude, dans le Sze-chuen occidental, dans le district de Tchen-
Keou-tin.
(1) Journal of the Society of Arts, 12 août 1898, p 792. Nous ne pouvons pas dire la page de
l'édition en volume, ne la possédant pas.
libérer de l'impôt en apportant dans les cercles une quantité de beurre égale à
la taxe de capitation. Les commerçants achèteraient alors directement dans
les cercles producteurs le beurre de karité. Cette manière de faire ne me parait
pas digne d'être encouragée.
Encore dans les prix indiqués plus haut ne sont pas compris les frais d'em-
ballage qui seraient assez élevés, si l'on songe que le beurre de karité ne pour-
rait être transporté que dans des caisses métalliques soudées. Ce serait tout un
outillage à se procurer, et il faudrait employer des soudeurs pour la réparation
et le soudage de ces caisses. Ainsi faite, l'exploitation du karité au Soudan don-
nerait donc peu de bénéfices.
Transportée dans des caisses métalliques, la graisse de karité risquerait peut-
être encore de s'altérer ou de rancir. Cet inconvénient, il est vrai, aurait peu
d'importance au point de vue de l'emploi du karité dans la saponification, mais
il n'en serait pas de même au point de vue de son emploi comme produit
comestible.
Ces considérations suffisent à prouver qu'il ne faut donc pas chercher à expé-
dier le beurre en France, mais plutôt les fruits. L'industriel achèterait les noix à
l'indigène de 8 à 10 francs les 100 kilogr. Ce prix serait largement rémunérateur
pour l'indigène qui n'aurait qu'à cueillir et à apporter sa récolte sur les mar-
chés. En opérant ainsi, on transportera, il est vrai, un poids mort, mais ce poids
peut constituer des tourteaux pour la fumure ou pour la nourriture des bestiaux.
L'emballage des noix dans des sacs se fera à peu de frais.
L'achat des noix attirerait l'attention des indigènes sur l'exploitation du sol
et augmenterait la production.
Quant à modifier les procédés employés au Soudan par les noirs pour extraire
le beurre de karité, il n'y faut pas songer. Ce sont des gens apathiques, ne pro-
fitant aucunement des bienfaits que leur apporte la civilisation et s'en tenant
toujours à la routine. Si l'on veut exporter le beurre, c'est une usine qu'il faut
songer à installer ici. Les résultats produits par le rendement et la fabrication
elle-même seront supérieurs.
V.
LA GOMME ÉLASTIQUE DE L'EUCOMMIA ULMOIDES
Le hasard d'une recherche bibliographique, pour un tout autre but, dans les
« Cantor-lectures on Rubber yielding Plants » du Dr MORRIS, nous a fait tomber,
dans la IIe conférence, sur le passage dont nous donnons la traduction (1) :
«CAOUTCHOUC DE CHINE. Une seule plante chinoise à caoutchouc a été l'objet
de renseignements sérieux (voir OLIVER dans les « Icones plantarum » de HOOKER
tt. 1950 et 2361 ; WEISS dans « Transactions of the Linnean Society » (Botanique),
vol. III (2), pp. 243-253, tt. LVII et LVIII).
Le « Tu-chung » (Eucommia ulmoïdes) est originaire du centre de la Chine ;
d'après le Dr Henry, la plante y est cultivée, dans les districts de Chang-yang et de
Patung, à Hupeh, sous 350 lat. Nord. D'après FARGES, elle est encore cultivée,
sous la même latitude, dans le Sze-chuen occidental, dans le district de Tchen-
Keou-tin.
(1) Journal of the Society of Arts, 12 août 1898, p 792. Nous ne pouvons pas dire la page de
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