Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-11-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 novembre 1899 20 novembre 1899
Description : 1899/11/20 (A3,N41,T5). 1899/11/20 (A3,N41,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64183088
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
VARIÉTÉS 30J
La préparation du karité est très simple, mais les moyens rudimentaires
employés la rendent longue et pénible. Elle est la même partout.
Les fruits ou amandes sont, après la récolte, débarrassés de leur brou. On les
expose ensuite au soleil pendant deux ou trois jours, puis on les écrase soit
avec un pilon, soit entre deux pierres plates. Les fragments sont séparés des
débris d'écale et pilés une première fois. Les femmes sont chargées de ce tra-
vail. Ainsi broyée, la matière sébacée est mise à sécher pendant deux jours
environ sur des nattes, puis soumise à deux nouveaux passages au pilon séparés
par une cuisson dans l'eau jusqu'à ébullition complète. A la fin de ces opéra-
tions, on obtient une sorte de pâte peu compacte, laquelle est versée dans de
grandes calebasses remplies au préalable d'un peu d'eau chaude. Cette pâte est
ensuite battue vivement à la main. Il se forme une mousse qu'on recueille et
qu'on fait bouillir dans une marmite pendant un temps variant de 12 à
24 heures.
Le liquide épais et noirâtre qui s'est déposé au fond des calebasses est traité
de la même façon, mais dans un vase séparé.
Après la cuisson, la graisse surnage; on la recueille en l'écumant avec de petites
calebasses à manche et on la verse dans un récipient. La matière sébacée se fige,
au fur et à mesure qu'elle refroidit, et donne le beurre dit de Karitè.
Le produit ainsi obtenu contient certainement beaucoup d'impuretés qu'on
pourrait éviter en filtrant la masse graisseuse à l'état liquide. Il serait nécessaire,
en outre, de ne pas mélanger comme le font les indigènes la matière végétale
issue de la mousse et celle provenant des résidus non moussus. La qualité et la
pureté sont à des degrés différents dans les deux cas.
Le travail assez long qu'exige la préparation ainsi faite par les indigènes,
l'apathie de ces derniers et leur idée de ne travailler juste que pour satisfaire
leurs besoins personnels, font qu'ils s'intéressent peu au commerce du karité :
aussi ce produit est-il assez rare sur les marchés et coûte-t-il assez cher.
Le beurre de karité est employé par les indigènes aux usages courants (cui-
sine, éclairage, fabrication du savon, soins de la chevelure, etc.).
D'après l'estimation faite par M. Jean, chimiste, et par M. Maurice Duclos,
courtier de marchandises, assermenté près le tribunal de commerce à Paris, il
résulte que le taux du karité en France serait de 600 à 700 francs la tonne, soit
de 0 fr. 60 à 0 fr. 70 le kilogramme.
Mais il reste à savoir si le prix d'achat au Soudan permettrait de vendre le
beurre de karité sur les marchés de la métropole à ce taux. C'est une question
douteuse, attendu que le kilogramme se vend dans la colonie depuis 0 fr. 25
jusqu'à 2 fr. 50. Le prix moyen est de 0 fr. 75 à 1 franc, dépassant ainsi celui
fixé par MM. Jean et Duclos. Si l'on ajoute les frais de transport très élevés de
l'intérieur du Soudan à Kayes, puis de Kayes à Marseille ou à Bordeaux, il est
facile de se rendre compte de l'impossibilité d'entreprendre l'exportation de ce
produit dans de telles conditions. L'exportation ne pourrait être permise,d'après
les différents calculs que nous avons faits, que sur un prix moyen de 0 fr. 15 à
Ofr. 201e kilogramme. Rendue à Marseille, une tonne, prix d'achat compris,
reviendrait à 500 ou 550 francs environ.
Il faudrait obliger les indigènes à récolter toutes les noix pour obtenir un
surcroît dans la fabrication, de laquelle résulterait naturellement cet abaisse
ment de prix prévu. Mais le résultat serait long à obtenir, et pour y arriver,
l'administration serait contrainte à forcer les villages et cantons du Soudan à se
La préparation du karité est très simple, mais les moyens rudimentaires
employés la rendent longue et pénible. Elle est la même partout.
Les fruits ou amandes sont, après la récolte, débarrassés de leur brou. On les
expose ensuite au soleil pendant deux ou trois jours, puis on les écrase soit
avec un pilon, soit entre deux pierres plates. Les fragments sont séparés des
débris d'écale et pilés une première fois. Les femmes sont chargées de ce tra-
vail. Ainsi broyée, la matière sébacée est mise à sécher pendant deux jours
environ sur des nattes, puis soumise à deux nouveaux passages au pilon séparés
par une cuisson dans l'eau jusqu'à ébullition complète. A la fin de ces opéra-
tions, on obtient une sorte de pâte peu compacte, laquelle est versée dans de
grandes calebasses remplies au préalable d'un peu d'eau chaude. Cette pâte est
ensuite battue vivement à la main. Il se forme une mousse qu'on recueille et
qu'on fait bouillir dans une marmite pendant un temps variant de 12 à
24 heures.
Le liquide épais et noirâtre qui s'est déposé au fond des calebasses est traité
de la même façon, mais dans un vase séparé.
Après la cuisson, la graisse surnage; on la recueille en l'écumant avec de petites
calebasses à manche et on la verse dans un récipient. La matière sébacée se fige,
au fur et à mesure qu'elle refroidit, et donne le beurre dit de Karitè.
Le produit ainsi obtenu contient certainement beaucoup d'impuretés qu'on
pourrait éviter en filtrant la masse graisseuse à l'état liquide. Il serait nécessaire,
en outre, de ne pas mélanger comme le font les indigènes la matière végétale
issue de la mousse et celle provenant des résidus non moussus. La qualité et la
pureté sont à des degrés différents dans les deux cas.
Le travail assez long qu'exige la préparation ainsi faite par les indigènes,
l'apathie de ces derniers et leur idée de ne travailler juste que pour satisfaire
leurs besoins personnels, font qu'ils s'intéressent peu au commerce du karité :
aussi ce produit est-il assez rare sur les marchés et coûte-t-il assez cher.
Le beurre de karité est employé par les indigènes aux usages courants (cui-
sine, éclairage, fabrication du savon, soins de la chevelure, etc.).
D'après l'estimation faite par M. Jean, chimiste, et par M. Maurice Duclos,
courtier de marchandises, assermenté près le tribunal de commerce à Paris, il
résulte que le taux du karité en France serait de 600 à 700 francs la tonne, soit
de 0 fr. 60 à 0 fr. 70 le kilogramme.
Mais il reste à savoir si le prix d'achat au Soudan permettrait de vendre le
beurre de karité sur les marchés de la métropole à ce taux. C'est une question
douteuse, attendu que le kilogramme se vend dans la colonie depuis 0 fr. 25
jusqu'à 2 fr. 50. Le prix moyen est de 0 fr. 75 à 1 franc, dépassant ainsi celui
fixé par MM. Jean et Duclos. Si l'on ajoute les frais de transport très élevés de
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facile de se rendre compte de l'impossibilité d'entreprendre l'exportation de ce
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reviendrait à 500 ou 550 francs environ.
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surcroît dans la fabrication, de laquelle résulterait naturellement cet abaisse
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