Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1899 20 octobre 1899
Description : 1899/10/20 (A3,N39,T5). 1899/10/20 (A3,N39,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418306f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA CANNE A SUCRE A L'ILE MAURICE 241
magistrat, à servir un ou deux ans le. même propriétaire, moyennant 9 rou- -
pies (1) par mois et une certaine quantité de vivres composés de 10 kilogr. de
riz et 1 kilogr. de lentilles jaunes par semaine, 500 gr. d'huile de coco par
mois. L'homme (et sa famille, s'il en a) a droit à une case composée, le plus sou-
vent, d'une paillotte en paille. Toutes les cases sont réunies dans un même enclos,
et chaque homme est libre d'élever à ses frais certains animaux domestiques,
tels que poules, cochons, vaches même.
Des soins sont assurés gratuitement aux travailleurs, ainsi qu'à leur femme et
enfants en cas de maladie, mais le temps passé à l'hôpital ne leur est pas payé,
pas plus que les congés accordés.
On retient même à ces hommes la rétribution de deux journées pour un seul
manque à l'appel du matin quand leur absence n'a point été autorisée par le
maître ou motivée par la maladie. En cas d'abstentions réitérées, le propriétaire
peut traduire le travailleur devant les tribunaux où il est passible de pénalités
déterminées.
La femme ne passe pas d'engagement, mais elle est souvent employée à la
journée à raison d'un quart de roupie et de 1 kilo de riz par jour.
Les conditions citées - plus haut concernent les hommes qui sont depuis au
moins cinq ans dans la colonie et qui sont déjà au courant du travail. C'est ce
qu'on appelle des réengagés.
Mais la loi d'immigration a naturellement prévu le cas où les propriétaires
auraient besoin d'hommes nouveaux. Le recrutement de ces nouveaux arrivants
est réglementé par un traité passé avec le gouverneur général de l'Inde. Dans
ce cas, on doit fixer un nombre déterminé d'hommes. Il faut verser 180 roupies
par homme pour droit de passage et indemnité. Pour quatre hommes, il faut
compter une femme Chaque homme doit s'engager pour cinq ans aux condi-
tions suivantes :
Pour la lre année : 5 roupies par mois.
— 2e — 5 1/2 —
— 3e - 6 —
— 4e — -6/2 —
— 5e - 7 --'
Pendant ces cinq ans, l'homme n'a droit qu'à 8 kilos de riz par semaine. Cette
progression est nécessaire, car les hommes nouveaux sont toujours inhabiles au
travail et rendent moins de services que les réengagés. Une fois les cinq années
terminées, ils ne .quittent guère la colonie. Dans tous les cas, le rapatriement ne
regarde pas le propriétaire. Le,plus souvent, les travailleurs se choisissent un
chef (sirdar) et c'est le sirdar qui s'entend avec les propriétaires. Le maître qui
réengage un homme lui accorde généralement une gratification qui varie entre
4 et 5 roupies.
Le travail se fait surtout à la tâche : un bon travailleur peut creuser 160 à
180 trous par jour eL nettoyer 150 touffes de cannes.
C'est avec le concours de ces humbles et précieux auxiliaires que les coura-
geux et entreprenants colons de l'île, tous d'origine française, ont pu faire de
Maurice un pays plein de vitalité, sans que cette vie de travail opiniâtre ait pu
porter atteinte à la douceur des mœurs, à la pureté du langage et à l'esprit de
civilisation français, qui se sont maintenus intacts, après un siècle environ d'oc-
cupation anglaise.
F. JADIN.
(1) La roupie vaut 2 fr. 50. Pour la femme, on paie un peu moins que pour l'homme.
magistrat, à servir un ou deux ans le. même propriétaire, moyennant 9 rou- -
pies (1) par mois et une certaine quantité de vivres composés de 10 kilogr. de
riz et 1 kilogr. de lentilles jaunes par semaine, 500 gr. d'huile de coco par
mois. L'homme (et sa famille, s'il en a) a droit à une case composée, le plus sou-
vent, d'une paillotte en paille. Toutes les cases sont réunies dans un même enclos,
et chaque homme est libre d'élever à ses frais certains animaux domestiques,
tels que poules, cochons, vaches même.
Des soins sont assurés gratuitement aux travailleurs, ainsi qu'à leur femme et
enfants en cas de maladie, mais le temps passé à l'hôpital ne leur est pas payé,
pas plus que les congés accordés.
On retient même à ces hommes la rétribution de deux journées pour un seul
manque à l'appel du matin quand leur absence n'a point été autorisée par le
maître ou motivée par la maladie. En cas d'abstentions réitérées, le propriétaire
peut traduire le travailleur devant les tribunaux où il est passible de pénalités
déterminées.
La femme ne passe pas d'engagement, mais elle est souvent employée à la
journée à raison d'un quart de roupie et de 1 kilo de riz par jour.
Les conditions citées - plus haut concernent les hommes qui sont depuis au
moins cinq ans dans la colonie et qui sont déjà au courant du travail. C'est ce
qu'on appelle des réengagés.
Mais la loi d'immigration a naturellement prévu le cas où les propriétaires
auraient besoin d'hommes nouveaux. Le recrutement de ces nouveaux arrivants
est réglementé par un traité passé avec le gouverneur général de l'Inde. Dans
ce cas, on doit fixer un nombre déterminé d'hommes. Il faut verser 180 roupies
par homme pour droit de passage et indemnité. Pour quatre hommes, il faut
compter une femme Chaque homme doit s'engager pour cinq ans aux condi-
tions suivantes :
Pour la lre année : 5 roupies par mois.
— 2e — 5 1/2 —
— 3e - 6 —
— 4e — -6/2 —
— 5e - 7 --'
Pendant ces cinq ans, l'homme n'a droit qu'à 8 kilos de riz par semaine. Cette
progression est nécessaire, car les hommes nouveaux sont toujours inhabiles au
travail et rendent moins de services que les réengagés. Une fois les cinq années
terminées, ils ne .quittent guère la colonie. Dans tous les cas, le rapatriement ne
regarde pas le propriétaire. Le,plus souvent, les travailleurs se choisissent un
chef (sirdar) et c'est le sirdar qui s'entend avec les propriétaires. Le maître qui
réengage un homme lui accorde généralement une gratification qui varie entre
4 et 5 roupies.
Le travail se fait surtout à la tâche : un bon travailleur peut creuser 160 à
180 trous par jour eL nettoyer 150 touffes de cannes.
C'est avec le concours de ces humbles et précieux auxiliaires que les coura-
geux et entreprenants colons de l'île, tous d'origine française, ont pu faire de
Maurice un pays plein de vitalité, sans que cette vie de travail opiniâtre ait pu
porter atteinte à la douceur des mœurs, à la pureté du langage et à l'esprit de
civilisation français, qui se sont maintenus intacts, après un siècle environ d'oc-
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F. JADIN.
(1) La roupie vaut 2 fr. 50. Pour la femme, on paie un peu moins que pour l'homme.
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