Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1899 20 octobre 1899
Description : 1899/10/20 (A3,N39,T5). 1899/10/20 (A3,N39,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418306f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
238 REVUE DES CULTURES COLONIALES
La canne est une plante qui ne se plaît pas dans les terrains marécageux,
mais à laquelle l'humidité est indispensable; et, dans les terrains secs, il faut
l'irriguer régulièrement pour obtenir un rendement rémunérateur. Cette irriga-
tion devint à peu près impossible après le déboisement de l'île. Il faut noter
aussi que la canne n'atteint son maximum de développement qu'à une altitude
inférieure à 500 ou 600 mètres. A une plus grande hauteur, elle ne se développe
que très lentement, et son exploitation est à peu près impossible.
Les premières variétés de cannes cultivées à Maurice ont été (1) :
la canne blanche ou d'Otaïti,
la canne bambou ou canne de Batavia,
la canne Guinghan ou canne violette rubannée,
la canne Bellonguet ou canne violette de Java,
la canne Penang,
la canne Diard.
Ces variétés furent importées à différentes époques et il n'est pas facile de
relever le moment où elles furent cultivées pour la première fois. Deux espèces
furent introduites en 1782 par Charpentier de Cossigny : « J'ai procuré à mes
compatriotes des îles de France et de la Réunion, écrit-il (2), deux espèces de
cannes de Batavia, celles dites blanches et les rouges. » Maurice en cultive
aujourd'hui une très nombreuse variété, qu'elle doit principalement aux essais
d'amélioration tentés pour la culture des cannes venues de graines. Il serait dif-
ficile de les énumérer.
Suivant la variété, la canne atteint de 2 à 5 mètres de longueur. Elle se ter-
mine par une inflorescence formée d'un long épi composé, de couleur violette,
dont la présence indique la maturité de la canne, qui a lieu, suivant la qualité
des terrains, de 18 à 22 mois après la mise en terre des boutures.
Le mode de plantation a peu varié depuis ses origines jusqu'à nos jours.
L'usage de la charrue est à peu près inconnu à Maurice. Il est certain que les
terrains pierreux sont très nombreux et que l'usage de la charrue serait souvent
difficile; néanmoins, en terrains francs, il y aurait avantage, croyons-nous, à
l'utiliser. Pour la plantation, on fait, à la pioche, des trous ayant 30 centimètres
de profondeur, 60 centimètres de longueur et 40 centimètres de largeur. Ces
trous sont placés en lignes droites et espacés l'un de l'autre de 60 centimètres.
Les lignes longitudinales de trous sont séparées l'une de l'autre par une inter-
ligne de lm25 environ. On a ainsi une moyenne de 2.400 trous à l'arpent. On
place dans la cavité trois têtes de canne, c'est-à-dire les entre-nœuds supérieurs
de la plante. Ces boutures ont 50 à 55 centimètres de longueur; elles sont dis-
posées côte à côte de façon que l'extrémité supérieure de l'une correspond à
l'extrémité inférieure de la bouture voisine. Puis, on recouvre les trois boutures
d'une couche de paille et on couvre avec de la terre. Chaque trou ou fossé fournit
10 à 12 cannes.
Le plus souvent, on fume (225 kilog. de fumier à l'arpent), et on aide à la
bonne venue de la plante par des engrais naturels (guano) ou artificiels. Fumure
et guanage sont faits pendant le développement de la plante. Les plantations se
font ordinairement en été de novembre à février (3) ; les jeunes plants aiment
l'aération, et au début surtout, il faut tenir les champs libres de plantes étran-
(1) JCERY E. Recherches sur le jus de la canne à sucre. Paris, 1865, p. 6.
(2) Moyens a amélioration des colonies. l'ans, JoOj. 1. 1, p. loi*.
(3) L'île Maurice est située dans l'hémisphère austral.
La canne est une plante qui ne se plaît pas dans les terrains marécageux,
mais à laquelle l'humidité est indispensable; et, dans les terrains secs, il faut
l'irriguer régulièrement pour obtenir un rendement rémunérateur. Cette irriga-
tion devint à peu près impossible après le déboisement de l'île. Il faut noter
aussi que la canne n'atteint son maximum de développement qu'à une altitude
inférieure à 500 ou 600 mètres. A une plus grande hauteur, elle ne se développe
que très lentement, et son exploitation est à peu près impossible.
Les premières variétés de cannes cultivées à Maurice ont été (1) :
la canne blanche ou d'Otaïti,
la canne bambou ou canne de Batavia,
la canne Guinghan ou canne violette rubannée,
la canne Bellonguet ou canne violette de Java,
la canne Penang,
la canne Diard.
Ces variétés furent importées à différentes époques et il n'est pas facile de
relever le moment où elles furent cultivées pour la première fois. Deux espèces
furent introduites en 1782 par Charpentier de Cossigny : « J'ai procuré à mes
compatriotes des îles de France et de la Réunion, écrit-il (2), deux espèces de
cannes de Batavia, celles dites blanches et les rouges. » Maurice en cultive
aujourd'hui une très nombreuse variété, qu'elle doit principalement aux essais
d'amélioration tentés pour la culture des cannes venues de graines. Il serait dif-
ficile de les énumérer.
Suivant la variété, la canne atteint de 2 à 5 mètres de longueur. Elle se ter-
mine par une inflorescence formée d'un long épi composé, de couleur violette,
dont la présence indique la maturité de la canne, qui a lieu, suivant la qualité
des terrains, de 18 à 22 mois après la mise en terre des boutures.
Le mode de plantation a peu varié depuis ses origines jusqu'à nos jours.
L'usage de la charrue est à peu près inconnu à Maurice. Il est certain que les
terrains pierreux sont très nombreux et que l'usage de la charrue serait souvent
difficile; néanmoins, en terrains francs, il y aurait avantage, croyons-nous, à
l'utiliser. Pour la plantation, on fait, à la pioche, des trous ayant 30 centimètres
de profondeur, 60 centimètres de longueur et 40 centimètres de largeur. Ces
trous sont placés en lignes droites et espacés l'un de l'autre de 60 centimètres.
Les lignes longitudinales de trous sont séparées l'une de l'autre par une inter-
ligne de lm25 environ. On a ainsi une moyenne de 2.400 trous à l'arpent. On
place dans la cavité trois têtes de canne, c'est-à-dire les entre-nœuds supérieurs
de la plante. Ces boutures ont 50 à 55 centimètres de longueur; elles sont dis-
posées côte à côte de façon que l'extrémité supérieure de l'une correspond à
l'extrémité inférieure de la bouture voisine. Puis, on recouvre les trois boutures
d'une couche de paille et on couvre avec de la terre. Chaque trou ou fossé fournit
10 à 12 cannes.
Le plus souvent, on fume (225 kilog. de fumier à l'arpent), et on aide à la
bonne venue de la plante par des engrais naturels (guano) ou artificiels. Fumure
et guanage sont faits pendant le développement de la plante. Les plantations se
font ordinairement en été de novembre à février (3) ; les jeunes plants aiment
l'aération, et au début surtout, il faut tenir les champs libres de plantes étran-
(1) JCERY E. Recherches sur le jus de la canne à sucre. Paris, 1865, p. 6.
(2) Moyens a amélioration des colonies. l'ans, JoOj. 1. 1, p. loi*.
(3) L'île Maurice est située dans l'hémisphère austral.
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