Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1899 20 octobre 1899
Description : 1899/10/20 (A3,N39,T5). 1899/10/20 (A3,N39,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418306f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA CANNE A SUCRE A L'ILE MAURICE 237
que l'hémiléia. D'ailleurs, jusqu'aujourd'hui, la maladie n'est pas signalée sur la
côte occidentale d'Afrique, et l'opinion émise par Cruwell paraît dénuée de
fondement.
Examinons maintenant la question sous une autre face.
(A suivre.) Dr G. DELACROIX,
Maître de conférences à l'Institut agronomique,
Chef des travaux pratiques de la Station de pathologie végétale.
LA CANNE A SUCRE A L'ILE MAURICE (1)
La canne à sucre fut introduite à l'île Maurice par les Hollandais; ils l'appor-
tèrent de Java. Au début de leur occupation, les Français la cultivèrent peu.
, C'est seulement vers 1735, à l'arrivée de Mahé de Labourdonnais, que les colons
portèrent leur attention sur la précieuse graminée. Ce gouverneur est le premier
qui s'occupa sérieusement de coloniser les Mascareignes, et Magon de Saint-
Elier dit, en parlant du séjour de Labourdonnais à Maurice : « Il y fit cultiver la
canne à sucre et y rétablit les manufactures de coton et d'indigo (2). »
- En 1756, le gouverneur René Magon, sieur de la Villebague, créa la première
usine sucrière qui ait fonctionné sérieusement dans cette colonie (3).
On peut évaluer aujourd'hui à 136 le nombre de ces établissements, nombre
qui ne peut- guère augmenter, car presque toute l'île est plantée en canne à sucre.
Aussi, est-ce avec raison que 0. Reclus, en parlant de l'île Maurice, a pu dire :
« elle est passée d'une' splendeur de forêt vierge à l'utile banalité" d'un grand
champ de canne à sucre (4). » L'île très prospère ne doit en effet sa richesse qu'à
la production sucrière ; et même après les crises nombreuses subies par la cul-
ture et par l'industrie de la canne, elle reste la principale et presque l'unique
ressource actuelle de la colonie.
Dès le début, c'est sur le littoral que l'on planta la canne à sucre; alors le
déboisement était peu avancé et les parties basses de l'île, qui possèdent un sol
profond et riche, se trouvaient suffisamment arrosées. La canne y végétait avec
vigueur et donnait, avec de simples fumures, de nombreuses récoltes successives
(quinze à vingt coupes sur terres vierges, huit à dix coupes en seconde planta-
tion).
Il suffisait de deux ou trois ans d'assolement par des légumineuses (pois
divers ou embrevades Cajanus flavus D. C.) pour le repos des terres.
Vers 1855, l'introduction du guano permit de défricher les forêts et d'utiliser
des sols peu préparés. La conséquence du déboisement fut le dessèchement des
terres du littoral qui durent être abandonnées peu à peu, sans cependant ame-
ner une diminution dans la production générale du sucre.
(1) Tableaux historiques, politiques et pittoresques de l'île de France, aujourd'hui Maurice. Port.
Louis, 1839, p. 67.
(2) L'île Maurice fut découverte par le Portugais Diégo Fernandez Pareira, en 1507, mais non
occupée. Les Hollandais visitèrent l'île dès 1598 et en prirent possession en 1638-1639 ; ils l'ab an-
donnèrent complètement et définitivement en 1710, pour concentrer toutes leurs forces en Afrique
australe. L'île resta inhabitée de 1710 à 1715, époque à laquelle la France en prit possession. En
1810, après une défense héroïque, l'île fut prise par les Anglais qui l'ont conservée.
(3) A. D'EpiNAY. Renseignements pour servir à l'histoire de l'ile de France. Port-Louis, p. 143.
(4) La Terre à vol d'oiseau. Paris. Hachette, p. 600.
que l'hémiléia. D'ailleurs, jusqu'aujourd'hui, la maladie n'est pas signalée sur la
côte occidentale d'Afrique, et l'opinion émise par Cruwell paraît dénuée de
fondement.
Examinons maintenant la question sous une autre face.
(A suivre.) Dr G. DELACROIX,
Maître de conférences à l'Institut agronomique,
Chef des travaux pratiques de la Station de pathologie végétale.
LA CANNE A SUCRE A L'ILE MAURICE (1)
La canne à sucre fut introduite à l'île Maurice par les Hollandais; ils l'appor-
tèrent de Java. Au début de leur occupation, les Français la cultivèrent peu.
, C'est seulement vers 1735, à l'arrivée de Mahé de Labourdonnais, que les colons
portèrent leur attention sur la précieuse graminée. Ce gouverneur est le premier
qui s'occupa sérieusement de coloniser les Mascareignes, et Magon de Saint-
Elier dit, en parlant du séjour de Labourdonnais à Maurice : « Il y fit cultiver la
canne à sucre et y rétablit les manufactures de coton et d'indigo (2). »
- En 1756, le gouverneur René Magon, sieur de la Villebague, créa la première
usine sucrière qui ait fonctionné sérieusement dans cette colonie (3).
On peut évaluer aujourd'hui à 136 le nombre de ces établissements, nombre
qui ne peut- guère augmenter, car presque toute l'île est plantée en canne à sucre.
Aussi, est-ce avec raison que 0. Reclus, en parlant de l'île Maurice, a pu dire :
« elle est passée d'une' splendeur de forêt vierge à l'utile banalité" d'un grand
champ de canne à sucre (4). » L'île très prospère ne doit en effet sa richesse qu'à
la production sucrière ; et même après les crises nombreuses subies par la cul-
ture et par l'industrie de la canne, elle reste la principale et presque l'unique
ressource actuelle de la colonie.
Dès le début, c'est sur le littoral que l'on planta la canne à sucre; alors le
déboisement était peu avancé et les parties basses de l'île, qui possèdent un sol
profond et riche, se trouvaient suffisamment arrosées. La canne y végétait avec
vigueur et donnait, avec de simples fumures, de nombreuses récoltes successives
(quinze à vingt coupes sur terres vierges, huit à dix coupes en seconde planta-
tion).
Il suffisait de deux ou trois ans d'assolement par des légumineuses (pois
divers ou embrevades Cajanus flavus D. C.) pour le repos des terres.
Vers 1855, l'introduction du guano permit de défricher les forêts et d'utiliser
des sols peu préparés. La conséquence du déboisement fut le dessèchement des
terres du littoral qui durent être abandonnées peu à peu, sans cependant ame-
ner une diminution dans la production générale du sucre.
(1) Tableaux historiques, politiques et pittoresques de l'île de France, aujourd'hui Maurice. Port.
Louis, 1839, p. 67.
(2) L'île Maurice fut découverte par le Portugais Diégo Fernandez Pareira, en 1507, mais non
occupée. Les Hollandais visitèrent l'île dès 1598 et en prirent possession en 1638-1639 ; ils l'ab an-
donnèrent complètement et définitivement en 1710, pour concentrer toutes leurs forces en Afrique
australe. L'île resta inhabitée de 1710 à 1715, époque à laquelle la France en prit possession. En
1810, après une défense héroïque, l'île fut prise par les Anglais qui l'ont conservée.
(3) A. D'EpiNAY. Renseignements pour servir à l'histoire de l'ile de France. Port-Louis, p. 143.
(4) La Terre à vol d'oiseau. Paris. Hachette, p. 600.
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