Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1899 20 août 1899
Description : 1899/08/20 (A3,N35,T5). 1899/08/20 (A3,N35,T5).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418302s
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
118 REVUE DES CULTURES COLONIALES
non, et la preuve, c'est que dès à présent les colons qui peuvent, par leurs rela-
tions, opérer des ventes directes, obtiennent très facilement des prix compa-
rables à ceux de la Réunion et des Antilles.
Comment s'explique donc cette marge excessive ?
Par une mauvaise préparation, par le défaut de triage, par le défaut d'entente
entre les colons qui emploient des méthodes de décortication très différentes, les
uns lavant leurs cafés, les autres le faisant sécher dans sa cerise. De cette situa-
tion est née l'idée d'une spéculation qui a porté un grave préjudice aux intérêts
de la colonie.
Les vendeurs de nos cafés ont fait eux-mêmes le triage qui aurait dû être fait
par les colons ; et nos cafés, bonifiés, triés par leurs soins, se sont trouvés avoir
de grandes ressemblances avec les cafés rivaux, des meilleures marques.
On les a donc vendus tantôt pour des Mokas, tantôt pour des Bourbon, tantôt
pour des Martinique.
On ne vendit sous le nom de cafés calédoniens que le déchet, que ce qui, après
triage, se présentait le moins bien.
On obtint ainsi un double résultat : on ruina sur les marchés en gros la répu-
tation des cafés de la Nouvelle-Calédonie, et les cours de ceux-ci baissèrent rapi-
dement, perdant la cote, presque égale des meilleures, obtenue au début, alors
que la vente avait été faite tout différemment; et en même temps les spécula-
teurs réalisèrent sur cette ruine des cours de nos cafés de beaux bénéfices, car
ils purent acheter à un prix avili, des cafés qui, triés et démarqués, pouvaient se
vendre, dans une grande proportion à des cours beaucoup plus élevés.
Quel est le remède?
Changer résolument le mode de vente, le système commercial employé jus-
qu'ici ; ce qui implique deux sortes d'efforts individuels se réunissant dans un
but commun : pour les colons, soigner la préparation de leurs cafés, les trier,
obtenir non seulement de bons, mais de beaux cafés; pour les négociants, chan-
ger leurs procédés de vente. Et pour ces derniers, ce n'est pas une utopie ;
l'évolution nécessaire s'opère actuellement, j'en connais qui sont en train de
s'organiser dans ce but.
J'ai déjà résumé tous les vices du système actuel en disant que l'erreur de
notre mode de vente peut se comparer à celle d'un propriétaire de Clos-Vou-
geot ou de Château-Laffitte qui vendrait son vin à Bercy.
Cette erreur s'aggrave encore par cette circonstance que les grands marchés
en gros nous sont rendus particulièrement défavorables par la spéculation que
je viens de signaler.
Il faut donc nous inspirer du système employé par la plupart des négociants
en vins pour le placement de leurs vins fins, et rechercher une clientèle obtenue
directement autant que possible. Et la combinaison la plus pratique serait peut-
être celle qui est actuellement en voie d'exécution, qui consisterait à utiliser
pour la vente de nos cafés, l'organisation très savante et très complète qui
existe déjà depuis longtemps pour la vente des vins, en se servant des mêmes
agents.
Il y a déjà près d'un an que cette organisation est étudiée, quelques-uns l'ont
déjà expérimentée sur une petite échelle, et s'en sont bien trouvés ; les colons
qui ont pu en profiter par leurs relations n'ont jamais vendu leur café moins
de 2 fr. 20 et souvent plus. Je crois pouvoir dire que très prochainement cette
combinaison sera ouverte-à tous ceux qui voudront en profiter.
non, et la preuve, c'est que dès à présent les colons qui peuvent, par leurs rela-
tions, opérer des ventes directes, obtiennent très facilement des prix compa-
rables à ceux de la Réunion et des Antilles.
Comment s'explique donc cette marge excessive ?
Par une mauvaise préparation, par le défaut de triage, par le défaut d'entente
entre les colons qui emploient des méthodes de décortication très différentes, les
uns lavant leurs cafés, les autres le faisant sécher dans sa cerise. De cette situa-
tion est née l'idée d'une spéculation qui a porté un grave préjudice aux intérêts
de la colonie.
Les vendeurs de nos cafés ont fait eux-mêmes le triage qui aurait dû être fait
par les colons ; et nos cafés, bonifiés, triés par leurs soins, se sont trouvés avoir
de grandes ressemblances avec les cafés rivaux, des meilleures marques.
On les a donc vendus tantôt pour des Mokas, tantôt pour des Bourbon, tantôt
pour des Martinique.
On ne vendit sous le nom de cafés calédoniens que le déchet, que ce qui, après
triage, se présentait le moins bien.
On obtint ainsi un double résultat : on ruina sur les marchés en gros la répu-
tation des cafés de la Nouvelle-Calédonie, et les cours de ceux-ci baissèrent rapi-
dement, perdant la cote, presque égale des meilleures, obtenue au début, alors
que la vente avait été faite tout différemment; et en même temps les spécula-
teurs réalisèrent sur cette ruine des cours de nos cafés de beaux bénéfices, car
ils purent acheter à un prix avili, des cafés qui, triés et démarqués, pouvaient se
vendre, dans une grande proportion à des cours beaucoup plus élevés.
Quel est le remède?
Changer résolument le mode de vente, le système commercial employé jus-
qu'ici ; ce qui implique deux sortes d'efforts individuels se réunissant dans un
but commun : pour les colons, soigner la préparation de leurs cafés, les trier,
obtenir non seulement de bons, mais de beaux cafés; pour les négociants, chan-
ger leurs procédés de vente. Et pour ces derniers, ce n'est pas une utopie ;
l'évolution nécessaire s'opère actuellement, j'en connais qui sont en train de
s'organiser dans ce but.
J'ai déjà résumé tous les vices du système actuel en disant que l'erreur de
notre mode de vente peut se comparer à celle d'un propriétaire de Clos-Vou-
geot ou de Château-Laffitte qui vendrait son vin à Bercy.
Cette erreur s'aggrave encore par cette circonstance que les grands marchés
en gros nous sont rendus particulièrement défavorables par la spéculation que
je viens de signaler.
Il faut donc nous inspirer du système employé par la plupart des négociants
en vins pour le placement de leurs vins fins, et rechercher une clientèle obtenue
directement autant que possible. Et la combinaison la plus pratique serait peut-
être celle qui est actuellement en voie d'exécution, qui consisterait à utiliser
pour la vente de nos cafés, l'organisation très savante et très complète qui
existe déjà depuis longtemps pour la vente des vins, en se servant des mêmes
agents.
Il y a déjà près d'un an que cette organisation est étudiée, quelques-uns l'ont
déjà expérimentée sur une petite échelle, et s'en sont bien trouvés ; les colons
qui ont pu en profiter par leurs relations n'ont jamais vendu leur café moins
de 2 fr. 20 et souvent plus. Je crois pouvoir dire que très prochainement cette
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