Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1899 05 mai 1899
Description : 1899/05/05 (A3,N28,T4). 1899/05/05 (A3,N28,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64182953
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
280 1- REVUE DES CULTURES COLONIALES
suivantes relatives à la part prise par diverses maisons de Manille et de Cebu
dans le commerce de l'abacca en 1895:
NOMS DES MAISONS 1895
EXPORTATIONS 1895 1894 DIFFÉRENCES
D'EXPORTATION DE
----- - TOTAUX TOTAUX POUR 1895
AYANT DES SUCCURSALES A CEBU CEBU
MANILLE CEBU
Smith, Beth et Cie 190,314 46,472 236,786 "288,271 -51,485
Ker et Ci 95,397 » 95,397 39,654 -+55,743
W. F. Stevenson et Cie 129,049 » 129,059 157,893 -28,844
Warner, Blodgett et Cie. 179,147 » 179,147 143,292 +35,855
Macleod et (>e. , , 14,815 35,333 50,148 82,823 —32,675
Findlay et Cie., ': 10,901 » 10,901 3,749 + 7,152
Johnston Gose Booth et Ci-a 28,644 » 28,644 17,877 +10,767
H. W. Peabodv et Ciu 63,911 » 63,911 57,056 +6,855
R. P. Duncan. 9,346 » 9,346 » + 9,346
Chinois. 76o 1756 2,521 » + 2,521
Cie Gle des tabacs. 19,814 » 19,*14 » +19,814
I Divers - - 1 6,631 » 6,631 5,31)6 1 + 1,265
1 ! 1", ■_
Mieux que toutes les démonstrations les chiffres de ce tableau prouvent com-
bien sont étroits les rapports entre le commerce et la culture et surtout com-
bien la prospérité des commerçants est dépendante de l'activité de la produc-
tion agricole.
C'est, là-bas, une vérité tellement évidente que l'on se moquerait de quiconque
essayerait de l'établir.
C'est aussi parce que l'on a mis chez nous la charrue avant les bœufs, c'est-à-
dire parce que l'on' a voulu faire de notre Indo-Chine une colonie commerciale ou
d'exportation avant, d'avoir créé la colonie agricole, que le Tonkin en est toujours à
chercher sa voie.
11 faut absolument que nous sortions de cette situation. Il y va non seulement
de notre intérêt personnel à tous, mais de l'intérêt supérieur du pays.
Comment en sortir? Sous quelle forme doit-on organiser la production agri-
cole?
En cela, comme en toutes choses, les leçons de l'histoire ou l'expérience valent
mieux que toutes les hypothèses. Voyons donc ce qui s'est passé aux Philippines :
Pour des raisons que je n'ai pas à rechercher, il n'y a pas un seul colon agri-
culteur européen, même Espagnol, dans toute l'île de Luçon. Quelques-uns se
rencontrent dans les îles du sud.
Bien des tentatives émanant de l'initiave privée ont été faites depuis trente ans
pour remédier à cette situation. Toutes ont rencontré l'opposition systématique
du gouvernement, et surtout des ordres religieux, et elles ont échoué.
Or, dans toute société organisée et surtout dans les sociétés asiatiques, il
existe une hiérarchie sociale, par conséquent des cadres.
Il y a plus d'un demi-siècle, le grand maître en sociologie, M. Le Play, écrivait:
« Si une nation européenne veut conserver sa domination et son prestige dans une colonie
((,peuplée, il est indispensable qu'elle devienne et qu'elle reste patronne et agricole. » C'est
qu'en effet, messieurs, le patronat agricole revêt une forme spéciale :
Par la grande quantité de personnel qu'il emploie, par l'isolement relatif dans
lequel il 'vit, par la nature même de ses biens (immeubles et cheptel)-, qui-restent
suivantes relatives à la part prise par diverses maisons de Manille et de Cebu
dans le commerce de l'abacca en 1895:
NOMS DES MAISONS 1895
EXPORTATIONS 1895 1894 DIFFÉRENCES
D'EXPORTATION DE
----- - TOTAUX TOTAUX POUR 1895
AYANT DES SUCCURSALES A CEBU CEBU
MANILLE CEBU
Smith, Beth et Cie 190,314 46,472 236,786 "288,271 -51,485
Ker et Ci 95,397 » 95,397 39,654 -+55,743
W. F. Stevenson et Cie 129,049 » 129,059 157,893 -28,844
Warner, Blodgett et Cie. 179,147 » 179,147 143,292 +35,855
Macleod et (>e. , , 14,815 35,333 50,148 82,823 —32,675
Findlay et Cie., ': 10,901 » 10,901 3,749 + 7,152
Johnston Gose Booth et Ci-a 28,644 » 28,644 17,877 +10,767
H. W. Peabodv et Ciu 63,911 » 63,911 57,056 +6,855
R. P. Duncan. 9,346 » 9,346 » + 9,346
Chinois. 76o 1756 2,521 » + 2,521
Cie Gle des tabacs. 19,814 » 19,*14 » +19,814
I Divers - - 1 6,631 » 6,631 5,31)6 1 + 1,265
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Mieux que toutes les démonstrations les chiffres de ce tableau prouvent com-
bien sont étroits les rapports entre le commerce et la culture et surtout com-
bien la prospérité des commerçants est dépendante de l'activité de la produc-
tion agricole.
C'est, là-bas, une vérité tellement évidente que l'on se moquerait de quiconque
essayerait de l'établir.
C'est aussi parce que l'on a mis chez nous la charrue avant les bœufs, c'est-à-
dire parce que l'on' a voulu faire de notre Indo-Chine une colonie commerciale ou
d'exportation avant, d'avoir créé la colonie agricole, que le Tonkin en est toujours à
chercher sa voie.
11 faut absolument que nous sortions de cette situation. Il y va non seulement
de notre intérêt personnel à tous, mais de l'intérêt supérieur du pays.
Comment en sortir? Sous quelle forme doit-on organiser la production agri-
cole?
En cela, comme en toutes choses, les leçons de l'histoire ou l'expérience valent
mieux que toutes les hypothèses. Voyons donc ce qui s'est passé aux Philippines :
Pour des raisons que je n'ai pas à rechercher, il n'y a pas un seul colon agri-
culteur européen, même Espagnol, dans toute l'île de Luçon. Quelques-uns se
rencontrent dans les îles du sud.
Bien des tentatives émanant de l'initiave privée ont été faites depuis trente ans
pour remédier à cette situation. Toutes ont rencontré l'opposition systématique
du gouvernement, et surtout des ordres religieux, et elles ont échoué.
Or, dans toute société organisée et surtout dans les sociétés asiatiques, il
existe une hiérarchie sociale, par conséquent des cadres.
Il y a plus d'un demi-siècle, le grand maître en sociologie, M. Le Play, écrivait:
« Si une nation européenne veut conserver sa domination et son prestige dans une colonie
((,peuplée, il est indispensable qu'elle devienne et qu'elle reste patronne et agricole. » C'est
qu'en effet, messieurs, le patronat agricole revêt une forme spéciale :
Par la grande quantité de personnel qu'il emploie, par l'isolement relatif dans
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