Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1899 05 avril 1899
Description : 1899/04/05 (A3,N26,T4). 1899/04/05 (A3,N26,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64182938
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 1S9
C'est à cause de cela que Madagascar a, dans le début, été considérée comme
devant être une terre à café; et cette opinion s'est encore accréditée de ce fait
que certains villages indigènes de l'intérieur produisent le café nécessaire à la
consommation locale, café, d'ailleurs, de toute première qualité.
Mais ici intervenait un facteur de première importance dont il n'avait pas été
suffisamment tenu compte lors du coup d'œil superficiel du début; je veux dire
l'assolement.
Le caféier est un arbuste de montagne de culture tempérée en pays tropical,
ne se plaisant réellement qu'aux altitudes variant entre 800 et 1000 mètres et
exigeant un sol d'une richesse extrême. Cela est si vrai qu'au Brésil, le pays
producteur par excellence, on n'installe de fazendas que sur la forêt brûlée préa-
lablement sur place, de façon à enrichir encore là terre; et que, à mesure qu'une
caféière est épuisée, loin de chercher à la rajeunir, on l'abandonne pour aller
s'installer plus loin sur un sol vierge. C'est pour favoriser cette industrie natio-
nale que le gouvernement, tous les ans, subventionne les tronçons de chemin de
ferjiéjà créés de manière à faciliter la pénétration dans l'intérieur.
Or, à Madagascar, étant donnée la configuration géologique de l'île, on se
trouve placé dans ce dilemme fâcheux : ou choisir les terrains riches, c'est-à-dire
rester dans l'étroite bande alluvionnaire qui court le long de la côte Est et qui
ne dépasse pas une altitude moyenne de 50 à 100 mètres au maximum, ou cher-
cher la hauteur convenable, et s'enfoncer dans l'intérieur, aller s'établir sur le
plateau central, c'est-à-dire dans un pays d'une aridité, d'une pauvreté extrême,
dont le sol n'est qu'un chaos de roches granitiques, de diorites décomposées, et
d'argiles ferrugineuses, et qui se refuse à toute végétation, même à laisser
pousser librement l'herbe.
Les quelques caféiers indigènes qui y croissent, et dont l'existence a contribué
à propager l'erreur dont j'ai parlé plus haut, n'y viennent que dans des condi-
tions toutes spéciales.
Ils sont toujours plantés, soit dans les fossés des villages, véritables sentines
où s'accumulent les détritus et les immondices de toutes sortes depuis des siè-
cles, soit toujours dans les environs des villages, sur des anciens emplacements
de parcs à bœufs ou de cases détruites: c'est-à-dire toujours sur un sol artificiel.
Or, comme le climat du pays est un climat à café, dans ces conditions de culture
toute spéciale ils prospèrent, mais en petit nombre et à l'état d'exception
De là à vouloir les cultiver industriellement, en grand, sur le sol véritable
de l'île, cela reviendrait à vouloir, en Europe, transporter une culture jardinière
en terre libre.
D'ailleurs les quelques essais trop hâtivement faits dans ce sens ont toujours
lamentablement échoué, et il ne pouvait en être autrement.
Reste donc la côte. Là, on trouve toute la richesse de sol indispensable ; mais
alors c'est l'altitude, et, par conséquent, le climat voulu, qui n'y est plus.
- Sur ces terres basses, humides, nous nous trouvons en plein habitat de cul-
ture chaude en pays tropical. Le « cafeia Arabica» que l'on y plante, quelle que soit
sa variété, vient d'abord admirablement, hâtivement même; il donne une ré-
colte prématurée à l'âge de trois ans, puis meurt d'épuisement, frappé par
« l'Hémileia vastatrix » et toutes les autres maladies, qui ne sont en somme
qu'un résultat ou qu'une preuve d'anémie.
C'est à cause de cela que toutes les tentatives, également faites dans ce
sens, ont, elles aussi, complètement échoué (plantations Guériot, etc ), quelles
C'est à cause de cela que Madagascar a, dans le début, été considérée comme
devant être une terre à café; et cette opinion s'est encore accréditée de ce fait
que certains villages indigènes de l'intérieur produisent le café nécessaire à la
consommation locale, café, d'ailleurs, de toute première qualité.
Mais ici intervenait un facteur de première importance dont il n'avait pas été
suffisamment tenu compte lors du coup d'œil superficiel du début; je veux dire
l'assolement.
Le caféier est un arbuste de montagne de culture tempérée en pays tropical,
ne se plaisant réellement qu'aux altitudes variant entre 800 et 1000 mètres et
exigeant un sol d'une richesse extrême. Cela est si vrai qu'au Brésil, le pays
producteur par excellence, on n'installe de fazendas que sur la forêt brûlée préa-
lablement sur place, de façon à enrichir encore là terre; et que, à mesure qu'une
caféière est épuisée, loin de chercher à la rajeunir, on l'abandonne pour aller
s'installer plus loin sur un sol vierge. C'est pour favoriser cette industrie natio-
nale que le gouvernement, tous les ans, subventionne les tronçons de chemin de
ferjiéjà créés de manière à faciliter la pénétration dans l'intérieur.
Or, à Madagascar, étant donnée la configuration géologique de l'île, on se
trouve placé dans ce dilemme fâcheux : ou choisir les terrains riches, c'est-à-dire
rester dans l'étroite bande alluvionnaire qui court le long de la côte Est et qui
ne dépasse pas une altitude moyenne de 50 à 100 mètres au maximum, ou cher-
cher la hauteur convenable, et s'enfoncer dans l'intérieur, aller s'établir sur le
plateau central, c'est-à-dire dans un pays d'une aridité, d'une pauvreté extrême,
dont le sol n'est qu'un chaos de roches granitiques, de diorites décomposées, et
d'argiles ferrugineuses, et qui se refuse à toute végétation, même à laisser
pousser librement l'herbe.
Les quelques caféiers indigènes qui y croissent, et dont l'existence a contribué
à propager l'erreur dont j'ai parlé plus haut, n'y viennent que dans des condi-
tions toutes spéciales.
Ils sont toujours plantés, soit dans les fossés des villages, véritables sentines
où s'accumulent les détritus et les immondices de toutes sortes depuis des siè-
cles, soit toujours dans les environs des villages, sur des anciens emplacements
de parcs à bœufs ou de cases détruites: c'est-à-dire toujours sur un sol artificiel.
Or, comme le climat du pays est un climat à café, dans ces conditions de culture
toute spéciale ils prospèrent, mais en petit nombre et à l'état d'exception
De là à vouloir les cultiver industriellement, en grand, sur le sol véritable
de l'île, cela reviendrait à vouloir, en Europe, transporter une culture jardinière
en terre libre.
D'ailleurs les quelques essais trop hâtivement faits dans ce sens ont toujours
lamentablement échoué, et il ne pouvait en être autrement.
Reste donc la côte. Là, on trouve toute la richesse de sol indispensable ; mais
alors c'est l'altitude, et, par conséquent, le climat voulu, qui n'y est plus.
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ture chaude en pays tropical. Le « cafeia Arabica» que l'on y plante, quelle que soit
sa variété, vient d'abord admirablement, hâtivement même; il donne une ré-
colte prématurée à l'âge de trois ans, puis meurt d'épuisement, frappé par
« l'Hémileia vastatrix » et toutes les autres maladies, qui ne sont en somme
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