Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1899 05 avril 1899
Description : 1899/04/05 (A3,N26,T4). 1899/04/05 (A3,N26,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64182938
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 219
taire et peut autour de sa maison pratiquer l'élevage des volailles, des porcs, etc.
Il reçoit du propriétaire le café semé, prêt à lever et une certaine quantité de
caféiers adultes à soigner. Mais il est payé à l'année ; on lui règle tous les trois
mois son compte, débité des fournitures du magasin. Le prix admis à la fazenda
de Santa-Etelvina est 100 Mr. 000 reis par 1.000 pieds de café. Aux environs
d'Araras, plus près de Saô-Paulo, ce prix est inférieur et descend à 60 milreis,
Aux environs de Jaboticabal (très loin de Saô-Paulo, ce prix s'élève jusqu'à
150 Mr. 000 reis.
Le colon peut, dans les ruelles qui séparent les jeunes caféiers, faire des
récoltes secondaires (haricots, maïs, etc.). Ces cultures accessoires ne sont plus
possibles quand les caféiers ont atteint leur plein développement.
Un homme seul peut soigner environ 3.000 pieds de café par an. Un homme
marié sans enfants, dontjÎa femme travaille aux champs 5 à 6 heures par jour,
peut soigner environ 5.000 arbres. Certaines familles comptant plusieurs enfants
soignent jusqu'à 15.000 arbres.
Le travail de la cueillette est payé à part, à la tâche. J'ai indiqué plus haut les
prix convenus, variables suivant la localité.
J'ai vu à la fazenda Santa-Etelvina les feuilles des livrets à souches, remises
chaque jour aux travailleurs, et sur lesquelles on mentionne la tâche accomplie.
L'une de ces feuilles portait pour un homme et une journée une cueillette de
280 litres, soit, à raison de 900 reis par 50 litres, une journée de 5 Mr. 40 reis.
Sur une autre était inscrite une cuillette de 340 litres, soit une journée de
6 Mr. 120 reis. Une autre feuille, évidemment relative à une famille nombreuse,
témoignait d'une cueillette de 1.050 litres en une journée.
Le colon, s'il a un métier, menuisier, maçon, charpentier, etc., peut encore
fournir chez le propriétaire des journées qui lui sont payées de 2 à 3 milreis,
parfois jusqu'à 4 milreis.
Les camarades, ouvriers au mois, sont employés par le propriétaire à tous les
travaux qu'il juge convenables : culture du café, séchoirs, travaux méca-
niques, etc.
A la fazenda Santa-Etelvina, le « camarade » reçoit 65 Mr. 000 reis par mois et
il est nourri et logé. En général célibatairg, il partage sa chambre avec deux ou
trois compagnons. A 6 heures du matin, on lui donne le café; à 9 heures, un
déjeuner composé de riz ou de haricots et de viande séchée (carne secca) ; à
midi, du café et du pain ; à 2 heures 1/2, un repas composé de haricots, de riz, de
viande fraîche de porc ou de morue, ou de viande séchée; à 8 heures du soir,
de la soupe et du café.
Le camarade marié a une maison particulière et reçoit, en compensation de la
nourriture, une augmentation de salaire d'environ 15 Mr. 000 reis par mois.
Cette catégorie d'ouvriers n'a pas le droit aux cultures secondaires dans le
ruelles des champs de café.
Les cultures ainsi pratiquées par les camarades sont au bénéfice du propriétaire.
Pour donner une idée du résultat qu'on peut en tirer, il n'est pas inutile d'in-
diquer ce que produit par exemple, le tabac dans l'État de Saô-Paulo. Sur un
demi-hectare planté exclusivement de tabac, on peut avoir 5.000 pieds. Il suf-
fira de nettoyer le terrain 6 fois l'an, ce travail coûtant à chaque fois 5 Mr. 000 reis
pour le demi-hectare. Or, chaque millier de pieds fournit de 90 à 130 kilos de
tabac qui se vendra, dans l'État de Saô-Paulo, à raison de 30 Mr. 000 reis les
15 kilos.
taire et peut autour de sa maison pratiquer l'élevage des volailles, des porcs, etc.
Il reçoit du propriétaire le café semé, prêt à lever et une certaine quantité de
caféiers adultes à soigner. Mais il est payé à l'année ; on lui règle tous les trois
mois son compte, débité des fournitures du magasin. Le prix admis à la fazenda
de Santa-Etelvina est 100 Mr. 000 reis par 1.000 pieds de café. Aux environs
d'Araras, plus près de Saô-Paulo, ce prix est inférieur et descend à 60 milreis,
Aux environs de Jaboticabal (très loin de Saô-Paulo, ce prix s'élève jusqu'à
150 Mr. 000 reis.
Le colon peut, dans les ruelles qui séparent les jeunes caféiers, faire des
récoltes secondaires (haricots, maïs, etc.). Ces cultures accessoires ne sont plus
possibles quand les caféiers ont atteint leur plein développement.
Un homme seul peut soigner environ 3.000 pieds de café par an. Un homme
marié sans enfants, dontjÎa femme travaille aux champs 5 à 6 heures par jour,
peut soigner environ 5.000 arbres. Certaines familles comptant plusieurs enfants
soignent jusqu'à 15.000 arbres.
Le travail de la cueillette est payé à part, à la tâche. J'ai indiqué plus haut les
prix convenus, variables suivant la localité.
J'ai vu à la fazenda Santa-Etelvina les feuilles des livrets à souches, remises
chaque jour aux travailleurs, et sur lesquelles on mentionne la tâche accomplie.
L'une de ces feuilles portait pour un homme et une journée une cueillette de
280 litres, soit, à raison de 900 reis par 50 litres, une journée de 5 Mr. 40 reis.
Sur une autre était inscrite une cuillette de 340 litres, soit une journée de
6 Mr. 120 reis. Une autre feuille, évidemment relative à une famille nombreuse,
témoignait d'une cueillette de 1.050 litres en une journée.
Le colon, s'il a un métier, menuisier, maçon, charpentier, etc., peut encore
fournir chez le propriétaire des journées qui lui sont payées de 2 à 3 milreis,
parfois jusqu'à 4 milreis.
Les camarades, ouvriers au mois, sont employés par le propriétaire à tous les
travaux qu'il juge convenables : culture du café, séchoirs, travaux méca-
niques, etc.
A la fazenda Santa-Etelvina, le « camarade » reçoit 65 Mr. 000 reis par mois et
il est nourri et logé. En général célibatairg, il partage sa chambre avec deux ou
trois compagnons. A 6 heures du matin, on lui donne le café; à 9 heures, un
déjeuner composé de riz ou de haricots et de viande séchée (carne secca) ; à
midi, du café et du pain ; à 2 heures 1/2, un repas composé de haricots, de riz, de
viande fraîche de porc ou de morue, ou de viande séchée; à 8 heures du soir,
de la soupe et du café.
Le camarade marié a une maison particulière et reçoit, en compensation de la
nourriture, une augmentation de salaire d'environ 15 Mr. 000 reis par mois.
Cette catégorie d'ouvriers n'a pas le droit aux cultures secondaires dans le
ruelles des champs de café.
Les cultures ainsi pratiquées par les camarades sont au bénéfice du propriétaire.
Pour donner une idée du résultat qu'on peut en tirer, il n'est pas inutile d'in-
diquer ce que produit par exemple, le tabac dans l'État de Saô-Paulo. Sur un
demi-hectare planté exclusivement de tabac, on peut avoir 5.000 pieds. Il suf-
fira de nettoyer le terrain 6 fois l'an, ce travail coûtant à chaque fois 5 Mr. 000 reis
pour le demi-hectare. Or, chaque millier de pieds fournit de 90 à 130 kilos de
tabac qui se vendra, dans l'État de Saô-Paulo, à raison de 30 Mr. 000 reis les
15 kilos.
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