Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1899 05 avril 1899
Description : 1899/04/05 (A3,N26,T4). 1899/04/05 (A3,N26,T4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64182938
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
214 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Est-ce à dire pour cela qu'il faudra renoncer à faire aimer chez nous l'agri-
culture, à former des agriculteurs? Nous le pensons pas !
Si, au sortir de l'école, l'élève pouvait entrer dans un établissement spécial
où il compléterait par des études pratiques l'étude théorique faite à l'école, si,
en un mot, il passait de l'école primaire dans une école d'agriculture, peut-être
pourrions-nous obtenir un noyau d'élèves qui irait grossissant avec le temps,
surtout si, au sortir de cette école d'agriculture, un certificat ou diplôme, sanc-
tion de ses études, le désignait au choix des propriétaires et des habitants.
Il nous faudrait deux écoles d'agriculture, une à la Grande-Terre, pour la
culture de la canne, et une à la Guadeloupe proprement dite, pour les cultures
secondaires.
Mais à côté de ces agriculteurs, qui sortiraient de ces écoles, il faudra des
cultivateurs ; comment pourrait-on bien les attirer et les retenir à la culture ?
Il y aura d'abord l'influence des agriculteurs, sortis de l'école, qui devront
les accueillir avec bienveillance, les commander avec douceur, et les encou-
rager par tous les moyens qui sont en leur pouvoir.
La colonie devrait réunir tous les ans des comices agricoles, comme cela se
pratique dans la métropole, et, dans ces grandes assises de l'agriculture, il fau-
drait récompenser moins les gros que les petits.
On fera des concours de labourage; des prix seront donnés aux meilleurs
laboureurs, et même aux meilleurs toucheurs, car pour toucher les bœufs, les
jouguer, il y a des règles qui, bien appliquées, facilitent singulièrement la tâche
de celui qui guide le socle de la charrue.
On devra encore donner des prix pour le travail à la houe; les concurrents
recevront une tâche, ceux qui auront mieux et plus vite fait seront récompensés.
Une commission visitera les cannes des colons et des petits planteurs, qui se
présenteront au concours, des prix seront attribués à ceux dont les cultures
auront été préparées, fumées, travaillées avec le plus de soin. Il faudra être très"
large dans la distribution de ces prix, qui n'ont pas besoin d'être très élevés,
mais très nombreux. Un diplôme accompagnera chaque prix. Le titulaire de ce
diplôme en sera fier, le fera encadrer, le suspendra dans sa case où sa vue exci-
tera l'émulation des autres.
Nous ne faisons qu'indiquer quelques petits moyens d'encouragement, on en
trouvera bien d'autres si on veut se donner la peine de chercher.
M. le Gouverneur, dans sa lettre du 15 septembre dernier, précise davantage
ses demandes de renseignements, et votre commission s'est efforcée de répondre
le plus exactement possible aux diverses questions qui lui ont été posées.
La valeur d'un hectare de terre est très variable, et elle n'existe réellement que
pour la terre couverte de récolte ; cependant nous avons établi une valeur appro-
ximative, basée surtout sur la proximité de l'usine et la facilité des communica-
tions avec elle; on a ainsi trois catégories:
1° Terre située près de l'usine, l'hectare. , , ., 250 fr. 00
2° Terre éloignée, mais reliée par de bons chemins. 150 fr. 00
3° Terre plus éloignée, chemins nuls ou difficiles. 100 fr. 00
Sur une propriété déjà en cours d'exploitation, l'installation de la culture dans
de bonnes conditions de travail, de fumure, et les dépenses annuelles d'entretien
et de récolte s'élèvent en moyenne à 800 francs.
Est-ce à dire pour cela qu'il faudra renoncer à faire aimer chez nous l'agri-
culture, à former des agriculteurs? Nous le pensons pas !
Si, au sortir de l'école, l'élève pouvait entrer dans un établissement spécial
où il compléterait par des études pratiques l'étude théorique faite à l'école, si,
en un mot, il passait de l'école primaire dans une école d'agriculture, peut-être
pourrions-nous obtenir un noyau d'élèves qui irait grossissant avec le temps,
surtout si, au sortir de cette école d'agriculture, un certificat ou diplôme, sanc-
tion de ses études, le désignait au choix des propriétaires et des habitants.
Il nous faudrait deux écoles d'agriculture, une à la Grande-Terre, pour la
culture de la canne, et une à la Guadeloupe proprement dite, pour les cultures
secondaires.
Mais à côté de ces agriculteurs, qui sortiraient de ces écoles, il faudra des
cultivateurs ; comment pourrait-on bien les attirer et les retenir à la culture ?
Il y aura d'abord l'influence des agriculteurs, sortis de l'école, qui devront
les accueillir avec bienveillance, les commander avec douceur, et les encou-
rager par tous les moyens qui sont en leur pouvoir.
La colonie devrait réunir tous les ans des comices agricoles, comme cela se
pratique dans la métropole, et, dans ces grandes assises de l'agriculture, il fau-
drait récompenser moins les gros que les petits.
On fera des concours de labourage; des prix seront donnés aux meilleurs
laboureurs, et même aux meilleurs toucheurs, car pour toucher les bœufs, les
jouguer, il y a des règles qui, bien appliquées, facilitent singulièrement la tâche
de celui qui guide le socle de la charrue.
On devra encore donner des prix pour le travail à la houe; les concurrents
recevront une tâche, ceux qui auront mieux et plus vite fait seront récompensés.
Une commission visitera les cannes des colons et des petits planteurs, qui se
présenteront au concours, des prix seront attribués à ceux dont les cultures
auront été préparées, fumées, travaillées avec le plus de soin. Il faudra être très"
large dans la distribution de ces prix, qui n'ont pas besoin d'être très élevés,
mais très nombreux. Un diplôme accompagnera chaque prix. Le titulaire de ce
diplôme en sera fier, le fera encadrer, le suspendra dans sa case où sa vue exci-
tera l'émulation des autres.
Nous ne faisons qu'indiquer quelques petits moyens d'encouragement, on en
trouvera bien d'autres si on veut se donner la peine de chercher.
M. le Gouverneur, dans sa lettre du 15 septembre dernier, précise davantage
ses demandes de renseignements, et votre commission s'est efforcée de répondre
le plus exactement possible aux diverses questions qui lui ont été posées.
La valeur d'un hectare de terre est très variable, et elle n'existe réellement que
pour la terre couverte de récolte ; cependant nous avons établi une valeur appro-
ximative, basée surtout sur la proximité de l'usine et la facilité des communica-
tions avec elle; on a ainsi trois catégories:
1° Terre située près de l'usine, l'hectare. , , ., 250 fr. 00
2° Terre éloignée, mais reliée par de bons chemins. 150 fr. 00
3° Terre plus éloignée, chemins nuls ou difficiles. 100 fr. 00
Sur une propriété déjà en cours d'exploitation, l'installation de la culture dans
de bonnes conditions de travail, de fumure, et les dépenses annuelles d'entretien
et de récolte s'élèvent en moyenne à 800 francs.
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