Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1899-01-20

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 20 janvier 1899 20 janvier 1899

Description : 1899/01/20 (A3,N21,T4). 1899/01/20 (A3,N21,T4).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418288z

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

VARIÉTÉS 43

artificiellement la fertilité et par suite de dépenser pour cela du travail et de
l'argent.

Ce reproche n'est réellement pas sérieux, car, dans les meilleures terres d'allu-
vion, où la rivière se charge de ce soin, elle est bien loin de le faire d'une façon
gratuite, et les dégâts qu'elle cause en même temps font toujours payer la fumure
un prix absolument exagéré comme il sera possible de s'en convaincre plus
loin.

Effets des engrais sur les plantations de café. - La fertilité naturelle des terres à
café de Nouvelle-Calédonie étant très variable, il saute aux yeux que la produc-
tion à l'hectare en café doit y varier énormément, lorsqu'on cultive sans fumier
ni engrais suivant l'usage courant du pays.

C'est ce que montre, en effet l'observation directe :
Dans des terres d'alluvion extrêmement riches où la rivière fertilise régulière-
ment les plantations, comme dans certaines concessions libres du centre de
Moindon ou pénitentiaires du centre de Bourail, on voit des plantations donner
assez régulièrement près d'un kilogramme de café marchand par arbuste, et
dépasser même ce chiffre dans des années exceptionnellement favorables.

De même en montagne, dans le centre de Farino par exemple. Mais, dans ce
dernier cas, ces rendements ne se maintiennent pas longtemps à cause de
l'épuisement rapide du sol.

Il n'y a donc théoriquemeut aucune impossibilité à atteindre ces résultats
merveilleux dans des terres moins riches où les rendements moyens s'abais-
sent quelquefois jusqu'à cent cinquante grammes par arbuste. Il suffit de don-
ner artificiellement à la terre la richesse qui lui manque, de mettre par des
fumures et des applications rationnelles d'engrais les éléments voulus à la dis-
position des racines du caféier.

C'est encore ce que démontre l'observation directe. Dans des caféeries en terre
médiocre où les rendements sont plutôt faibles, on voit à la proximité immédiate
des logements du personnel un groupe de Caféiers de toute beauté couverts tous
les ans de grain d'une façon étonnante. Tous les colons ont vu de ces Caféiers
exceptionnels dont la récolte, mise à part par curiosité, va quelquefois à deux
kilos pour un seul arbuste. Leur vigueur et leur productivité vient uniquement
de ce fait que c'est justement là que les travailleurs de la propriété vont jeter
tous les détritus de cuisine, cendres, ordures qui les gênent, sans compter une
fumure d'un autre genre qui provient de ce que c'est là l'endroit le plus rap-
proché où l'on soit à l'abri des regards indiscrets.

(.4 suivre.) Vicomte JACQUES DE DREUILLE.

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