Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1904 30 juin 1904
Description : 1904/06/30 (A4,N36). 1904/06/30 (A4,N36).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6418274x
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
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- Sommaire
- ÉTUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 187
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 192
- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
- Livres Nouveaux, §§ 561-572: Inde. Malaisie. Java. Nlle-Zélande. Iles Cook. - Caoutchouc Phormium. Acacias tannifères. Canne à sucre. Thé. Coton. - Chimie agronomique des pays chauds. - Un nouveau manuel d'agriculture tropicale. - Parasitologie agricole du Mexique. - Traité pratique de l'éléphant.
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 176
172 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 36 — JUIN 1904
sur la base de go roupies le maund de pâte
à 60 , toute la récolte du Bengale ait pu se
vendre entre 110 et 170 et quelques lots at-
teindre 180 et 195 roupies.
En d'autres 'termes, le Synthétique étant
déclaré identique au Naturel quant aux ré-
sultats à la cuve nous assisterions à ce spec-
tacle inédit, d'une matière première s'impo-
sant au consommateur, en quelque sorte, à
un prix de fantaisie, tout à fait indépendant
de sa valeur intrinsèque; puisque l'Indigo
du Bengale qui contient 60 d'indigotine et
se paye de 110 à 170 roupies (mettons en
moyenne, i3o) ne saurait donner au con-
sommateur plus d'indigotine qu'il n'en re-
tire de la même quantité de Synthétique
payée go roupies seulement !
Il y a là une situation d'autant moins
banale que la lutte est engagée depuis trois
ans et que les consommateurs restés fidèles au
Naturel, représentent à peu prèsla moitié de
la consommation mondiale. 11 serait risqué
de soutenir qu'on soit simplement en pré-
sence : d'un côté, de consommateurs
éclairés; de l'autre, de gens en retard. Je
veux bien que la Russie d'Europe, la Sibé-
rie, le golfe Persique, l'Egypte soient en
retard, mais c'est que, parmi les acheteurs
d'indigo naturel, nous constatons aussi nos
consommateurs français, la plupart des
consommateurs anglais; enfin, les grands
fabricants américains, à l'affût de toutes les
innovations, pourvus des derniers perfec-
tionnements industriels, continuent à payer
110 roupies ce qu'ils sembleraient pouvoir
acheter à 90 roupies. L'observation suivante
s'impose :
L'indigo naturel, qui à l'analyse chimique
donne 60 d'indigotine^ contient parmi
les 40 restant, du brun d'indigo, du rouge
d'indigo, du gluten, etc. etc.
Le Synthétique, lui, ne contient que de
l'indigotine, soit qu'il se vende en poudre
100 ou en pâte 20 %, dont 80 d'eau.
Nous arrivons donc forcément à cette con-
clusion : que l'indigo naturel offrant une
composition chimique complexe, agit à la
cuve, sur le tissu ou sur le fil, autrement
que n'agit l'indigotine seule du Synthétique.
Car. sans vouloir soulever aucune polé-
mique scientifique à ce sujet, nous sommes
obligés de croire que le teinturier intelli-
gent et instruit qui paye plus pour le Na-
turel que pour le Synthétique, sait bien ce
qu'il fait.
Nous nous trouverions donc avoir affaire
à deux produits moins identiques indus-
triellement qu'on ne l'a cru, ou, du moins,
qu'on ne l'a dit. Toutefois, la différence de
prix pourra toujours compenser, pour cer-
tains (et pour la majorité même, le jour où
cette différence sera très importante) les
avantages que peut présenter à la cuve l'in-
digo naturel. La lutte tournera donc tou-
jours autour du prix de revient.
Personne, — en dehors des fabricants
mêmes du Synthétique, et encore! —ne pour-
rait dire aujourd'hui quel est le plus bas prix
auquel on pourra le produire un jour. — Le
Naturel qui revient aujourd'hui en moyenne
à 100 roupies le maund, soit 6 francs le kilo
de 60 , pourra être fabriqué à 3 fr. 5o le
kilo de 60 , si la variété dite du Natal, qui
a déjà donné des résultats inattendus au
Bengale, tient en grande culture tout ce qu'il
est permis d'en espérer à la suite des essais
faits en petit. — D'un autre côté, les plan-
teurs réussissant avec le coton, le tabac, la
ramie, pourront vendre à très bas prix l'in-
digo cultivé en assolement; l'emploi des
résidus d'extraction comme engrais semble
devoir compenser, en effet, pour une très
grande part, les frais de culture et de fabri-
cation d'indigo.
Pour le sucre, le tabac, la ramie, le colza,
en effet, l'emploi du SEETH (résidu restant
après l'extraction de l'indigo), représente une
augmentation de rendement qui ne saurait
être obtenue, à beaucoup près, par aucun
autre engrais. Une preuve, entre autres : le
paysan qui paye pour location de la terre, de
septembre à février, 8 roupies par acre,
est prêt à payer pour ce même acre jusqu'à
cent roupies, si on lui fournit suffisamment
de seeth pour engrais. Il faut compter,
comme engrais, pour un acre en culture, les
résidus de 10 acres d'indigo. Le planteur qui
récolte 1.000 acres d'indigo pourra donc
donner à bail, avec engrais de seeth, 100 acres,
et ceci de septembre à février, — c'est-à-dire
sur la base de go roupies le maund de pâte
à 60 , toute la récolte du Bengale ait pu se
vendre entre 110 et 170 et quelques lots at-
teindre 180 et 195 roupies.
En d'autres 'termes, le Synthétique étant
déclaré identique au Naturel quant aux ré-
sultats à la cuve nous assisterions à ce spec-
tacle inédit, d'une matière première s'impo-
sant au consommateur, en quelque sorte, à
un prix de fantaisie, tout à fait indépendant
de sa valeur intrinsèque; puisque l'Indigo
du Bengale qui contient 60 d'indigotine et
se paye de 110 à 170 roupies (mettons en
moyenne, i3o) ne saurait donner au con-
sommateur plus d'indigotine qu'il n'en re-
tire de la même quantité de Synthétique
payée go roupies seulement !
Il y a là une situation d'autant moins
banale que la lutte est engagée depuis trois
ans et que les consommateurs restés fidèles au
Naturel, représentent à peu prèsla moitié de
la consommation mondiale. 11 serait risqué
de soutenir qu'on soit simplement en pré-
sence : d'un côté, de consommateurs
éclairés; de l'autre, de gens en retard. Je
veux bien que la Russie d'Europe, la Sibé-
rie, le golfe Persique, l'Egypte soient en
retard, mais c'est que, parmi les acheteurs
d'indigo naturel, nous constatons aussi nos
consommateurs français, la plupart des
consommateurs anglais; enfin, les grands
fabricants américains, à l'affût de toutes les
innovations, pourvus des derniers perfec-
tionnements industriels, continuent à payer
110 roupies ce qu'ils sembleraient pouvoir
acheter à 90 roupies. L'observation suivante
s'impose :
L'indigo naturel, qui à l'analyse chimique
donne 60 d'indigotine^ contient parmi
les 40 restant, du brun d'indigo, du rouge
d'indigo, du gluten, etc. etc.
Le Synthétique, lui, ne contient que de
l'indigotine, soit qu'il se vende en poudre
100 ou en pâte 20 %, dont 80 d'eau.
Nous arrivons donc forcément à cette con-
clusion : que l'indigo naturel offrant une
composition chimique complexe, agit à la
cuve, sur le tissu ou sur le fil, autrement
que n'agit l'indigotine seule du Synthétique.
Car. sans vouloir soulever aucune polé-
mique scientifique à ce sujet, nous sommes
obligés de croire que le teinturier intelli-
gent et instruit qui paye plus pour le Na-
turel que pour le Synthétique, sait bien ce
qu'il fait.
Nous nous trouverions donc avoir affaire
à deux produits moins identiques indus-
triellement qu'on ne l'a cru, ou, du moins,
qu'on ne l'a dit. Toutefois, la différence de
prix pourra toujours compenser, pour cer-
tains (et pour la majorité même, le jour où
cette différence sera très importante) les
avantages que peut présenter à la cuve l'in-
digo naturel. La lutte tournera donc tou-
jours autour du prix de revient.
Personne, — en dehors des fabricants
mêmes du Synthétique, et encore! —ne pour-
rait dire aujourd'hui quel est le plus bas prix
auquel on pourra le produire un jour. — Le
Naturel qui revient aujourd'hui en moyenne
à 100 roupies le maund, soit 6 francs le kilo
de 60 , pourra être fabriqué à 3 fr. 5o le
kilo de 60 , si la variété dite du Natal, qui
a déjà donné des résultats inattendus au
Bengale, tient en grande culture tout ce qu'il
est permis d'en espérer à la suite des essais
faits en petit. — D'un autre côté, les plan-
teurs réussissant avec le coton, le tabac, la
ramie, pourront vendre à très bas prix l'in-
digo cultivé en assolement; l'emploi des
résidus d'extraction comme engrais semble
devoir compenser, en effet, pour une très
grande part, les frais de culture et de fabri-
cation d'indigo.
Pour le sucre, le tabac, la ramie, le colza,
en effet, l'emploi du SEETH (résidu restant
après l'extraction de l'indigo), représente une
augmentation de rendement qui ne saurait
être obtenue, à beaucoup près, par aucun
autre engrais. Une preuve, entre autres : le
paysan qui paye pour location de la terre, de
septembre à février, 8 roupies par acre,
est prêt à payer pour ce même acre jusqu'à
cent roupies, si on lui fournit suffisamment
de seeth pour engrais. Il faut compter,
comme engrais, pour un acre en culture, les
résidus de 10 acres d'indigo. Le planteur qui
récolte 1.000 acres d'indigo pourra donc
donner à bail, avec engrais de seeth, 100 acres,
et ceci de septembre à février, — c'est-à-dire
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