Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
132 ÉTUDES ET MÉMOIRES
placé les exploitations régulières et respectées, ceux qui montent aux placers à la recherche du métal précieux revien- nent le plus souvent quand ils reviennent dans un état de misère physiologique tel que les soins de l'hôpital ne réussissent qu'à reculer de quelques semaines l'échéance fatale.
Heureux, encore, ceux qui, n'ayant rien trouvé, retournent dans leurs foyers avec une santé seulement ébranlée.
Quant à ceux qui rentrent dans leurs familles avec des béné- fices on peut les compter et les désigner du doigt.
Voilà, momentanément du moins, le bilan de la situation dans toute sa cruelle brutalité.
Pour aller chercher l'or qui s'éloigne de plus en plus, il faut des moyens pratiques de voyager. Un projet de chemin de fer de pénétration est à l'étude. On compte sur son exécution pour amener en Guyane des bras et des capitaux.
Pour ma part, je souhaite de voir passer le plus vite possible de l'état de projet à l'état de réalisation ce rêve dont les habi- tants se bercent depuis si longtemps.
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Toutes ces considérations paraissent n'avoir aucune coréla- tion avec les fourmis. Elles me conduisent cependant à mon sujet, en me permettant de répondre à la question que j'ai posée : pourquoi l'agriculture est-elle abandonnée en Guyane ?
Evidemment, la journée de l'ouvrier agricole est inférieure à celle de l'ouvrier mineur (je parle de l'ouvrier régulier tou- chant un salaire quotidien fixe et garanti par contrat). Mais si l'on tient compte des dangers à courir pour passer les rapides, des souffrances et des privations à endurer, de la mortalité effective de chercheurs d'or, tout compte fait, la vie de l'agri- culteur est bien plus enviable que celle du mineur.
Certes, celui qui cultive la terre a des difficultés nombreuses à vaincre : tantôt il pleut trop et les plantes pourrissent, tantôt il ne pleut pas du tout et le soleil grille tout : c'est le dilemme de l'agriculture tropicale.
A cela, un drainage et une irrigation bien combinées por-
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