Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
48 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Voici d'ailleurs, à titre d'indication, le signalement d'un des échantillons examinés et l'appréciation donnée par la Com- mission.
Numéro du répertoire, 86 : « Provenance : région de Parakou ; cc Désignation locale de la variété : « Kerou » ; « Production d'environ 163.000 kilos consommée sur place; « Prix sur place : 0 fr. 65 à 1 franc le kilogramme (1) « Forme de présentation : manoques de 100 à 150 feuilles mesurant « 35 à 40 centimètres de long ; « Feuillage assez large à côtes fines, tissu fin, très léger, friable, « pintadé, couleur rouge avec taches ; « Très bonne combustibilité à la lampe ; cf Taux 0/0 de nicotine : 0,6 ; « Scaferlati (tabac haché) : peu chevelu, goût léger, nullement désa- « gréable, brûlant très bien.
« Si ce tabac était moins friable, il mériterait de retenir l'attention, « à condition qu'il soît possible de l'obtenir en France à un prix « raisonnable.
Les caractères de cet échantillon permettent bien de com- prendre pourquoi les Dahoméens préfèrent les tabacs de pro- venance étrangère.
Aucun des tabacs d'origine dahoméenne étudiés par la Com- mission ne paraît, en effet, devoir répondre au goût très spécial des Noirs qui aiment mieux, en général; les tabacs forts et corsés. On conçoit très bien, dans ces conditions, leur préfé- rence pour les tabacs américains et pourquoi les tabacs légers des cultures locales ne sont acceptés par les indigènes que dans les régions où les provenances américaines atteignent un prix trop élevé à cause des frais de transport.
Pour ce débouché très spécial, la Commission ne peut que conseiller, dans le cas présent, l'essai de variétés américaines corsées, comme le « Virginie noir » et le « Kentucky », dont le Jardin Colonial a fait parvenir des semences au Gouverne- ment Général de l'Afrique Occidentale Française.
(1) Renseignement donné par l'administration locale.
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