Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
UN PROJET D'ÉCOLE PRATIQUE D'AGRICULTURE 157
je l'acceptai. Mes succès ayant passé ses espérances, plusieurs habitants voulurent essayer mes moyens.
M. de la Ferronnays, gouverneur en second, commandait la colonie en attendant- l'arrivée de M. de Valière, nommé pour succéder à M. de Nolivos; il avait une habitation à Léogane; il m'engagea à y aller établir mes moyens de culture. Comme le succès de mes moyens y était parvenu, plusieurs habitants de ce quartier voulurent en faire usage. J'en étais là lorsque M. de Mail, lieutenant-colonel du régiment de Bourgogne, qui venait d'épouser une demoiselle du quartier de Cavaillon, m'offrit au nom de quelques habitants de son voisinage dix mille francs si je voulais y aller faire mettre en pratique mes moyens de culture. Je partis pour m'y rendre. Je fus arrêté -en route par M. Germau, avec qui j'avais contracté des liaisons d'amitié chez M. Caradeux; il me pria instamment de passer sur l'habitation de M. Belin du Verger, son oncle, commandant des milices dt- Aquin, à qui il m'avait annoncé, Je me rendis À sa prière.
Je n'avais jusqu'alors employé mes moyens que pour la culture des cannes à sucre. Je les employai pour celles de l'in- digo et du cotonnier. Les principes sont les mêmes, mais ils diffèrent beaucoup sur le mode de les employer. Mes succès furent complets. Je me rendis ensuite à Cavaillon auprès de M. de Mail. Mes succès étant parvenus aux Cayes, deux habitants de cette partie de la colonie vinrent à Cavaillon m'offrir mille francs si je voulais y aller faire connaître mes moyens de cul- ture. Je m'y rendis. Après y avoir fait un assez long séjour, je fus rappelé à Aquin par M. du Frété, lieutenant de Roy à Saint-Louis, qui désira que je fis établir mes moyens sur son habitation. Je fus ensuite appelé à l'Ance à Veau, etc., etc.
« Il résulte de ces détails et de mes réflexions sur le succès de mes différentes expériences: primo que j'ai conçu le plan d'une nouvelle charrue plus parfaite que la première ; secondo, que pour rendre cette charrue utile à la culture des colonies, il est nécessaire d'établir ici une Ecole pour y former plusieurs .sujets, non seulement à la construction de cette nouvelle charrue, mais encore aux moyens d'en faire usage pour les plus grands avantages des plantations coloniales.
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