Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
Enseignement des Indigènes et Vulgarisation agricole Par GEORGES HARDY.
Directeur de l'Ecole coloniale.
Ce n'est pas dans cette revue qu'on entreprendra de plaider la cause de la vulgarisation agricole. Il n'est pas un seul de ses lec- teurs habituels qui ne voie dans cette institution la clé de tous les progrès.
La grande majorité des indigènes, dans nos colonies, sont des paysans de vocation. Berbéro-Arabes de l'Afrique du Nord, Noirs de l'Afrique tropicale, Malgaches de différentes souches, Anna- mites et Cambodgiens sont tout à fait comparables, pour l'attache- ment au sol, à des cultivateurs de chez nous, et tel groupement, qui parait préférer d'autres genres de vie, y renonce volontiers pour l'agriculture sédentaire, dès que la sécurité lui est garantie, dès que les forces mauvaises qui l'avaient refoulé dans des régions ingrates sont vaincues et qu'un effort d'éducation le ramène à des occupa- tions sédentaires. Le Noir de la Forêt équatoriale, par exemple, est un cultivateur qui s'ignore : on l'a bien vu, toutes les fois qu'une main ferme l'a obligé à se fixer et lui a imposé des plantations rému- nératrices.
Aussi est-ce un des devoirs les plus nets de notre politique colo- niale que de renforcer ce paysannat, de trouver pour lui des formes adaptées au milieu, de l'enraciner profondément et de l'étendre.
L'œuvre entreprise dans le Moyen-Niger peut, à cet égard, servir de modèle.
Mais il ne suffit pas de protéger le cultivateur indigène contre A. P. P. C. 1932. Nu 23. 22
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