Titre : L'Agronomie coloniale : bulletin mensuel du Jardin colonial
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut national d'agronomie de la France d'outre-mer (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des colonies. Auteur du texte
Éditeur : É. Larose (Paris)
Éditeur : Impr. nationaleImpr. nationale (Paris)
Date d'édition : 1937-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34351154x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10290 Nombre total de vues : 10290
Description : 01 février 1937 01 février 1937
Description : 1937/02/01 (A26,N230)-1937/02/28. 1937/02/01 (A26,N230)-1937/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6410051r
Source : CIRAD, 2012-231851
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2013
LE DOKUDAMI. 47
devient difficile de l'en expulser. Ainsi donc, même en admettant,
chose possible, qu'une confusion ait eu lieu et que la racine con-
sommée par les paysans de Suruga et de Kai, ne soit pas le rhi-
zome de dokudami (1), il n'en reste pas moins certain que c'est de
Houttuynia cordata qu'il est question ici. Mais, on voudra bien
noter que Kaibara Ekken a écrit : « une fois planté dans le jardin,
il croît si abondamment qu'il est difficile de l'en expulser".
Serait-il venu à l'idée de quiconque de cultiver une telle plante,
si elle avait été aussi commune que de nos jours? Et, par ailleurs,
le Yamato Honzô ne la signale nullement comme spontanée. Aussi
l'idée que le dokudami n'existait pas alors à l'état sauvage s'offre-t-
elle à l'esprit, et c'est là une hypothèse légitime.
En effet, conséquence peut-être des premiers contacts avec
l'Occident, le Japon manifestait, à la fin du xvie siècle une curiosité
pour les choses de la nature qui se traduisait, dans le domaine de
la pharmacopée par la création des premiers jardins botaniques^.
En 1569, le Shogun Oda Nobunaga donna aux jésuites portugais
cinq hectares de terre sur le mont Ibuki, près de Kioto, pour
y cultiver des drogues. En 16 3 8 deux jardins de plantes médici-
nales furent établis à Tokio, dans les quartiers d'Azabu et
d'Otsuka, et ces jardins, réunis en 1681 et transportés à Kois-
hikawa, en i684, y furent l'origine du jardin botanique actuel.
On conviendra que de tels faits, joints aux précédents, forment
un faisceau de conjectures dont l'homogénéité est singulièrement
frappante. Car, si notre hypothèse est vraie, la chronologie des
faits s'organise avec une rigueur absolue. De Chine (3) où elle
était utilisée comme drogue, Houttuynia cordata fut importée au
Japon et cultivée d'abord dans les jardins botaniques des
grandes villes. Elle était encore fort rare en 1691-1692 lorsque
Kaempfer vint à Tokio; et, à la fin du XVIIe siècle, on la trouvait
(M Outre, en effet, qu'aucune description n'est donnée de la plante entière ni
de sa fleur, il ne faut pas oublier que Kaibara Ekken put être influencé par le Honzô
Kômoku, commenté par lui une trentaine d'années auparavant, et dans lequel le
dokudami est signalé comme comestible.
(2) Je cite d'après Shirai (iq33).
(s) Le dokudami a été signalé dans l'Himalaya, la Chine et la Cochinchine,
(4) Peut-être accidentellement par des marchands de drogues. Le dokudami,
sous sa forme officinale, renferme en effet comme on le verra plus loin des fruits
mûrs et des graines.
devient difficile de l'en expulser. Ainsi donc, même en admettant,
chose possible, qu'une confusion ait eu lieu et que la racine con-
sommée par les paysans de Suruga et de Kai, ne soit pas le rhi-
zome de dokudami (1), il n'en reste pas moins certain que c'est de
Houttuynia cordata qu'il est question ici. Mais, on voudra bien
noter que Kaibara Ekken a écrit : « une fois planté dans le jardin,
il croît si abondamment qu'il est difficile de l'en expulser".
Serait-il venu à l'idée de quiconque de cultiver une telle plante,
si elle avait été aussi commune que de nos jours? Et, par ailleurs,
le Yamato Honzô ne la signale nullement comme spontanée. Aussi
l'idée que le dokudami n'existait pas alors à l'état sauvage s'offre-t-
elle à l'esprit, et c'est là une hypothèse légitime.
En effet, conséquence peut-être des premiers contacts avec
l'Occident, le Japon manifestait, à la fin du xvie siècle une curiosité
pour les choses de la nature qui se traduisait, dans le domaine de
la pharmacopée par la création des premiers jardins botaniques^.
En 1569, le Shogun Oda Nobunaga donna aux jésuites portugais
cinq hectares de terre sur le mont Ibuki, près de Kioto, pour
y cultiver des drogues. En 16 3 8 deux jardins de plantes médici-
nales furent établis à Tokio, dans les quartiers d'Azabu et
d'Otsuka, et ces jardins, réunis en 1681 et transportés à Kois-
hikawa, en i684, y furent l'origine du jardin botanique actuel.
On conviendra que de tels faits, joints aux précédents, forment
un faisceau de conjectures dont l'homogénéité est singulièrement
frappante. Car, si notre hypothèse est vraie, la chronologie des
faits s'organise avec une rigueur absolue. De Chine (3) où elle
était utilisée comme drogue, Houttuynia cordata fut importée au
Japon et cultivée d'abord dans les jardins botaniques des
grandes villes. Elle était encore fort rare en 1691-1692 lorsque
Kaempfer vint à Tokio; et, à la fin du XVIIe siècle, on la trouvait
(M Outre, en effet, qu'aucune description n'est donnée de la plante entière ni
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Kômoku, commenté par lui une trentaine d'années auparavant, et dans lequel le
dokudami est signalé comme comestible.
(2) Je cite d'après Shirai (iq33).
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(4) Peut-être accidentellement par des marchands de drogues. Le dokudami,
sous sa forme officinale, renferme en effet comme on le verra plus loin des fruits
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