Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1926 22 janvier 1926
Description : 1926/01/22 (A27,N12). 1926/01/22 (A27,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63970596
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
YINGT-S&PTIEMB ANNEE. - N° 12 - -
LE NUMERO : 80 CENTIMES
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VKND1USDI SOIH, J& JANVIER bW>
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AKTICLES rUBUtS PAR MLE8 AURMUCOUMUWU* lOIIt LA PMNItTt
EXCLUSIVE DU JOUWOl
""A_"R*,-"-S-"¡' IIIA,.PuIlItIII
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THeeAUL T
KéiaeliM el kimnMniim : 34, Rut du Mont-"lIOp, PARIS-1- TtMpkni : LOtJYM tt-17
Un aD emoie a las 4 ibn
a - foili" - - i Franc* H Coloniê». 80. 45
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L'OR ET L'AVENI DE LA GUYIIIS
–-– Mt–
La Guyane française est une de nos
colonies les plus délaissées. Elle ne
manque pas de ressources naturelles,
mais elle manque d'habitants. Sur une
superlicie d'environ 80.000 kilomètres
carrés, nous ne comptons guère que
10.000 personnes, chiffre que certaines
statistiques optimistes portent à 45.000.
W'mc en adoptant cette dernière éva-
luation, nous n'arrivons qua un habi-
tant pour deux kilomètres carrés, c'es
L-dire à une densité inférieure à celle
que l'on relève à la surface de incrs très
fréquentées comme la Manche, la mer
du Nord ou la mer intérieure du Ja-
pon.
Ue fait, une très grande partie de
cette colonie est inhabitée. Un de nos
compatriotes qui l'a visitée, il y a une
Irentaino d'années, note sur son carnet
Y immense solitude de ces pays. A par-
tir d'une V'ingf.ainé-de kilomètres de la
l"Ùte eV jusqu'aux monts Tumac-Hu-
mac, c'est la forêt vierge « le Grand
Bois » comme disent les créoles, avec
des cours d eau encombres (Je blutes
et de rapides. Pas une clairière impor-
tante, seulement quelques montagne:;
dénudées au sonlmct., mais très rares,
excessivement rares; beaucoup moins
de fauves et de vermine qu'on 110 croit,
mais peu d'Indiens, nulle vie pour ainsi
dire, le repos d'une nature rien que vé-
gétale, une sorte de région du silence
avec des animaux silencieux, des oi-
seaux peu babillards, un désert boisé
que troublent seulement les bruits de
la pluie et du vent, tel un monde pré-
historique.
Mais ce « no mans land » n'est pas
dépourvu de richesses. La forêt possède
de nombreuses eseenees dont l'exploi-
tation pourrait devenir une puissanto
houiv (k* profits. On y trouve, en effet,
et on abondance dt\ arbres tes que le
'J'Orua.g'I\ le manguier, l'arbre à caout-
chouc, le palmier, le bulalc. qui don-
ne une sève analogue à la guLta-per-
o-l 1 a. Les bois de chamte. de menuise-
rie, d'ébnombreux. Ce sont : l'acajou, le palis-
andrc, le bois d'ébène, le bois de rose.
Lit où la forêt disparait pour faire
place. il hL savane, les pâturages no man-
quent pas où l'on pourrait pratiquer
l'élevage.
Quant aux cultures, toutes celles des
pays tropicaux y sont possibles. Citons
parmi elles, celles du cacao, du café,
du manioc. - On pourrait - fort bien y
ajouter les plantations de caoutchouc
qui donnent en Iifsulinde et en Malai-
sie de si beaux résultats.
Mais les ressources minières sont
bien plus importantes que celles de
l'ordre végétal ou animal. L.a première
de toutes est l'or.
Certes, l'or n'est pas le seul minerai
(tue possède la Guyane. De nombreux
ingénieurs ont signalé l'existence de
l'argent, du cuivre, du mercure, de
l'élaliv du plomb. Le fer s'y rencontre
aufesi en-ahondaiice ; de mémo on a re-
connu en différents endroits la presen-
ce du platine, celle des pierres précieu-
ses comme les grenats, les topazes, les
jades et certains ajoutent le diamant.
Mais ceci, c'est l'avenir. Aucune de
ces ressources n'est, à notre connais-
sance,en exploitation.L'or, au contraire,
l'est depuis trois quarts de siècle. On
en soupçonnait depuis longtemps la
présence lorsqu'en 18D6 elle fut déce-
lée avec certitude dans la région de
l'Approuagne supérieur. Une Société se
forma aussitôt pour exploiter ce placer
et l'opération donna des résultats ines-
pérés. De nouvelles recherches eurent
lieu dans le bassin de la Comté et les
chercheurs d'or s'y précipitèrent en
foule. Puis, en 1878, au sud de Sinama,.
1 v on s'attaqua au placer de Saint-Elie,
autour duquel se groupèrent ceux de
IJieu-Merei, d"Eldorado, de Couriège.
Peu après, on découvrait ceux de la
Marra, du Kourou, de la Marroué. Il
y eut vers ces lieux un véritable rush.
« Nègres, forçats libérés; anciens sol-
dats, colons malheureux, grimpaient
sur des pirogues emportant un peu de
manioc, de morue sèchiée, remontaient
les rivières, chargeaient leurs pirogues
pour franchir les sauts et s'en allaient
creuser des trous de t m. 50 d'où ils ex-
trayaient à chaque bâtée deux ou trois
sous d'or. » Ils préféraient les régions
de souveraineté incertaine, limitrophes
de la Hollande ou du Brésil où il n y
avait ni police, ni douanes, ni législa-
tion" minière, ni taxes d'exploitation.
IA recherche de l'or donnait lieu à
des phénomènes sociaux que l'on a
constatés partout où des placers ont été
découverts : en Australie, au Canada,
aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, et
sur lesquels nous n'avons pas l'inten-
tion d'insister.
Des difficultés d'ailleurs surgissaient
avec nos voisins hollandais et brési-
liens, donnaient lieu à des arbitrages
qui ne nous furent pas tous favorables.
Aujourd'hui le calme s'est fait dans
ces régions, mais l'exploitation de l'or
n'a. pas fait de bien grands progrès.
On en est resté aux vieilles méthodes
Qu'imposent dans une certaine mesure,
les lieux et la nature des placera.
Ceux-ci se trouvent naturellement
dans les vaU.ées des rivières ou criques.
L'or apparalt tantôt à la surface, tantôt
recouvert par une épaisseur de 2 ou 3
mètres de sable.
On commence par déboiser la vallée
sur une largeur de 7 à 8 ou 10 mètres.
Puis on enlève le sable jusqu'à la cou-
che aurifère au moyen de la pelle. On
fait en même temps un barrage et une
canalisation pour conduire au sluicc,
l'eau nécessaire pour le lavage.
Le sluice est un appareil très simple,
portatif, formé de plusieurs canaux en
planches, appelés dalles et pouvant
s'emboîter les uns dans les autres. Leur
longueur varie ; elle peut être de 40,
-- 50 mètres ou moindre. La planche infé-
rieure du canal porte des - obstacles en
bois pour recueillir l'or. On verse un
peu de mercure sur les dalles du fond
afin de déterminer l'amalgame.
Des mineurs. jettent à la pelle le sa-
l10 aurifère dans lo sluice. dans lequel
on fait arriver l'eau. L'or plus lourd
resto dans les obstacles tandis que le
fcable est entraîné par l'eau.
Le soir, le chef de chantier retire l'or
du sluice), met l'amalgame obtenu par
le mercure dans une boite en fer à ca-
denas et envoie celle-ci au directeur du
placer.
Tels sont les procédés rudimentaires
encore employés et qui sont fort diffé-
rents de ceux en usage dans l'Afrique
Austraio ou aux Etats-Unis. Quelques
mdividu, presque sans capitaux peu-
vent s'adonner à cette industrie. On
compte aujourd'hui 12.000 chercheurs
d'or, leur nombre seraib bien plus grand
si le climat,l'éloigné ment de la mer–les
placera sont parfois à plusieurs centai-
nes de kilomètres de la c\t. n'en
décourageaient, certains qui redoutent <1
lp. fois l'insécurité et. les forles chaleurs
que les pluies abondantes rendent dif-
ficiles à supporter.
Avant la guerre l'exploitation des plsu
oers donnait jusqu'à 3.000 kilogrammes.
l..a production reeiie est certainement
supérieure en raison des quantités con-
sidérables exportées en fraude par la
Guyane hollandaise.
On a constaté pendant et après la
guerre une baisse assez sensible. L'ex-
portation est descendue à 2.826 en 1917,
à 2.700 on 1918, 1.S54 en 1919. 1.766 en
1920, à 1.460 en 1921. Une légère am6-
lioratibn s'est produite depuis.
M. Lautier, député do la Guyane, &
fait décider par le Gouvernement l'en-
voi d'une mission pour étudier la que-
tion et la possibilité ne rextension ne
l'exploitation. Il est vraisemblable.
qu'une reprise do la production se pro-
duira. bientôt.
Mais les grands espoirs immédiats
ne sont guère permis. Le développe-
ment de l'exploitation suppose, en effet,
la réalisation do certaines conditions
d'ordre financier, économique et so-
cial qui n'est pas à la veille de se pro-
duire. Où trouver l'argent pour cons-
truire les voies ferrées indispensables à
l'extension de l'industrie aurifère ? Est-
ce l'Etat, est-ce la colonie, sont-ce les
particuliers qui le fourniront. Il faut
aussi un outillage qui remplacera l'ou-
tillage rudimentaire que nous avons
décrit. Et enfin la Dlain-d'œuvrc, d'où
la fera-tron venir ? L'exemple des mi-
nes d'or dont la découverte a attiré des
miniers et des milliers d'individus,
n'est guère probant car ces mines
n'étaient pas dans une région tropi-
cale comme c'est le cas de celles de lai
Guyane. Et la différence vaut d'être no-
tée. Toutes ces questions - sont difficiles
à résoudre ; elles ne le seront pas de si-
tôt. Maas il est bien sûr que là est l'ave-
nir de la Guyane. Sans doute il ne con-
vient pas de dédaigner les autres res-
sources que nous avons énumérées,
mais il est incontestable que l'or l'em-
porte à tous les points de vue sur tou-
tes les autres et sera le plus puissant)
facteur de la prospérité future do co
pays.
Henry Fontanidr,
Député du Cantal, loir* de la
CommlMfcm dM Alfatrea êtrn*-
gin », mtmbrt de la CammUêton
- ,
il"
Conférence Nord-Africaine
0- o.-
Aninfll que noug l'avons annoncé, la Con-
férence Nord-Africaine se réunira à Tunis
lo 22 mars prochain. Y assiéront MM.
Viollette, Gouverneur Général de l'Aigrie,
Saint, Résident Général de France en Tu-
nisie Steeg, Résident Générai de France
au Maroc et M. J. Garde, Gouverneur Gé-
néral de l'A. O. F., les questions nord-alri-
caince étant intimement liées à celles des
marches sahariennes de Mauritanie, du
Soudan français et du Niger.
Une station expérimentale
à la Réunion
, eb«dl--
La Cftambre vient d'adopta la
proposition que mon collègue Lu-
cien Gastarin et moi-même avions
déposée pour régler Vattribution des rede-
vances que la Banque de La Réunion doit
verser à la colonie en contre partie de son
privilègef redevances actuellement accumll-
lées dans les caisses du Trésor et représen-
tant une somme globale d'un million et demi.
Ces prestations n'ont pas reçu jusqu'ici la
destination que leur assignait l'article 15 Je
la loi du 21 mars 1919, et qui était de servir
à la dotation des a institutions de Crédit
agricole P. En fait, Inorganisation du Crédit
agricole, ainsi que le constate le rapporteur
de la Commisston des Colonies, * n'a pas
encore fait un Pas décisif à La Réunion P.
Rien n'est plus regrettable. les avantages
que les cultivateurs honnêtes et laborieux de
nos vieilles colonies sont appelés à retirer des
organismes de prévoyante et de solidarité
que le législateur républicain a mis à leur
portée et dont bénéficient si largement les
petits propriétaires ruraux de la métropole
ne semblent pas encore suffisamment ap-
préciés des intéressés. Toute une campagne
d'éducation est J entreprendre à cet égard,
- et le Syndicat agricole que dirire à Saint-
Denis M. Auguste de Villèle s'y consacre
avec un zèle louable depuis plusieurs années.
Le Conseil Général et la Chambre d'Agri-
culture de la Colonie o;:t pensé qu'il conve-
nait de réaliser une organisation scientifique
de la production, sur laquelle viendraient
s'appuyer les Caisses de Crédit agricole exis-
tantes ou à créer.
Ces assemblées ont donc demandé qu'une
partie des sommes provenant des versements
de la Banque fût affectée à la création d'une
station expérimentale d'agriculture, établis-
sement de rechcrcltcs scientifiques et d'expé-
riences culturales disposant de laboratoires
et doté d'un budget autonome, susceptible de
guider hs planteurs et d'orienter J action de
solidarité; des Caisses de crédit jp/icole
elles-mêmes. Il
C'est four ré pondre à ce tou ':' rit' notre
proposition de Loi, sanctionnée hier par la
Chambre, privent * la répartition dey s."rn «
mes provenant ou à provenir des- versements
de la Banque en exécution de l'article 15 de
la loi du 21 mars 1919 entrc les deux ordres
d'institutions envisagées : d'une Part, les
Caisses de Crédit agricole dont il importe
de favoriser le développement - d'autre
part, la station expérimentale à établir dans
la colonit.
D'accord avec le rapporteur de la Com-
mission des Colonies, notre collègue Angoul-
vantt nous avons précisé que le prélèvement
à consacrer à l'établissement sus mentionné
ne devrait Pas détasser la somme de *00.000
francs une fois donnée.
La colonie de La Réunion va donc se trou-
ver prochainement pourvue d'un Institut mo-
derne semblable à ceux qui fonctionnent
déjà en Afrique Occidentale française. la
mise en valeur des colonies réclame de plus
en Plus la collaboration des méthodes scien-
tifiques. Notre vieille colonie de la Mer des
Indes ne sera pas la dernière à en faire tlleu-
reuse expérience,
Auguate Brunet
Député de la lllutlton.
La succession de M. Méline
--G-G--
Le 14 man prochain, les électeurs sénato-
riaux des Vosges donneront à Epinai un suc-
cesseur à M. Jules Méline, ancien président
do - la Chambre et du -- Conseil.
On parle de plusieurs candidats. On dési-
gne même avec une certaine insistance comme
devant être choisi par les groupes du Bloc na-
ttonal, le maréchal Lyautey, qui est devenu
récemment propriétaire dans le département.
Les deux autres sénateurs actuellement en
place sont : MM. le Comte d Atsaoe, pnnce
d'Henin, républicain modéré, et Lederlin, ré-
publicain de gauche.
Les jeux en Indochine
---<>-0--
M. le Gouverneur Général Varenne a
adressé au ministre des Colonies le c&blogram-
me suivant : « je suis très sUfpris qu'il puisse
être question dans la presse métropolitaine
d'une mesure comme celle de l'affermage des
jeux en Indochine, qui n'a jamais été et qui.
moi présent, ne sec- jamais envisagée. Je vous
prie d'opposer un démenti formel à tous les
bruits de cette nature. »
-- ---- -- -
Soumiuion de tribus Mois
- 00
M. le Gouverneur Cognacq s'est rendu hier
à Phurieng recevoir la soumission de vingt-
neuf tribus mots qui ont déclaré remettre spon-
tanément lews destinées aux mains du Gou-
vernement français. Le territoire qu'elles oc,
cupent qui forme une enclave dans de riches
provinces de la Cochinchme est d'une ferti-
lité remarquable, propre à la culture des plan-
tes tMpieales. et notamment du caoutchouc.
La Chambre fies députés dit Porlu-gal
vient de ratifier le statut de Tanger.
AU SENAT
oo--
DANS LES COMMISSIONS
La Commission de l'Algérie
La Commission du Règleinént du Sénat
vient d'être saisie d'une proposition de
résolution de M. le général Bourgeois,
tendant à la nomination au scrutin de liste,
dans les bureaux de la Haute Assemblée,
d'une Commission de 28 membres, chargée,
en 1926, de l'examen des projets et propo-
sitions de lois relatifs à l'Algérie.
Depuis 1922, cette Commission existe au
Sénat et elle doit être chaque année renou-
velée.
La Commission, dont les pouvoirs expi-
raient le 31 décembre dernier, restait d'uil-
leur saisie d'une proposition de loi relative
à la réforme des défégations algériennes.
D'autre part, la Chambre des députés
n'a pas encore statué sur lo projet (le loi
adopté par le Sénat, tendant à modifier la
loi du 16 février 1897 sur la propriété fon-
cière en Algérie. Il est donc nécessaire que
les pouvoirs de la Commission, chargés de
l'étude des projeta concernant l'Algérie.
soit renouvelés pour 1926.
La nomination de cette Commission aura
Sieu prochainement.
La Commission des Colonies et Protectorats
Le Sénat, réuni dans ses bureaux, a
nommô hier, une Commission de 27 mem-
bres, chargée de l'examen des projets et
proposition de loi concernant les colonies.
Ont été nommés : MM. Josse, Tournan,
Ruhnn, Messimy. loi u rai ne, Deloncle,
Roustnn, J. More, Gallet, Néron, Ponon,
Sari, Bergeon, Gentil, Fourment, Gaudaire,
Phitip, Dnusset, Ordinaire, Gasser, Beau-
mont, Auber, BprthouJ/it, Machet, Cornu-
ctat, Chagniaud et f.hcÉ!n,mr\t.
A LA CHAMBRE
- o-o
QUESTIONS ECRITES
Les sociétés à responsabilité limitée
M. CiUérin, député, demondo à M. le minis-
frc des Colonies pour quelles raisons in loi du
7 mare ittiS sur les sociétés à m^poiisaibUito
limitée, pmnwgtiéo en Franco, n'est pas onoo-
ro promulgués aux cudanks. (Question du 28
«Tmhrp îPiff».)
Jtt'po isc. -- la * a du 7 nwv. i» s. r.îférnnt
a un « "rftiiîï nombre île. tel«u«i.sln!it.st ti-ml
plusieurs n'nu i/.-omnlg'iés lux .', .',..
n!<'s. il a ltI:-ll .indlsi^nsaUtlo au <16f>..rtcaKiit,
-AN file, les gonv. t-nnirs pr'X^Vifnt 1\ la p.'o-
MUTATION de CIL»- k)i, '.kr PTOPURUR IUK; VI GIE-
monVMion mlfjpUV .lî. t*vioins dl di\(\roi
"'¡(1,: la.'iC\lllent.'J iI'(IIJt.t",HlIl'r. l Ji con'wimnv. Ou
xnôme U"îT>ps qu.' no;. «ltvor>'v; p<^?.rssi«>n.s
d'outre-iner étnient eonsultées, un projet de loi,
n* 1687, qui pnivoit que des règlements d'iul-
ininlstmtion puMiqiie détermineront les condi-
tions d'application de lu loi du 7 mars 11)0.-) aux
\'olonh-s, aIL êtà déposé sur le bureau de la
Chumibro des députés.
La famine au Gabon.
M. Edouard Soulier, député, expose à M. ta
mfnlsfrtf des Colonfes qu'une oflroyablo laminu
sOvit dans le bassin de l'Ogooué ; que If. indi-
gènes nont ineme plus m quantité suillsimto
do racines fit; manioc à sucer, et demande :
t - s'il est exact que l'administration réquisi-
tionne le riz pour lo Maroo dans un pays dO-
muni de tout ; 2* quelles mesures ont Né prises
pour ravitailler et .-Illll\'e.r lu population. (Ques-
tion du 29 démnbre 1925.)
Réponse. - Il n'est parvenu au département,
jusqu'à ce jour, aucuno communication reIn-
tant les faits signalés par M. Kdouord Soulier.
Des renseignements ont été demandés par cà-
ble au gcuverntnir gt\nt'*ral do l'Afrique ^juiito-
riale française t;t seront port As, dès nVv.ption,
à III eonnaissaneo de l'honorable déput.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 19 janvier 1928 relevant les péa-
ges perçus au port d'Alger au profit de la
Chambre de Commerce de cette ville.
Aux termes de ce décret, tes péages perçus
au port d'Alger au profit do la Chambre do
commerce de cette ville, en vertu du décret du
8 mars 1922, sont remplacés par trois sortes
de taxes : sur les voyageurs, les animaux et
les marchandises.
Sont exempts de touto taxe :
lo Les militaires, fonctionnaires ou toutes au
tres personnes voyageant pour le service et
aux frais clt l'tftat ;
20 Les objets et marchandises appartenant il
l'Etat ou destinés a son servke, en vertu de
contrats réguliers passés par lui en vue d'opé-
rations rentrant dans lo cadre normal des at-
tributions de la puissance publique ;
30 I.+"s marchandises reçues ou expédiées et
les voyageurs transjwrtés par le cabotage en-
tre les ports algériens ;
Les matériaux employés au lestage ou
provenant du délestage des navires ;
50 A rembarquement seulement, les combus-
tibles et autres provisions affectées au ravitail-
lement, des navires.
I.t's taxes ci-dessus 11e pourront etre perdues
pendant plus d'une année a partir do la date
du présent décret si, dans l'intervalle, elles
n'ont pas été homologuées dans les formes
prévues à l'artieio lti de la loi du 7 avril UMM
sur la ; narine marchande.
Décret du 19 Janvier 1938 portant réorgani-
sation du conseil d'administration de la
colonie de Saint-Pierre et llAqueloD.
Décret du 17 Janvier 1926 portant réorgani-
sation de la Chambre d'Agriculture des
établissements français de l'Inde.
Décret du 17 janvier sne approuvant l'ave-
nant du <7 décembre 1925 modifiant la
convention du 3 février 1920 passée avec la
Compagnie du chemin de fer de Dakar à
Saint-Louis.
(J. 0, du 22 janvier lft?»).)
TAUX DE LA PIASTRE,
0
Lo gouverneur général de ]'Indoohine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
la da.te du 21 janvier 195È6, le taux officiel de
la piastre était de 14") fr. 50.
1.1
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français dans
l'Indri vient do fairo connaîtra au ininisrtine dies
colonies qu'A la dlait; d'II 21 janvier l)oo, le taux
orticl do la rtupie était do 9 fr. 15.
Vulgarisation agricole
coloniale
-0-0--
L'idée de propagande coloniale se poursuit
dans tous les domaines. Les heureuses sugges-
tions de M. Daladicr puis la circulaire André
Hesso ont fait leur chemin et c'est à qui,
même sans bien connaître nos colonies, veut
en parler, en écrire, conseiller les coloniaux
les plus avisés. C'est ainsi qu'un vulgarisa-
teu,- agricole, M. de Noter, de Mougins, vient
de publier « Le Verger Colonial JI, guide pra-
tique à l'usage des colons des pays chauds.
Et ce n'est, certes, pas l'appât des récom-
penses promises qui a fait que M. de Noter,
de Mougins, s'est mis au travail, car il nous
apprend qu'il est déjà titulaire des mérites
apprend
agricoles français et belge, du Nicham Ifti-
kar, officier de l'Ordre Alacuite du Maroc.
Et par ses préliminaires, M. de Noter, de
Mougins, nous montre tout le mérite qu'il a
eu de songer à améliorer la situation maté-
rielle des colons des pays chauds. L'Asie ou
l'Inde française, c'est kif-kif. De même sur
le Sénégal, le Golfe du Bénin (qu'il prend
pour une des colonies du groupe de l'A. O. F.,
Obok, Madagascar, Réunion, Comores, Al-
gérie, Tunisie et Maroc, il n'a qu'une idée
précise, c'est que tout cela c'est en Afrique
où tout pousse pêle-mêle : le café au Sénégal
dont le climat est assez malsain (moyenne de
la température (40 à 50° en (-té Il Comme
moyenne pour tout le Sénégal c'est plutôt un
maximum.
En poursuivant ma lecture, j'ai cru à un
sérieux cataclysme, en Amérique, du Sud, qui
aurait rejeté sur les côtes, la Guadeloupe et
la Martinique. Sous le bénéfice de ces pe-
tites remarques qui prouvent seulement que
la géographie coloniale fait moins (I, progrès
qu: l'idée de propagande, ce serait donc un
peu la charrue mise avant les bo-ufs, mais It."
coloniaux sauront tirer du livre de M. de
Noter, de Mougins, apitd Cannas, un excellent
parti, là où les fruits tropicaux font défaut.
Ce n'est pas tant le verger qui intéresse le
colon, mais bien le potager. Sauf dans la
zone des savanes soudanaises, nos colonie «
chaudes (nous n'en avons guère en zone gla-
ciale) tes fruits n autochtones » sont abon-
dants et suffisent à assurer d'exce llents des-
serti sur les tables des Européens.
C'est donc sur la préparation du sol, le
choix entre les différents arbres frtiitiers, la
pi oterti^n des jardins ontre h'o vent* dessé-
chants ou les .:yc10!1':i qu • noui .^nsultejin:.
.,',l'C pioht le fi V- rger Colonial >».
Le jaidin dont pend l' -xistence du rolon,
écrit M. de Noter, uf-rit - réc sur la meilleure
partie du sol qui entouro la maison. En défri-
chant. il tant • on.-ervci autour do la mai ̃ n
1:'5 arbres qui ne u vent servir d'abri '"on<,I"H
que devraient é^;.il .ment suivre le., on»'i ac-
teurs des villas de la banlieue parisienne.
Le terrain débroussé est ensuite labouré au
tracteur ou défoncé à la main (car les trac-
teurs sont encore rares). Comme les indi-
gènes s'en ont rendu compte depuis long-
temps, les herbes brûlées donnent, par leur
cendre, un excellent engrais.
Retenons ce bon conseil, s'il s'agit de dé-
fricher un coin de forêt de réserver les arbn'
de valeur qui peuvent être débités en plan-
ches ou servir à construire des hangars.
Aux colonies, il faut préserver son jardin
contre les vents desséchants tels que le sirocco
ou les vents violents des tornades. Parmi les
arbres cités par M. de Noter, nous préfére-
rons VEucalyptus aux lavriers-sauce dont le
voisinage est malsain., ou le bambou des
Indes. Planté assez loin du verger proprement
dit à cause de ses racines rampantes, l'A'tt-
calyptus protège des moustiques et fournit,
ainsi que les Annales Coloniales l'ont relaté
récemment, une excellente pâte à papier.
Si l'on a à se protéger contre des fauves
on peut s'entourer d'une haie de cactus, mais
il faut alors se métier des serpents qui en font
un habitat préféré.
I.a nomomclature des genres de plantes A
cultiver dans les jardins coloniaux est assel
complète, mais elle aurait beaucoup gagné à
être précisée par les termes usuels a l'usage
des profanes. Ce n'est qu'au cours d'une lec-
ture ultérieure qu'on devine qu'il s'agit de la
vigne ('l."Ít;s) du corossol (Anona Murieata) de
la poire d'avocat ipcrsca eratissima1, du pa-
payer (Carica papaya) ou arbre à melon, dont
on peut manger les jeunes fruits cuits aussi
bien que crus, à la façon des courges. Nous
connaissons les propriétés dige-tives de la
papatne.
En résumé, par la similitude de leur cli-
mat avec celui de l'Amérique Centrale et de
l'Amérique du Sud, nos colonies tropicales et
équatoriales permettent de cultiver les plan-
tes du Mexique et du Brésil et quelques plan-
tes d'Europe.
Le jardin contribue a l'amélioration de
l'hygiène du colon et l'heure ou la demi-
heure qu'il consacrera chaque jour à eon jar-
din ne sera pas perdue. L'Administration co-
loniale fournit périodiquement à ses agents
des graines potagères qui sont la plupart du
temps fort bien accueilies dans les postes
de la brousse et les popottes se trouvent fort
bien de substituer des légumes frai-, aux con-
serves.
L'ouvrage de M. de Noter complète très
heureusement la collection des traités prati-
ques de cultures tropicales auxquels ont re-
cours tous ceux qui ont - k. souci d'améliorer
leur alimentation et celle de leurs subordon-
nés qu employés européens.
Ajoutons que la cultures des plantes vi-
vrières intéresse au plus haut point les indi-
gènes auxquels nos jardins servent souvent
d'exemple ; c'est une raison de. plus pour y
attacher tous nos soins.
Eugène Ddvaux
.Ir
RETOUR
0
ï^e prince Léopold de Belgique, duc de
nrabant, qui a voit traveiwô Par in hier re-
vnfLnt d son voyage en Afrique, <«-t
arrivé à Bruxelles à M heures. Lo roi Al-
bert était allé au-devant de lui Mons.
Ti,, jeune prinee a «'-t/* iuvueilli avec 1:1\-
thousiasme par la population Bruxelloise.
1 ott<,;ia-im4, 1.,i
L'AVIATION COLONIALE
10-CF
Maroc-Algérie-A. 0. F.
La Compagnie des Lhgnea Aériennes Law-
coo t actudIrrncnt en mesure de reprcn-
dra ,I.!S dorvic's d'üéropaquets à deatlnation
du Maroc, de l'Algérie et de )'Afrique Occi-
dentale Française.
Ainsi que noua eu avions rendu compte
ce tralic avait du être temporairement sus-
pendu, il y a quelques semamoe, par suite
de d'accroissement eodisidérable du fret pos-
tai aérien.
Rappolons qu'en utilisant les services de
la Compagnie Latécoère. il est possible de
faire parvenir tS colis en 48 heures au
Maroc, en Algérie e-t en 4 ou 5 jours à
Dakar.
Sadi-Lecointe de retour à Paris
Sadi-Lccointe dont noua avions annoncé
l'arrivée Ci Marseille vient de rentrer à
Paris.
Pendant son séjour au Maroc, il a effec-
tué 5 bombarde-nienta de Ghechaouen avec
une telle vitesse qu'il était invulnérable
malgré la faible hauteur à laquelle il opé-
rait.
Sadi-Lecoint*4 rend hommage à tous les
aviateurs du Maroc et de la métropoLe, les-
quels répartis dans dix-huit eacaeouruireusernont leur devoir. Sana cesse
alertés, toujours en tnigsjon, en ce moment,
en dépit du mauvais kmps, ils permettent
aux troupes de t"rl'IJ de prendre paisible-
ment leurs quartû.rd d'hiver et pronnerif.
encore part aux attaques de nos partisans
qui redorent peu ù peu la 'I poche Il du Bir.
La guerre au Maroc
- 0-00
Succès exploité
Duns la journée du 20 janvier, nos parti-
sans exploitant leur succès de la veille au
pays des M'tioua, ont atteint L- Djebel
Taoutet et obtenu la soumU*siou du village
de Taounat-ol-Kehour, en lisière dee tri-
bus Ktiirria, à un«; quinzaine do kilomètre*
au nord do f>ker.
Lu. ïiouv<.'!i.' d" la soumission du caïd
Abd-el-Saalem, des Béni Ouriaglbei, u pro-
duit une grosse impression.
L'aviatioo
Le .7' rogirie nt d'aviation au Ma • vioo'
de reoevoie t-'u quatrième ntatTuo. j1.
l»rilhmt«2 .ei>n«luit'; de sea équuYi^K^ :> -r '<̃
front nont Cette «••/ution cou>pt.wt« ; air
de le. OJ 1 >i\ ,i,' ijM-'rre '.vt
y savon h par Ji-') d rxjik
i/.̃ Mr..!t-̃ qu,; n-ejrt d'autiv part >
rùlo unie tri igluiien\ du nos uviaieura au
Maroc,
C'(.t ainsi que l'aviation a secondé mer-
veilleusement noU\ opération de z lus
Mtioua.
1/escadrille lh'L"gill't a bombardé Taour-
ta, où la mnhuskma riftiine fut diMruitô, tan-
dis que les (iùli.ïdh lançaient de pl< ù"is char-
gements do bomivs sur Targuis t.
La misère chez les Bitains
La misère ust grande chez les nouveaux
soumis (lui ont 't., mis en coupe régloo ipar
les Kitains. Nos services de ravitailiemejii
s evertueni ù y remédier.
Ln l'aminc du «vjïii Ali Ould ALd ('oS Salam,
des BI..ni-UuriHgh"), arrivera prochain»«ment
u > rez et soru -rejuise en possession de ses
biens séquestrée.
Don à nos marins
T.e viee-amira] Violette, commandant 1' -s-
cadre de la MediteiTanœ, a ivçu du mims-
tro de la Marine, la somme d»' Td r>17 Jr. 00.
provenant d<> l.i souscription ouverte { ar les
Kspa^nols de Oihu pour être r(-.i*irti<; on-
•re les équipai s d>-s biUirnents on', par-
ticipe nu débarquement d'A/îiueemas. souh-
iiiption dont imus avons porie iweu.nienl.
Chez les Espagnols
Les i liages d'-.s Beni-Salejm, de la trïlm
des Jlall, -'Fit l'ait Jeur soiuniis*j.>{i au xuagh-
''•n, et ont li\ré leurs armes.
EN SYRIE
Bruit démenti
h'après i' a^-ne. ̃ H.viUcr, M. Ji:n:\ tm*..
devait venir sous ;,.-:1 rendrv oumpte de
son mandat au (juai d'Orsay et NIt.
r q"t" pur le maréeha! FnlJ a'II..t..! F",r>i'.
en vueDniRes.
:I)an l'es Ill:li"I'\ autorisés, on de< tore
que ces deux jnh.nnaUons sont dénuées de
foud«Tne.nt.
A Damas
11 11e snixaillaiile de blUullVs ! II! M.ltad'le
Iii4.t. 1 1 4." -
hier des bat riead- ,s érigée.-, d.ins ia vi ¡'.
Ils uni été* n pousses par d, dltr d'us-
saut.
A la frontière
l.o représentant du Nedjed it Damas fait
savoir que Ibn Seoud a fait c^cu[»er par
hoinin«'s Kasr Kl A--rak et Kariat el
Melleh, dans la but. «!•: con'i\M« r le b rntoiiv
du Djaul. Il a insisté sur le l'ait que cette
occupation est absolument-4 neit'iqur et n'est
dirigée en aucune manière- contre la Sy.
rie. -
Un lettre du patriarche maronite
l.1 palriatv.ae ma.ronib' a :uir,':"" à Nt.
C.ayla, gi«m" rueur du (îrarid-Liban, une let-
tre disant. :
<( I.'unile du l.i'aan est '.r dé^iùt placé
sous la saviv« garde do 4a l raner. lu. pre.
na.nt. (}."s m-sures firmes et érei'giqijoa.
vous ave/, su satisfaiiv A ce (",\'t:' et Mon
mérité de tons 1« s .unis de. Liban <̃( Jo la
France, d
Inondations
Les ill(llId,I:II;.):-. irej .vnî la rnul.4.
(\':\:.IIh,\I'd:,. a M -;» ,p s vi-b^es
dans disi; 1 ,i ,k.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
i' .,,', mâ-,
VKND1USDI SOIH, J& JANVIER bW>
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AKTICLES rUBUtS PAR MLE8 AURMUCOUMUWU* lOIIt LA PMNItTt
EXCLUSIVE DU JOUWOl
""A_"R*,-"-S-"¡' IIIA,.PuIlItIII
DIRECTEURS: MARCEL RUEDEL et L.-G. THeeAUL T
KéiaeliM el kimnMniim : 34, Rut du Mont-"lIOp, PARIS-1- TtMpkni : LOtJYM tt-17
Un aD emoie a las 4 ibn
a - foili" - - i Franc* H Coloniê». 80. 45
a £ *X ( Étranger tM < M * » 9
Oi i»b>– *MW t– I– fcfwu» >o»»» t cWm 1– prwdp>n HbnirM
L'OR ET L'AVENI DE LA GUYIIIS
–-– Mt–
La Guyane française est une de nos
colonies les plus délaissées. Elle ne
manque pas de ressources naturelles,
mais elle manque d'habitants. Sur une
superlicie d'environ 80.000 kilomètres
carrés, nous ne comptons guère que
10.000 personnes, chiffre que certaines
statistiques optimistes portent à 45.000.
W'mc en adoptant cette dernière éva-
luation, nous n'arrivons qua un habi-
tant pour deux kilomètres carrés, c'es
L-dire à une densité inférieure à celle
que l'on relève à la surface de incrs très
fréquentées comme la Manche, la mer
du Nord ou la mer intérieure du Ja-
pon.
Ue fait, une très grande partie de
cette colonie est inhabitée. Un de nos
compatriotes qui l'a visitée, il y a une
Irentaino d'années, note sur son carnet
Y immense solitude de ces pays. A par-
tir d'une V'ingf.ainé-de kilomètres de la
l"Ùte eV jusqu'aux monts Tumac-Hu-
mac, c'est la forêt vierge « le Grand
Bois » comme disent les créoles, avec
des cours d eau encombres (Je blutes
et de rapides. Pas une clairière impor-
tante, seulement quelques montagne:;
dénudées au sonlmct., mais très rares,
excessivement rares; beaucoup moins
de fauves et de vermine qu'on 110 croit,
mais peu d'Indiens, nulle vie pour ainsi
dire, le repos d'une nature rien que vé-
gétale, une sorte de région du silence
avec des animaux silencieux, des oi-
seaux peu babillards, un désert boisé
que troublent seulement les bruits de
la pluie et du vent, tel un monde pré-
historique.
Mais ce « no mans land » n'est pas
dépourvu de richesses. La forêt possède
de nombreuses eseenees dont l'exploi-
tation pourrait devenir une puissanto
houiv (k* profits. On y trouve, en effet,
et on abondance dt\ arbres tes que le
'J'Orua.g'I\ le manguier, l'arbre à caout-
chouc, le palmier, le bulalc. qui don-
ne une sève analogue à la guLta-per-
o-l 1 a. Les bois de chamte. de menuise-
rie, d'éb
andrc, le bois d'ébène, le bois de rose.
Lit où la forêt disparait pour faire
place. il hL savane, les pâturages no man-
quent pas où l'on pourrait pratiquer
l'élevage.
Quant aux cultures, toutes celles des
pays tropicaux y sont possibles. Citons
parmi elles, celles du cacao, du café,
du manioc. - On pourrait - fort bien y
ajouter les plantations de caoutchouc
qui donnent en Iifsulinde et en Malai-
sie de si beaux résultats.
Mais les ressources minières sont
bien plus importantes que celles de
l'ordre végétal ou animal. L.a première
de toutes est l'or.
Certes, l'or n'est pas le seul minerai
(tue possède la Guyane. De nombreux
ingénieurs ont signalé l'existence de
l'argent, du cuivre, du mercure, de
l'élaliv du plomb. Le fer s'y rencontre
aufesi en-ahondaiice ; de mémo on a re-
connu en différents endroits la presen-
ce du platine, celle des pierres précieu-
ses comme les grenats, les topazes, les
jades et certains ajoutent le diamant.
Mais ceci, c'est l'avenir. Aucune de
ces ressources n'est, à notre connais-
sance,en exploitation.L'or, au contraire,
l'est depuis trois quarts de siècle. On
en soupçonnait depuis longtemps la
présence lorsqu'en 18D6 elle fut déce-
lée avec certitude dans la région de
l'Approuagne supérieur. Une Société se
forma aussitôt pour exploiter ce placer
et l'opération donna des résultats ines-
pérés. De nouvelles recherches eurent
lieu dans le bassin de la Comté et les
chercheurs d'or s'y précipitèrent en
foule. Puis, en 1878, au sud de Sinama,.
1 v on s'attaqua au placer de Saint-Elie,
autour duquel se groupèrent ceux de
IJieu-Merei, d"Eldorado, de Couriège.
Peu après, on découvrait ceux de la
Marra, du Kourou, de la Marroué. Il
y eut vers ces lieux un véritable rush.
« Nègres, forçats libérés; anciens sol-
dats, colons malheureux, grimpaient
sur des pirogues emportant un peu de
manioc, de morue sèchiée, remontaient
les rivières, chargeaient leurs pirogues
pour franchir les sauts et s'en allaient
creuser des trous de t m. 50 d'où ils ex-
trayaient à chaque bâtée deux ou trois
sous d'or. » Ils préféraient les régions
de souveraineté incertaine, limitrophes
de la Hollande ou du Brésil où il n y
avait ni police, ni douanes, ni législa-
tion" minière, ni taxes d'exploitation.
IA recherche de l'or donnait lieu à
des phénomènes sociaux que l'on a
constatés partout où des placers ont été
découverts : en Australie, au Canada,
aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, et
sur lesquels nous n'avons pas l'inten-
tion d'insister.
Des difficultés d'ailleurs surgissaient
avec nos voisins hollandais et brési-
liens, donnaient lieu à des arbitrages
qui ne nous furent pas tous favorables.
Aujourd'hui le calme s'est fait dans
ces régions, mais l'exploitation de l'or
n'a. pas fait de bien grands progrès.
On en est resté aux vieilles méthodes
Qu'imposent dans une certaine mesure,
les lieux et la nature des placera.
Ceux-ci se trouvent naturellement
dans les vaU.ées des rivières ou criques.
L'or apparalt tantôt à la surface, tantôt
recouvert par une épaisseur de 2 ou 3
mètres de sable.
On commence par déboiser la vallée
sur une largeur de 7 à 8 ou 10 mètres.
Puis on enlève le sable jusqu'à la cou-
che aurifère au moyen de la pelle. On
fait en même temps un barrage et une
canalisation pour conduire au sluicc,
l'eau nécessaire pour le lavage.
Le sluice est un appareil très simple,
portatif, formé de plusieurs canaux en
planches, appelés dalles et pouvant
s'emboîter les uns dans les autres. Leur
longueur varie ; elle peut être de 40,
-- 50 mètres ou moindre. La planche infé-
rieure du canal porte des - obstacles en
bois pour recueillir l'or. On verse un
peu de mercure sur les dalles du fond
afin de déterminer l'amalgame.
Des mineurs. jettent à la pelle le sa-
l10 aurifère dans lo sluice. dans lequel
on fait arriver l'eau. L'or plus lourd
resto dans les obstacles tandis que le
fcable est entraîné par l'eau.
Le soir, le chef de chantier retire l'or
du sluice), met l'amalgame obtenu par
le mercure dans une boite en fer à ca-
denas et envoie celle-ci au directeur du
placer.
Tels sont les procédés rudimentaires
encore employés et qui sont fort diffé-
rents de ceux en usage dans l'Afrique
Austraio ou aux Etats-Unis. Quelques
mdividu, presque sans capitaux peu-
vent s'adonner à cette industrie. On
compte aujourd'hui 12.000 chercheurs
d'or, leur nombre seraib bien plus grand
si le climat,l'éloigné ment de la mer–les
placera sont parfois à plusieurs centai-
nes de kilomètres de la c\t. n'en
décourageaient, certains qui redoutent <1
lp. fois l'insécurité et. les forles chaleurs
que les pluies abondantes rendent dif-
ficiles à supporter.
Avant la guerre l'exploitation des plsu
oers donnait jusqu'à 3.000 kilogrammes.
l..a production reeiie est certainement
supérieure en raison des quantités con-
sidérables exportées en fraude par la
Guyane hollandaise.
On a constaté pendant et après la
guerre une baisse assez sensible. L'ex-
portation est descendue à 2.826 en 1917,
à 2.700 on 1918, 1.S54 en 1919. 1.766 en
1920, à 1.460 en 1921. Une légère am6-
lioratibn s'est produite depuis.
M. Lautier, député do la Guyane, &
fait décider par le Gouvernement l'en-
voi d'une mission pour étudier la que-
tion et la possibilité ne rextension ne
l'exploitation. Il est vraisemblable.
qu'une reprise do la production se pro-
duira. bientôt.
Mais les grands espoirs immédiats
ne sont guère permis. Le développe-
ment de l'exploitation suppose, en effet,
la réalisation do certaines conditions
d'ordre financier, économique et so-
cial qui n'est pas à la veille de se pro-
duire. Où trouver l'argent pour cons-
truire les voies ferrées indispensables à
l'extension de l'industrie aurifère ? Est-
ce l'Etat, est-ce la colonie, sont-ce les
particuliers qui le fourniront. Il faut
aussi un outillage qui remplacera l'ou-
tillage rudimentaire que nous avons
décrit. Et enfin la Dlain-d'œuvrc, d'où
la fera-tron venir ? L'exemple des mi-
nes d'or dont la découverte a attiré des
miniers et des milliers d'individus,
n'est guère probant car ces mines
n'étaient pas dans une région tropi-
cale comme c'est le cas de celles de lai
Guyane. Et la différence vaut d'être no-
tée. Toutes ces questions - sont difficiles
à résoudre ; elles ne le seront pas de si-
tôt. Maas il est bien sûr que là est l'ave-
nir de la Guyane. Sans doute il ne con-
vient pas de dédaigner les autres res-
sources que nous avons énumérées,
mais il est incontestable que l'or l'em-
porte à tous les points de vue sur tou-
tes les autres et sera le plus puissant)
facteur de la prospérité future do co
pays.
Henry Fontanidr,
Député du Cantal, loir* de la
CommlMfcm dM Alfatrea êtrn*-
gin », mtmbrt de la CammUêton
- ,
il"
Conférence Nord-Africaine
0- o.-
Aninfll que noug l'avons annoncé, la Con-
férence Nord-Africaine se réunira à Tunis
lo 22 mars prochain. Y assiéront MM.
Viollette, Gouverneur Général de l'Aigrie,
Saint, Résident Général de France en Tu-
nisie Steeg, Résident Générai de France
au Maroc et M. J. Garde, Gouverneur Gé-
néral de l'A. O. F., les questions nord-alri-
caince étant intimement liées à celles des
marches sahariennes de Mauritanie, du
Soudan français et du Niger.
Une station expérimentale
à la Réunion
, eb«dl--
La Cftambre vient d'adopta la
proposition que mon collègue Lu-
cien Gastarin et moi-même avions
déposée pour régler Vattribution des rede-
vances que la Banque de La Réunion doit
verser à la colonie en contre partie de son
privilègef redevances actuellement accumll-
lées dans les caisses du Trésor et représen-
tant une somme globale d'un million et demi.
Ces prestations n'ont pas reçu jusqu'ici la
destination que leur assignait l'article 15 Je
la loi du 21 mars 1919, et qui était de servir
à la dotation des a institutions de Crédit
agricole P. En fait, Inorganisation du Crédit
agricole, ainsi que le constate le rapporteur
de la Commisston des Colonies, * n'a pas
encore fait un Pas décisif à La Réunion P.
Rien n'est plus regrettable. les avantages
que les cultivateurs honnêtes et laborieux de
nos vieilles colonies sont appelés à retirer des
organismes de prévoyante et de solidarité
que le législateur républicain a mis à leur
portée et dont bénéficient si largement les
petits propriétaires ruraux de la métropole
ne semblent pas encore suffisamment ap-
préciés des intéressés. Toute une campagne
d'éducation est J entreprendre à cet égard,
- et le Syndicat agricole que dirire à Saint-
Denis M. Auguste de Villèle s'y consacre
avec un zèle louable depuis plusieurs années.
Le Conseil Général et la Chambre d'Agri-
culture de la Colonie o;:t pensé qu'il conve-
nait de réaliser une organisation scientifique
de la production, sur laquelle viendraient
s'appuyer les Caisses de Crédit agricole exis-
tantes ou à créer.
Ces assemblées ont donc demandé qu'une
partie des sommes provenant des versements
de la Banque fût affectée à la création d'une
station expérimentale d'agriculture, établis-
sement de rechcrcltcs scientifiques et d'expé-
riences culturales disposant de laboratoires
et doté d'un budget autonome, susceptible de
guider hs planteurs et d'orienter J action de
solidarité; des Caisses de crédit jp/icole
elles-mêmes. Il
C'est four ré pondre à ce tou ':' rit' notre
proposition de Loi, sanctionnée hier par la
Chambre, privent * la répartition dey s."rn «
mes provenant ou à provenir des- versements
de la Banque en exécution de l'article 15 de
la loi du 21 mars 1919 entrc les deux ordres
d'institutions envisagées : d'une Part, les
Caisses de Crédit agricole dont il importe
de favoriser le développement - d'autre
part, la station expérimentale à établir dans
la colonit.
D'accord avec le rapporteur de la Com-
mission des Colonies, notre collègue Angoul-
vantt nous avons précisé que le prélèvement
à consacrer à l'établissement sus mentionné
ne devrait Pas détasser la somme de *00.000
francs une fois donnée.
La colonie de La Réunion va donc se trou-
ver prochainement pourvue d'un Institut mo-
derne semblable à ceux qui fonctionnent
déjà en Afrique Occidentale française. la
mise en valeur des colonies réclame de plus
en Plus la collaboration des méthodes scien-
tifiques. Notre vieille colonie de la Mer des
Indes ne sera pas la dernière à en faire tlleu-
reuse expérience,
Auguate Brunet
Député de la lllutlton.
La succession de M. Méline
--G-G--
Le 14 man prochain, les électeurs sénato-
riaux des Vosges donneront à Epinai un suc-
cesseur à M. Jules Méline, ancien président
do - la Chambre et du -- Conseil.
On parle de plusieurs candidats. On dési-
gne même avec une certaine insistance comme
devant être choisi par les groupes du Bloc na-
ttonal, le maréchal Lyautey, qui est devenu
récemment propriétaire dans le département.
Les deux autres sénateurs actuellement en
place sont : MM. le Comte d Atsaoe, pnnce
d'Henin, républicain modéré, et Lederlin, ré-
publicain de gauche.
Les jeux en Indochine
---<>-0--
M. le Gouverneur Général Varenne a
adressé au ministre des Colonies le c&blogram-
me suivant : « je suis très sUfpris qu'il puisse
être question dans la presse métropolitaine
d'une mesure comme celle de l'affermage des
jeux en Indochine, qui n'a jamais été et qui.
moi présent, ne sec- jamais envisagée. Je vous
prie d'opposer un démenti formel à tous les
bruits de cette nature. »
-- ---- -- -
Soumiuion de tribus Mois
- 00
M. le Gouverneur Cognacq s'est rendu hier
à Phurieng recevoir la soumission de vingt-
neuf tribus mots qui ont déclaré remettre spon-
tanément lews destinées aux mains du Gou-
vernement français. Le territoire qu'elles oc,
cupent qui forme une enclave dans de riches
provinces de la Cochinchme est d'une ferti-
lité remarquable, propre à la culture des plan-
tes tMpieales. et notamment du caoutchouc.
La Chambre fies députés dit Porlu-gal
vient de ratifier le statut de Tanger.
AU SENAT
oo--
DANS LES COMMISSIONS
La Commission de l'Algérie
La Commission du Règleinént du Sénat
vient d'être saisie d'une proposition de
résolution de M. le général Bourgeois,
tendant à la nomination au scrutin de liste,
dans les bureaux de la Haute Assemblée,
d'une Commission de 28 membres, chargée,
en 1926, de l'examen des projets et propo-
sitions de lois relatifs à l'Algérie.
Depuis 1922, cette Commission existe au
Sénat et elle doit être chaque année renou-
velée.
La Commission, dont les pouvoirs expi-
raient le 31 décembre dernier, restait d'uil-
leur saisie d'une proposition de loi relative
à la réforme des défégations algériennes.
D'autre part, la Chambre des députés
n'a pas encore statué sur lo projet (le loi
adopté par le Sénat, tendant à modifier la
loi du 16 février 1897 sur la propriété fon-
cière en Algérie. Il est donc nécessaire que
les pouvoirs de la Commission, chargés de
l'étude des projeta concernant l'Algérie.
soit renouvelés pour 1926.
La nomination de cette Commission aura
Sieu prochainement.
La Commission des Colonies et Protectorats
Le Sénat, réuni dans ses bureaux, a
nommô hier, une Commission de 27 mem-
bres, chargée de l'examen des projets et
proposition de loi concernant les colonies.
Ont été nommés : MM. Josse, Tournan,
Ruhnn, Messimy. loi u rai ne, Deloncle,
Roustnn, J. More, Gallet, Néron, Ponon,
Sari, Bergeon, Gentil, Fourment, Gaudaire,
Phitip, Dnusset, Ordinaire, Gasser, Beau-
mont, Auber, BprthouJ/it, Machet, Cornu-
ctat, Chagniaud et f.hcÉ!n,mr\t.
A LA CHAMBRE
- o-o
QUESTIONS ECRITES
Les sociétés à responsabilité limitée
M. CiUérin, député, demondo à M. le minis-
frc des Colonies pour quelles raisons in loi du
7 mare ittiS sur les sociétés à m^poiisaibUito
limitée, pmnwgtiéo en Franco, n'est pas onoo-
ro promulgués aux cudanks. (Question du 28
«Tmhrp îPiff».)
Jtt'po isc. -- la * a du 7 nwv. i» s. r.îférnnt
a un « "rftiiîï nombre île. tel«u«i.sln!it.st ti-ml
plusieurs n'nu i/.-omnlg'iés lux .', .',..
n!<'s. il a ltI:-ll .indlsi^nsaUtlo au <16f>..rtcaKiit,
-AN file, les gonv. t-nnirs pr'X^Vifnt 1\ la p.'o-
MUTATION de CIL»- k)i, '.kr PTOPURUR IUK; VI GIE-
monVMion mlfjpUV .lî. t*vioins dl di\(\roi
"'¡(1,: la.'iC\lllent.'J iI'(IIJt.t",HlIl'r. l Ji con'wimnv. Ou
xnôme U"îT>ps qu.' no;. «ltvor>'v; p<^?.rssi«>n.s
d'outre-iner étnient eonsultées, un projet de loi,
n* 1687, qui pnivoit que des règlements d'iul-
ininlstmtion puMiqiie détermineront les condi-
tions d'application de lu loi du 7 mars 11)0.-) aux
\'olonh-s, aIL êtà déposé sur le bureau de la
Chumibro des députés.
La famine au Gabon.
M. Edouard Soulier, député, expose à M. ta
mfnlsfrtf des Colonfes qu'une oflroyablo laminu
sOvit dans le bassin de l'Ogooué ; que If. indi-
gènes nont ineme plus m quantité suillsimto
do racines fit; manioc à sucer, et demande :
t - s'il est exact que l'administration réquisi-
tionne le riz pour lo Maroo dans un pays dO-
muni de tout ; 2* quelles mesures ont Né prises
pour ravitailler et .-Illll\'e.r lu population. (Ques-
tion du 29 démnbre 1925.)
Réponse. - Il n'est parvenu au département,
jusqu'à ce jour, aucuno communication reIn-
tant les faits signalés par M. Kdouord Soulier.
Des renseignements ont été demandés par cà-
ble au gcuverntnir gt\nt'*ral do l'Afrique ^juiito-
riale française t;t seront port As, dès nVv.ption,
à III eonnaissaneo de l'honorable déput.
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 19 janvier 1928 relevant les péa-
ges perçus au port d'Alger au profit de la
Chambre de Commerce de cette ville.
Aux termes de ce décret, tes péages perçus
au port d'Alger au profit do la Chambre do
commerce de cette ville, en vertu du décret du
8 mars 1922, sont remplacés par trois sortes
de taxes : sur les voyageurs, les animaux et
les marchandises.
Sont exempts de touto taxe :
lo Les militaires, fonctionnaires ou toutes au
tres personnes voyageant pour le service et
aux frais clt l'tftat ;
20 Les objets et marchandises appartenant il
l'Etat ou destinés a son servke, en vertu de
contrats réguliers passés par lui en vue d'opé-
rations rentrant dans lo cadre normal des at-
tributions de la puissance publique ;
30 I.+"s marchandises reçues ou expédiées et
les voyageurs transjwrtés par le cabotage en-
tre les ports algériens ;
Les matériaux employés au lestage ou
provenant du délestage des navires ;
50 A rembarquement seulement, les combus-
tibles et autres provisions affectées au ravitail-
lement, des navires.
I.t's taxes ci-dessus 11e pourront etre perdues
pendant plus d'une année a partir do la date
du présent décret si, dans l'intervalle, elles
n'ont pas été homologuées dans les formes
prévues à l'artieio lti de la loi du 7 avril UMM
sur la ; narine marchande.
Décret du 19 Janvier 1938 portant réorgani-
sation du conseil d'administration de la
colonie de Saint-Pierre et llAqueloD.
Décret du 17 Janvier 1926 portant réorgani-
sation de la Chambre d'Agriculture des
établissements français de l'Inde.
Décret du 17 janvier sne approuvant l'ave-
nant du <7 décembre 1925 modifiant la
convention du 3 février 1920 passée avec la
Compagnie du chemin de fer de Dakar à
Saint-Louis.
(J. 0, du 22 janvier lft?»).)
TAUX DE LA PIASTRE,
0
Lo gouverneur général de ]'Indoohine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'a
la da.te du 21 janvier 195È6, le taux officiel de
la piastre était de 14") fr. 50.
1.1
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français dans
l'Indri vient do fairo connaîtra au ininisrtine dies
colonies qu'A la dlait; d'II 21 janvier l)oo, le taux
orticl do la rtupie était do 9 fr. 15.
Vulgarisation agricole
coloniale
-0-0--
L'idée de propagande coloniale se poursuit
dans tous les domaines. Les heureuses sugges-
tions de M. Daladicr puis la circulaire André
Hesso ont fait leur chemin et c'est à qui,
même sans bien connaître nos colonies, veut
en parler, en écrire, conseiller les coloniaux
les plus avisés. C'est ainsi qu'un vulgarisa-
teu,- agricole, M. de Noter, de Mougins, vient
de publier « Le Verger Colonial JI, guide pra-
tique à l'usage des colons des pays chauds.
Et ce n'est, certes, pas l'appât des récom-
penses promises qui a fait que M. de Noter,
de Mougins, s'est mis au travail, car il nous
apprend qu'il est déjà titulaire des mérites
apprend
agricoles français et belge, du Nicham Ifti-
kar, officier de l'Ordre Alacuite du Maroc.
Et par ses préliminaires, M. de Noter, de
Mougins, nous montre tout le mérite qu'il a
eu de songer à améliorer la situation maté-
rielle des colons des pays chauds. L'Asie ou
l'Inde française, c'est kif-kif. De même sur
le Sénégal, le Golfe du Bénin (qu'il prend
pour une des colonies du groupe de l'A. O. F.,
Obok, Madagascar, Réunion, Comores, Al-
gérie, Tunisie et Maroc, il n'a qu'une idée
précise, c'est que tout cela c'est en Afrique
où tout pousse pêle-mêle : le café au Sénégal
dont le climat est assez malsain (moyenne de
la température (40 à 50° en (-té Il Comme
moyenne pour tout le Sénégal c'est plutôt un
maximum.
En poursuivant ma lecture, j'ai cru à un
sérieux cataclysme, en Amérique, du Sud, qui
aurait rejeté sur les côtes, la Guadeloupe et
la Martinique. Sous le bénéfice de ces pe-
tites remarques qui prouvent seulement que
la géographie coloniale fait moins (I, progrès
qu: l'idée de propagande, ce serait donc un
peu la charrue mise avant les bo-ufs, mais It."
coloniaux sauront tirer du livre de M. de
Noter, de Mougins, apitd Cannas, un excellent
parti, là où les fruits tropicaux font défaut.
Ce n'est pas tant le verger qui intéresse le
colon, mais bien le potager. Sauf dans la
zone des savanes soudanaises, nos colonie «
chaudes (nous n'en avons guère en zone gla-
ciale) tes fruits n autochtones » sont abon-
dants et suffisent à assurer d'exce llents des-
serti sur les tables des Européens.
C'est donc sur la préparation du sol, le
choix entre les différents arbres frtiitiers, la
pi oterti^n des jardins ontre h'o vent* dessé-
chants ou les .:yc10!1':i qu • noui .^nsultejin:.
.,',l'C pioht le fi V- rger Colonial >».
Le jaidin dont pend l' -xistence du rolon,
écrit M. de Noter, uf-rit - réc sur la meilleure
partie du sol qui entouro la maison. En défri-
chant. il tant • on.-ervci autour do la mai ̃ n
1:'5 arbres qui ne u vent servir d'abri '"on<,I"H
que devraient é^;.il .ment suivre le., on»'i ac-
teurs des villas de la banlieue parisienne.
Le terrain débroussé est ensuite labouré au
tracteur ou défoncé à la main (car les trac-
teurs sont encore rares). Comme les indi-
gènes s'en ont rendu compte depuis long-
temps, les herbes brûlées donnent, par leur
cendre, un excellent engrais.
Retenons ce bon conseil, s'il s'agit de dé-
fricher un coin de forêt de réserver les arbn'
de valeur qui peuvent être débités en plan-
ches ou servir à construire des hangars.
Aux colonies, il faut préserver son jardin
contre les vents desséchants tels que le sirocco
ou les vents violents des tornades. Parmi les
arbres cités par M. de Noter, nous préfére-
rons VEucalyptus aux lavriers-sauce dont le
voisinage est malsain., ou le bambou des
Indes. Planté assez loin du verger proprement
dit à cause de ses racines rampantes, l'A'tt-
calyptus protège des moustiques et fournit,
ainsi que les Annales Coloniales l'ont relaté
récemment, une excellente pâte à papier.
Si l'on a à se protéger contre des fauves
on peut s'entourer d'une haie de cactus, mais
il faut alors se métier des serpents qui en font
un habitat préféré.
I.a nomomclature des genres de plantes A
cultiver dans les jardins coloniaux est assel
complète, mais elle aurait beaucoup gagné à
être précisée par les termes usuels a l'usage
des profanes. Ce n'est qu'au cours d'une lec-
ture ultérieure qu'on devine qu'il s'agit de la
vigne ('l."Ít;s) du corossol (Anona Murieata) de
la poire d'avocat ipcrsca eratissima1, du pa-
payer (Carica papaya) ou arbre à melon, dont
on peut manger les jeunes fruits cuits aussi
bien que crus, à la façon des courges. Nous
connaissons les propriétés dige-tives de la
papatne.
En résumé, par la similitude de leur cli-
mat avec celui de l'Amérique Centrale et de
l'Amérique du Sud, nos colonies tropicales et
équatoriales permettent de cultiver les plan-
tes du Mexique et du Brésil et quelques plan-
tes d'Europe.
Le jardin contribue a l'amélioration de
l'hygiène du colon et l'heure ou la demi-
heure qu'il consacrera chaque jour à eon jar-
din ne sera pas perdue. L'Administration co-
loniale fournit périodiquement à ses agents
des graines potagères qui sont la plupart du
temps fort bien accueilies dans les postes
de la brousse et les popottes se trouvent fort
bien de substituer des légumes frai-, aux con-
serves.
L'ouvrage de M. de Noter complète très
heureusement la collection des traités prati-
ques de cultures tropicales auxquels ont re-
cours tous ceux qui ont - k. souci d'améliorer
leur alimentation et celle de leurs subordon-
nés qu employés européens.
Ajoutons que la cultures des plantes vi-
vrières intéresse au plus haut point les indi-
gènes auxquels nos jardins servent souvent
d'exemple ; c'est une raison de. plus pour y
attacher tous nos soins.
Eugène Ddvaux
.Ir
RETOUR
0
ï^e prince Léopold de Belgique, duc de
nrabant, qui a voit traveiwô Par in hier re-
vnfLnt d son voyage en Afrique, <«-t
arrivé à Bruxelles à M heures. Lo roi Al-
bert était allé au-devant de lui Mons.
Ti,, jeune prinee a «'-t/* iuvueilli avec 1:1\-
thousiasme par la population Bruxelloise.
1 ott<,;ia-im4, 1.,i
L'AVIATION COLONIALE
10-CF
Maroc-Algérie-A. 0. F.
La Compagnie des Lhgnea Aériennes Law-
coo t actudIrrncnt en mesure de reprcn-
dra ,I.!S dorvic's d'üéropaquets à deatlnation
du Maroc, de l'Algérie et de )'Afrique Occi-
dentale Française.
Ainsi que noua eu avions rendu compte
ce tralic avait du être temporairement sus-
pendu, il y a quelques semamoe, par suite
de d'accroissement eodisidérable du fret pos-
tai aérien.
Rappolons qu'en utilisant les services de
la Compagnie Latécoère. il est possible de
faire parvenir tS colis en 48 heures au
Maroc, en Algérie e-t en 4 ou 5 jours à
Dakar.
Sadi-Lecointe de retour à Paris
Sadi-Lccointe dont noua avions annoncé
l'arrivée Ci Marseille vient de rentrer à
Paris.
Pendant son séjour au Maroc, il a effec-
tué 5 bombarde-nienta de Ghechaouen avec
une telle vitesse qu'il était invulnérable
malgré la faible hauteur à laquelle il opé-
rait.
Sadi-Lecoint*4 rend hommage à tous les
aviateurs du Maroc et de la métropoLe, les-
quels répartis dans dix-huit eaca
alertés, toujours en tnigsjon, en ce moment,
en dépit du mauvais kmps, ils permettent
aux troupes de t"rl'IJ de prendre paisible-
ment leurs quartû.rd d'hiver et pronnerif.
encore part aux attaques de nos partisans
qui redorent peu ù peu la 'I poche Il du Bir.
La guerre au Maroc
- 0-00
Succès exploité
Duns la journée du 20 janvier, nos parti-
sans exploitant leur succès de la veille au
pays des M'tioua, ont atteint L- Djebel
Taoutet et obtenu la soumU*siou du village
de Taounat-ol-Kehour, en lisière dee tri-
bus Ktiirria, à un«; quinzaine do kilomètre*
au nord do f>ker.
Lu. ïiouv<.'!i.' d" la soumission du caïd
Abd-el-Saalem, des Béni Ouriaglbei, u pro-
duit une grosse impression.
L'aviatioo
Le .7' rogirie nt d'aviation au Ma • vioo'
de reoevoie t-'u quatrième ntatTuo. j1.
l»rilhmt«2 .ei>n«luit'; de sea équuYi^K^ :> -r '<̃
front nont Cette «••/ution cou>pt.wt« ; air
de le. OJ 1 >i\ ,i,' ijM-'rre '.vt
y savon h par Ji-') d
i/.̃ Mr..!t-̃ qu,; n-ejrt d'autiv part >
rùlo unie tri igluiien\ du nos uviaieura au
Maroc,
C'(.t ainsi que l'aviation a secondé mer-
veilleusement noU\ opération de z lus
Mtioua.
1/escadrille lh'L"gill't a bombardé Taour-
ta, où la mnhuskma riftiine fut diMruitô, tan-
dis que les (iùli.ïdh lançaient de pl< ù"is char-
gements do bomivs sur Targuis t.
La misère chez les Bitains
La misère ust grande chez les nouveaux
soumis (lui ont 't., mis en coupe régloo ipar
les Kitains. Nos services de ravitailiemejii
s evertueni ù y remédier.
Ln l'aminc du «vjïii Ali Ould ALd ('oS Salam,
des BI..ni-UuriHgh"), arrivera prochain»«ment
u > rez et soru -rejuise en possession de ses
biens séquestrée.
Don à nos marins
T.e viee-amira] Violette, commandant 1' -s-
cadre de la MediteiTanœ, a ivçu du mims-
tro de la Marine, la somme d»' Td r>17 Jr. 00.
provenant d<> l.i souscription ouverte { ar les
Kspa^nols de Oihu pour être r(-.i*irti<; on-
•re les équipai s d>-s biUirnents on', par-
ticipe nu débarquement d'A/îiueemas. souh-
iiiption dont imus avons porie iweu.nienl.
Chez les Espagnols
Les i liages d'-.s Beni-Salejm, de la trïlm
des Jlall, -'Fit l'ait Jeur soiuniis*j.>{i au xuagh-
''•n, et ont li\ré leurs armes.
EN SYRIE
Bruit démenti
h'après i' a^-ne. ̃ H.viUcr, M. Ji:n:\ tm*..
devait venir sous ;,.-:1 rendrv oumpte de
son mandat au (juai d'Orsay et NIt.
r q"t" pur le maréeha! FnlJ a'II..t..! F",r>i'.
en vue
:I)an l'es Ill:li"I'\ autorisés, on de< tore
que ces deux jnh.nnaUons sont dénuées de
foud«Tne.nt.
A Damas
11 11e snixaillaiile de blUullVs ! II! M.ltad'le
Iii4.t. 1 1 4." -
hier des bat riead- ,s érigée.-, d.ins ia vi ¡'.
Ils uni été* n pousses par d, dltr d'us-
saut.
A la frontière
l.o représentant du Nedjed it Damas fait
savoir que Ibn Seoud a fait c^cu[»er par
hoinin«'s Kasr Kl A--rak et Kariat el
Melleh, dans la but. «!•: con'i\M« r le b rntoiiv
du Djaul. Il a insisté sur le l'ait que cette
occupation est absolument-4 neit'iqur et n'est
dirigée en aucune manière- contre la Sy.
rie. -
Un lettre du patriarche maronite
l.1 palriatv.ae ma.ronib' a :uir,':"" à Nt.
C.ayla, gi«m" rueur du (îrarid-Liban, une let-
tre disant. :
<( I.'unile du l.i'aan est '.r dé^iùt placé
sous la saviv« garde do 4a l raner. lu. pre.
na.nt. (}."s m-sures firmes et érei'giqijoa.
vous ave/, su satisfaiiv A ce (",\'t:' et Mon
mérité de tons 1« s .unis de. Liban <̃( Jo la
France, d
Inondations
Les ill(llId,I:II;.):-. irej .vnî la rnul.4.
(\':\:.IIh,\I'd:,. a M -;» ,p s vi-b^es
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