Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juin 1925 29 juin 1925
Description : 1925/06/29 (A25,N97). 1925/06/29 (A25,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396944j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-CINQUIEME ANNEE. N°$ LE MUMBRO : M CENTIMES
- - LUNDI SOIR, 29 JUIN ---
Les Annales Coloniales
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- JOURNAL QUOTIDIEN
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L'ESSOR ÉCONOMIQUE
Dans le but de favoriser la culture de
Farachide dans celles des régions du Togo
où son extension pourrait donner des résul-
tats intéressants, trois tonnes de semences ont
été commandées tant au Sénégal qu'en Nigé-
ria. Une partie a déjà été distribuée aux
cultivateurs indigènes du cercle de Lomé au
cours du premier semestre et le reste a été,
en temps utile, réparti, pour les semailles
du début de 1925, entre les cerlees d'Atak-
pamé, Sokodé et Mango. D'ailleurs, la pro-
duction s'intensifie. Non seulement l'indigène
se montre très friand d'arachides, mais cette
culture constitue, à l'exemple de celle des
haricots, une sole très améliorante. En vue
d'aider à sa diffusion au Togo, l'Adminis-
tration vient de commander pour les pro-
chaines semailles, 7.000 kilos de semences
choisies, à répartir entre les cetrcles intéressés
à cette culture.
Dans le même ordre d'idées, en vue de
poursuivre au Togo les essais d'acclimate.
ment de la pomme de terre tentés en 1923,
'des semences de pomme de terre du Came-
roun ont été commandées en juin dernier. Re-
çues deux mois après, elles ont été expé-
diées au commandant de Cercle de Klouto.
Les essais ont eu lieu sur le plateau de Kou-
ma qui, jusqu'ici, paraît le plus propice à
ce genre de culture; mis en terre au début
de septembre, les tubercules étaient pour la
plupart, germés et levés dès la fin du mois.
En cas de réussite, même partielle, les essais
seront continués en 1925 jusqu'à détermina-
tion exacte des conditions dans lesquelles la
pomme de terre d'Afrique peut croître au
Togo, apportant ainsi un précieux appoint à
l'ensemble des cultures vivrières du Terri-
toire.
Plantations scolaires. Aux termes de
l'arrêté du 4 septembre 1922, organisant
l'enseignement officiel au Togo, l'enseigne-
ment agridole a bien été prévu dans les
écoles de village et lep ( 'oles régionales sous
la forme de notions d\. lage et d'agricultu-
re, ainsi que de travaux pratiques agricoles,
réalisés dans un champ immatriculé au nom
de l'Ecole.
C'est ainsi que de nombreux jardins scolai-
res ont été créés et qu'à certains d'entre eux
ont été joints soit des pépinières, soit des
terrains d'essais pour l'acclimatement de cul-
tures nouvelles.
Les mutuelles scolaires sont venues d'au-
tre part, à Palimé et Anécho en particulier,
compléter heureusement la plantation de
l'école dont elles tirent leurs principales res-
sources.
Plantation Communales et Assoctattons
Coopératives Agricoles. L'année 1924 a
vu les plantations communales prendre une
extension remarquable. Dans les divers cer-
cles, le succès de cette entreprise qui, par
son caractère intéressant la collectivité,
s'adapte parfaitement à la mentalité indi-
gène, paraît désormais assuré. C'est ainsi
que dans le cercle de Lomé, 36 prantationb
communales ont été créées en 1924. Dans le
cercle d'Atakpamé, il existe dans presque
tous les villages, à l'exception de ceux du
canton de l'Adélé, une. plantation commu-
nale variant selon l'importance du village,
de 2 à 5 hectares. Dans celui d'Anécho, il
a été créé, au cours de l'année 1924, 88 plan-
tations communales de coton, couvrant une
superficie d'environ 506 hectares. Dans le
cercle de Klouto les plantations communales
n'ont pu, cette année, être commencées que
tardivement. Toutefois,l'emplacement de sept
'd'entre elles, couvrant 10 hectares, a déjà
été reconnu. Elles seront d'abord ensemen-
cées de maïs à titre d'assolement et feront
l'objet l'an prochain d'une culture de coton.
En fin de 1925, tous les villages importants
de cercle posséderont leur plantatiôn.
Les cercles du Nord ne sont pas restés
étrangers à la réalisation de l'effort com-
mun. Au contraire, celui de Sokodé a entre-
pris cette année 165 plantations commu-
nales, réparties en autant de villages et attei-
gnant une superficie de 1.832 hectares. En
1925, ces champs seront agrandis et devant
l'intérêt que, malgré leur éloignement de la
côte, la culture du coton présente pour les
indigènes, nombre de ceux-ci ont exprimé le
désir de se livrer - on outre à des plantations
particulières. Enfin, le cercle de Mango ou
cette culture a été introduite cette année, a
participé lui aussi aux essais entrepris ; à peu
d'exceptions près, tous les cantons du cercle
ont aménagé un champ communal. C'est ainsi
que 27 plantations atteignant au total 152
hectares, ont été aménagées et laissent, dans
leur ensemble, entrevoir une récolte satisfai-
sante.
Un contrôle effectif de l'Administration
a empêché toute spoliation de la part des
chefs de village et a laissé à cette institution
son caractère autant social qu'économique.
Une autre initiative qui se manifeste pour
la première fois sur cette côte d'Afrique, et
qui est susceptible d'influer profondément sut
les conditions de mise en valeur du pays, est
la création, dans les cercles du Sud, d Asso-
ciations coopératives agricoles. Sur les con-
sdils qui leur furent donnés par l'Adminis-
tration, des propriétaires fonciers d1 Anécho
se concertèrent les premiers pour coordonner
dans un but de production agricole leurs ef-
forts et leurs moyens d'action. Ils dressèrent
à cet effet un projet de statuts qui, étudié et
mis au point par le service compétent, fut
ensuite communiqué à tous les commandants
de cercle, afin que chaque Conseil des Nota-
bles fût, par leurs soins, saisi et mis au cou-
rant de cette initiative et pût, à son sujet,
émettre toute suggestion ou proposition qu'il
jugerait intéressant de formuler.
C'est ainsi que les notables et les princi-
paux planteurs indigènes du cercle de Klou-
to, réunis à Palimé le 13 septembre 1924,
furent unanimes à reconnaître qu'une Asso-
ciàtion de ce genre leur rendrait de grands
services et en proposèrent la constitution dans
le cercle. Au cours d'une seconde réunion
tenue le 27 septembre à Palimé, et à laquelle
tous les intéressés furent invités à se rendre,
68 notables, propriétaires et cultivateurs,
s'empressèrent d'adhérer au principe de cons-
titution du groupement envisagé. Une der-
nière réunion, organisée le 15 novembre
1924, groupa 116 membres qui, Après lec-
ture et discussion des futurs statuts, les ap-
prouvèrent à l'unanimité, décidèrent de
créer l'Association coopérative agricole du
Cercle de Klouto et de solliciter du Commis-
saire de la République l'autorisation néces-
saire à cet effet. Celle-ci leur fut accordée
par arrêté du 21 novembre 1924.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
Le mandai français sur le Togo
La Commission des Mandats de (a Société
des Nations a poursuivi samedi, en présence de
M. Difc/ êne et de M. Bonnecarrère, l'examen
du rapport français sur l'administration du
Togo.
MM. Duchêne et Bonnecarrère ont expliqué
que le Gouvernement français applique stricte-
ment au Togo les termes du mandat et s'efforce
de les adapter aux circonstances. Ils ont fourni
de nombreux renseignements sur les forces de
police du Togo, sur les conditions du travail,
- de ragriculture, de l'enseignement, du com-
merce, de la justice, du régime foncier et du
budget.
Enfin pour préserver la race, l'administra-
tion française a introduit l'assistance médicale
indigène gratuite, dont les résultats font le plus
grand homvnir à l'activité de M. le Gouverneur
Bonnecattère.
La Commission des mandats a félicité les
représentants de l'administration française sur la
façon dont la France exerce son mandat au
Togo, ainsi que sur les résultats excellents ob-
tenus.
La Commission a ensuite abordé, en présence
de M. Duchêne, l'examen du rapport annuel
du Gouvernement français sur l'administration
du Cameroun.
La Commission s'est également occupée de
la situation sanitaire des ouvriers. travaillant à
l'établissement des lignes de chemins de fer.
-eu-
La mission de M. Auguste Brunei
en Syrie
0-0-
Notre ami et collaborateur, M. Auguste
Brunet, député de la Réunion, chargé par
le Gouvernement d'une mission en Syrie, au
sujet'de l'exécution du mandat de la F rance,
est arrivé samedi soir à Marseille, à bord du
paquebot Sphinx.
M. Auguste Brunet s'est refusé à toute
communication sur les résultats de sa mis-
sion, devant remettre incessamment son rap-
port à M. Briand, ministre des Affaires
étrangères.
Le distingué député de la Réunion a tou-
tefois tenu à affirmer combien la politique
pratiquée par le général Sarrail, haut-oom-
missaire de la République en Syrie et au Li-
ban, a produit une heureuse détente morale.
Les prochaines élections au Conseil repré-
sentatif se préparent au milieu d'un senti-
ment d'union des partis qui est la meilleure
garantie de la sécurité française.
-aiel
Administration centrale
-M. Billecocq, chef de bureau à la direc-
tion des Affaires Economiques, est nommé
président de la Cornmisfton du Service in-
térieur en remplacement de M. Paradis,
admis à faire valoir ses droits à la re-
traite.
MM. Mathieu et Paoli, sous-chefs de bu-
reau à l'administration centrale, sont nom-
més membres de ladite Commission, en
remplacement de M. Heidt, promu chef de
bureau, et de M. Arnaud, sousydhef de bu-
reau en retraite.
00.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 25 juin 1925, le
taux officiel de la (piastre était de 12 fr. 25
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais. dans l'Inde vient de faire connaître an
ministre des Colonies qu'à la date du 25
juin 1925, le taux officiel de la roupie était
de 7 fr. 45.
Initiation coloniale
---o+--
Il y a longtemps, bien
longtemps que j'enseignais
la rhétorique. Le mot a
été relégué dans le maga-
sin des vieilles lunes.
j'imagine que l'enseigne.
ment de Part décrire n'a
pas été altéré par le mou-
vement des idées contem-
poraines, que Julien Benda définit si genti-
ment dans la quatrième et la cinquième lettre
à Mélisande.
Autrefois, nous avions pour principe que le
souci de présenter les choses dans
leur particulier ne devait pas con-
duire celui qui parle ou qui écrit à sacrifier
ces qualités essentielles, la clarté, la netteté ;
et nous nous moquions des phrases de - ce
genre : « La chula chante une zamacueca
en s'accompagnant de la diguhela. » Passe
encore, disions-nous, dans un docte traité sur
l'histoire de la musique dans les contrées où
sévit la diguhela ; on aurait alors la res-
source d'accompagner chacun de ces mots
d'une note avec des références et des com-
mentaires ; d'ailleurs on s'adresserait à un
public de spécialistes ou qui auraient la pa-
tience de chercher des explications dans de
savants et volumineux dictionnaires.
Mais le public, le bon public, vous, moi,.
notre voisin, notre confrère, nous voulons
comprendre ; nous nous refusons à jouer le
rôle du dindon de la fable, et nous nous ir-
ritons contre ceux qui, sous prétexte de
mieux nous montrer les objets, nous les ca.
chent en fin de compte, ce qui est le comble
de l'ironie ou de la maladresse.
Je songeais mélancoliquement aux leçons
que mes collègues et moi nous donnions jadis,
et qui sont peut-être démodées. J'y songeais
en lisant qu'une des causes de l'insuccès de
la propagande scolaire et postscolaire pour
nos colonies, vient du même défaut. « Affai-
re de terminologie? Sans doute, mais affaire
capitale 1 » Ainsi s'exprime M. Louis Cros
dans « le Maroc pour tous. » Et il cite des
exemples que f estime ne pas être de même
nature.
Que dans une conférence à des jeunes
gens de 18 à 27 ans, on n'obtienne aucune
réponse quand on leur demande le sens des
termes suivants : palmiste, arachide, noix
de corozo, coprah, cavasse, malata, manioc,
cela est fâcheux, mais les cas ne sont pas
également pendables : je sais bien que tous
ces mots figurent dans les mercuriales, ce
tfest pas une raison. Si j'ai le droit de
nCétonner qu'un jeune homme de cet âge
n'ait jamais entendu parler d?huile d'ara-
chide ou de fécule de manioc, je n'ai pas
celui d'être aussi exigeant quand il s'agit de
corozo et de malata. lYaillcurs, cette igno-
rance disparaît dès qu'on a montré aux cou-
pables une cacahuète, - un bouton de culotte,
une tranché de coco,une pincée de lapioceun
morcau de pneu. Mais c'est par là que les
éducateurs auraient dû commencer.
Voici où leur tâche est plus difficile. Com-
ment voulez-vous qu'un instituteur ne perde
pas patience quand il lit dans sa revue que les
abankors et les agullmans s'emplissent, que
la végétation se concentre dans les oueds,
que les regs sont arides ? Ou qu'un père de
famille ne s'impatiente pas en lisant que le
volume des affaires a augmenté pour les pa-
poons, les gunny bags et le samhsoo ? M.
Louis Cros cite cette phrase qui fait rêver :
Il Les récents daltirs s'occupent des habous
et font prévoir une revision de. Venzel, ce qui
aura pour effet de modifier les ressources du
Beït-el-mâl. » Cette dernière partie a l air
d'une inconvenance. Et tout cela pour dire
quoi, grands dieux ? Que les ordonnances
du sultan s'occupent des biens de mainmor-
te et font prévoir une revision des revenus de
ces biens, ce qui aura pour effet de modifier
les ressources de l'Assistance Publiquel C'était
bien la peine assurément.
Il nous faut donc un « dictionnaire classi-
que colonial », qui sera au moins aussi utile
que les dictionnaires de la Bourse et de la
Banque, et peut-être plus utile que ceux des
langages d'argot. Quand on l'aura, il sera in-
dispensable aux initiateurs de ne pas atten-
dre que les initiés s'en servent eux-mêmes,
et, avant même le jour où ils auront pris l'ha-
bitude de le manier, il sera bon d'appliquer
les règles de langage que nous avons ensei-
gnées : substituer au mot bizarre son équi-
valent le plus exact, pris dans le vocabulaire
dont nous nous servons matin et soir, et Vac-
compagner d'une explication discrète et so-
bre ; ou le faire suivre ou précéder d'éti-
quettes, de compléments, de déterminatifs
qui leur apportent une clarté parfaite.
Sans doute, le mot propre est Tunique ex-
prtsion des choses particulières, et le roman-
tisme, par la voix de Victor Hugo, a aboli
les privilèges dans le vocabulaire ;
Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je nommai le cochon par son nom, pourquoi
[pas ?
Le cochon, soit ; mais ce n'est pas une
raison parce que le cochon vit dans les
îles de la Polynésie ou à Madagascar
pour qu'on lui donne, sans crier gare, un 110m
à coucher dehors.
Mario Rousfan,
Sénateur de rHérault, vice-jrrésidênl
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vUicoîe.
La sitnatioD éculoiluique an Stafigal
Le mouvement commercial de In colonie
du Sénégal s'est élevé, pour les ti-oia pre-
miers mois. de 1925, en valeur, au chiffre
de 347.946.024 kancs, contre 247.772.867 fr.
pour la période correspondante de 1904,
soit une augmentation de 100.173.157 fr.
de l'ordre de 40,5
Aux importations, le commerce a at-
teint 177.497.682 francs avec une progres-
sion de 78.335.240 sur le premier trimestre
de 1924. Aux exportations et réexporta-
tions, il s'élève à 170.448.340 francs et ac-
cuse, par rapport à la, période correspon-
dante précédente, une augmentation de
21.837.917 francs.
Dans l'ensemble du commerce général,
la part de la Métropole qui, au premier
trimestre 1924, était de 60,3 a légère-
ment fléchi pour La période en cours, pas-
sant à 57,7 Q; celle de l'étranger pro-
gresse de 38,9 à 41,04 - la part des
colonies françaises reste infime ; elle
passe de 1,1 à 1,2
.-.
Les principales fluctuations aux Impor-
lotions concernent plus particulièrement
les conserves alimentaires qui s'élèvent à
462.110 francs, soit une augmentation du
double sur 1924 qui s'explique par le dé-
veloppement que prend le commerce d'ali-
mentation dans les grands centres ; des fa-
rines de froment, en plus-value do 1 mil-
lion 303.593 francs, - tenant plus à la hausse
des cours qu'à un accroissement des arri-
vages (la consommation du pain prend
une extension marquée au Sénégal) ; les
biscuits de mer en augmentation de 2 mil-
lions 737.402 francs; le riz, dont la valeur
représente 11.060.450 francs, est dans
son importation, fonction de l'importance
des récoltes vivrières de la colonie où
l'indigène s'est adonné de préférence à la
culture do l'arachide qui lui parait plus
rémunératrice ; les colas, plus-value de 37
tonnes représentant 704/376 francs ; en
provenance principalement de la Côte
d Ivoire et de la Guinée, la hausse de la
livre limitant les commandes habituelle-
ment faites en Sierra Leone ; les sucres
en augmentation de 6.766.246 francs, mar-
quant une plus-value de 100 s'appli-
quant également à la quantité importée ;
elle est due à l'accroissement des facultés
d'achat de l'indigène dont la consomma-
tion de sucre est considérable pendant la
traite ; la parfumerie, qui est également
toujours en "DrodresHinn rendant In nÁrin-
de de la traite, accuse une augmentation
de 845.359 francs ; les savons autres, du
fait de « retards dans l'exécution des com-
mandes en 1924, dépassent de 1.611.015 fr.
le chiffre du premier trimestre de l'année
dernière ; les vins de toutes sortes, en pro-
gression de 117 avec une pltw-vakie de
8.613.318 francs.
Les bois à construire dépassent de
1.237.365 francs La valeur représentative
de la période correspondante de 1924.
Cette augmentation se rapporte, pour la
presque totalité, a des réceptions de bois
de Norvège, nécessitées par ragrandisse-
rn/mot ou ,la création de comptoirs de mai-
sons de commerce et la construction ac-
tivement poursuivie tl'Iha'])itations dans les
centres. Les fers marquant également une
avance s'élevant oà 569.092 francs prove-
nant des mômes causes que ci-dessus. Les
machines mécaniques sont en plus-value
de 2.770.329 francs, imputable en grande
partie à d'importantes réceptions destinées
aux grosses réparations à effectuer aux
usines électriques de Dakar et de Saint-
Louis.
Les fils de coton, gui nées et autres tis-
sus, sont en plus-value de 28.0701000 fr.
Ces articles sont ceux qui accusent la plus
importante pfogresssion. Si la tension des
changes est une des causes de l'augmen-
tation de la valeur, l'Angleterre et la Hol-
lande étant les principaux pays fournis-
seurs, il convient de retenir, toutefois, que
d'importants envois ont été faits par la
Métropole. ,
Les vêtements conf'cctionnés sont en pro-
gression de 967.937 francs, en raison de
l'importance des Iota reçus par l'Inten-
dance.
Enfin, il a été importé Ï16 voitures auto-
mobiles de plus que pendant la période
correspondante dernière, représentant une
/>lus-value de 1.501.389 francs. Cette aug-
mentation eflt due au développement du
réseau routier ainsi qu'à la prospérité de
la colonie.
Les diminutions enregistrées aux im-
portations n'atteignent qiuc les tabacs en
fcnines, en provenance généralement des
Etats-Unis (par suite de la tension des
changes, le Sénégal se fournit en partie
de tabacs du Soudan) : les alcools et eaux-
de-vie et les matériaux de construction.
.*.
La plus-value marquée par les cxportn-
tions provient .beaucoup plus du résultat
d'une hausse pratiquée à l'intérieur sur
les produits du cru que d'une augmen-
tation réelle du 'trafic. C'est ainsi que les
arachides, qui constituent l'élément pri-
mordial du commerce d'exportation, accu-
sent un fléchissement de 1.500 tonnes et
une augmentation de valeur de 22 mil-
lions. A la faveur de l'extrême tension des
changes les prix d'achat, en effet, ont été
en moypnne de 105 à 110 .francs les 100
kilogs.. Il en ost de même dos demandes
de palme qui enregistrent un fléchisse-
ment notable en poids dû à um déficit de la
production en Casamance (185.597 kilos
contre 233.8180). mais un accroissement en
valeur de 14.099 francs.
Les peaux do bœuifs et les laines, sont en
avance en poids et en valeur : 252.827
kilos et 732.755 francs contre 214.721 et
362.689 francs pour les premiers et 214.991
kilos et 1.074.955 francs contre 104.996 kilos
et 419.984 francs pour les secondes.
La gomme arabique subit une régres-
sion sensible 558.259 kilos et 1.466.666 fr.
contre 901.824 kilos et 2.212.428 francs),
provenant, semble-t-il, d'un retard des ex-
péditions.
Les autres diminutions enregistrées
sont sans importance.
En résumé, le mouvement commercial
du premier trimestre 1925 ne présente
pas, dans son ensemble, le caractère de
précipitation constaté au cours du trimes-
tre correspondant de 1924. Cette situation
provient vraisemblablement des difficultés
d'acheminement des (produits vers les
ports d'embarquement. Toutefois, au 31
mars près des 2/5 de la récolte des rachi-
des étaient exportés. On évalue, en effet, à
environ 350.000 tonnes la quantité restant
disponible pour l'exportation, 130.000 ton-
nes ayant déjà été embarquées.
La ligne aérienne ToulouSB-Dakar
Après avoir procédé à la reconnaissance de
la Côte d'Afrique, depuis Agadir jusqu'à St-
Louis et créé des aéroplaces destinées aux re-
lais immédiats des avions-courriers, la Société
Latécoère se prépare à mettre pfrochainsinent
en service la ligne Toulouse-Dakar, par Casa-
blanca.
Les courriers aériens partant de Dakar fe-
ront escale à Saint-Louis, Port-Etienne, Rio
de Oro (Villa Cisneros) où ils passeront la nuit.
Le lendemain matin, ils rephrtiront pour Cap
Juby, Agadir et Casablanca où ils s'arrêteront
pour la deuxième nuit. Le troisième jour au
matin, ils quitteront Casablanca pour Toulouse
où ils arriveront le soir même. Soit au total
3 jours de voyage et moins de 40 heures de
vol effectif.
Au début de La mise en service, il sera
effectué un voyage par semaine dans chaque
sens. Par la suite, la fréquence des courriers
augmentera rapidement.
Déjà, comme nous l'avons annoncé, un
avion-poste transportant 40 kilos de lettres est
arrivé à Dakar le 3 juin dans l'après-midi,
dans les meilleures conditions et en est reparti
emportant le courrier pour la France.
La Direction envisage dans un avenir très
proche, la prolongation de la ligne Toulouse-
Casablanca-Dakar jusqu'à Buenos-Ayres, par
Pemambuco, Rio de Janeiro et Montevideo.
A ce moment, Dakar, capitale de l'Afrique
Occidentale Française, deviendra la grande
base aérienne située -- à trois jours de - France et
à quatre de l'Amérique du Sud.
La ligne Dakar- Toulouse sera ouverte aux
passagers dès que la Société Latécoère pourra
mettre en service les nouveaux avions mono-
plans bi-moteurs actuellement en construction
dans ses ateliers de Toulouse.
L'AVIATION COLONIALE
a
L'aéroport d'Alger
M. Viollette a inauguré officiellement
l'Aéroport d'Alger, installé dans l'arriùre-
port de l'Agha, à proximité du « Service
de la navigation aérienne », qui compor-
tait déjà, en dehors des hangars-abris, des
ateliers et des magasins, une installation
radiogoniométrique et radiotélégraphique,
ainsi qu'un poste météorologique muni des
epipareils les plus modernes.
Accompagné par M. Casse, ingénieur en
chef de l'Aéronautique, le Gouverneur gé-
néraI a visité le hangar d'aviation de la
ligne Latécoère (Alicante-Alger). Un des hy-
dravions de cette ligne fit" un vol d'essai au-
dessus d'Alger et revint amerrir dans l'aé'-
roport sous les yeux du Gouverneur géné-
ral, qui félicita le pilote.
Les grands raids aériens
On préparerait actnellement, aui sous-
secrétariat de l'aéronautique et chez les
constructeurs, Je raid aérien suivant :
Paris-Madagascar, par le capitaine
AVeiss et l'adjudant Gondard, tous deux ap-
partenant au 34° régiment d'aviaticm du
Bourget.
D'après une dépôch'ï de Nairobi, l'An-
gleterre préparerait un raid d'aviation en-
tre le Soudan et le lac Tchad. Ce serait
presque la traversée du continent noir.
Homologation de records
L'Aéroclub a homologué les records bat-
tus au centre d'aviation maritime de Ka-
rouba sur hydravions, le 7 mai, par le lieu-
tenant de vaisseau Ailbert, a y.871 m. d'aJ-
titude avec 2.000 kilos de charge utile ; le
27 mai 1925, par le lieutenant de vaisseau
Paris, à 3.555 m. d'altitude avec 1.500 kilos
de charge utile.
Les appareils étaient des hydravions mi-
litaires strictement de service.
,.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret portant attribution de la médaille
coloniale avec agrafe « Afrique Occiden-
tale française ».
Aux termes de ce décret, le droit à la mé-
daille coloniale avec l'aigrafe a Afrique OccL
dentale Française » est acquis au personnel
du 2° groupo d'avintion d'Afrique (pilotes l't
passagers), ayant effectué la liaison aérienne
avec l'Afrique Occidentale Française compor-
tant le voyage Oolomb-B<5char-C.ao et retour,
exécuté du 24 janvier au 9 février 1925.
Décret fixant la quantité de café originaire
du Dahomey qui pourra être admise en
France au bénéfice de la détaxe pendant
l'année 1925.
Aux termes de ce décret, est fixée k 10 ton,
ncs le café originaire du Dahomey, la quan-
tité qui pourra ôtro a.dmise en Franrc pendant
l'année 19SB dans les conditions prévues par
les décrets du 30 juin IM et 25 août 1900.
A LA CHAMBRE
DEMANDE D'INTERPELLATION
A la fin de la séance Lien courte qu'à
tenue la Chambre, M. Henriet, député
communiste, a demandé à interpeller le
gouvernement sur les irrégularités et abus
constatés lors de l'élection municipale
d'Alger.
Il s'agit de l'émir Khaler.
Le Ministre de l'Intérieur l'a prié d'at-
tendre, pour la fixation de la daite de son
interpellation, que les renseignements né-
cessaires lui soient parvenus.
Il en est ainsi décidé.
looo.
Au Conseil d'État
o"tr
Gratitude posthume
Comme la famine régnait parmi les indi-
gènes de Razel Aïoun (Algérie) en marg
1923, M. Denola, administrateur de la com-
mune mixte de Corneille s'y rendit pour
procéder à la distribution de blé aux mal-
heureux.
La grippe y sévissait, les victimes étaient
nombreuses. Qu'importe, ce fonctionnaire
s'installa à la mairie et là, en dépit des
conditions d'hygiène déplorables, il fit son
devoir. Le soir môme, les premiers symp-
tômes de la maladie se manifestaient et, l.
23 avril, M, Denola décédait.
Sa veuve, faisant valoir la conduite de
dévouement de cet administrateur, adressa
au Gouverneur général de l'Algérie une
demande de pension exceptionnelle. -
Le 2 novembre 1923, le représentant du
Gouvernement de la République Fran-
çaise lui faisait parvenir sa décision, aux
termes de laquelle, ladite demande de pen-
sion était rejetée pour 3e motif : que lar
maladie de M. Denola semblait due, en
effet, à l'épidémie de grippe, mais que les
risques qu il avait courus n'avaient pas été
augmentés par le fait qu'il ait procédé à la
distribution des secours en nature aux in-
digènes, ce service de distribution entrant
dans les attributions des administrateurs
de communes mixtes, la conduite de dé-
vouement de M. DenCla ne pouvait être in-
voquée pour l'obtention d'une pension ex-
ceptionnelle. L-
Mme uenoia introduisit aiors ime tre..
quête au Conseil d'Etat, aux fins de l'an-
nulation de la décision attaquée.
Cette haute jurisprudence vient de re-
jeter cette requête pour les motifs, entre
autres, que la maladie de M. Denola ne
pouvait être regardée comme provenant
d'un acte de dévouement dans un intérêt
public, au sens dû l'art. 9 § l'r du décret
du 16 juillet 1097.
La décision du Gouverneur JLO. l'Algérie
ainsi que l'arrêt du Consuil d'Etat devaient
être portés ù lu. connaissance des adminis-
trateurs des communes mixtf's.
Révocation d'un chef de canton d'Indochine-
Le 2 février lwli., aux tenues d'un arrêté
du Gouverneur de la CodlÎnL'lill(\, Je nom-
mé Truong-Vinli-Quj, chef du canton de
lro classe du canton de lUahtii-Tliuong
(Indochine) était révoqué, sans avoir été
traduit devant la Commission d'enquêle.
-- L'intéressé -, protesta en adressant au
Gouverneur un pourvoi qui fut rejeté pour
les motifs : qu il ressort de l'article 29 de
l'arrêté du Gouverneur de l'Indochine du
16 septembre 1920, que les dispositions de
cet arrêté ne s'appliquent pas aux chefs de
canton qui restent régis par l'arrêté du
Il décembre 4905, lequel ne prévoit pas
l'intervention d'une commission d'enquête.
Le chef du canton en question introdui-
sit alors une requête au Conseil d'Etat, aux
fins d'annulation de ladite décision.
Cette haute jurisprudence en a confirmé
Oes dispositions, en rejetant la requête de
l'intéressé pour le motif que l'article invo-
qué par le requérant ne s'npplique pas, en
effet, aux chefs de canton, qu'il ne con-
cerne que les fonctionnaires énumérés dans
les titres 1 et II ainsi que dans les tableaux
annexes à l'arrêté, et que les châle de can-
ton ne sont pas compris dans cette énumé-
ration.
.-
A r Agence Générale des Colonie*
---0-0--
Le Conseil d'administration de l'Agence
générale des colonies s'est réuni sous la
présidence de M. Saint-Germain, ancien
vice-président du Sénat.
M. R6gismanset, directeur de l'Agence
générale des colonies, a présenté au con-
seil le compte d'administration pour l'exer-
cice H),M, le compte de gestion du
comptable et le projet de budget addition-
nel pour l'exercice 1925 qui a été approuvé.
Le directeur a ensuite exposé les efforts
poursuivis par l'agence générale au point
de vue de la propagande coloniale.
Le président a tenu à reconnaître l'uti-
lité de l'œuvre poursuivie par l'agenoe gé-
nérale.
..t.
A L'ÉCOLE COLONIALE
La Commission qui doit corrige les épreuj
ves de?, candidats à l'école coloniale (agents
des services civils et secrétariats généraux)
se réunit la semaine prochaine. Elle est
composée de MM. Franc<.sc1ii, sous-direc-
teur, président : Julien, profiteur A l'école
colonie ; Cazaux, inspecteur je» Colonies,
et Chéron.
0%80
Le régime politique"
--0-0--
A la suite des troubles électoraux qui sa
sont produits dans certaines colonies, M.
André Tlesse, ministre les Colonip, a, par
une circulaire envoyée à tous les gouver-
neurs, décidé d'inHliluer le réghne de la
détention politique flans les conditions exac-
tement semblables A celles qui sont appli*
quéos dans la métropole.
- - LUNDI SOIR, 29 JUIN ---
Les Annales Coloniales
- 1 (W - I ms %0 il à3
- JOURNAL QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annopen OIRédama mi reçueo aux Bureaux dujournald dom In Agence» de Publicité
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Ut u • aria t aili
•ïïï'i'SBZLft «Liï ( Franc* et Colonie». go * 45 1 i5 »
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On l'ibeiM dtài tou» 1m Bt–ui de porte «t --- principaux libraires
I-E: Ci-c)
>»«
L'ESSOR ÉCONOMIQUE
Dans le but de favoriser la culture de
Farachide dans celles des régions du Togo
où son extension pourrait donner des résul-
tats intéressants, trois tonnes de semences ont
été commandées tant au Sénégal qu'en Nigé-
ria. Une partie a déjà été distribuée aux
cultivateurs indigènes du cercle de Lomé au
cours du premier semestre et le reste a été,
en temps utile, réparti, pour les semailles
du début de 1925, entre les cerlees d'Atak-
pamé, Sokodé et Mango. D'ailleurs, la pro-
duction s'intensifie. Non seulement l'indigène
se montre très friand d'arachides, mais cette
culture constitue, à l'exemple de celle des
haricots, une sole très améliorante. En vue
d'aider à sa diffusion au Togo, l'Adminis-
tration vient de commander pour les pro-
chaines semailles, 7.000 kilos de semences
choisies, à répartir entre les cetrcles intéressés
à cette culture.
Dans le même ordre d'idées, en vue de
poursuivre au Togo les essais d'acclimate.
ment de la pomme de terre tentés en 1923,
'des semences de pomme de terre du Came-
roun ont été commandées en juin dernier. Re-
çues deux mois après, elles ont été expé-
diées au commandant de Cercle de Klouto.
Les essais ont eu lieu sur le plateau de Kou-
ma qui, jusqu'ici, paraît le plus propice à
ce genre de culture; mis en terre au début
de septembre, les tubercules étaient pour la
plupart, germés et levés dès la fin du mois.
En cas de réussite, même partielle, les essais
seront continués en 1925 jusqu'à détermina-
tion exacte des conditions dans lesquelles la
pomme de terre d'Afrique peut croître au
Togo, apportant ainsi un précieux appoint à
l'ensemble des cultures vivrières du Terri-
toire.
Plantations scolaires. Aux termes de
l'arrêté du 4 septembre 1922, organisant
l'enseignement officiel au Togo, l'enseigne-
ment agridole a bien été prévu dans les
écoles de village et lep ( 'oles régionales sous
la forme de notions d\. lage et d'agricultu-
re, ainsi que de travaux pratiques agricoles,
réalisés dans un champ immatriculé au nom
de l'Ecole.
C'est ainsi que de nombreux jardins scolai-
res ont été créés et qu'à certains d'entre eux
ont été joints soit des pépinières, soit des
terrains d'essais pour l'acclimatement de cul-
tures nouvelles.
Les mutuelles scolaires sont venues d'au-
tre part, à Palimé et Anécho en particulier,
compléter heureusement la plantation de
l'école dont elles tirent leurs principales res-
sources.
Plantation Communales et Assoctattons
Coopératives Agricoles. L'année 1924 a
vu les plantations communales prendre une
extension remarquable. Dans les divers cer-
cles, le succès de cette entreprise qui, par
son caractère intéressant la collectivité,
s'adapte parfaitement à la mentalité indi-
gène, paraît désormais assuré. C'est ainsi
que dans le cercle de Lomé, 36 prantationb
communales ont été créées en 1924. Dans le
cercle d'Atakpamé, il existe dans presque
tous les villages, à l'exception de ceux du
canton de l'Adélé, une. plantation commu-
nale variant selon l'importance du village,
de 2 à 5 hectares. Dans celui d'Anécho, il
a été créé, au cours de l'année 1924, 88 plan-
tations communales de coton, couvrant une
superficie d'environ 506 hectares. Dans le
cercle de Klouto les plantations communales
n'ont pu, cette année, être commencées que
tardivement. Toutefois,l'emplacement de sept
'd'entre elles, couvrant 10 hectares, a déjà
été reconnu. Elles seront d'abord ensemen-
cées de maïs à titre d'assolement et feront
l'objet l'an prochain d'une culture de coton.
En fin de 1925, tous les villages importants
de cercle posséderont leur plantatiôn.
Les cercles du Nord ne sont pas restés
étrangers à la réalisation de l'effort com-
mun. Au contraire, celui de Sokodé a entre-
pris cette année 165 plantations commu-
nales, réparties en autant de villages et attei-
gnant une superficie de 1.832 hectares. En
1925, ces champs seront agrandis et devant
l'intérêt que, malgré leur éloignement de la
côte, la culture du coton présente pour les
indigènes, nombre de ceux-ci ont exprimé le
désir de se livrer - on outre à des plantations
particulières. Enfin, le cercle de Mango ou
cette culture a été introduite cette année, a
participé lui aussi aux essais entrepris ; à peu
d'exceptions près, tous les cantons du cercle
ont aménagé un champ communal. C'est ainsi
que 27 plantations atteignant au total 152
hectares, ont été aménagées et laissent, dans
leur ensemble, entrevoir une récolte satisfai-
sante.
Un contrôle effectif de l'Administration
a empêché toute spoliation de la part des
chefs de village et a laissé à cette institution
son caractère autant social qu'économique.
Une autre initiative qui se manifeste pour
la première fois sur cette côte d'Afrique, et
qui est susceptible d'influer profondément sut
les conditions de mise en valeur du pays, est
la création, dans les cercles du Sud, d Asso-
ciations coopératives agricoles. Sur les con-
sdils qui leur furent donnés par l'Adminis-
tration, des propriétaires fonciers d1 Anécho
se concertèrent les premiers pour coordonner
dans un but de production agricole leurs ef-
forts et leurs moyens d'action. Ils dressèrent
à cet effet un projet de statuts qui, étudié et
mis au point par le service compétent, fut
ensuite communiqué à tous les commandants
de cercle, afin que chaque Conseil des Nota-
bles fût, par leurs soins, saisi et mis au cou-
rant de cette initiative et pût, à son sujet,
émettre toute suggestion ou proposition qu'il
jugerait intéressant de formuler.
C'est ainsi que les notables et les princi-
paux planteurs indigènes du cercle de Klou-
to, réunis à Palimé le 13 septembre 1924,
furent unanimes à reconnaître qu'une Asso-
ciàtion de ce genre leur rendrait de grands
services et en proposèrent la constitution dans
le cercle. Au cours d'une seconde réunion
tenue le 27 septembre à Palimé, et à laquelle
tous les intéressés furent invités à se rendre,
68 notables, propriétaires et cultivateurs,
s'empressèrent d'adhérer au principe de cons-
titution du groupement envisagé. Une der-
nière réunion, organisée le 15 novembre
1924, groupa 116 membres qui, Après lec-
ture et discussion des futurs statuts, les ap-
prouvèrent à l'unanimité, décidèrent de
créer l'Association coopérative agricole du
Cercle de Klouto et de solliciter du Commis-
saire de la République l'autorisation néces-
saire à cet effet. Celle-ci leur fut accordée
par arrêté du 21 novembre 1924.
Pierre Valu de,
Député du Cher.
Le mandai français sur le Togo
La Commission des Mandats de (a Société
des Nations a poursuivi samedi, en présence de
M. Difc/ êne et de M. Bonnecarrère, l'examen
du rapport français sur l'administration du
Togo.
MM. Duchêne et Bonnecarrère ont expliqué
que le Gouvernement français applique stricte-
ment au Togo les termes du mandat et s'efforce
de les adapter aux circonstances. Ils ont fourni
de nombreux renseignements sur les forces de
police du Togo, sur les conditions du travail,
- de ragriculture, de l'enseignement, du com-
merce, de la justice, du régime foncier et du
budget.
Enfin pour préserver la race, l'administra-
tion française a introduit l'assistance médicale
indigène gratuite, dont les résultats font le plus
grand homvnir à l'activité de M. le Gouverneur
Bonnecattère.
La Commission des mandats a félicité les
représentants de l'administration française sur la
façon dont la France exerce son mandat au
Togo, ainsi que sur les résultats excellents ob-
tenus.
La Commission a ensuite abordé, en présence
de M. Duchêne, l'examen du rapport annuel
du Gouvernement français sur l'administration
du Cameroun.
La Commission s'est également occupée de
la situation sanitaire des ouvriers. travaillant à
l'établissement des lignes de chemins de fer.
-eu-
La mission de M. Auguste Brunei
en Syrie
0-0-
Notre ami et collaborateur, M. Auguste
Brunet, député de la Réunion, chargé par
le Gouvernement d'une mission en Syrie, au
sujet'de l'exécution du mandat de la F rance,
est arrivé samedi soir à Marseille, à bord du
paquebot Sphinx.
M. Auguste Brunet s'est refusé à toute
communication sur les résultats de sa mis-
sion, devant remettre incessamment son rap-
port à M. Briand, ministre des Affaires
étrangères.
Le distingué député de la Réunion a tou-
tefois tenu à affirmer combien la politique
pratiquée par le général Sarrail, haut-oom-
missaire de la République en Syrie et au Li-
ban, a produit une heureuse détente morale.
Les prochaines élections au Conseil repré-
sentatif se préparent au milieu d'un senti-
ment d'union des partis qui est la meilleure
garantie de la sécurité française.
-aiel
Administration centrale
-
tion des Affaires Economiques, est nommé
président de la Cornmisfton du Service in-
térieur en remplacement de M. Paradis,
admis à faire valoir ses droits à la re-
traite.
MM. Mathieu et Paoli, sous-chefs de bu-
reau à l'administration centrale, sont nom-
més membres de ladite Commission, en
remplacement de M. Heidt, promu chef de
bureau, et de M. Arnaud, sousydhef de bu-
reau en retraite.
00.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 25 juin 1925, le
taux officiel de la (piastre était de 12 fr. 25
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais. dans l'Inde vient de faire connaître an
ministre des Colonies qu'à la date du 25
juin 1925, le taux officiel de la roupie était
de 7 fr. 45.
Initiation coloniale
---o+--
Il y a longtemps, bien
longtemps que j'enseignais
la rhétorique. Le mot a
été relégué dans le maga-
sin des vieilles lunes.
j'imagine que l'enseigne.
ment de Part décrire n'a
pas été altéré par le mou-
vement des idées contem-
poraines, que Julien Benda définit si genti-
ment dans la quatrième et la cinquième lettre
à Mélisande.
Autrefois, nous avions pour principe que le
souci de présenter les choses dans
leur particulier ne devait pas con-
duire celui qui parle ou qui écrit à sacrifier
ces qualités essentielles, la clarté, la netteté ;
et nous nous moquions des phrases de - ce
genre : « La chula chante une zamacueca
en s'accompagnant de la diguhela. » Passe
encore, disions-nous, dans un docte traité sur
l'histoire de la musique dans les contrées où
sévit la diguhela ; on aurait alors la res-
source d'accompagner chacun de ces mots
d'une note avec des références et des com-
mentaires ; d'ailleurs on s'adresserait à un
public de spécialistes ou qui auraient la pa-
tience de chercher des explications dans de
savants et volumineux dictionnaires.
Mais le public, le bon public, vous, moi,.
notre voisin, notre confrère, nous voulons
comprendre ; nous nous refusons à jouer le
rôle du dindon de la fable, et nous nous ir-
ritons contre ceux qui, sous prétexte de
mieux nous montrer les objets, nous les ca.
chent en fin de compte, ce qui est le comble
de l'ironie ou de la maladresse.
Je songeais mélancoliquement aux leçons
que mes collègues et moi nous donnions jadis,
et qui sont peut-être démodées. J'y songeais
en lisant qu'une des causes de l'insuccès de
la propagande scolaire et postscolaire pour
nos colonies, vient du même défaut. « Affai-
re de terminologie? Sans doute, mais affaire
capitale 1 » Ainsi s'exprime M. Louis Cros
dans « le Maroc pour tous. » Et il cite des
exemples que f estime ne pas être de même
nature.
Que dans une conférence à des jeunes
gens de 18 à 27 ans, on n'obtienne aucune
réponse quand on leur demande le sens des
termes suivants : palmiste, arachide, noix
de corozo, coprah, cavasse, malata, manioc,
cela est fâcheux, mais les cas ne sont pas
également pendables : je sais bien que tous
ces mots figurent dans les mercuriales, ce
tfest pas une raison. Si j'ai le droit de
nCétonner qu'un jeune homme de cet âge
n'ait jamais entendu parler d?huile d'ara-
chide ou de fécule de manioc, je n'ai pas
celui d'être aussi exigeant quand il s'agit de
corozo et de malata. lYaillcurs, cette igno-
rance disparaît dès qu'on a montré aux cou-
pables une cacahuète, - un bouton de culotte,
une tranché de coco,une pincée de lapioceun
morcau de pneu. Mais c'est par là que les
éducateurs auraient dû commencer.
Voici où leur tâche est plus difficile. Com-
ment voulez-vous qu'un instituteur ne perde
pas patience quand il lit dans sa revue que les
abankors et les agullmans s'emplissent, que
la végétation se concentre dans les oueds,
que les regs sont arides ? Ou qu'un père de
famille ne s'impatiente pas en lisant que le
volume des affaires a augmenté pour les pa-
poons, les gunny bags et le samhsoo ? M.
Louis Cros cite cette phrase qui fait rêver :
Il Les récents daltirs s'occupent des habous
et font prévoir une revision de. Venzel, ce qui
aura pour effet de modifier les ressources du
Beït-el-mâl. » Cette dernière partie a l air
d'une inconvenance. Et tout cela pour dire
quoi, grands dieux ? Que les ordonnances
du sultan s'occupent des biens de mainmor-
te et font prévoir une revision des revenus de
ces biens, ce qui aura pour effet de modifier
les ressources de l'Assistance Publiquel C'était
bien la peine assurément.
Il nous faut donc un « dictionnaire classi-
que colonial », qui sera au moins aussi utile
que les dictionnaires de la Bourse et de la
Banque, et peut-être plus utile que ceux des
langages d'argot. Quand on l'aura, il sera in-
dispensable aux initiateurs de ne pas atten-
dre que les initiés s'en servent eux-mêmes,
et, avant même le jour où ils auront pris l'ha-
bitude de le manier, il sera bon d'appliquer
les règles de langage que nous avons ensei-
gnées : substituer au mot bizarre son équi-
valent le plus exact, pris dans le vocabulaire
dont nous nous servons matin et soir, et Vac-
compagner d'une explication discrète et so-
bre ; ou le faire suivre ou précéder d'éti-
quettes, de compléments, de déterminatifs
qui leur apportent une clarté parfaite.
Sans doute, le mot propre est Tunique ex-
prtsion des choses particulières, et le roman-
tisme, par la voix de Victor Hugo, a aboli
les privilèges dans le vocabulaire ;
Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je nommai le cochon par son nom, pourquoi
[pas ?
Le cochon, soit ; mais ce n'est pas une
raison parce que le cochon vit dans les
îles de la Polynésie ou à Madagascar
pour qu'on lui donne, sans crier gare, un 110m
à coucher dehors.
Mario Rousfan,
Sénateur de rHérault, vice-jrrésidênl
de la Commission sénatoriale des Co-
lonies, Secrétaire général du Groupe
vUicoîe.
La sitnatioD éculoiluique an Stafigal
Le mouvement commercial de In colonie
du Sénégal s'est élevé, pour les ti-oia pre-
miers mois. de 1925, en valeur, au chiffre
de 347.946.024 kancs, contre 247.772.867 fr.
pour la période correspondante de 1904,
soit une augmentation de 100.173.157 fr.
de l'ordre de 40,5
Aux importations, le commerce a at-
teint 177.497.682 francs avec une progres-
sion de 78.335.240 sur le premier trimestre
de 1924. Aux exportations et réexporta-
tions, il s'élève à 170.448.340 francs et ac-
cuse, par rapport à la, période correspon-
dante précédente, une augmentation de
21.837.917 francs.
Dans l'ensemble du commerce général,
la part de la Métropole qui, au premier
trimestre 1924, était de 60,3 a légère-
ment fléchi pour La période en cours, pas-
sant à 57,7 Q; celle de l'étranger pro-
gresse de 38,9 à 41,04 - la part des
colonies françaises reste infime ; elle
passe de 1,1 à 1,2
.-.
Les principales fluctuations aux Impor-
lotions concernent plus particulièrement
les conserves alimentaires qui s'élèvent à
462.110 francs, soit une augmentation du
double sur 1924 qui s'explique par le dé-
veloppement que prend le commerce d'ali-
mentation dans les grands centres ; des fa-
rines de froment, en plus-value do 1 mil-
lion 303.593 francs, - tenant plus à la hausse
des cours qu'à un accroissement des arri-
vages (la consommation du pain prend
une extension marquée au Sénégal) ; les
biscuits de mer en augmentation de 2 mil-
lions 737.402 francs; le riz, dont la valeur
représente 11.060.450 francs, est dans
son importation, fonction de l'importance
des récoltes vivrières de la colonie où
l'indigène s'est adonné de préférence à la
culture do l'arachide qui lui parait plus
rémunératrice ; les colas, plus-value de 37
tonnes représentant 704/376 francs ; en
provenance principalement de la Côte
d Ivoire et de la Guinée, la hausse de la
livre limitant les commandes habituelle-
ment faites en Sierra Leone ; les sucres
en augmentation de 6.766.246 francs, mar-
quant une plus-value de 100 s'appli-
quant également à la quantité importée ;
elle est due à l'accroissement des facultés
d'achat de l'indigène dont la consomma-
tion de sucre est considérable pendant la
traite ; la parfumerie, qui est également
toujours en "DrodresHinn rendant In nÁrin-
de de la traite, accuse une augmentation
de 845.359 francs ; les savons autres, du
fait de « retards dans l'exécution des com-
mandes en 1924, dépassent de 1.611.015 fr.
le chiffre du premier trimestre de l'année
dernière ; les vins de toutes sortes, en pro-
gression de 117 avec une pltw-vakie de
8.613.318 francs.
Les bois à construire dépassent de
1.237.365 francs La valeur représentative
de la période correspondante de 1924.
Cette augmentation se rapporte, pour la
presque totalité, a des réceptions de bois
de Norvège, nécessitées par ragrandisse-
rn/mot ou ,la création de comptoirs de mai-
sons de commerce et la construction ac-
tivement poursuivie tl'Iha'])itations dans les
centres. Les fers marquant également une
avance s'élevant oà 569.092 francs prove-
nant des mômes causes que ci-dessus. Les
machines mécaniques sont en plus-value
de 2.770.329 francs, imputable en grande
partie à d'importantes réceptions destinées
aux grosses réparations à effectuer aux
usines électriques de Dakar et de Saint-
Louis.
Les fils de coton, gui nées et autres tis-
sus, sont en plus-value de 28.0701000 fr.
Ces articles sont ceux qui accusent la plus
importante pfogresssion. Si la tension des
changes est une des causes de l'augmen-
tation de la valeur, l'Angleterre et la Hol-
lande étant les principaux pays fournis-
seurs, il convient de retenir, toutefois, que
d'importants envois ont été faits par la
Métropole. ,
Les vêtements conf'cctionnés sont en pro-
gression de 967.937 francs, en raison de
l'importance des Iota reçus par l'Inten-
dance.
Enfin, il a été importé Ï16 voitures auto-
mobiles de plus que pendant la période
correspondante dernière, représentant une
/>lus-value de 1.501.389 francs. Cette aug-
mentation eflt due au développement du
réseau routier ainsi qu'à la prospérité de
la colonie.
Les diminutions enregistrées aux im-
portations n'atteignent qiuc les tabacs en
fcnines, en provenance généralement des
Etats-Unis (par suite de la tension des
changes, le Sénégal se fournit en partie
de tabacs du Soudan) : les alcools et eaux-
de-vie et les matériaux de construction.
.*.
La plus-value marquée par les cxportn-
tions provient .beaucoup plus du résultat
d'une hausse pratiquée à l'intérieur sur
les produits du cru que d'une augmen-
tation réelle du 'trafic. C'est ainsi que les
arachides, qui constituent l'élément pri-
mordial du commerce d'exportation, accu-
sent un fléchissement de 1.500 tonnes et
une augmentation de valeur de 22 mil-
lions. A la faveur de l'extrême tension des
changes les prix d'achat, en effet, ont été
en moypnne de 105 à 110 .francs les 100
kilogs.. Il en ost de même dos demandes
de palme qui enregistrent un fléchisse-
ment notable en poids dû à um déficit de la
production en Casamance (185.597 kilos
contre 233.8180). mais un accroissement en
valeur de 14.099 francs.
Les peaux do bœuifs et les laines, sont en
avance en poids et en valeur : 252.827
kilos et 732.755 francs contre 214.721 et
362.689 francs pour les premiers et 214.991
kilos et 1.074.955 francs contre 104.996 kilos
et 419.984 francs pour les secondes.
La gomme arabique subit une régres-
sion sensible 558.259 kilos et 1.466.666 fr.
contre 901.824 kilos et 2.212.428 francs),
provenant, semble-t-il, d'un retard des ex-
péditions.
Les autres diminutions enregistrées
sont sans importance.
En résumé, le mouvement commercial
du premier trimestre 1925 ne présente
pas, dans son ensemble, le caractère de
précipitation constaté au cours du trimes-
tre correspondant de 1924. Cette situation
provient vraisemblablement des difficultés
d'acheminement des (produits vers les
ports d'embarquement. Toutefois, au 31
mars près des 2/5 de la récolte des rachi-
des étaient exportés. On évalue, en effet, à
environ 350.000 tonnes la quantité restant
disponible pour l'exportation, 130.000 ton-
nes ayant déjà été embarquées.
La ligne aérienne ToulouSB-Dakar
Après avoir procédé à la reconnaissance de
la Côte d'Afrique, depuis Agadir jusqu'à St-
Louis et créé des aéroplaces destinées aux re-
lais immédiats des avions-courriers, la Société
Latécoère se prépare à mettre pfrochainsinent
en service la ligne Toulouse-Dakar, par Casa-
blanca.
Les courriers aériens partant de Dakar fe-
ront escale à Saint-Louis, Port-Etienne, Rio
de Oro (Villa Cisneros) où ils passeront la nuit.
Le lendemain matin, ils rephrtiront pour Cap
Juby, Agadir et Casablanca où ils s'arrêteront
pour la deuxième nuit. Le troisième jour au
matin, ils quitteront Casablanca pour Toulouse
où ils arriveront le soir même. Soit au total
3 jours de voyage et moins de 40 heures de
vol effectif.
Au début de La mise en service, il sera
effectué un voyage par semaine dans chaque
sens. Par la suite, la fréquence des courriers
augmentera rapidement.
Déjà, comme nous l'avons annoncé, un
avion-poste transportant 40 kilos de lettres est
arrivé à Dakar le 3 juin dans l'après-midi,
dans les meilleures conditions et en est reparti
emportant le courrier pour la France.
La Direction envisage dans un avenir très
proche, la prolongation de la ligne Toulouse-
Casablanca-Dakar jusqu'à Buenos-Ayres, par
Pemambuco, Rio de Janeiro et Montevideo.
A ce moment, Dakar, capitale de l'Afrique
Occidentale Française, deviendra la grande
base aérienne située -- à trois jours de - France et
à quatre de l'Amérique du Sud.
La ligne Dakar- Toulouse sera ouverte aux
passagers dès que la Société Latécoère pourra
mettre en service les nouveaux avions mono-
plans bi-moteurs actuellement en construction
dans ses ateliers de Toulouse.
L'AVIATION COLONIALE
a
L'aéroport d'Alger
M. Viollette a inauguré officiellement
l'Aéroport d'Alger, installé dans l'arriùre-
port de l'Agha, à proximité du « Service
de la navigation aérienne », qui compor-
tait déjà, en dehors des hangars-abris, des
ateliers et des magasins, une installation
radiogoniométrique et radiotélégraphique,
ainsi qu'un poste météorologique muni des
epipareils les plus modernes.
Accompagné par M. Casse, ingénieur en
chef de l'Aéronautique, le Gouverneur gé-
néraI a visité le hangar d'aviation de la
ligne Latécoère (Alicante-Alger). Un des hy-
dravions de cette ligne fit" un vol d'essai au-
dessus d'Alger et revint amerrir dans l'aé'-
roport sous les yeux du Gouverneur géné-
ral, qui félicita le pilote.
Les grands raids aériens
On préparerait actnellement, aui sous-
secrétariat de l'aéronautique et chez les
constructeurs, Je raid aérien suivant :
Paris-Madagascar, par le capitaine
AVeiss et l'adjudant Gondard, tous deux ap-
partenant au 34° régiment d'aviaticm du
Bourget.
D'après une dépôch'ï de Nairobi, l'An-
gleterre préparerait un raid d'aviation en-
tre le Soudan et le lac Tchad. Ce serait
presque la traversée du continent noir.
Homologation de records
L'Aéroclub a homologué les records bat-
tus au centre d'aviation maritime de Ka-
rouba sur hydravions, le 7 mai, par le lieu-
tenant de vaisseau Ailbert, a y.871 m. d'aJ-
titude avec 2.000 kilos de charge utile ; le
27 mai 1925, par le lieutenant de vaisseau
Paris, à 3.555 m. d'altitude avec 1.500 kilos
de charge utile.
Les appareils étaient des hydravions mi-
litaires strictement de service.
,.
Décrets et Arrêtés
--0-0--
Décret portant attribution de la médaille
coloniale avec agrafe « Afrique Occiden-
tale française ».
Aux termes de ce décret, le droit à la mé-
daille coloniale avec l'aigrafe a Afrique OccL
dentale Française » est acquis au personnel
du 2° groupo d'avintion d'Afrique (pilotes l't
passagers), ayant effectué la liaison aérienne
avec l'Afrique Occidentale Française compor-
tant le voyage Oolomb-B<5char-C.ao et retour,
exécuté du 24 janvier au 9 février 1925.
Décret fixant la quantité de café originaire
du Dahomey qui pourra être admise en
France au bénéfice de la détaxe pendant
l'année 1925.
Aux termes de ce décret, est fixée k 10 ton,
ncs le café originaire du Dahomey, la quan-
tité qui pourra ôtro a.dmise en Franrc pendant
l'année 19SB dans les conditions prévues par
les décrets du 30 juin IM et 25 août 1900.
A LA CHAMBRE
DEMANDE D'INTERPELLATION
A la fin de la séance Lien courte qu'à
tenue la Chambre, M. Henriet, député
communiste, a demandé à interpeller le
gouvernement sur les irrégularités et abus
constatés lors de l'élection municipale
d'Alger.
Il s'agit de l'émir Khaler.
Le Ministre de l'Intérieur l'a prié d'at-
tendre, pour la fixation de la daite de son
interpellation, que les renseignements né-
cessaires lui soient parvenus.
Il en est ainsi décidé.
looo.
Au Conseil d'État
o"tr
Gratitude posthume
Comme la famine régnait parmi les indi-
gènes de Razel Aïoun (Algérie) en marg
1923, M. Denola, administrateur de la com-
mune mixte de Corneille s'y rendit pour
procéder à la distribution de blé aux mal-
heureux.
La grippe y sévissait, les victimes étaient
nombreuses. Qu'importe, ce fonctionnaire
s'installa à la mairie et là, en dépit des
conditions d'hygiène déplorables, il fit son
devoir. Le soir môme, les premiers symp-
tômes de la maladie se manifestaient et, l.
23 avril, M, Denola décédait.
Sa veuve, faisant valoir la conduite de
dévouement de cet administrateur, adressa
au Gouverneur général de l'Algérie une
demande de pension exceptionnelle. -
Le 2 novembre 1923, le représentant du
Gouvernement de la République Fran-
çaise lui faisait parvenir sa décision, aux
termes de laquelle, ladite demande de pen-
sion était rejetée pour 3e motif : que lar
maladie de M. Denola semblait due, en
effet, à l'épidémie de grippe, mais que les
risques qu il avait courus n'avaient pas été
augmentés par le fait qu'il ait procédé à la
distribution des secours en nature aux in-
digènes, ce service de distribution entrant
dans les attributions des administrateurs
de communes mixtes, la conduite de dé-
vouement de M. DenCla ne pouvait être in-
voquée pour l'obtention d'une pension ex-
ceptionnelle. L-
Mme uenoia introduisit aiors ime tre..
quête au Conseil d'Etat, aux fins de l'an-
nulation de la décision attaquée.
Cette haute jurisprudence vient de re-
jeter cette requête pour les motifs, entre
autres, que la maladie de M. Denola ne
pouvait être regardée comme provenant
d'un acte de dévouement dans un intérêt
public, au sens dû l'art. 9 § l'r du décret
du 16 juillet 1097.
La décision du Gouverneur JLO. l'Algérie
ainsi que l'arrêt du Consuil d'Etat devaient
être portés ù lu. connaissance des adminis-
trateurs des communes mixtf's.
Révocation d'un chef de canton d'Indochine-
Le 2 février lwli., aux tenues d'un arrêté
du Gouverneur de la CodlÎnL'lill(\, Je nom-
mé Truong-Vinli-Quj, chef du canton de
lro classe du canton de lUahtii-Tliuong
(Indochine) était révoqué, sans avoir été
traduit devant la Commission d'enquêle.
-- L'intéressé -, protesta en adressant au
Gouverneur un pourvoi qui fut rejeté pour
les motifs : qu il ressort de l'article 29 de
l'arrêté du Gouverneur de l'Indochine du
16 septembre 1920, que les dispositions de
cet arrêté ne s'appliquent pas aux chefs de
canton qui restent régis par l'arrêté du
Il décembre 4905, lequel ne prévoit pas
l'intervention d'une commission d'enquête.
Le chef du canton en question introdui-
sit alors une requête au Conseil d'Etat, aux
fins d'annulation de ladite décision.
Cette haute jurisprudence en a confirmé
Oes dispositions, en rejetant la requête de
l'intéressé pour le motif que l'article invo-
qué par le requérant ne s'npplique pas, en
effet, aux chefs de canton, qu'il ne con-
cerne que les fonctionnaires énumérés dans
les titres 1 et II ainsi que dans les tableaux
annexes à l'arrêté, et que les châle de can-
ton ne sont pas compris dans cette énumé-
ration.
.-
A r Agence Générale des Colonie*
---0-0--
Le Conseil d'administration de l'Agence
générale des colonies s'est réuni sous la
présidence de M. Saint-Germain, ancien
vice-président du Sénat.
M. R6gismanset, directeur de l'Agence
générale des colonies, a présenté au con-
seil le compte d'administration pour l'exer-
cice H),M, le compte de gestion du
comptable et le projet de budget addition-
nel pour l'exercice 1925 qui a été approuvé.
Le directeur a ensuite exposé les efforts
poursuivis par l'agence générale au point
de vue de la propagande coloniale.
Le président a tenu à reconnaître l'uti-
lité de l'œuvre poursuivie par l'agenoe gé-
nérale.
..t.
A L'ÉCOLE COLONIALE
La Commission qui doit corrige les épreuj
ves de?, candidats à l'école coloniale (agents
des services civils et secrétariats généraux)
se réunit la semaine prochaine. Elle est
composée de MM. Franc<.sc1ii, sous-direc-
teur, président : Julien, profiteur A l'école
colonie ; Cazaux, inspecteur je» Colonies,
et Chéron.
0%80
Le régime politique"
--0-0--
A la suite des troubles électoraux qui sa
sont produits dans certaines colonies, M.
André Tlesse, ministre les Colonip, a, par
une circulaire envoyée à tous les gouver-
neurs, décidé d'inHliluer le réghne de la
détention politique flans les conditions exac-
tement semblables A celles qui sont appli*
quéos dans la métropole.
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