densité du bétail (qui ne dépasse pas au maximum 9 têtes au kilo- mètre carré), les animaux, vivant pour ainsi dire à l'état sauvage, trouvent en toutes saisons la nourriture suffisante pour leur entre- tien. La période la plus critique se trouve naturellement à la fin de la saison sèche, au moment des feux de brousse ; mais peu après l'in- cendie, la forêt clairière consumée se recouvre d'une herbe tendre, constituant d'immenses pâturages sylvestres où se rencontrent et fusionnent parfois ruminants domestiques et sauvages.
Dans les régions d'utilisation, le régime change totalement. La population humaine est nombreuse, parfois très dense, en très grande majorité composée d'Annamites cultivateurs. La culture du riz, avec ses exigences spéciales, occupe la plus grande partie du sol inondé, ne laissant aux autres cultures que des espaces limités, géné- ralement défendus par des haies de bambou ou des clôtures, où le bétail ne peut être toléré ; ici, pas de place pour les troupeaux errants ; le cultivateur n'entretient que les animaux strictement nécessaires pour les travaux agricoles. Parqués la nuit dans des étables rustiques, ils travaillent tout le jour et ne disposent que des heures les plus chaudes ou de la tombée de la nuit pour chercher sur les talus de rizière, au bord des routes, ou entre les tombes du cime- tière villageois, une insuffisante pâture.
Dans les terres conquises ces vingt dernières années sur la forêt pour être livrées aux cultures industrielles (caoutchouc, coton, canne, etc.) l'existence du bétail est encore plus précaire. Soumis à un travail souvent excessif, il est tenu en étroite domesticité et ne trouve en quittant le joug, sur des parcours cent fois piétinés, qu'une herbe rare, dure, couverte de poussière.
Cette situation se complique du manque d'eau, lorsque la saison sèche se prolonge ; il en résulte de nombreuses mortalités, qu'on a cherché à prévenir, notamment dans l'Ouest Cochinchinois, en creu- sant, à l'aide de dragues, d'immenses réservoirs où l'eau s'accumule à la saison des pluies, précaution que l'évaporation intense rend sou- vent précaire et illusoire.
Quelle'est, en général, l'influence de l'indigène sur les animaux domestiques ?
On peut dire qu'elle est à peu près nulle ; qu'il soit Cambodgien,
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