Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LES MOUCHES TSÉ TSÉS EN A. 0. F. 257
Guinée, la Haute-Gambie (race Malinké) ; on la retrouve même jusque dans la région littorale de cette rivière et dans le Bas-Saloum. C'est une race fine et rustique, à mufle large, à poil fauve plus sombre aux extrémités, dont le poids moyen ne dépasse pas 150 kilogs. D'une robustesse extrême, elle est utilisée souvent pour le portage. Mais sa principale qualité, celle qui pour nous primera toutes les autres, c'est sa résis- tance naturelle aux trypanosomiases. Les bœufs malinkés ou n'dama sont les seuls animaux domestiques dont la vie est possible dans les grandes zones à morsitans de l'Afrique Occidentale.
Cette résistance si précieuse, comparable en tous points à celle des mammifères sauvages des zones à tsé tsés, à l'égard des trypanosomiases, les noirs de l'Afrique Occidentale ont su, empiriquement, en tirer un excellent paiti. C'est par des croisements de cette race résistante avec les zébus, si sensibles aux trypanosomiases, qu'ils ont constitué, un peu au hasard, les races Djakoré ou Bambara, qui ont conservé un peu de la résistance originelle.
Dans la région côtière ou des lagunes, de la Côte d'Ivoire au Dahomey, on rencontre encore une autre race de bovins de petite taille. C'est la race des lagunes, de Pierre. Elle vit, le long de la côte, en terrain souvent inondé et sur une pro- fondeur de 30 fi. 40 kilomètres. D'après Pierre, cette petite race présente tous les caractères de la race Ibérique importée à Madère, aux Açores et dans l'Angola. Mal soignés, vivants en demi-liberté dans des régions très humides, les petits bœufs des lagunes sont souvent dans un état de santé pré- caire et les troupeaux en sont peu importants. Ils paient un tribut sévère à la tubejculose, mais leur résistance particu- lière aux trypanosomiases mérite l'attention la plus vive.
Tout permet de penser que, rationnellement sélectionnés et convenablement soignés, ces animaux, importés dans d'autres régions à glossines, pourraient y constituer d'excellents trou- peaux. Deux expériences tentées au Congo belge, l'une dans la zone forestière (Kangou et Nouvelle-Anvers), l'autre dans le Bas-Congo (Zambi), ont en effet donné de merveilleux résul-
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