Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 novembre 1931 01 novembre 1931
Description : 1931/11/01 (A6,N71)-1931/11/30. 1931/11/01 (A6,N71)-1931/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63847387
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
582 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
Mais le professeur De Cillis était un solitaire; on le laissait faire, presque
sans s'occuper de lui; les quelques compatriotes qui se consacrèrent à mettre en
valeur le steppe étaient considérés comme des rêveurs ingénus; l'agriculture
des indigènes était laissée dans le plus complet abandon.
Il n' y avait pas de domaine territorial. Les rares lots de terrain qui furent
donnés en concession, situés presque tous dans le voisinage immédiat de l'Institut
Expérimental Agricole de Sidi Mesri, constituaient toute la réserve de terres
disponibles pour la colonisation.
En dix ans, c'est-à-dire dès débuts à la fin de 1922, les concessions domaniales
à but agricole attribuées à des métropolitains atteignirent une superficie globaie
d'à peine 3.612 hectares, dont une vingtième partie seulement pouvait être
considérée comme en état de possession, tandis que tout le reste était l'objet
de mille contestations judiciaires de la part des Arabes qui en revendiquaient
la propriété.
C'est dans ce champ restreint que dut se faire malaisément la première ten-
tative de colonisation, et ce premier groupe de concessions domaniales correspond
au cycle que l'on pourrait qualifier d'embryonnaire de l'activité colonisatrice
italienne.
Les lots étaient presque tous autour de l'oasis de Tripoli. Certain seulement,
comme une sentinelle avancée, se hasardait quelques kilomètres plus loin vers
la plaine intérieure : mais cela représentait le comble de l'audace. Pendant
dix ans le mystère des étendues désertiques lointaines a pesé lourdement sur
toute la fertile plaine tripolitaine, au point de faire apparaître comme un acte
extrêmement audacieux le fait de dépasser de quelques kilomètres le réseau
des fils de fer barbelés et la ligne des fortifications que les premières exigences
militaires de l'occupation avaient fait surgir tout autour des oasis côtières
de Gargarech, Tripoli et Tadjoura.
Il est facile d'imaginer quelle activité était rendue possible dans ce cercie
restreint et dans de telles conditions. Plus d'une fois les courageux colons se
virent contraints de tout abandonner entre les mains des rebelles qui infestaient
la plaine et poussaient leurs tentes jusque sous les murs de la ville.
L'outillage édilitaire de ces premières concessions —? petits lots découverts,
sans défense, exposés de tous côtés — était presque nul : quelques baraques
ou quelques rares petites cases en maçonnerie interrompaient seules la solitude
uniforme de la Djefara. Presque aucun colon ne résidait d'une manière continue
sur les lots, même dans les rares moments de tranquillité.
Les conditions économiques et juridiques dans lesquelles naquirent et se
développèrent les premières concessions n'étaient pas plus gaies ni moins aléa-
toires.
Dans l'abondante législation bureaucratique et théorique qui distingue la
vie administrative de la colonie pendant les dix premières années de l' occupation,
on ne trouve pas trace de mesures de caractère agricole, si l'on excepte le décret
royal de juillet 1914 — lequel se limitait à déférer au gouverneur de la
colonie la faculté de concéder des terres reconnues domaniales, à but agricole,
et d'en établir les modalités.
En 1919 fut élaboré un premier décret en matière de concessions agricoles;
Mais le professeur De Cillis était un solitaire; on le laissait faire, presque
sans s'occuper de lui; les quelques compatriotes qui se consacrèrent à mettre en
valeur le steppe étaient considérés comme des rêveurs ingénus; l'agriculture
des indigènes était laissée dans le plus complet abandon.
Il n' y avait pas de domaine territorial. Les rares lots de terrain qui furent
donnés en concession, situés presque tous dans le voisinage immédiat de l'Institut
Expérimental Agricole de Sidi Mesri, constituaient toute la réserve de terres
disponibles pour la colonisation.
En dix ans, c'est-à-dire dès débuts à la fin de 1922, les concessions domaniales
à but agricole attribuées à des métropolitains atteignirent une superficie globaie
d'à peine 3.612 hectares, dont une vingtième partie seulement pouvait être
considérée comme en état de possession, tandis que tout le reste était l'objet
de mille contestations judiciaires de la part des Arabes qui en revendiquaient
la propriété.
C'est dans ce champ restreint que dut se faire malaisément la première ten-
tative de colonisation, et ce premier groupe de concessions domaniales correspond
au cycle que l'on pourrait qualifier d'embryonnaire de l'activité colonisatrice
italienne.
Les lots étaient presque tous autour de l'oasis de Tripoli. Certain seulement,
comme une sentinelle avancée, se hasardait quelques kilomètres plus loin vers
la plaine intérieure : mais cela représentait le comble de l'audace. Pendant
dix ans le mystère des étendues désertiques lointaines a pesé lourdement sur
toute la fertile plaine tripolitaine, au point de faire apparaître comme un acte
extrêmement audacieux le fait de dépasser de quelques kilomètres le réseau
des fils de fer barbelés et la ligne des fortifications que les premières exigences
militaires de l'occupation avaient fait surgir tout autour des oasis côtières
de Gargarech, Tripoli et Tadjoura.
Il est facile d'imaginer quelle activité était rendue possible dans ce cercie
restreint et dans de telles conditions. Plus d'une fois les courageux colons se
virent contraints de tout abandonner entre les mains des rebelles qui infestaient
la plaine et poussaient leurs tentes jusque sous les murs de la ville.
L'outillage édilitaire de ces premières concessions —? petits lots découverts,
sans défense, exposés de tous côtés — était presque nul : quelques baraques
ou quelques rares petites cases en maçonnerie interrompaient seules la solitude
uniforme de la Djefara. Presque aucun colon ne résidait d'une manière continue
sur les lots, même dans les rares moments de tranquillité.
Les conditions économiques et juridiques dans lesquelles naquirent et se
développèrent les premières concessions n'étaient pas plus gaies ni moins aléa-
toires.
Dans l'abondante législation bureaucratique et théorique qui distingue la
vie administrative de la colonie pendant les dix premières années de l' occupation,
on ne trouve pas trace de mesures de caractère agricole, si l'on excepte le décret
royal de juillet 1914 — lequel se limitait à déférer au gouverneur de la
colonie la faculté de concéder des terres reconnues domaniales, à but agricole,
et d'en établir les modalités.
En 1919 fut élaboré un premier décret en matière de concessions agricoles;
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