Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 juin 1931 01 juin 1931
Description : 1931/06/01 (A6,N66)-1931/06/30. 1931/06/01 (A6,N66)-1931/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6384734k
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
356 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
l'adversaire le plus redoutable pour nos producteurs, le fabricant de produits
chimiques qui prépare et vend la vanilline synthétique.
Ce produit est connu et employé depuis longtemps. Le député réunionnais
de Mahy, en 1887, demandait déjà que la vanilline artificielle fut frappée
d'un droit de consommation de 150 francs par kilogramme. Sa préparation,
à partir de l'eugénol fit en 1876, l'objet du brevet français de H. Delairle.
Il est dans toutes ses propriétés, parfaitement conforme aux cristaux qui givrent
la vanille naturelle. Mais ces cristaux, cette vanilline, ne constituent nulle-
ment le parfum total des fruits de vanillier. Dans une note très précise, le
Docteur Tiffeneau a pu écrire en 1909 : « La valeur des gousses de vanille
n'est pas en rapport avec leur teneur en vanilline puisque la sorte la plus esti-
mée, celle dont le prix atteint souvent le double des autres est précisément
celle qui contient le moins de vanilline. Cette dernière n'intervient donc pas
dpune façon essentielle dans l' arome des gousses. Et on ne peut songer à
réaliser avec la vanilline, fût-elle préparée à partir de la meilleure sorte de
vanille naturelle, un arôme et un parfum identiques à ceux du fruit (1) ». Ce
parfum est complexe. Le professeur Gorris a établi que la gousse du vanillier
contenait un glucovanilline partiellement oxydé en acide vanillique, et un glo-
coside inconnu, parfumé, qui lors de la préparation se dédouble en même
temps que le glucovanilline.
Le professeur Perrot a pu extraire industriellement le parfum total de la
vanille fraîche, extrait dont la fine odeur ne saurait être confondue avec celle
du produit synthétique.
Donc, quand, sous le nom d'extrait de vanille, de poudre de vanille, le
produits vanillés, on offre dans le commerce du parfum chimique, il y a frau-
de, tromperie, délit, et le planteur de vanille a le devoir de réclamer justice.
Sans doute durant longtemps, on a pu justement assurer que le « synthé-
tique » qui ne parfumait que les produits bon marché, la confiserie grossière,
ne causait pas de préjudice aux producteurs de parfum naturel et que, au
contraire, l'arôme chimique développait chez le consommateur le désir de
retrouver ce parfum en-usant des gousses qu'il trouvait chez tous les détail-
lants. Aujourd'hui, la position est toute différente. Le chimiste a élargi son
industrie On offre du parfum en poudre chez tous les épiciers et celui-ci est
si répandu qu'il est, en France, bien des familles usant de l'arôme, qui igno-
rent l' aspect de fruits du vanillier. Il nous a été donné de connaître que; dans
la grande cité de Rouen et l'aire de distribution de son commerce, celui-ci
qui ravitaille 300.000 habitants ne vend pas, chaque année, 20 kilogrammes
de vanille naturelle. Par contre, on vend beaucoup de sucres vanillés, des
poudres ne contenant que du parfum chimique.
Contre cette fran de, il faut réagir. Il faut obtenir que le produit artificiel ne
trompe personne, qu'il porte en évidence le qualificatif « artificiel ». On ne
peut même pas, en faveur de la vanilline, invoquer la détresse de notre industrie
chimique car les usines françaises ne parviennent pas à satisfaire la demande
et notre pays, en 1928, a dû importer de l'étranger, 6.900 kilogs de vanilline
synthétique. Il convient encore de signaler que cette matière n'est pas toujours
(1) Bulletin de la Société de Pharmacie, Octobre 1909.
l'adversaire le plus redoutable pour nos producteurs, le fabricant de produits
chimiques qui prépare et vend la vanilline synthétique.
Ce produit est connu et employé depuis longtemps. Le député réunionnais
de Mahy, en 1887, demandait déjà que la vanilline artificielle fut frappée
d'un droit de consommation de 150 francs par kilogramme. Sa préparation,
à partir de l'eugénol fit en 1876, l'objet du brevet français de H. Delairle.
Il est dans toutes ses propriétés, parfaitement conforme aux cristaux qui givrent
la vanille naturelle. Mais ces cristaux, cette vanilline, ne constituent nulle-
ment le parfum total des fruits de vanillier. Dans une note très précise, le
Docteur Tiffeneau a pu écrire en 1909 : « La valeur des gousses de vanille
n'est pas en rapport avec leur teneur en vanilline puisque la sorte la plus esti-
mée, celle dont le prix atteint souvent le double des autres est précisément
celle qui contient le moins de vanilline. Cette dernière n'intervient donc pas
dpune façon essentielle dans l' arome des gousses. Et on ne peut songer à
réaliser avec la vanilline, fût-elle préparée à partir de la meilleure sorte de
vanille naturelle, un arôme et un parfum identiques à ceux du fruit (1) ». Ce
parfum est complexe. Le professeur Gorris a établi que la gousse du vanillier
contenait un glucovanilline partiellement oxydé en acide vanillique, et un glo-
coside inconnu, parfumé, qui lors de la préparation se dédouble en même
temps que le glucovanilline.
Le professeur Perrot a pu extraire industriellement le parfum total de la
vanille fraîche, extrait dont la fine odeur ne saurait être confondue avec celle
du produit synthétique.
Donc, quand, sous le nom d'extrait de vanille, de poudre de vanille, le
produits vanillés, on offre dans le commerce du parfum chimique, il y a frau-
de, tromperie, délit, et le planteur de vanille a le devoir de réclamer justice.
Sans doute durant longtemps, on a pu justement assurer que le « synthé-
tique » qui ne parfumait que les produits bon marché, la confiserie grossière,
ne causait pas de préjudice aux producteurs de parfum naturel et que, au
contraire, l'arôme chimique développait chez le consommateur le désir de
retrouver ce parfum en-usant des gousses qu'il trouvait chez tous les détail-
lants. Aujourd'hui, la position est toute différente. Le chimiste a élargi son
industrie On offre du parfum en poudre chez tous les épiciers et celui-ci est
si répandu qu'il est, en France, bien des familles usant de l'arôme, qui igno-
rent l' aspect de fruits du vanillier. Il nous a été donné de connaître que; dans
la grande cité de Rouen et l'aire de distribution de son commerce, celui-ci
qui ravitaille 300.000 habitants ne vend pas, chaque année, 20 kilogrammes
de vanille naturelle. Par contre, on vend beaucoup de sucres vanillés, des
poudres ne contenant que du parfum chimique.
Contre cette fran de, il faut réagir. Il faut obtenir que le produit artificiel ne
trompe personne, qu'il porte en évidence le qualificatif « artificiel ». On ne
peut même pas, en faveur de la vanilline, invoquer la détresse de notre industrie
chimique car les usines françaises ne parviennent pas à satisfaire la demande
et notre pays, en 1928, a dû importer de l'étranger, 6.900 kilogs de vanilline
synthétique. Il convient encore de signaler que cette matière n'est pas toujours
(1) Bulletin de la Société de Pharmacie, Octobre 1909.
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