Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 mai 1931 01 mai 1931
Description : 1931/05/01 (A6,N65)-1931/05/31. 1931/05/01 (A6,N65)-1931/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63847335
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
246 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
leur faut en effet, sans entraver l'exploitation, assurer avant tout la conserva-
tion de l'état boisé; car on sait maintenant quels liens étroits unissent la plu-
viosité à la forêt primitive; où l'arbre disparaît, la pluie s'éloigne, et les cul-
tures autrefois noyées dans la sylve, périclitent; où l'état boisé cède devant le
feu, la brousse s'installe et jamais la forêt tropicale, dense, complète, suscepti-
ble de jouer à plein son rôle, ne se recrée; des incendies successifs parcourent
la zone ainsi dévastée; un climat moins humide s'établit localement qui com-
porte désormais une saison sèche.
Le régime des rivières s'en ressent; les crues fertilisantes et qui permettent
le flottage des bois deviennent courtes et incertaines; le rôle économique du
fleuve perd de son importance.
Au voisinage des régions sèches, le défrichement devient un désastre ; le
désert gagne chaque année sur la brousse ce que la brousse gagne sur la
forêt.
Depuis des temps immémoriaux, les peuplades de l'Afrique adorent la forêt;
nous qui l'avons étudiée, mesurée, dévoilée, disséquée sous nos miscroscopes,
ne sentons-nous pas, à la lumière de toute notre science, que nous lui devons,
à notre tour, un culte tout particulier ? Elle apparaît comme la sauvegarde de
toutes ces régions auxquelles elle dispense avec les pluies régulières l'abondance
et la vie. Elle en est la déesse incontestable et incontestée.
On voudrait pouvoir s'arrêter longuement sur ces considérations, on voudrait
aussi s'étendre sur bien d'autres problèmes, d'un intérêt primordial; car ici
tout est neuf, attrayant, en pleine évolution, en vigoureuse croissance. Créa-
tion de wharfs et questions de transports, pénétration des routes, emploi des
tanks pour les débardages, scieries coloniales, débitage des grûmes, force mo-
trice, électricité, gazogènes et carbonisation; et puis tout ce qui concerne l'em-
ploi de ces bois, leur séchage, leur présentation; le monde des végétaux innom-
brables auprès desquels notre flore métropolitaine paraît si pauvre, l'étude
enfin des propriétés techniques de chaque essence forestière.
* *
L
'essor est aujourd'hui donné; les bois coloniaux représentent une branche
importante de notre commerce et de notre industrie; la France plus peut-être
que n'importe quel autre pays possède des peuplements tropicaux inégalables
par leur densité comme par la qualité des bois; elle a su conquérir par l'acti-
vité de ses prospecteurs et de ses industriels une place de premier ordre sur
le marché mondial, elle saura la garder en aménageant ses forêts à la suite des
exploitations, en améliorant les conditions de l'abatage, du transport et de
l'exportation, en continuant en un mot sa politique coloniale faite d'activité et
de mesure; en s'appuyant enfin sur les jeunes énergies des générations nou-
velles qui ne le voudront en rien céder à l'audace comme à la maîtrise de leurs
devanciers.
YVES LE TROCQUER,
Sénateur, ancien Ministre,
Président de l'Association Nationale du Bois.
leur faut en effet, sans entraver l'exploitation, assurer avant tout la conserva-
tion de l'état boisé; car on sait maintenant quels liens étroits unissent la plu-
viosité à la forêt primitive; où l'arbre disparaît, la pluie s'éloigne, et les cul-
tures autrefois noyées dans la sylve, périclitent; où l'état boisé cède devant le
feu, la brousse s'installe et jamais la forêt tropicale, dense, complète, suscepti-
ble de jouer à plein son rôle, ne se recrée; des incendies successifs parcourent
la zone ainsi dévastée; un climat moins humide s'établit localement qui com-
porte désormais une saison sèche.
Le régime des rivières s'en ressent; les crues fertilisantes et qui permettent
le flottage des bois deviennent courtes et incertaines; le rôle économique du
fleuve perd de son importance.
Au voisinage des régions sèches, le défrichement devient un désastre ; le
désert gagne chaque année sur la brousse ce que la brousse gagne sur la
forêt.
Depuis des temps immémoriaux, les peuplades de l'Afrique adorent la forêt;
nous qui l'avons étudiée, mesurée, dévoilée, disséquée sous nos miscroscopes,
ne sentons-nous pas, à la lumière de toute notre science, que nous lui devons,
à notre tour, un culte tout particulier ? Elle apparaît comme la sauvegarde de
toutes ces régions auxquelles elle dispense avec les pluies régulières l'abondance
et la vie. Elle en est la déesse incontestable et incontestée.
On voudrait pouvoir s'arrêter longuement sur ces considérations, on voudrait
aussi s'étendre sur bien d'autres problèmes, d'un intérêt primordial; car ici
tout est neuf, attrayant, en pleine évolution, en vigoureuse croissance. Créa-
tion de wharfs et questions de transports, pénétration des routes, emploi des
tanks pour les débardages, scieries coloniales, débitage des grûmes, force mo-
trice, électricité, gazogènes et carbonisation; et puis tout ce qui concerne l'em-
ploi de ces bois, leur séchage, leur présentation; le monde des végétaux innom-
brables auprès desquels notre flore métropolitaine paraît si pauvre, l'étude
enfin des propriétés techniques de chaque essence forestière.
* *
L
'essor est aujourd'hui donné; les bois coloniaux représentent une branche
importante de notre commerce et de notre industrie; la France plus peut-être
que n'importe quel autre pays possède des peuplements tropicaux inégalables
par leur densité comme par la qualité des bois; elle a su conquérir par l'acti-
vité de ses prospecteurs et de ses industriels une place de premier ordre sur
le marché mondial, elle saura la garder en aménageant ses forêts à la suite des
exploitations, en améliorant les conditions de l'abatage, du transport et de
l'exportation, en continuant en un mot sa politique coloniale faite d'activité et
de mesure; en s'appuyant enfin sur les jeunes énergies des générations nou-
velles qui ne le voudront en rien céder à l'audace comme à la maîtrise de leurs
devanciers.
YVES LE TROCQUER,
Sénateur, ancien Ministre,
Président de l'Association Nationale du Bois.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/88
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63847335/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63847335/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63847335/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63847335
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63847335
Facebook
Twitter