Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 janvier 1931 01 janvier 1931
Description : 1931/01/01 (A6,N61)-1931/01/31. 1931/01/01 (A6,N61)-1931/01/31.
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63847298
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX 43
Le problème de là vanille
On s' est souvent demandé comment il se faisait que les colonies françaises
aient en quelque sorte monopolisé la culture de la vanille, dominant de haut
et de loin le marché avec une proportion d'à peu près 90 de la production
mondiale.
L'hypothèse d'une faveur spéciale dont la nature aurait gratifié quelques ré-
gions de notre domaine colonial en la refusant à d'autres, n'est pas à envisager.
Toutes les terres tropicales, de même constitution géologique conviennent à ia
vanille et sans parler du Mexique, dont elle est originaire, les Indes Néerlan-
daises, Ceylan, Maurice, les Seychelles, la Dominique, figurent depuis long-
temps parmi les pays producteurs.
? Pourquoi plusieurs de ces îles ont-elles a peu près renoncé à cultiver la précieuse
orchidée ? Pourquoi la production des autres pays n'a-t-elle jamais dépassé
quelques tonnes ? Pour quelle raison enfin, le Mexique dont les récoltes attei-
gnaient jadis 200 tonnes, n'en fournit-il qu'une centaine ?
C'est uniquement parce qu'à l'exception de rares époques comme celles de
1923 à 1925, où les cours ont atteint et même dépassé 400 fr. le kilo, les prix
de vente ne sont pas constamment rémunérateurs. (1)
La plante, on le sait, ne fructifie qu'au bout de quatre ans, et sa productivité
dépasse rarement quatre ou cinq ans. Pous des causes imprévisibles, il arrive que
des vanilleraies dépérissent tout à coup et meurent avant d'avoir rien donné.
Parfois, aussi, le colon voit sa récolte compromise par une intempérie ou sac-
cagée par un de ces redoutables cyclones dont les îles de l'Océan Indien ont si
souvent à souffrir.
Si l'on considère, d'autre part, que les dépenses de défrichement, d'achat de
boutures, de plantation de tuteurs puis de lianes, d'entretien, de fécondation, de
cueillette, de préparation, etc. ne sont récupérables qu'après la troisième récolte.
si toutefois les cours sont favorables, on peut imaginer quelles ressources d'éner-
gie il faut avoir pour s'engager dans une entreprise à ce point aléatoire.
Et c'est pourquoi la vanille, généralement tenue pour un produit de gros rap-
port, ne donne en réalité qu'un faible rendement.
C'est à des originaires de La Réunion, cette terre privilégiée, dont l'heureuse
influence s'exerce sur les îles environnantes, que revient le mérite d'avoir introduit
à Madagascar et aux Comores la culture et la préparation de la vanille.
Parmi ces pionniers dont les modestes ambitions s'allient à une opiniâtreté peu
commune, et que les difficultés exceptionnelles de cette culture n'ont jamais rebu-
tés, il y en a bien peu qui aient fait fortune.
(1) Les cours actuels de 40 à 45 frs. représentent pour le producteur, environ 30 frs.
Les Américains paient aujourd'hui nos vanilles 8 à 9 fr. or le kilo. Ajoutons qu'avant
guerre le cours oscillait entre 25 et 40 fr. le kilo.
Le problème de là vanille
On s' est souvent demandé comment il se faisait que les colonies françaises
aient en quelque sorte monopolisé la culture de la vanille, dominant de haut
et de loin le marché avec une proportion d'à peu près 90 de la production
mondiale.
L'hypothèse d'une faveur spéciale dont la nature aurait gratifié quelques ré-
gions de notre domaine colonial en la refusant à d'autres, n'est pas à envisager.
Toutes les terres tropicales, de même constitution géologique conviennent à ia
vanille et sans parler du Mexique, dont elle est originaire, les Indes Néerlan-
daises, Ceylan, Maurice, les Seychelles, la Dominique, figurent depuis long-
temps parmi les pays producteurs.
? Pourquoi plusieurs de ces îles ont-elles a peu près renoncé à cultiver la précieuse
orchidée ? Pourquoi la production des autres pays n'a-t-elle jamais dépassé
quelques tonnes ? Pour quelle raison enfin, le Mexique dont les récoltes attei-
gnaient jadis 200 tonnes, n'en fournit-il qu'une centaine ?
C'est uniquement parce qu'à l'exception de rares époques comme celles de
1923 à 1925, où les cours ont atteint et même dépassé 400 fr. le kilo, les prix
de vente ne sont pas constamment rémunérateurs. (1)
La plante, on le sait, ne fructifie qu'au bout de quatre ans, et sa productivité
dépasse rarement quatre ou cinq ans. Pous des causes imprévisibles, il arrive que
des vanilleraies dépérissent tout à coup et meurent avant d'avoir rien donné.
Parfois, aussi, le colon voit sa récolte compromise par une intempérie ou sac-
cagée par un de ces redoutables cyclones dont les îles de l'Océan Indien ont si
souvent à souffrir.
Si l'on considère, d'autre part, que les dépenses de défrichement, d'achat de
boutures, de plantation de tuteurs puis de lianes, d'entretien, de fécondation, de
cueillette, de préparation, etc. ne sont récupérables qu'après la troisième récolte.
si toutefois les cours sont favorables, on peut imaginer quelles ressources d'éner-
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Et c'est pourquoi la vanille, généralement tenue pour un produit de gros rap-
port, ne donne en réalité qu'un faible rendement.
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Les Américains paient aujourd'hui nos vanilles 8 à 9 fr. or le kilo. Ajoutons qu'avant
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