Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 août 1911 31 août 1911
Description : 1911/08/31 (A11,N122). 1911/08/31 (A11,N122).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383840b
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
j 252 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NI 1'22 - AOUT 1911
ment que, dans ce processus, des vapeurs
diverses coagulent et aseptisent : on attri-
bue en particulier à la créosote dégagée,
ce double rôle. L'auteur de la communica-
tion dont nous parlons, M. W. PAHL, déclare
que c'est une erreur et que l'agent coagu-
lant est le gaz carbonique, abondant dans
ces fumées. D'où l'idée de cqaguler par un
courant d'acide carbonique, ce qui donne-
rait au caoutchouc les qualités du Para,
sans ses défauts (l'auteur entend sans doute
par ceux-ci l'incorporation des particules
charbonneuses, suie, etc., au caoutchouc,
ce qui fonce la couleur du hard fine Para).
M. PAHL préconise des appareils simples
dans lesquels le latex est brassé, tandis
qu'un courant de gaz carbonique le tra-
verse. Il indique comme avantages de ce
procédé qu'aucune impureté n'est intro-
duite dans le latex et que, l'acide carbo-
nique étant un acide faible, ne fait subir
aucun changement chimique aux consti-
tuants du latex, la coagulation restant une
action physico-chimique pure. Nous ajou-
terons un autre avantage intéressant, à
notre avis, si la théorie de M. PAUL était
exacte : l'industrie fournit actuellement
beaucoup d'acide carbonique à bon marché
et peut en livrer de grandes quantités sous
un volume restreint. *
Mais a priori, et sans préjuger des résul-
tats de l'expérience à faire, il nous semble
qu'on peut opposer quelques objections.
L'acide carbonique est un acide faible, on
le sait; n'est-il pas même trop faible pour
coaguler? On sait la distinction qu'a faite,
à ce sujet, M. VICTOR IIENRI dans ses Mé-
moires, et ceux qui ont assisté à sa confé-
rence au Congrès de caoutchouc de Lon-
dres (1908) n'ont pas oublié la netteté des
expériences qu'il effectua devant eux à ce
sujet. Si on fait agir sur le latex d'Hévéa
un acide suffisamment fort ou un sel suffi-
samment acide, il se forme un caillot de
caoutchouc coagulé; si, au contraire, on a
employé un sel peu acide ou un acide faible,
il se forme un précipité grumeleux : il n'y
a pas eu coag ulalion, mais coalescence.
Ces deux états se distinguent en ce qu'il
suffit de diluer, en le remuant, le précipité
coalescent pour revenir à une émulsion,
c'est-à-dire au latex, tandis que dans les
mêmes conditions le coagulum reste coa-
gulé. L'acide carbonique est-il assez fort
pour coaguler? Rien ne permet actuelle-
ment de l'affirmer. Une autre objection est
fournie par la méthode brésilienne même.
Si l'acide carbonique agit seul comme coa-
gulant, pourquoi les seringueros recher-
chent-ils certains matériaux — des fruits
de palmiers ou des bois durs et verts —
producteurs d'abondantes fumées? Le gaz
carbonique se produit toujours abondam-
ment lorsqu'il y a combustion complète de
matière organique. Pourquoi alors les se-
ringueros n'emploient-ils pas des herbes
sécher, du bois ou des écorces sèches, des
matériaux quelconques les plus vulgaires?
Il semble bien que c'est parce que l'acide
carbonique ne joue pas le rôle primordial
dans la coagulation, s'il en joue un.
Du reste, la coagulation par l'acide car-
bonique aurait un inconvénient sur l'en-
fumage brésilien : ce n'est pas un antisep-
tique, et il faudrait ensuite aseptiser le
caoutchouc pour le mettre hors des atteintes
des bactéries et des champignons.
Ces raisons expliquent pourquoi nous
serions désireux de voir des expériences
confirmer les vues théoriques de M. PAHL.
Quant à son opinion sur l'intérêt d'es-
sayer comme coagulant le gaz sulfureux,
nous ne la partageons pas, parce que, aussi
bons que soient les résultats obtenus au
point de vue coagulation, nous croyons
que l'emploi de ce gaz se heurterait dans
la pratique à des difficultés considérables
par suite surtout de sa transformation
facile en acide sulfurique en atmosphère
humide.
A ce même Congrès, une fabrique hol-
landaise a préconisé l'emploi comme coa-
gulant de l'acide formique, sans du reste
donner des résultats d'expériences. Cet
acide a déjà été essayé, si nos souvenirs
sont exacts, et n'a pas supplanté l'acide
acétique. Y. CAYLA,
- Iogénieur agronome.
ment que, dans ce processus, des vapeurs
diverses coagulent et aseptisent : on attri-
bue en particulier à la créosote dégagée,
ce double rôle. L'auteur de la communica-
tion dont nous parlons, M. W. PAHL, déclare
que c'est une erreur et que l'agent coagu-
lant est le gaz carbonique, abondant dans
ces fumées. D'où l'idée de cqaguler par un
courant d'acide carbonique, ce qui donne-
rait au caoutchouc les qualités du Para,
sans ses défauts (l'auteur entend sans doute
par ceux-ci l'incorporation des particules
charbonneuses, suie, etc., au caoutchouc,
ce qui fonce la couleur du hard fine Para).
M. PAHL préconise des appareils simples
dans lesquels le latex est brassé, tandis
qu'un courant de gaz carbonique le tra-
verse. Il indique comme avantages de ce
procédé qu'aucune impureté n'est intro-
duite dans le latex et que, l'acide carbo-
nique étant un acide faible, ne fait subir
aucun changement chimique aux consti-
tuants du latex, la coagulation restant une
action physico-chimique pure. Nous ajou-
terons un autre avantage intéressant, à
notre avis, si la théorie de M. PAUL était
exacte : l'industrie fournit actuellement
beaucoup d'acide carbonique à bon marché
et peut en livrer de grandes quantités sous
un volume restreint. *
Mais a priori, et sans préjuger des résul-
tats de l'expérience à faire, il nous semble
qu'on peut opposer quelques objections.
L'acide carbonique est un acide faible, on
le sait; n'est-il pas même trop faible pour
coaguler? On sait la distinction qu'a faite,
à ce sujet, M. VICTOR IIENRI dans ses Mé-
moires, et ceux qui ont assisté à sa confé-
rence au Congrès de caoutchouc de Lon-
dres (1908) n'ont pas oublié la netteté des
expériences qu'il effectua devant eux à ce
sujet. Si on fait agir sur le latex d'Hévéa
un acide suffisamment fort ou un sel suffi-
samment acide, il se forme un caillot de
caoutchouc coagulé; si, au contraire, on a
employé un sel peu acide ou un acide faible,
il se forme un précipité grumeleux : il n'y
a pas eu coag ulalion, mais coalescence.
Ces deux états se distinguent en ce qu'il
suffit de diluer, en le remuant, le précipité
coalescent pour revenir à une émulsion,
c'est-à-dire au latex, tandis que dans les
mêmes conditions le coagulum reste coa-
gulé. L'acide carbonique est-il assez fort
pour coaguler? Rien ne permet actuelle-
ment de l'affirmer. Une autre objection est
fournie par la méthode brésilienne même.
Si l'acide carbonique agit seul comme coa-
gulant, pourquoi les seringueros recher-
chent-ils certains matériaux — des fruits
de palmiers ou des bois durs et verts —
producteurs d'abondantes fumées? Le gaz
carbonique se produit toujours abondam-
ment lorsqu'il y a combustion complète de
matière organique. Pourquoi alors les se-
ringueros n'emploient-ils pas des herbes
sécher, du bois ou des écorces sèches, des
matériaux quelconques les plus vulgaires?
Il semble bien que c'est parce que l'acide
carbonique ne joue pas le rôle primordial
dans la coagulation, s'il en joue un.
Du reste, la coagulation par l'acide car-
bonique aurait un inconvénient sur l'en-
fumage brésilien : ce n'est pas un antisep-
tique, et il faudrait ensuite aseptiser le
caoutchouc pour le mettre hors des atteintes
des bactéries et des champignons.
Ces raisons expliquent pourquoi nous
serions désireux de voir des expériences
confirmer les vues théoriques de M. PAHL.
Quant à son opinion sur l'intérêt d'es-
sayer comme coagulant le gaz sulfureux,
nous ne la partageons pas, parce que, aussi
bons que soient les résultats obtenus au
point de vue coagulation, nous croyons
que l'emploi de ce gaz se heurterait dans
la pratique à des difficultés considérables
par suite surtout de sa transformation
facile en acide sulfurique en atmosphère
humide.
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landaise a préconisé l'emploi comme coa-
gulant de l'acide formique, sans du reste
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