Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mai 1911 31 mai 1911
Description : 1911/05/31 (A11,N119). 1911/05/31 (A11,N119).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383837v
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
134 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE o H9 - MAI 1911
Le n° 116 du J. d'A. T. (février 1911),
résume la situation cotonnière de nos co-
lonies d'après un rapport de l'Association
Cotonnière Coloniale.
En Algérie, dit ce rapport, les person-
nalités les plus compétentes pensaient que
la culture industrielle du cotonnier était
dans l'impossibilité de donner des résultats
appréciables.
J'avoue être encore parmi ceux qui con-
sidèrent, depuis longtemps, que des condi-
tions de climat et de main-d'œuvre ne se
prêtent que très exceptionnellement aux
rendements économiques satisfaisants du
cotonnier. Si j'ai émis cette opinion, c'est
que pendant quarante-trois ans de pratique
en Algérie, j'ai vu plusieurs fois délaisser
et reprendre sans succès cette culture,
même aux temps où, grâce à des circons-
tances particulières, elle paraissait avan-
tageuse. On dit à tort que dans la plus grande
période cotonnière de l'Algérie, l'essor de
cette production avait été arrêté par le jeu
de la guerre de Sécession : c'est oublier que
depuis la conquête, voulant continuer cette
ancienne culture arabe, le Gouvernement
français s'y était constamment intéressé.
En effet, dès 1853, l'Empire l'avait encou-
ragée officiellement, et cela bien avant la
hausse du coton.
Il est donc établi sans conteste, que si à
cette époque cette culture a pris en Algérie
un développement très relatif, ce ne fut
pas en raison du marché du moment, mais
bien parce qu'elle fut provoquée et sou-
tenue artificiellement par des primes, des
prix et des encouragements officiels de
toutes sortes. Quand cessèrent ces larges
subventions et faveurs, la culture s'arrêta
de suite et complètement.
La culture du cotonnier peut cependant
donner des résultats dans quelques loca-
lités restreintes et dans certaines terres
arrosées, mais on sait que le périmètre des
surfaces pouvant être - irriguées pendant
l'été est très limité.
D'autre part, le rendement économique
du cotonnier en terre sèche ne saurait être
admis sans de grandes réserves : un spé-
cialiste autorisé, M. Lecomte, professeur
au Muséum de Paris, a déconseillé cette
culture dans ces conditions.
Les essais de culture du cotonnier, re-
nouvelés dans ces dernières années, ont
encore révélé les causes défavorables à la
production économique du coton en
Algérie si l'on envisage la question dans
son ensemble, et pendant un laps de temps
suffisant pour pouvoir préciser des résul-
tats normaux.
C'est ainsi que l'on a pu encore recon-
naître ce que l'expérience ancienne avait
, d'ailleurs bien établi :
Que l'influence fâcheuse des gelées
printanières; des pluies et des grêles
automno-hivernales abondantes, ou la
sécheresse de cette saison, comme en 1910,
sont des incidents météoriques avec lesquels
il faut compter annuellement ;
Que, pendant l'été, dans cette longue
période sans pluie, le cotonnier est arrêté
dans son développement s'il n'est arrosé
régulièrement;
Que les arrosages d'été et d'automne ne
sont pas toujours possibles, faute d'eau,
ou alors sur de petites surfaces seulement;
ensuite, que ces arrosages d'été, notamment
dans la province d'Oran, sont souvent peu
favorables à la fertilité du sol à cause de
la salure des eaux, et de l'action de ces
dernières sur une terre dont la teneur en
sels divers est parfois considérable;
Que la main-d'œuvre pour la cueillette
est rare ou chère et que c'est ce manque
de bras qui a toujours préoccupé les
anciennes entreprises cotonnières quand
on a voulu les étendre ;
Que la culture du cotonnier est épuisante
et que le fumier de ferme est trop rare
pour permettre une suffisante restitution
au sol.
En réalité, les résultats acquis actuel-
lement sont-ils ceux annoncés et per-
mettent-ils une conclusion ferme en faveur
de la culture du cotonnier?
On a signalé que les plantations de
cotonniers occupaient déjà en Algérie
quelques centaines d'hectares : c'est bien
Le n° 116 du J. d'A. T. (février 1911),
résume la situation cotonnière de nos co-
lonies d'après un rapport de l'Association
Cotonnière Coloniale.
En Algérie, dit ce rapport, les person-
nalités les plus compétentes pensaient que
la culture industrielle du cotonnier était
dans l'impossibilité de donner des résultats
appréciables.
J'avoue être encore parmi ceux qui con-
sidèrent, depuis longtemps, que des condi-
tions de climat et de main-d'œuvre ne se
prêtent que très exceptionnellement aux
rendements économiques satisfaisants du
cotonnier. Si j'ai émis cette opinion, c'est
que pendant quarante-trois ans de pratique
en Algérie, j'ai vu plusieurs fois délaisser
et reprendre sans succès cette culture,
même aux temps où, grâce à des circons-
tances particulières, elle paraissait avan-
tageuse. On dit à tort que dans la plus grande
période cotonnière de l'Algérie, l'essor de
cette production avait été arrêté par le jeu
de la guerre de Sécession : c'est oublier que
depuis la conquête, voulant continuer cette
ancienne culture arabe, le Gouvernement
français s'y était constamment intéressé.
En effet, dès 1853, l'Empire l'avait encou-
ragée officiellement, et cela bien avant la
hausse du coton.
Il est donc établi sans conteste, que si à
cette époque cette culture a pris en Algérie
un développement très relatif, ce ne fut
pas en raison du marché du moment, mais
bien parce qu'elle fut provoquée et sou-
tenue artificiellement par des primes, des
prix et des encouragements officiels de
toutes sortes. Quand cessèrent ces larges
subventions et faveurs, la culture s'arrêta
de suite et complètement.
La culture du cotonnier peut cependant
donner des résultats dans quelques loca-
lités restreintes et dans certaines terres
arrosées, mais on sait que le périmètre des
surfaces pouvant être - irriguées pendant
l'été est très limité.
D'autre part, le rendement économique
du cotonnier en terre sèche ne saurait être
admis sans de grandes réserves : un spé-
cialiste autorisé, M. Lecomte, professeur
au Muséum de Paris, a déconseillé cette
culture dans ces conditions.
Les essais de culture du cotonnier, re-
nouvelés dans ces dernières années, ont
encore révélé les causes défavorables à la
production économique du coton en
Algérie si l'on envisage la question dans
son ensemble, et pendant un laps de temps
suffisant pour pouvoir préciser des résul-
tats normaux.
C'est ainsi que l'on a pu encore recon-
naître ce que l'expérience ancienne avait
, d'ailleurs bien établi :
Que l'influence fâcheuse des gelées
printanières; des pluies et des grêles
automno-hivernales abondantes, ou la
sécheresse de cette saison, comme en 1910,
sont des incidents météoriques avec lesquels
il faut compter annuellement ;
Que, pendant l'été, dans cette longue
période sans pluie, le cotonnier est arrêté
dans son développement s'il n'est arrosé
régulièrement;
Que les arrosages d'été et d'automne ne
sont pas toujours possibles, faute d'eau,
ou alors sur de petites surfaces seulement;
ensuite, que ces arrosages d'été, notamment
dans la province d'Oran, sont souvent peu
favorables à la fertilité du sol à cause de
la salure des eaux, et de l'action de ces
dernières sur une terre dont la teneur en
sels divers est parfois considérable;
Que la main-d'œuvre pour la cueillette
est rare ou chère et que c'est ce manque
de bras qui a toujours préoccupé les
anciennes entreprises cotonnières quand
on a voulu les étendre ;
Que la culture du cotonnier est épuisante
et que le fumier de ferme est trop rare
pour permettre une suffisante restitution
au sol.
En réalité, les résultats acquis actuel-
lement sont-ils ceux annoncés et per-
mettent-ils une conclusion ferme en faveur
de la culture du cotonnier?
On a signalé que les plantations de
cotonniers occupaient déjà en Algérie
quelques centaines d'hectares : c'est bien
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6383837v/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6383837v/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6383837v/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6383837v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6383837v
Facebook
Twitter