Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1911 30 avril 1911
Description : 1911/04/30 (A11,N118). 1911/04/30 (A11,N118).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6383836f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N° 118 AVRIL 1911 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 109
parti à tirer de ces matières encombrantes.
On a donc chargé le Laboratoire de
Saïgon d'analyser des échantillons secs de
ces Luc-Binh. « La quantité de cellulose
brute trouvée a été de 21 à 25 0/0' nature
sèche, inférieure à la teneur en cellulose
des diverses pailles employées en Europe
pour la fabrication de la pâte à papier. »
Reste à voir encore si la fibre aurait les
qualités voulues pour cet emploi. J'en
doute, mais cette question ne peut être
proprement élucidée que par un essai de
fabrication. -
Toutefois, la même analyse démontre
que les Luc-Binh en question étaient beau-
coup mieux indiqués comme engrais ou
fertilisants que comme succédanés des bois
i pâte.
En effet, l'étude des tiges et des feuilles
ièches a donné les résultats suivants :
Azote. 1,28 010
Acide phosphorique 0,31
Potasse. 4,66
Chaux. 3.16
Magnésie 0.59
La « Dépêche » fait remarquer qu'il y a
à une teneur en azote supérieure à celle
les pailles employées en Europe comme
itière, ce qui est vrai, mais il y a aussi de
a potasse, de la chaux, de la magnésie qui
eront merveille dans nos terres siliceuses
pour ne pas dire dans nos sables) du
Sénégal et même des traces d'acide phos-
)horique, qui, à la dose où il est, n'y serait
)as pour nuire.
Or, s'il m'en souvient bien, nous avions
iussi nos Luc-Binh au Sénégal. On les
ppelait les « Tambalayes », et, chaque
nnée, nous voyions ces Tambalayes des-
endre au fil de l'eau, sous forme de minus-
ules et mouvants archipels fleuris, qui se
uivaient à la file, passaient sous le pont
'aidherbe et se perdaient de vue au pre-
lier coude, du côté de la mer.
Ces Tambalayes, qui sont d'ailleurs indi-
ènes et non importées, ne sont point
ussi calamiteuses que leurs congénères
'Indo-Chine, mais elles' n'en sont pas
Loins gênantes, car elles aussi envahissent
tout, couvrent tout et, si elles ne tuent pas
le poisson, elles souillaient notre eau potable
dans le bassin de Makhana, obstruaient les
conduites, couvraient canaux et rigoles,
tant et si bien que l'on s'en plaignait fort,
de - mon temps, et que l'on volait tous les
ans des crédits « pour la destruction des
Tambalayes », lesquelles repoussaient de
plus belle l'année d'après.
La pullulation abusive de ces plantes ne
remontait pas bien loin non plus ; on lui
attribuait diverses causes, mais la princi- -
pale est, d'après moi, la destruction incon-
sidérée d'un petit cétacé d'eau douce, le
Lamantin, qui les broutait et dont l'appétit
suffisait, alors qu'il était encore en nombre,
pour mettre ordre à la propagation par
trop grande de l'herbage aquatique, Tam- -
balayes et autres. On a toujours tort de
détruire un animal inoffensif alors qu'on
ne l'a pas constaté nuisible en quelque
chose, car on ne sait jamais (que trop tard!)
s'il n'a pas quelque utilité insoupçonnée.
Quoi qu'il en soit, le Lamantin était bon,
très bon même, à manger. C'est ce qui l'a
perdu. Il est aujourd'hui devenu extrême-
ment rare, si même il n'a pas disparu tout
à fait. Il ne faut donc plus compter sur lui,
au moins pour le moment, mais on devrait
tout de même, à plus d'un point de vue,
en protéger le repeuplement par voie admi-
nistrative. Reste qu'il faut maintenant,
- par la même voie,-combattre le pullule-
ment de la plante, en attendant les Laman-
tins rénovés, et voir à son utilisation, si
possible, dans le but d'atténuer les frais.
L'emploi comme engrais de ces herbes, à
l'état frais et humide, avec tout le petit
monde qui y vit : mollusques, crustacés,
poissons minuscules et insectes divers,
serait à mon avis la meilleure solution.
En effet, ces Tambalayes naissant, crois-
sant, vivant et mourant absolument à la
façon des Luc-Binh, flottant et se nour-
rissant dans le même élément, l'eau douce
et sa vase, y a-t-il grande imprudence à
conclure de cette similitude de dévelop-
pement en milieux semblables à: une simi-
litude, au moins approchée, de constitu-
parti à tirer de ces matières encombrantes.
On a donc chargé le Laboratoire de
Saïgon d'analyser des échantillons secs de
ces Luc-Binh. « La quantité de cellulose
brute trouvée a été de 21 à 25 0/0' nature
sèche, inférieure à la teneur en cellulose
des diverses pailles employées en Europe
pour la fabrication de la pâte à papier. »
Reste à voir encore si la fibre aurait les
qualités voulues pour cet emploi. J'en
doute, mais cette question ne peut être
proprement élucidée que par un essai de
fabrication. -
Toutefois, la même analyse démontre
que les Luc-Binh en question étaient beau-
coup mieux indiqués comme engrais ou
fertilisants que comme succédanés des bois
i pâte.
En effet, l'étude des tiges et des feuilles
ièches a donné les résultats suivants :
Azote. 1,28 010
Acide phosphorique 0,31
Potasse. 4,66
Chaux. 3.16
Magnésie 0.59
La « Dépêche » fait remarquer qu'il y a
à une teneur en azote supérieure à celle
les pailles employées en Europe comme
itière, ce qui est vrai, mais il y a aussi de
a potasse, de la chaux, de la magnésie qui
eront merveille dans nos terres siliceuses
pour ne pas dire dans nos sables) du
Sénégal et même des traces d'acide phos-
)horique, qui, à la dose où il est, n'y serait
)as pour nuire.
Or, s'il m'en souvient bien, nous avions
iussi nos Luc-Binh au Sénégal. On les
ppelait les « Tambalayes », et, chaque
nnée, nous voyions ces Tambalayes des-
endre au fil de l'eau, sous forme de minus-
ules et mouvants archipels fleuris, qui se
uivaient à la file, passaient sous le pont
'aidherbe et se perdaient de vue au pre-
lier coude, du côté de la mer.
Ces Tambalayes, qui sont d'ailleurs indi-
ènes et non importées, ne sont point
ussi calamiteuses que leurs congénères
'Indo-Chine, mais elles' n'en sont pas
Loins gênantes, car elles aussi envahissent
tout, couvrent tout et, si elles ne tuent pas
le poisson, elles souillaient notre eau potable
dans le bassin de Makhana, obstruaient les
conduites, couvraient canaux et rigoles,
tant et si bien que l'on s'en plaignait fort,
de - mon temps, et que l'on volait tous les
ans des crédits « pour la destruction des
Tambalayes », lesquelles repoussaient de
plus belle l'année d'après.
La pullulation abusive de ces plantes ne
remontait pas bien loin non plus ; on lui
attribuait diverses causes, mais la princi- -
pale est, d'après moi, la destruction incon-
sidérée d'un petit cétacé d'eau douce, le
Lamantin, qui les broutait et dont l'appétit
suffisait, alors qu'il était encore en nombre,
pour mettre ordre à la propagation par
trop grande de l'herbage aquatique, Tam- -
balayes et autres. On a toujours tort de
détruire un animal inoffensif alors qu'on
ne l'a pas constaté nuisible en quelque
chose, car on ne sait jamais (que trop tard!)
s'il n'a pas quelque utilité insoupçonnée.
Quoi qu'il en soit, le Lamantin était bon,
très bon même, à manger. C'est ce qui l'a
perdu. Il est aujourd'hui devenu extrême-
ment rare, si même il n'a pas disparu tout
à fait. Il ne faut donc plus compter sur lui,
au moins pour le moment, mais on devrait
tout de même, à plus d'un point de vue,
en protéger le repeuplement par voie admi-
nistrative. Reste qu'il faut maintenant,
- par la même voie,-combattre le pullule-
ment de la plante, en attendant les Laman-
tins rénovés, et voir à son utilisation, si
possible, dans le but d'atténuer les frais.
L'emploi comme engrais de ces herbes, à
l'état frais et humide, avec tout le petit
monde qui y vit : mollusques, crustacés,
poissons minuscules et insectes divers,
serait à mon avis la meilleure solution.
En effet, ces Tambalayes naissant, crois-
sant, vivant et mourant absolument à la
façon des Luc-Binh, flottant et se nour-
rissant dans le même élément, l'eau douce
et sa vase, y a-t-il grande imprudence à
conclure de cette similitude de dévelop-
pement en milieux semblables à: une simi-
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