Les tas seront donc petits au moment où la feuille est le plus humide et ils grandiront au fur et à mesure de sa perte en eau, jusqu'à faire supporter pour un tas D 750 kilos de pression par mètre carré aux couches inférieures. Pendant tout le temps que dure la fermentation, une odeur spéciale se dégage des chantiers.
Les premiers tas (A) sentent nettement le foin mouillé séjournant longtemps en meule. Ce n'est qu'à la fin de la préparation du tas B qu'on commence à discerner l'odeur du tabac. La grange tout entière, elle-même, est imprégnée d'une odeur générale assez agréable, qui rappelle la pâte au moment de sa cuisson.
L'air de la grange est très humide au début. Au fur et à mesure que la température des chantiers s'élève, la température de la grange à fermentation progresse et on peut constater qu'elle est quelquefois égale ou supérieure à celle de l'air extérieur. On en a parfaitement la sensation dès l'entrée et surtout l'après-midi à deux heures. Pour obtenir une bonne fermentation, il ne faut pas que les chantiers sèchent trop vite. L'humidité du lieu doit être assez grande pour que la fermentation se continue normalement et sans à coups. Si la température de la grange ne garde pas une certaine humidité, les feuilles se brisent au moment où l'on tourne les touffes si on les secoue.
Si le degré hygrométrique est trop faible (coups de chaleur de janvier et février), un homme avec un pulvérisateur passera dans la grange à fermentation et fera des aspersions.
Une grange à fermentation doit nécessairement être munie d'un thermomètre et d'un hygromètre, sans lesquels tout contrôle devient impossible.
MALADIES ET INSECTES S'ATTAQUANT AUX MEULES PENDANT ET APRÈS LA FERMENTATION
Moisissure. — La moisissure fait son apparition dans les meules si la feuille a été mise en tas avant d'avoir perdu suffisamment d'humidité au séchoir, ou si la température extérieure étant elle- même saturée, la feuille absorbe l'humidité qui l'environne.
La fermentation des récoltes d'avril, qui se poursuit en août et septembre et même octobre, mois de grande précipitation d'eau, devra donc, au Cameroun, être surveillée de façon toute spéciale.
La moisissure apparaît sur le pétiole des feuilles, sur la caboche des manoques et principalement à l'extérieur en haut et en bas
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