avant tout perfectionnement de ne pas perdre une situation déjà acquise, comme l'était celle de l'okoumé avant 1913.
Il n'existe dans la colonie du Gabon ni chemins de fer, ni routes. Toutefois, l'exploitation est favorisée par un admi- rable réseau de lacs, de lagunes et de fleuves (notamment l'Ogooué).
On n'a pas ici comme à la Côte d'Ivoire l'inconvénient de la barre, on y trouve même trois excellents ports : Cocobeach, Libreville et Cap-Lopez (ou Port-Gentil). Cette dernière rade, déjà desservie par les multiples bras de l'Ogooué, pourrait être reliée, sans entraîner de grands travaux, à une série de lagunes aux rives merveilleusement boisées et de navigation facile, telles que les lagunes de Fernan- Vaz, Iguéla, Setté- Cama, et Mayumba. Port-Gentil, c'est le futur grand port marchand de l'Afri- que : Le Havre ou le Londres de l'Equateur.
S'il y a de bonnes rades et de beaux fleuves navigables au Gabon, on y souffre en revanche d'une pénurie de main- d'œuvre inquiétante. Peut-être pourra-t-on y remédier dans une certaine mesure en attirant des travailleurs du Cameroun ou du Soudan, surtout quand le chemin de fer transafricain permettra la rocade des équipes. D'autre part, la grande peuplade des « Pahouins », race vigoureuse qui habite l'inté- rieur du Gabon, fournira d'excellents bûcherons, lorsque les tribus, encore sauvages, seront un peu plus habituées aux hommes blancs.
Il n'est pas moins réel qu'en 1913, en attelant stupidement des hommes sur des billes de bois au lieu d'employer des machines comme on le fait au Canada, le Gabon a exporté au total plus de 150.000 tonnes de bois, ce qui représente un effort musculaire humain considérable, susceptible de fournir beaucoup plus avec une meilleure utilisation ; et les ouvriers noirs d'Afrique sont parfaitement capables de manier des machines simples et de devenir d'excellents bûcherons à la manière moderne, au même titre que les nègres des Etats-Unis.
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