Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
La Culture du Tabac de Sumatra au Cameroun par
R. THILLAHD Ingénieur d'Agronomie Coloniale Inspecteur d'Agriculture en congé Directeur général de la Compagnie des Tabacs du Cameroun
CHAPITRE Ier
Historique sommaire. Variétés mises à l'essai Premiers résultats obtenus
De tout temps, les indigènes du Cameroun se sont livrés à la culture du tabac, surtout à Yaoundé, à Ebolowa et dans le Banum ; mais c'est seulement en 1907 que furent entrepris les premiers essais en vue de la production de feuilles destinées au capage des cigares. Cette première tentative eut lieu à Bibundi et ne paraît pas avoir donné de bons résultats à cause d'un climat trop humide et du voisinage de la mer.
Un second essai a eu lieu dans de meilleures conditions, à Eso- sung, au moyen de graines bien authentiques de la variété « Deli de Sumatra », dans une région présentant les caractéristiques suivantes : « Terrain autrefois couvert de haute forêt et d'herbe à élé- « phant (Penniselum macrophyllum) essentiellement volcanique, « mouvementé et tourmenté, avec cuvettes étroites à sol balsal- « tique profond, riche et léger. Climat agréable des hauts pla- « teaux aux chutes de pluie fréquentes de mai à décembre et « chaleur régulière de décembre à avril. Nuits fraîches avec « brouillards abondants pendant la même période. »
Cet essai, portant sur plusieurs hectares, a donné comme rende- ment environ 800 kilos par hectare d'un tabac qui fut jugé analo- gue à celui de Sumatra et considéré comme un bon tabac d'enro- bage. La caractéristique principale était, avec la finesse du tissu à côte et nervures peu saillantes, une grande longueur et une grande largeur de la feuille.
La meilleure qualité de ce lot (environ 4 tonnes) fut payée en Europe, à cette époque, jusqu'à 18 fr. 75 le kilo.
En présence de ce résultat, des tentatives portant sur de plus
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