Sur les branches on aperçoit au début sur l'écorce une petite plaque foncée légèrement boursoufflée et humide, puis plus tard les taches s'agrandissent, la branche s'épaissit, l'écorce se cre- vasse et les tissus sous-jacents sont noirs et nécrosés ; au dernier stade l'écorce parait crouteuse et se soulève en plaques sur de larges étendues. Les parties de l'arbre les plus attaquées sont celles ou se tiennent de préférence les punaises : les jeunes rameaux et les fourches des branches ; ces dernières parties, qui ont les réactions les plus importantes, sont celles où se remarquent les plus gros chancres.
Divers traitements furent essayés sans donner aucun résultat, aucun d'eux n'étant spécialement conçu pour lutter contre les les punaises, seules responsables du mal. Les échantillons qui nous furent envoyés par la suite, permirent à M. Vayssière, chef du Service d'entomologie, de déterminer les insectes; ce sont principalement l'Atelocera serrata et également Sahlbergella singu- laris en moins grande quantités mais existant cependant dans la région de Kribi (1).
Pour les cryptogames qui secondairement s'établissent sur les plaies chancreuses, ils sont de deux sortes : sur les cabosses les plus fréquents sont des espèces du genre Fusarium, sur les tiges on rencontre fréquemment le Botryodiplodia theobromae, parasite de faiblesse ou de blessure bien connu et que nous mentionnons pour mémoire.
Les Fusarium apparaissent sous forme d'une fine moisissure blanche, crème ou rosée, disposée le plus souvent en auréole autour de la plaie ; l'espèce la plus fréquente est le Fusarium theobromae App. et Strunk (non Lutz) (2) très commune sur le cacaoyer et se rencontrant également sur les branches mortes d' hevea brasiliensis
(1) Dans la note établie par M. Vayssière, nous relevons les renseignements intéressants suivants concernant Atelocera serrata : L'insecte est un pentatomide bien connu au Congo Belge où il produit les mêmes plaies chancreuses que le Sahlbergella et où M. Bredo conseille, outre le ramassage à la main, le badi- geonnage des arbres et des cabosses par une émulsion de tétrachlorure de carbone (4 p. 100) dans du savon (4 p. 100) ; effectuer deux traitements espacés de quinze jours à trois semaines. D'après M. Vayssière on pourrait essayer l'emploi dans les mêmes conditions du sulfure de carbone sous une forme émulsionnable que livre le commerce.
- (t) Fusarium theobromae Lutz = Diplocladium theobramae (Lutz) est une mucédinée hyalodidymée et non une tuberculariée comme les fusarium.
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