Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA CULTURE DU CAFÉIER À MADAGASCAR. 303
vention étatiste est indispensable, en particulier du service agri- cole doté d'un personnel suffisamment nombreux pour assurer la surveillance prophylactique efficace, en même temps que des conseils répétés pour la bonne conduite des cultures et la prépa- ration homogène et consciencieuse des récoltes; ceci implique encore, sinon une dépense réelle, au moins des avances impor- tantes de l'administration pour l'achat du matériel de prépa- ration du café dont il faut munir les planteurs groupés d'un ou de plusieurs villages.
Bien que l'Administration soit déjà entrée dans cette voie, l'organisation de la culture indigène, ayant sensiblement la même importance dans la plupart des régions, est un problème ardu d'une solution complète à échéance lointaine; car les ressources locales ne peuvent que progressivement faire face à l'accroisse- ment de dépenses qu'entraîne cette large intervention. Les résul- tats n'en peuvent être aussi que progressifs.
Cependant, les inconvénients signalés existent et celui de la qualité inférieure du café, outre ses conséquences immédiates, menace de compromettre la valeur de la production et même son débouché; cela d'autant plus que des mélanges voulus ou non, constituent une sorte de tromperie mal acceptée de l'ache- teur, qui s'accomoderait, peut-être, d'une qualité médiocre si elle lui était offerte comme telle.
Il semble possible, par une standardisation judicieuse et sévère, d'atténuer grandement ce défaut de la production indigène.
Quoiqu'il en soit, la culture indigène fournira, dans l'avenir, une quantité importante de café, qu'il serait imprudent de tenter de chiffrer, étant données les contingences qui la conditionnent.
Il ne s'ensuit pas d'ailleurs forcément que la production euro- péenne ne soit plus susceptible de s'accroître; outre que, malgré les difficultés réelles qui se présentent, il se puisse qu'une main-d'œuvre étrangère vienne augmenter celle existante, il y a encore place pour une colonisation européenne bien pourvue en capitaux et utilisant le machinisme au maximum. Néanmoins, ce n'est pas de cette source que viendra le stock de café que doit donner Madagascar dans un avenir prochain.
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