Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juillet 1897 05 juillet 1897
Description : 1897/07/05 (A1,N2,T1). 1897/07/05 (A1,N2,T1).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63814581
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
60 REVUE DES CULTURES COLONIALES
après une année ou deux ont été abandonnés sans culture. Hs n'en sont pas
moins restés vigoureux. Qu'on puisse produire du thé, cela ne paraît donc
pas douteux ; mais dans quelles conditions économiques, c'est ce qui reste à
déterminer. Le problème a déjà été étudié pour la Réunion.- M. de Boutilly, un
inspecteur des forêts, est allé faire pour le compte du Crédit foncier colonial
une enquête à Ceylan. Ses conclusions ne sont pas très encourageantes. Pour
lutter contre les planteurs anglais, il faudrait avoir à la Réunion la main-
d'œuvre à meilleur marché. Mais ce qui est une difficulté à la Réunion peut
n'en pas être une, au moins sur certains points de Madagascar. En tous cas
le travail de M. de Boutilly m'a paru tout à fait digne d'attention. Il m'avait été
communiqué très obligeamment par la Société nationale d'agriculture. A moins
d'empêchements que j'ignore, vous obtiendrez certainement l'autorisation de
le publier. Ce sont les enquêtes de ce genre qu'il faudrait multiplier, systb
matiser, et combiner avec des expériences faites sur place.
Le haut pays tente fort tous les colons par son climat qui est charmant ; il
est un des plus doux du monde et d'une salubrité presque comparable à celui
d'Europe. On y -voit pousser et mûrir dans les mêmes champs les fruits et les
légumes d'Europe et des tropiques : la banane, la mangue, l'ananas, la goyave,
le sonjo, la patate, le manioc, à côté de la pêche, de la pomme et de la pomme
de terre. On peut donc y avoir la table la plus variée qu'on puisse rêver et
ceci est une séduction aussi. Malheureusement le sol en est maigre ; c'est une
argile rouge, facile à travailler, il est vrai, mais dans laquelle tous les arbres
se rabougrissent. Cependant la densité de la population dans l'Imerina est la
preuve que toute maigre qu'elle est, cette terre bien travaillée donne débor-
dantes récoltes. Mais ces récoltes jusqu'à présent n'ont été destinées qu'aux
besoins personnels des indigènes ; aucune de leurs cultures actuelles ne-pourraît
fournir l'élément d'un commerce d'exportation. La transformation de ce
haut pays en une colonie de peuplement, qui est le rêve auquel conduit natu-
rellement la douceur du climat, se heurte donc à deux difficultés agricoles
que le jardin colonial pourra aider à résoudre.
La première est de savoir si ce haut pays pourra produire du blé et du vin.
Nos colons du xvne siècle exposés à rester pendant des années sans
communication avec la mère patrie se résignaient bravement à vivre des pro- -
duits locaux. Ils se passaient de pain et de vin le plus souvent. Avec la facilité
actuelle des communications, je doute que les colons d'aujourd'hui aient le
même courage et la même patience. S'ils sont obligés de tirer leur blé et leur
vin de France, ce sera une dépense et par conséquent un obstacle à la coloni-
sation. Et ce serait un grand avantage que de les produire sur place. Les essais
faits jusqu'à présent sont peu satisfaisants. J'ai vu du blé récolté aux environs
de Betafo, les grains en étaient pour la plupart à demi avortés, c'était une
marchandise d'une qualité tout à fait inférieure. Quant aux vignes qu'on trouve
un peu partout dans l'Imerina, elles m:ont paru toutes appartenir à deux sortes
de cépage, un cépage américain noir avec un assez gros grain qui ressemble à
l'Othello, d'un goût forcé très prononcé, duquel je ne crois pas qu'on puisse
raisonnablement espérer un breuvage buvable, et un cépage blanc depuis très
longtemps introduit dans le pays qui donne un raisin meilleur, mais d'une
végétation beaucoup moins vigoureuse.
Faut-il en conclure qu'il n'y a rien de mieux à obtenir? Non-, et ces premiers
résultats sont plutôt encourageants. Les essais qui les ont donnés ont été faits
après une année ou deux ont été abandonnés sans culture. Hs n'en sont pas
moins restés vigoureux. Qu'on puisse produire du thé, cela ne paraît donc
pas douteux ; mais dans quelles conditions économiques, c'est ce qui reste à
déterminer. Le problème a déjà été étudié pour la Réunion.- M. de Boutilly, un
inspecteur des forêts, est allé faire pour le compte du Crédit foncier colonial
une enquête à Ceylan. Ses conclusions ne sont pas très encourageantes. Pour
lutter contre les planteurs anglais, il faudrait avoir à la Réunion la main-
d'œuvre à meilleur marché. Mais ce qui est une difficulté à la Réunion peut
n'en pas être une, au moins sur certains points de Madagascar. En tous cas
le travail de M. de Boutilly m'a paru tout à fait digne d'attention. Il m'avait été
communiqué très obligeamment par la Société nationale d'agriculture. A moins
d'empêchements que j'ignore, vous obtiendrez certainement l'autorisation de
le publier. Ce sont les enquêtes de ce genre qu'il faudrait multiplier, systb
matiser, et combiner avec des expériences faites sur place.
Le haut pays tente fort tous les colons par son climat qui est charmant ; il
est un des plus doux du monde et d'une salubrité presque comparable à celui
d'Europe. On y -voit pousser et mûrir dans les mêmes champs les fruits et les
légumes d'Europe et des tropiques : la banane, la mangue, l'ananas, la goyave,
le sonjo, la patate, le manioc, à côté de la pêche, de la pomme et de la pomme
de terre. On peut donc y avoir la table la plus variée qu'on puisse rêver et
ceci est une séduction aussi. Malheureusement le sol en est maigre ; c'est une
argile rouge, facile à travailler, il est vrai, mais dans laquelle tous les arbres
se rabougrissent. Cependant la densité de la population dans l'Imerina est la
preuve que toute maigre qu'elle est, cette terre bien travaillée donne débor-
dantes récoltes. Mais ces récoltes jusqu'à présent n'ont été destinées qu'aux
besoins personnels des indigènes ; aucune de leurs cultures actuelles ne-pourraît
fournir l'élément d'un commerce d'exportation. La transformation de ce
haut pays en une colonie de peuplement, qui est le rêve auquel conduit natu-
rellement la douceur du climat, se heurte donc à deux difficultés agricoles
que le jardin colonial pourra aider à résoudre.
La première est de savoir si ce haut pays pourra produire du blé et du vin.
Nos colons du xvne siècle exposés à rester pendant des années sans
communication avec la mère patrie se résignaient bravement à vivre des pro- -
duits locaux. Ils se passaient de pain et de vin le plus souvent. Avec la facilité
actuelle des communications, je doute que les colons d'aujourd'hui aient le
même courage et la même patience. S'ils sont obligés de tirer leur blé et leur
vin de France, ce sera une dépense et par conséquent un obstacle à la coloni-
sation. Et ce serait un grand avantage que de les produire sur place. Les essais
faits jusqu'à présent sont peu satisfaisants. J'ai vu du blé récolté aux environs
de Betafo, les grains en étaient pour la plupart à demi avortés, c'était une
marchandise d'une qualité tout à fait inférieure. Quant aux vignes qu'on trouve
un peu partout dans l'Imerina, elles m:ont paru toutes appartenir à deux sortes
de cépage, un cépage américain noir avec un assez gros grain qui ressemble à
l'Othello, d'un goût forcé très prononcé, duquel je ne crois pas qu'on puisse
raisonnablement espérer un breuvage buvable, et un cépage blanc depuis très
longtemps introduit dans le pays qui donne un raisin meilleur, mais d'une
végétation beaucoup moins vigoureuse.
Faut-il en conclure qu'il n'y a rien de mieux à obtenir? Non-, et ces premiers
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