Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mars 1932 18 mars 1932
Description : 1932/03/18 (A33,N32). 1932/03/18 (A33,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380467p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. No 88.
LIS NUMERO : 80 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 18 MARS 1931.
iOUMIl QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, KM <1
PARIS AN
Tiiira. t uouvmi u-n
- RICHELIEU W."
Les Annales Coloniales
Let ênnonces et riclamet sont reçues au
bureau du journal.
Do RrceTc-uit. Fort oitireu R s Marcel RU EDE L
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales CoLOllIALII.
AIOMERENTS
met la Revue mensuelles
«Itt IIUU llUi
from et
Colonies tH. lit » Ut
étranger.. 249 » lit » 79 »
On l'abonne sans mil dafli
tous les bureaux de poste.
Les vacances de la légalité
> ..a (
Il ne s'agit pas, qu'on se rassure, de
celles que Léon Blum se propose d'offrir,
éventuellement, à la légalité capitaliste, mais
de celles que les ministres et les administra-
teurs, et le Parlement lui-même, accordent,
chaque jour, à la légalité coloniale.
De ces « vacances de la légalité », je veux
donner, aujourd'hui, un exemple particu-
lièrement suggestif.
On sait que l'article 5 de la loi du
13 avril 1928 a fixé la procédure suivant
laquelle doivent être accordées ou refusées
les « dérogations 9 à l'application du tarif
douanier métropolitain dans les colonies.
Je reproduis les termes de cet article pour
en montrer la netteté, la clarté et la préci-
sion.
Art. 5. Les conseils généraux, les délé-
gations financières, les conseils de gouver-
nement ou d'administration, suivant le cas,
peuvent toutefois prendre des délibérations
pour demander que, par dérogation au tarif
de la métropole, des produits déterminés
doient l'objet dans la colonie de tarifications
spéciales.
Si les tarifs de la métropole auxquels il
est demandé de déroger n'ont pas encore été
promulgués dans la colonie, les demandes
de dérogation ont, à l'égard des articles qui
en font l'objet, un effet suspensif sur l'obli-
gation de promulgation inscrite au deuxième
paragraphe de l'article 4 jusqu'à ce qu'il
ait été statué sur leur adoption ou leur rejet.
Il sera statué sur les demandes de tarifi- 1
cations spéciales des colonies du premier
groupe dans un délai maximum mois, à dater de la réception des délibéra-
tions des conseils locaux au ministre des co-
lonies, après avis conforme du ministre du
Commerce et de l'Industrie, du ministre de
l'Agriculture et du ministre des Finances.
Art. 12. - Les décrets rendus en vertu
des articles 3 à 10 ci-dessus seront soumis
à la ratification des Chambres, en mCme
temps qu'ils seront publiés au Journal Offi-
ciel si les Chambres sont réunies ou sinon
dans le mois qui suivra leur plus prochaine
réunion.
La même procédure de ratification sera ap-
plicable aux délibérations des assemblées lo-
cales des colonies visées au § 4 de l'arti-
cle S. t
Tous les commentateurs ont félicité le lé-
gislateur d'avoir institué cette procédure
nouvelle.
MM. G. François et Mariol écrivent :
î Le texte voté. donne, en outre, la ga-
rantie que ces demandes feront toujours
l'objet d'une dérision gouvernementale dans
un délai déterminé. Les milieux coloniaux
réclamaient depuis longtemps de telles dis-
positions. a
Et notre regretté Arthur Girault, dans la
cinquième édition de ses « Principes » écrit :
« Garantie remarquable et précieuse pour
les colonies : si le délai de trois mois s'écou-
lait sans que le gouvernement se soit pro-
noncé, la délibération de l'assemblée locale
serait considérée comme approuvée. Il ap-
partiendrait alors au gouverneur de promul-
guer la délibération et d'en aviser par câble
le ministre des Colonies. »
Telle est la loi. Et, maintenant, voyons
comment elle est appliquée.
La Commission permanente des déléga-
tions économiques et financières de Mada-
gascar prend, le 23 janvier 1931, une déli-
bération tendant à modifier les droits de
douane sur les tabacs étrangers.
La délibération est publiée au Journal Of-
ficiel le 18 avril 1931. Cette publication
doit avoir lieu dans les huit jours de la ré-
ception au ministère des Colonies. Le dé-
cret rejetant la délibération intervient le
13 juillet 1931.
Ce décret est soumis à la ratification du
Parlement le 10 décembre.
A la date du 13 mars 1931, le projet de
loi portant ratification n'a même pas encore
été ratifié.
Une délibération du Conseil général de 1 i
Guadeloupe, en date du 19 mars 1931, fait
l'objet d'un décret d'approbation du 13
août 1931 est soumis au Parlement le 10 dé-
cembre. Le projet de loi portant ratification
n'est pas encore rapporté.
Mêmes observations peuvent être faites à
propos de nombreuses délibérations prises,
en diverses colonies, aux mois de juin et
juillet 1931 qui, en mars 1932, ne sont pas
encore ratifiées par le Parlement et ne le
seront certainement pas avant le mois de
juin 1932.
Sans doute, le décret, non ratifié, a pleine
force légale jusqu'à ce qu'intervienne la dé-
cision de la Chambre.
Mais on voit, sans qu'il soit nécessaire d'y
insister, à quelles difficultés d'ordre prati-
que on se heurterait si, par hasard, les
Chambres décidaient de ne pas ratifier les
décrets. Combien de droits pourraient équi-
tablement, sinon légalement, se prétendre
gravement lésés par des dispositions régle-
mentaires non ratifiées.
Par ailleurs, il n'est pas douteux qu'en
donnant à la ratification du Parlement un
caractère, en quelques sorte- purement aca-
démique par les trop longs dé!ais dans les-
quels elle intervient, on trahit la volonté du
législateur qui a voulu que la décision lé-
gale, définitive, intervienne dans le plus bref
délai, dans l'intérêt des colonies, comme
dans celui des particuliers.
Petites ft vacances de légalité 9, sans
réelle importance, dira-t-on.
Peut-être 1
C'est avec des mœurs administratives de
cette sorte que l'on sape l'autorité des Par-
lements et que l'on fait glisser, tout douce-
ment, les régimes démocratiques vers les ré-
g imes d'autorité administrative ou person-
nelle.
Etienne Antonelli,
Députa rie la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
VAlgêrir
Dépêches de l'Indochine
La mission Centre-Asie à Hanoï
La mission Centre-Asie, dont les voitures
'étaient arrivées lundi dernier, A llafplwng,
est entrée hier matin à llanol.
En raison du décès à lIong-K ong du chel
de la mission, M. Haardt, une partie des
cérémonies qui devaient fêter L'arrivée de
la mission ont été décommandées. Une ré-
ception très simple et d'un caractère émou-
vant a eu lieu.
Les autos-chenilles ont traversé La ville
entre une double haie de curieux qui
s'étaient massés nombreux sur le parcours
malgré la pluie.
On remarquait particulièrement, A la
tête du cortège, la voiture du commande-
ment au fanion cravaté de crêpe et où la
place de M. Ilaardl était vide.
rriuées au palais du gouvernement gé-
néral, les voitures se sont rangées en face
du perron d'honneur, sur les degrés duquel
étaient échelonnés des cavaliers en veste
rouge, lance au poing.
Le Gouverneur général Pasquier, en-
touré des autorités et des notabilités de la
colonie a souhaité la bienvenue aux mem-
bres de la mission et s'est associé Il leur
'deuil.
Il les a félicités de Vœuvre accomplie
dans la traversée de l'Asie, plus difficile
que celle de l'Afrique, et leur a adressé des
vœux pour t'achèvement du voyage.
M. Aurlouin-nuhreuil a remercié avec
'émotion et les voitures, défilant autour du
palais, se sont rendues sur t'emplacement
réservé pour leur campement.
Du riz pour la France
Le Cap Saint-Jacques est parti de Saigon
le 12 mars avec 50 tonnes de riz blanc pour
Marseille, 976 tonnes de riz blanc et 125
tonnes de brisures sur Bordeaux.
Au Conseil général de Cochinchine
Le Conseil général de la Cochinchine
réuni en session extraordinaire, a approu-
vé une motion, présentée par la représen-
tation annamite, adressant des remercie-
ments au Ministre Paul Reynaud et au
Gouverneur Général Pasqufer, pour avoir
MoMnd satisfaction aux vœux de la popula-
tion annamite relatifs à l'égalité numérique
des représentations française, et indigène,
m sein de rassemblée locale.
Indôpsctfi.
S. M. Bao Dai
aux manœuvres navales
«♦*
Arrivée à Toulon
S. M. Bao Dai, empereur d'Annam, venant
de Paris, est arrivé mardi matin à Toulon, et,
suivant son désir, n'a été l'objet d'aucune ré-
ception officielle.
Le vice-amiral Robert, commandant la pre-
mière escadre, le vice-amiral Pirot, comman-
dant en chet de la troisième région maritime ;
MM. Jean Mativat, sous-préfet, et Paul
Comte, maire par intérim, l' ont salué à la
gare. Bao Dai a été conduit en automobile à
I arsenal, puis au quai de l'Horloge où il a
pris passade sur la vedette du vice-amiral
Robert, d où il s'est embarqué sur le Lor-
raine, cuirassé amiral de la flotte navale.
Le Lorraine a appareillé ensuite vers le
large.
Les manœuvres en pleine mer
Bao Dai a assisté pendant la matinée et
1 après-midi à diverses évolutions des navires
constituant la force navale et à des exercices
de tir par les nouvelles pièces des cuirassés et
croiseurs.
La première escadre a continué mercredi
matin ses manoeuvres qui sont suivies, du bord
du vaisseau amiral, par Bao Dai. Un déjeuner
officiel, réunissant tous les contre-amiraux de
la force navale, a été offert, en l'honneur du
jeune souverain, par le vice-amiral Robert,
commandant en chef à bord du cuirassé Lor-
raine. L'empereur Bao Dai, enchanté d'avoir
assisté à des exercices de notre première esca-
dre, a quitté le Lorraine hier après-midi et a
rejoint Marseille par la route. Il avait reçu à
Toulon un télégramme de M. Pietri lui expri-
mant les voeux du ministre de la Défense na-
tionale pour l'heureuse continuation de son
voyage. L'empereur Bao Dai a répondu par
un télégramme de remerciements, disant aussi
qu'il était enchanté de son séjour à bord du
Lorraine.
Vers l'Afrique du Nord
L'empereur partira dimanche par le courrier
d. Alger pour un séjour en Afrique du Nord.
Tous les navires de la première escadre
poursuivent lem écoles à feu et de lancements
de torpilles jusqu'à la fin de la semaine.
La Banque de l'Afrique
occidentale
i
1 I r 1
ON distingué collè-
gue, le général
Stuhl, a déposé
sur le bureau du
Sénat, au nom de
la Commission des
Colonies son rap-
port tendant à ap-
prouver la con-
vention passée par
le gouvernement
avec la Banque de l'Afrique Õccidefltale.
Il n'est pas besoin de revenir sur le pro-
blème bancaire devant les lecteurs de ce
journal ; les Annales Coloniales ont maintes
fois exposé la nécessité qu'il y aurait à réa-
liser cet accord qui donnerait au grand éta-
blissement d'émission la souplesse nécessaire
pour assurer l'économie de nos possessions
d'A. 0. F. et d'A. E. F.
Cependant, je tiens à souligner le carac-
tère d'intérêt général que représente la con-
vention : c'est le point auquel s'est attaché
heureusement, le général Stulll qui s'exprime
ainsi :
« L'approbation de cette Convention ren-
tre dans le cadre de l'œuvre de redresse-
ment entreprise par le parlement, tant de
notre économie métropolitaine que des divers
éléments d'économie coloniale, l'une autant
que l'autre étant solidairement base indiscu-
table de l'influence française qui doit à la
face du monde, rester dans l'avcnir ce
qu'elle fut dans le passé. 9
En réalité et ainsi que le prouve la lec-
ture du rapport du général Stuhl, il ne
s'agit pas de sauvetage, mais de simple
maintien d'une situation économique pré-
cicuse.
a Les chiffres soulevés demeurent impor-
tants certes, mais nous ne devons pas ou
Itlier que dans l'autre plateau de la balance
il y a le puissant et décisif facteur du crédit
moral, du nom français, du crédit français,
de l'influence française. »
En face de l'avis formel des colonies inté-
ressées qui, par la voix de chefs autorisés,
se sont déclarées prêtes à accepter les dispo-
sitions reconnues nécessaires, parce qu'elles
ont, elles aussi, aux sources immédiates,
compris mieux encore, s'il se petit, la ques-
tion vitale posée, le moins qu'on en puisse
dire est que la ratification attendue ne peut
pas être refusée.
Ainsi que le fait ressortir le rapport du
général Stuhl, l'intérêt général est en jeu.
Donc, il y a urgence à ce que le projet soit
ratifié.
Tous les atermoiements ne peuvent que
porter un grave préjudice à nos colonies de
l'A. O. F. et de VA. R. F.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
dem Douanes.
> -«*M. <
ANNIVERSAIRE
Mme Pasquier. mère du gouverneur gé-
néral de r Indochine, est centenaire depuis le
mois dernier. C'est une aïeule d'une remar-
quable vitalité. Son intelligence est demeurée
alerte et souriante ; et Mme Pasquier gaie de
la joie de vivre, a fêté avec ses fils ce brillant
anniversaire.
La propriété de famille qui s'élève toute
proche de la rivière de l'Huveaume, à trente
kilomètres de Marseille entre Auriol et Saint-
Zacharie s'était parée elle aussi d'un air de
fête.
M. Pierre Pasquier, hélas, manquait à cette
réunion de famille, mais sa mère parla longue-
ment de lui avec tendresse et admiration à la
fois, car c'est toujours dans ce coin où il
passa son enfance qu'il vient lorsqu'il est en
France se remettre du surmenage et des sou-
cis inhérents à son poste.
- + <
Le canal des Deux-Mers
remis sur la sellette
Au Comité de l'Afrique du Nord-Midi
En raison du chômage persistant la ques-
tion de la construction du canal des Deux-
Mers vient d'être remise à l'ordre du jour
par le Comité Afrique du Nord-Midi, réuni
en assemblée générale à Toulouse.
Un seul problème suffit à remplir le pro-
gramme adopté : la création du canal des
Deux-Mers. Il a donc été décidé d'organiser,
vers la fin de juin prochain, un Congrès du
Canal des Deux-Mers afin de provoquer la
mise aux études des projets actuellement au
point.
(
Le voyage de la mission
Sixte de Bourbon
Vets Fort-Lamy
La mission du prince Sixte de Bourbon est
arrivée le 8 mars, à Fort-Archambault, dans
l'Oubanghi-Chari, ayant ainsi accompli la
première moitié de son programme. Fort-
Archambault est, en effet, le point extrême
sud de l'itinéraire prévu. Après plusieurs
jours consacrés à une expédition de chasse
dans l'intérieur de la colonie, le prince va
reprendre le chemin du retour et se diriger
sur Fort-Lamy.
) -.
Le voyage du roi Albert
Il Congebeige
Le roi des Belges compte partir cette se-
maine pour le Congo belge, par la ligne
aérienne Londres-Le Caire-Redjaf, pour inau-
gurer le parc national et la nouvelle route
qui unit le Soudan au Congo.
Au Grand Conseil de Tunisie
M. Manceron préside la séance
d'ouverture et rend hommage
à M. Briand
En ouvrant mardi les séances plénières du
Grand Conseil de la Section indigène et de la
Section française, M. Manceron, Résident gé-
néral, a prononcé les paroles suivantes :
Je suis certain de répondre aux sentiments
des assemblées en vous demandant de vous
recueillir un instant pour vous associer au deuil
cruel qui vient d'atteindre la France et qui
touche aussi profondément la Tunisie. Placé
plusieurs fois à la tête du ministère des Af-
faires étrangères, M. Briand s'était toujours
montré pour notre pays un tuteur et un guide
plein de sollicitude. Il n'y a que quelques
mois encore, il me mettait à même de mesurer
la spmpathie éclairée qu'il lui témoignait.
Dans le plus noble des langages, le prési-
dent du Conseil vient de rendre au grand hom-
me d'Etal l' hommage d'avoir interprété la vo-
lonté unanime de la France en vue de la réa-
lisation de la paix entre les peuples, dans la
sécurité de - leurs - frontières.
Dès l' ouverture de la séance, M. Ben Rom-
dane demande une suspension en signe de
deuil à la mémoire de M. Briand, et le doc-
teur Tlatli prononce une émouvante allocution
dont voici un passage :
Nous qui venons chercher ici, pour la po-
pulation indigène, la satisfaction de ses besoins
et de ses droits légitimes ; nous qui aspirons
de tout cœur dans ce pays il une politique de
justice et de fraternité. nous ne pouvons que
nous associer pleinement à l'émotion univer-
selle causée par la brusque disparition de ce
grand apôtre de la paix entre les peuples.
Pour ces raisons et pour le profit incalculable
ipw la Tunisie retirera de sa généreuse politi-
que dans le monde, nous devons le pleurer
doublement.
M. Bonzon, délégué à la Résidence gêné-
raie, remercie la section indigène de l'hom-
mage qu' elle vient de rendre à l' ancien mi-
nistre des affaires étrangères et à sa politique,
qui répond aux traditions de générosité de la
France, politique poursuivie par M. Tardieu
dans le même esprit de concorde et de justice.
Le budget de la Tunisie
M. Zevaco, rapporteur général, a donné
lecture de son rapport sur le budget de la Tu-
nisie. La discussion a été immédiatement ou-
verte et de nombreux orateurs ont exposé leurs
points de vue et leurs suggestions.
Le projet de budget du Gouvernement a
été examiné et profondément modifié par la
Commission des Finances qui a rejeté en bloc
toutes les demandes de création d'emplois
nouveaux et a réduit les dépenses de 6 mil-
lions.
La Commission a proposé 12 millions d'im-
pôts nouveaux portant sur la taxe personnelle,
les droits sur l'essence, le tabac, les taxes
postales et un relèvement d'un décime sur les
impôts existants, qui doit fournir à l'Etat près
de 18 millions. Au total, le budget est équi-
libré à 458 millions.
Il est à présumer que la session sera termi-
née aujourd'hui.
) M+M. <
L'antenne coloniale
>4<
A RADIO-ALGER
En l'honneur de Murger
Continuant ses diffusions commémoratives,
Radio-Alger consacrera son émission du
24 mars à la célébration du 11Qe anniversaire
de la naissance de Murger. Présentée par
M. F. Hugues, critique littéraire de la sta-
tion, cette soirée a pour titre : « Le Roman
de la Bohème. »
Première audition
Le 24 mars, la célèbre chorale a Les 40
d'Alger » donnera un concert au cours duquel
sera présentée, en première audition, la can.
tate Alger, de M. R. de Galland, président
de la Fédération musicale d'Afrique du Nord.
Bel exemple à suivre
La lumière, cette fois, vient de l'Algérie.
Nous apprenons, en effet, que la ville d'Alger
qui, on le sait, avait pourvu ses écoles de
postes récepteurs, a demandé aux dirigeants de
Radio-Alger d'organiser des émissions spé-
ciales à l'usage des élèves et étudiants de
12 à 18 ans, et à la suite des conversations
qui eurent lieu en accord avec l'Académie,
la station algéroise consacrera, chaque samedi,
une heure à la réalisation de la radioscolaire
française.
CINÉMA COLONIAL
Au Tafilalet
M. Pierre Bonardi vice-président de la
Société des Gens de Lettres, a rapporté du
Maroc un film documentaire sur la récente
pacification du Tafilalet, réalisé par le re-
porter cinégraphique Brut. Ce film, qui sera
prochainement projeté en public, est intitulé
La Marche Pacifique.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
--- A LA -- COMMISSION DES - FINANCES --
A la Banque de l'Algérie
Hier la commission a adopté le projet de
loi suivant :
Elévation du maximum d'émission des bil-
lets de la Banque d'Algérie.
L'emprunt indochinois
La Commission des finances de la Cham.
bre a adopté un avis de notre éminent col-
laborateur M. Archimbaud sur le projet de
loi autorisant l'Indochine à contracter un
emprunt.
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE,
DES COLONIES BT PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des pays de protectorats s'est réunie mer-
credi après-midi sous la présidence de M.
Taittinger, président.
Les emprunts indochinois
M. Jean Odin a développé son rapport sur
le projet de loi autorisant l'Indochine à
contracter divers emprunts.
Le rapporteur a analysé le projet du Gou-
vernement qui consiste à autoriser le Gou-
vernement Général de l'Indochine : io à
contracter un emprunt de 250 millions des-
tiné à raffermir l'équilibre budgétaire de la
colonie ;
20 à soutenir l'industrie du riz en procu-
rant à la colonie les ressources nécessaires
pour permettre l'octroi de prêts hypothécai-
res à long terme aux rizeries 1
3" à donner sa garantie à un emprunt de
170 millions en vue de soutenir les planteurs
de café et de caoutchouc.
La Commission a adopté le rapport à l'una-
nimité.
Nominations de rapporteurs
La Commission a nommé rapporteur : il
M. Henri Lorin du projet de loi autorisant le
Gouvernement chérifien à contracter un em-
prunt ; 2* M. Gasparin de la proposition de
résolution de M. Auguste Brunet ayant pour
objet de régler, dans les colonies où la loi de
séparation a été rendue applicable, la situa-
tion des Ministres des Cultes n'ayant pas
droit à pension sur le Trésor et dont les
allocations temporaires ou viagères ont été
mises d'office à la charge des budgets locaux.
- La maison de la France extérieure
La Commission a chargé M. Cravoisier
d'examiner le projet de création d'une mai-
son de la France extérieure qui groupera,
dans le même immeuble, les divers offices et
agences économiques entretenus actuellement
par les diverses possessions françaises dans
des quartiers différents de Paris.
Les M Croix » de l'Exposition coloniale
La Commission a chargé son Président de
faire une démarche pressante auprès du Gou-
vernement pour le prier de demander à la
Chambre la discussion immédiate du projet
de loi n° 6262, portant attribution d'un con-
tingent spécial de Croix dans l'Ordre de la
Légion d'ilonncur à l'occasion de l'Exposi-
tion Coloniale Internationale de Paris de
11.)3 1
A LA COMMISSION D'ENQUETE
Réunion
M. Louis Marin a convoqué pour ce ma-
tin les membres de la Commission d'enquête
afin de leur donner lecture du rapport de
M. Joseph Denais sur l'Aéropostale.
Il sera en outre donné des indications sur
l'état des travaux de la sous-Commission
chargée de la Banque Bénard.
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget des Colonies
La Commission sénatoriale des Finances a
entendu hier M. P.-E. Flandin sur le projet
de budget de 193 et sur la situation finan-
cière.
Le ministre a répondu aux diverses ques-
tions qui lui ont été posées par M. Abel
Gardey, rapporteur général.
La Commission, après avoir pris d'impor-
tantes décisions, a. continué l'examen du bud-
get des dépenses.
Elle a adopté sur le rapport de M. Léon
Perrier le budget des Colonies.
> M*O- <-
A l'Académie des Sciences
-
Communication
A la dernière réunion de la Compagnie il
a été communiqué une note de M. R. Furon
sur l'extension du Dévonien marin en Afri-
que Occidentale.
+
A l'Académie de Medecîne
Hommage à la mémoire
du professeur Debierre
A la dernière réunion le président de l'Aca-
démie a annoncé la mort et salué la mémoire
de notre ami et collaborateur le professeur
Debierre, de Lille, qui était depuis trente
ans correspondant de la Compagnie.
Etudes sur la fièvre jaune
M. Girard, Mlles Moissonnier et Welti
étudient les transformations des graisses au
cours de la fièvre jaune expérimentale. C'est
une contribution aux recherches poursuivies
sur la pathogénie des maladies qui touchent
principalement I IUII.
A l'Hôtel des Ventes
Ventes d'objets d'art
Hier a eu lieu à l'Hôtel des Ventes, salle
11, la vente des objets d'art d'Afrique,
d'Océanie, d'Amérique et d'Asie, sculptures
du Cambodge et de la Chine, appartenant à
MM. E. V. et L. M* L. Flaget, c.-p.
Parmi ces objets figurait un Patou-Patou
d'Océanie, en jadéite verte, qui a été payé
4.000 fr. ; une herminette de cérémonie sculp-
tée de têtes de tikis, 7.000 fr., et un grand
tiki en jadéite verte, 3.200 franci. Tous ces
objets provenaient de Nouvelle-Zélande.
AU SENAT
rmewtMtoB su llute
Ambiance de séance
Tous céux qui ont assisté hier après-
midi à la séance du Palais du Luxembourg
servnl, unanimes à reconnaître qu'ils se
sont fort divertis.
Doux numéros sensationnels de suffraget-
tes-en-démence, certainement à la solde
rj';luti-(l'ministes précédaient le sketch Tis-
sier-Lo Moignic.
En scène pour le trois!. et le sénateur
du Vaucluse gagna la tribune.
Pour les spectateurs qui n'étaient pas à
la page, ce fut très émouvant 1 M. Tissier
sur le ton consacré aux tirades cornéliennes
proclama 8011 indépendance et sa loyauté.
Kien dans les mains, rien dans les po-
ches. u Je n'ai aucun intérêt là-bas. ».
Lù-lms, aux Indes peut-ctre ? mais ici son
oompère était clans la salle il tirait la fi-
celle invisible.
N'est-ce pas M. Tissier qui a fait aux
Indes la campagne électorale de M. Le
Moignic ?
Ainsi, son plaidoyer en faveur de Juva-
non fut-il totalement dépouillé de valeur.
Puis, changement de tableau.
Noir. Houge et Mauve. Un décor des
Fleurs du Mal qui :
cc Donnait un charme neuf d ses méta-
morphoses. x.
Et M. Tissier que le souvenir ravit en ex-
tase évoque : « Un ieune ami, beau, sédui-
sant. »
Un cri fuse dans l'hémicycle :
« Coponat !. Coponat !. »
Le vacarme couvre le nom du :
» Tigre adoré monstre aux airs indo-
lents ».
Nous sommes en plein Enfer des pièces
condamnées.
D'un coup de sa baguette exorciseuse,
M. Albert. Lebrun rétablit le calme mais
c'est pour peu de temps.
Le bateau ivre
lungiuuif et roulant sur les flots violacés
des apéritifs, M. le Moignic monte à la
tribune.
Il est impossible de soutenir que le figu-
rant Hindou soit à jeun ; l'àme des pitons-
curaçao alourdit ses imprécations.
Il se plaint amèrement de M. Jean Philip
qui a parlé à propos de3 Indes « d'élus à
100 Il.
Et pourtant lorsqu'au dessus de la mlée.
on considère en sujet de pendule la Sainte-
Trinité, Juvanon-Le Moignic-Coponat, qui
préside aux destinées de nos cinq comp-
toirs des Indes, loyalement, on est forcé de
reconnaître que M. Jean Philip a eu raison
de pousser un S. O. S. au nom de cette
malheureuse colonie.
Pourquoi j'interpelle sur l'Inde française
Il a fallu du courage à M. Jean Ptulip
pour prendre la défense de Pondicliéry, de
Chandeniagor, de Karikal, de Yanuoll, de
Malié et dresser son vigoureux réquisitoire
contre le Gouverneur Juvanon. Si près de*
élections les jeux gouvernementaux sont
faits.
Quand mémo, le cri do détresse a retenti
au éllnt et au moment d'imposer a cette
colonie un candidat, qui se ru peul-étrc « le
HH> ",;x tainement l'élu du suffrage universel, on
sera forcé de se rappeler les graves aver-
tissements donnés paf M. Jean Philip.
Si le Sénateur du Gers n interpellé c'est
que la lÀtjue des Droits de l'Homme lui a
ronfié un dossier accusateur en le pliant de
le porter a la tribune du Sénat, car il 11c
faut pas oublier qu'il appartient de longue
date il la < xtmini.ssion des Colonies.
Déjù, il y a quelques mois, M. Nouelle
ri la Chambre avait tiré la sonnette d'a-
lîinne. Son interpellation fut ajournée.
La mort d'un port
Or, la situation éennomique de l'Inde
française est. grave. Notre port de Pund.-
chéry se vide au prolit (111 port anglais
Pudlor. Le commerce de l'arachide passe
de chez, nous à nos voisins et d'année en
année les chiffres des balles expédiées par
Pondklléry ont baissé, pendant, que ceux
de Pudloraugmentaient.
En janvier I9:»'J, Pondicliéry expédiait
W.:m halles et Pudlor 207.531.
Comment expliquer ce déc.'in rapide '?
« Le néfaste Juvanon »
La crise n'est pas seule responsable
puisque le port anglais a progressé. La
réponse de M. Jean Philip est énergique :
;< La raison ? La voici. En janvier h)30, M.
Adrien Juvnnon a pris en mnins l'administra-
tion (te l'Inde Frilnçaisl. Qui est-il ?
Nous l'avons connu, hantant les anticham-
bres ministcrielles, et son « ourieulum vilte »
marque, dans la carrière ndministrulivo, une
rnpiditè et une variété particulièrement bril-
lalltl. L'amitié d'un grand homme est un bien-
fait des dieux, et M. Juvanon a su abuser de
ce bienfait.
M. LI mcry, s'il était ici, confirmerait ce qu'il
m'a écrit sur le passage de M. Juvanon à la
Martinique et l'inlluenee « néfaste » qu'il y a
exercée.
11 passa 1» mois la Guyane, d'oil il fallut le
rnppeler. EuHn, on l'envoie dans l'Inde Fran-
çaise où le voici.
M. Juvanon succédait à M. de Guise, nommé
pour rétablir l'ordre dans le chaos hindou. Il
avait tenté de soustraire les fonctionnaires aux
pressions politiques, et d'éclaircir la situation
si trouble de la colonie. Mais, c'est un sort plus
souvent réservé nux bons gouverneurs qu'auv
mauvais, il fut rappelé.
A peine débarqué en Inde Française. M. Ju-
vanon s'applique 1) démolir de fond en comble
l'onivre de son prédécesseur. 11 ne s'en cache
pas. Le statut des fonctionnaires locaux est
ainsi aboli. I,e service du cadastre est boule-
versé.
Le lieutenant Vouillard, chargé du service de
la police, est remplacé par le maréchal des
logis Hourjoin, qui a une réputation assez
fâcheuse. M. Juvanon se débarrasse brutale-
ment aussi du chef de cabinet de son prédéces-
seur.
Reste le service de l'fnstruction puhliquc. Son
chef, M. Dauro, s'étnnt refusé il exécuter un
mouvement d'instituteurs selon les vues per
sonnelles de M. Juvanon. se voit l'ohjel de pro-
cédés malveillants qui lui rendent la vie im-
possible.
Il commet la faute d'écrire directement au
ministre de rtnstruction oublique en l'avi
LIS NUMERO : 80 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 18 MARS 1931.
iOUMIl QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, KM <1
PARIS AN
Tiiira. t uouvmi u-n
- RICHELIEU W."
Les Annales Coloniales
Let ênnonces et riclamet sont reçues au
bureau du journal.
Do RrceTc-uit. Fort oitireu R s Marcel RU EDE L
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales CoLOllIALII.
AIOMERENTS
met la Revue mensuelles
«Itt IIUU llUi
from et
Colonies tH. lit » Ut
étranger.. 249 » lit » 79 »
On l'abonne sans mil dafli
tous les bureaux de poste.
Les vacances de la légalité
> ..a (
Il ne s'agit pas, qu'on se rassure, de
celles que Léon Blum se propose d'offrir,
éventuellement, à la légalité capitaliste, mais
de celles que les ministres et les administra-
teurs, et le Parlement lui-même, accordent,
chaque jour, à la légalité coloniale.
De ces « vacances de la légalité », je veux
donner, aujourd'hui, un exemple particu-
lièrement suggestif.
On sait que l'article 5 de la loi du
13 avril 1928 a fixé la procédure suivant
laquelle doivent être accordées ou refusées
les « dérogations 9 à l'application du tarif
douanier métropolitain dans les colonies.
Je reproduis les termes de cet article pour
en montrer la netteté, la clarté et la préci-
sion.
Art. 5. Les conseils généraux, les délé-
gations financières, les conseils de gouver-
nement ou d'administration, suivant le cas,
peuvent toutefois prendre des délibérations
pour demander que, par dérogation au tarif
de la métropole, des produits déterminés
doient l'objet dans la colonie de tarifications
spéciales.
Si les tarifs de la métropole auxquels il
est demandé de déroger n'ont pas encore été
promulgués dans la colonie, les demandes
de dérogation ont, à l'égard des articles qui
en font l'objet, un effet suspensif sur l'obli-
gation de promulgation inscrite au deuxième
paragraphe de l'article 4 jusqu'à ce qu'il
ait été statué sur leur adoption ou leur rejet.
Il sera statué sur les demandes de tarifi- 1
cations spéciales des colonies du premier
groupe dans un délai maximum
tions des conseils locaux au ministre des co-
lonies, après avis conforme du ministre du
Commerce et de l'Industrie, du ministre de
l'Agriculture et du ministre des Finances.
Art. 12. - Les décrets rendus en vertu
des articles 3 à 10 ci-dessus seront soumis
à la ratification des Chambres, en mCme
temps qu'ils seront publiés au Journal Offi-
ciel si les Chambres sont réunies ou sinon
dans le mois qui suivra leur plus prochaine
réunion.
La même procédure de ratification sera ap-
plicable aux délibérations des assemblées lo-
cales des colonies visées au § 4 de l'arti-
cle S. t
Tous les commentateurs ont félicité le lé-
gislateur d'avoir institué cette procédure
nouvelle.
MM. G. François et Mariol écrivent :
î Le texte voté. donne, en outre, la ga-
rantie que ces demandes feront toujours
l'objet d'une dérision gouvernementale dans
un délai déterminé. Les milieux coloniaux
réclamaient depuis longtemps de telles dis-
positions. a
Et notre regretté Arthur Girault, dans la
cinquième édition de ses « Principes » écrit :
« Garantie remarquable et précieuse pour
les colonies : si le délai de trois mois s'écou-
lait sans que le gouvernement se soit pro-
noncé, la délibération de l'assemblée locale
serait considérée comme approuvée. Il ap-
partiendrait alors au gouverneur de promul-
guer la délibération et d'en aviser par câble
le ministre des Colonies. »
Telle est la loi. Et, maintenant, voyons
comment elle est appliquée.
La Commission permanente des déléga-
tions économiques et financières de Mada-
gascar prend, le 23 janvier 1931, une déli-
bération tendant à modifier les droits de
douane sur les tabacs étrangers.
La délibération est publiée au Journal Of-
ficiel le 18 avril 1931. Cette publication
doit avoir lieu dans les huit jours de la ré-
ception au ministère des Colonies. Le dé-
cret rejetant la délibération intervient le
13 juillet 1931.
Ce décret est soumis à la ratification du
Parlement le 10 décembre.
A la date du 13 mars 1931, le projet de
loi portant ratification n'a même pas encore
été ratifié.
Une délibération du Conseil général de 1 i
Guadeloupe, en date du 19 mars 1931, fait
l'objet d'un décret d'approbation du 13
août 1931 est soumis au Parlement le 10 dé-
cembre. Le projet de loi portant ratification
n'est pas encore rapporté.
Mêmes observations peuvent être faites à
propos de nombreuses délibérations prises,
en diverses colonies, aux mois de juin et
juillet 1931 qui, en mars 1932, ne sont pas
encore ratifiées par le Parlement et ne le
seront certainement pas avant le mois de
juin 1932.
Sans doute, le décret, non ratifié, a pleine
force légale jusqu'à ce qu'intervienne la dé-
cision de la Chambre.
Mais on voit, sans qu'il soit nécessaire d'y
insister, à quelles difficultés d'ordre prati-
que on se heurterait si, par hasard, les
Chambres décidaient de ne pas ratifier les
décrets. Combien de droits pourraient équi-
tablement, sinon légalement, se prétendre
gravement lésés par des dispositions régle-
mentaires non ratifiées.
Par ailleurs, il n'est pas douteux qu'en
donnant à la ratification du Parlement un
caractère, en quelques sorte- purement aca-
démique par les trop longs dé!ais dans les-
quels elle intervient, on trahit la volonté du
législateur qui a voulu que la décision lé-
gale, définitive, intervienne dans le plus bref
délai, dans l'intérêt des colonies, comme
dans celui des particuliers.
Petites ft vacances de légalité 9, sans
réelle importance, dira-t-on.
Peut-être 1
C'est avec des mœurs administratives de
cette sorte que l'on sape l'autorité des Par-
lements et que l'on fait glisser, tout douce-
ment, les régimes démocratiques vers les ré-
g imes d'autorité administrative ou person-
nelle.
Etienne Antonelli,
Députa rie la Haute-Savoie.
Rapporteur du budget de
VAlgêrir
Dépêches de l'Indochine
La mission Centre-Asie à Hanoï
La mission Centre-Asie, dont les voitures
'étaient arrivées lundi dernier, A llafplwng,
est entrée hier matin à llanol.
En raison du décès à lIong-K ong du chel
de la mission, M. Haardt, une partie des
cérémonies qui devaient fêter L'arrivée de
la mission ont été décommandées. Une ré-
ception très simple et d'un caractère émou-
vant a eu lieu.
Les autos-chenilles ont traversé La ville
entre une double haie de curieux qui
s'étaient massés nombreux sur le parcours
malgré la pluie.
On remarquait particulièrement, A la
tête du cortège, la voiture du commande-
ment au fanion cravaté de crêpe et où la
place de M. Ilaardl était vide.
rriuées au palais du gouvernement gé-
néral, les voitures se sont rangées en face
du perron d'honneur, sur les degrés duquel
étaient échelonnés des cavaliers en veste
rouge, lance au poing.
Le Gouverneur général Pasquier, en-
touré des autorités et des notabilités de la
colonie a souhaité la bienvenue aux mem-
bres de la mission et s'est associé Il leur
'deuil.
Il les a félicités de Vœuvre accomplie
dans la traversée de l'Asie, plus difficile
que celle de l'Afrique, et leur a adressé des
vœux pour t'achèvement du voyage.
M. Aurlouin-nuhreuil a remercié avec
'émotion et les voitures, défilant autour du
palais, se sont rendues sur t'emplacement
réservé pour leur campement.
Du riz pour la France
Le Cap Saint-Jacques est parti de Saigon
le 12 mars avec 50 tonnes de riz blanc pour
Marseille, 976 tonnes de riz blanc et 125
tonnes de brisures sur Bordeaux.
Au Conseil général de Cochinchine
Le Conseil général de la Cochinchine
réuni en session extraordinaire, a approu-
vé une motion, présentée par la représen-
tation annamite, adressant des remercie-
ments au Ministre Paul Reynaud et au
Gouverneur Général Pasqufer, pour avoir
MoMnd satisfaction aux vœux de la popula-
tion annamite relatifs à l'égalité numérique
des représentations française, et indigène,
m sein de rassemblée locale.
Indôpsctfi.
S. M. Bao Dai
aux manœuvres navales
«♦*
Arrivée à Toulon
S. M. Bao Dai, empereur d'Annam, venant
de Paris, est arrivé mardi matin à Toulon, et,
suivant son désir, n'a été l'objet d'aucune ré-
ception officielle.
Le vice-amiral Robert, commandant la pre-
mière escadre, le vice-amiral Pirot, comman-
dant en chet de la troisième région maritime ;
MM. Jean Mativat, sous-préfet, et Paul
Comte, maire par intérim, l' ont salué à la
gare. Bao Dai a été conduit en automobile à
I arsenal, puis au quai de l'Horloge où il a
pris passade sur la vedette du vice-amiral
Robert, d où il s'est embarqué sur le Lor-
raine, cuirassé amiral de la flotte navale.
Le Lorraine a appareillé ensuite vers le
large.
Les manœuvres en pleine mer
Bao Dai a assisté pendant la matinée et
1 après-midi à diverses évolutions des navires
constituant la force navale et à des exercices
de tir par les nouvelles pièces des cuirassés et
croiseurs.
La première escadre a continué mercredi
matin ses manoeuvres qui sont suivies, du bord
du vaisseau amiral, par Bao Dai. Un déjeuner
officiel, réunissant tous les contre-amiraux de
la force navale, a été offert, en l'honneur du
jeune souverain, par le vice-amiral Robert,
commandant en chef à bord du cuirassé Lor-
raine. L'empereur Bao Dai, enchanté d'avoir
assisté à des exercices de notre première esca-
dre, a quitté le Lorraine hier après-midi et a
rejoint Marseille par la route. Il avait reçu à
Toulon un télégramme de M. Pietri lui expri-
mant les voeux du ministre de la Défense na-
tionale pour l'heureuse continuation de son
voyage. L'empereur Bao Dai a répondu par
un télégramme de remerciements, disant aussi
qu'il était enchanté de son séjour à bord du
Lorraine.
Vers l'Afrique du Nord
L'empereur partira dimanche par le courrier
d. Alger pour un séjour en Afrique du Nord.
Tous les navires de la première escadre
poursuivent lem écoles à feu et de lancements
de torpilles jusqu'à la fin de la semaine.
La Banque de l'Afrique
occidentale
i
1 I r 1
ON distingué collè-
gue, le général
Stuhl, a déposé
sur le bureau du
Sénat, au nom de
la Commission des
Colonies son rap-
port tendant à ap-
prouver la con-
vention passée par
le gouvernement
avec la Banque de l'Afrique Õccidefltale.
Il n'est pas besoin de revenir sur le pro-
blème bancaire devant les lecteurs de ce
journal ; les Annales Coloniales ont maintes
fois exposé la nécessité qu'il y aurait à réa-
liser cet accord qui donnerait au grand éta-
blissement d'émission la souplesse nécessaire
pour assurer l'économie de nos possessions
d'A. 0. F. et d'A. E. F.
Cependant, je tiens à souligner le carac-
tère d'intérêt général que représente la con-
vention : c'est le point auquel s'est attaché
heureusement, le général Stulll qui s'exprime
ainsi :
« L'approbation de cette Convention ren-
tre dans le cadre de l'œuvre de redresse-
ment entreprise par le parlement, tant de
notre économie métropolitaine que des divers
éléments d'économie coloniale, l'une autant
que l'autre étant solidairement base indiscu-
table de l'influence française qui doit à la
face du monde, rester dans l'avcnir ce
qu'elle fut dans le passé. 9
En réalité et ainsi que le prouve la lec-
ture du rapport du général Stuhl, il ne
s'agit pas de sauvetage, mais de simple
maintien d'une situation économique pré-
cicuse.
a Les chiffres soulevés demeurent impor-
tants certes, mais nous ne devons pas ou
Itlier que dans l'autre plateau de la balance
il y a le puissant et décisif facteur du crédit
moral, du nom français, du crédit français,
de l'influence française. »
En face de l'avis formel des colonies inté-
ressées qui, par la voix de chefs autorisés,
se sont déclarées prêtes à accepter les dispo-
sitions reconnues nécessaires, parce qu'elles
ont, elles aussi, aux sources immédiates,
compris mieux encore, s'il se petit, la ques-
tion vitale posée, le moins qu'on en puisse
dire est que la ratification attendue ne peut
pas être refusée.
Ainsi que le fait ressortir le rapport du
général Stuhl, l'intérêt général est en jeu.
Donc, il y a urgence à ce que le projet soit
ratifié.
Tous les atermoiements ne peuvent que
porter un grave préjudice à nos colonies de
l'A. O. F. et de VA. R. F.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
dem Douanes.
> -«*M. <
ANNIVERSAIRE
Mme Pasquier. mère du gouverneur gé-
néral de r Indochine, est centenaire depuis le
mois dernier. C'est une aïeule d'une remar-
quable vitalité. Son intelligence est demeurée
alerte et souriante ; et Mme Pasquier gaie de
la joie de vivre, a fêté avec ses fils ce brillant
anniversaire.
La propriété de famille qui s'élève toute
proche de la rivière de l'Huveaume, à trente
kilomètres de Marseille entre Auriol et Saint-
Zacharie s'était parée elle aussi d'un air de
fête.
M. Pierre Pasquier, hélas, manquait à cette
réunion de famille, mais sa mère parla longue-
ment de lui avec tendresse et admiration à la
fois, car c'est toujours dans ce coin où il
passa son enfance qu'il vient lorsqu'il est en
France se remettre du surmenage et des sou-
cis inhérents à son poste.
- + <
Le canal des Deux-Mers
remis sur la sellette
Au Comité de l'Afrique du Nord-Midi
En raison du chômage persistant la ques-
tion de la construction du canal des Deux-
Mers vient d'être remise à l'ordre du jour
par le Comité Afrique du Nord-Midi, réuni
en assemblée générale à Toulouse.
Un seul problème suffit à remplir le pro-
gramme adopté : la création du canal des
Deux-Mers. Il a donc été décidé d'organiser,
vers la fin de juin prochain, un Congrès du
Canal des Deux-Mers afin de provoquer la
mise aux études des projets actuellement au
point.
(
Le voyage de la mission
Sixte de Bourbon
Vets Fort-Lamy
La mission du prince Sixte de Bourbon est
arrivée le 8 mars, à Fort-Archambault, dans
l'Oubanghi-Chari, ayant ainsi accompli la
première moitié de son programme. Fort-
Archambault est, en effet, le point extrême
sud de l'itinéraire prévu. Après plusieurs
jours consacrés à une expédition de chasse
dans l'intérieur de la colonie, le prince va
reprendre le chemin du retour et se diriger
sur Fort-Lamy.
) -.
Le voyage du roi Albert
Il Congebeige
Le roi des Belges compte partir cette se-
maine pour le Congo belge, par la ligne
aérienne Londres-Le Caire-Redjaf, pour inau-
gurer le parc national et la nouvelle route
qui unit le Soudan au Congo.
Au Grand Conseil de Tunisie
M. Manceron préside la séance
d'ouverture et rend hommage
à M. Briand
En ouvrant mardi les séances plénières du
Grand Conseil de la Section indigène et de la
Section française, M. Manceron, Résident gé-
néral, a prononcé les paroles suivantes :
Je suis certain de répondre aux sentiments
des assemblées en vous demandant de vous
recueillir un instant pour vous associer au deuil
cruel qui vient d'atteindre la France et qui
touche aussi profondément la Tunisie. Placé
plusieurs fois à la tête du ministère des Af-
faires étrangères, M. Briand s'était toujours
montré pour notre pays un tuteur et un guide
plein de sollicitude. Il n'y a que quelques
mois encore, il me mettait à même de mesurer
la spmpathie éclairée qu'il lui témoignait.
Dans le plus noble des langages, le prési-
dent du Conseil vient de rendre au grand hom-
me d'Etal l' hommage d'avoir interprété la vo-
lonté unanime de la France en vue de la réa-
lisation de la paix entre les peuples, dans la
sécurité de - leurs - frontières.
Dès l' ouverture de la séance, M. Ben Rom-
dane demande une suspension en signe de
deuil à la mémoire de M. Briand, et le doc-
teur Tlatli prononce une émouvante allocution
dont voici un passage :
Nous qui venons chercher ici, pour la po-
pulation indigène, la satisfaction de ses besoins
et de ses droits légitimes ; nous qui aspirons
de tout cœur dans ce pays il une politique de
justice et de fraternité. nous ne pouvons que
nous associer pleinement à l'émotion univer-
selle causée par la brusque disparition de ce
grand apôtre de la paix entre les peuples.
Pour ces raisons et pour le profit incalculable
ipw la Tunisie retirera de sa généreuse politi-
que dans le monde, nous devons le pleurer
doublement.
M. Bonzon, délégué à la Résidence gêné-
raie, remercie la section indigène de l'hom-
mage qu' elle vient de rendre à l' ancien mi-
nistre des affaires étrangères et à sa politique,
qui répond aux traditions de générosité de la
France, politique poursuivie par M. Tardieu
dans le même esprit de concorde et de justice.
Le budget de la Tunisie
M. Zevaco, rapporteur général, a donné
lecture de son rapport sur le budget de la Tu-
nisie. La discussion a été immédiatement ou-
verte et de nombreux orateurs ont exposé leurs
points de vue et leurs suggestions.
Le projet de budget du Gouvernement a
été examiné et profondément modifié par la
Commission des Finances qui a rejeté en bloc
toutes les demandes de création d'emplois
nouveaux et a réduit les dépenses de 6 mil-
lions.
La Commission a proposé 12 millions d'im-
pôts nouveaux portant sur la taxe personnelle,
les droits sur l'essence, le tabac, les taxes
postales et un relèvement d'un décime sur les
impôts existants, qui doit fournir à l'Etat près
de 18 millions. Au total, le budget est équi-
libré à 458 millions.
Il est à présumer que la session sera termi-
née aujourd'hui.
) M+M. <
L'antenne coloniale
>4<
A RADIO-ALGER
En l'honneur de Murger
Continuant ses diffusions commémoratives,
Radio-Alger consacrera son émission du
24 mars à la célébration du 11Qe anniversaire
de la naissance de Murger. Présentée par
M. F. Hugues, critique littéraire de la sta-
tion, cette soirée a pour titre : « Le Roman
de la Bohème. »
Première audition
Le 24 mars, la célèbre chorale a Les 40
d'Alger » donnera un concert au cours duquel
sera présentée, en première audition, la can.
tate Alger, de M. R. de Galland, président
de la Fédération musicale d'Afrique du Nord.
Bel exemple à suivre
La lumière, cette fois, vient de l'Algérie.
Nous apprenons, en effet, que la ville d'Alger
qui, on le sait, avait pourvu ses écoles de
postes récepteurs, a demandé aux dirigeants de
Radio-Alger d'organiser des émissions spé-
ciales à l'usage des élèves et étudiants de
12 à 18 ans, et à la suite des conversations
qui eurent lieu en accord avec l'Académie,
la station algéroise consacrera, chaque samedi,
une heure à la réalisation de la radioscolaire
française.
CINÉMA COLONIAL
Au Tafilalet
M. Pierre Bonardi vice-président de la
Société des Gens de Lettres, a rapporté du
Maroc un film documentaire sur la récente
pacification du Tafilalet, réalisé par le re-
porter cinégraphique Brut. Ce film, qui sera
prochainement projeté en public, est intitulé
La Marche Pacifique.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
--- A LA -- COMMISSION DES - FINANCES --
A la Banque de l'Algérie
Hier la commission a adopté le projet de
loi suivant :
Elévation du maximum d'émission des bil-
lets de la Banque d'Algérie.
L'emprunt indochinois
La Commission des finances de la Cham.
bre a adopté un avis de notre éminent col-
laborateur M. Archimbaud sur le projet de
loi autorisant l'Indochine à contracter un
emprunt.
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE,
DES COLONIES BT PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des pays de protectorats s'est réunie mer-
credi après-midi sous la présidence de M.
Taittinger, président.
Les emprunts indochinois
M. Jean Odin a développé son rapport sur
le projet de loi autorisant l'Indochine à
contracter divers emprunts.
Le rapporteur a analysé le projet du Gou-
vernement qui consiste à autoriser le Gou-
vernement Général de l'Indochine : io à
contracter un emprunt de 250 millions des-
tiné à raffermir l'équilibre budgétaire de la
colonie ;
20 à soutenir l'industrie du riz en procu-
rant à la colonie les ressources nécessaires
pour permettre l'octroi de prêts hypothécai-
res à long terme aux rizeries 1
3" à donner sa garantie à un emprunt de
170 millions en vue de soutenir les planteurs
de café et de caoutchouc.
La Commission a adopté le rapport à l'una-
nimité.
Nominations de rapporteurs
La Commission a nommé rapporteur : il
M. Henri Lorin du projet de loi autorisant le
Gouvernement chérifien à contracter un em-
prunt ; 2* M. Gasparin de la proposition de
résolution de M. Auguste Brunet ayant pour
objet de régler, dans les colonies où la loi de
séparation a été rendue applicable, la situa-
tion des Ministres des Cultes n'ayant pas
droit à pension sur le Trésor et dont les
allocations temporaires ou viagères ont été
mises d'office à la charge des budgets locaux.
- La maison de la France extérieure
La Commission a chargé M. Cravoisier
d'examiner le projet de création d'une mai-
son de la France extérieure qui groupera,
dans le même immeuble, les divers offices et
agences économiques entretenus actuellement
par les diverses possessions françaises dans
des quartiers différents de Paris.
Les M Croix » de l'Exposition coloniale
La Commission a chargé son Président de
faire une démarche pressante auprès du Gou-
vernement pour le prier de demander à la
Chambre la discussion immédiate du projet
de loi n° 6262, portant attribution d'un con-
tingent spécial de Croix dans l'Ordre de la
Légion d'ilonncur à l'occasion de l'Exposi-
tion Coloniale Internationale de Paris de
11.)3 1
A LA COMMISSION D'ENQUETE
Réunion
M. Louis Marin a convoqué pour ce ma-
tin les membres de la Commission d'enquête
afin de leur donner lecture du rapport de
M. Joseph Denais sur l'Aéropostale.
Il sera en outre donné des indications sur
l'état des travaux de la sous-Commission
chargée de la Banque Bénard.
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget des Colonies
La Commission sénatoriale des Finances a
entendu hier M. P.-E. Flandin sur le projet
de budget de 193 et sur la situation finan-
cière.
Le ministre a répondu aux diverses ques-
tions qui lui ont été posées par M. Abel
Gardey, rapporteur général.
La Commission, après avoir pris d'impor-
tantes décisions, a. continué l'examen du bud-
get des dépenses.
Elle a adopté sur le rapport de M. Léon
Perrier le budget des Colonies.
> M*O- <-
A l'Académie des Sciences
-
Communication
A la dernière réunion de la Compagnie il
a été communiqué une note de M. R. Furon
sur l'extension du Dévonien marin en Afri-
que Occidentale.
+
A l'Académie de Medecîne
Hommage à la mémoire
du professeur Debierre
A la dernière réunion le président de l'Aca-
démie a annoncé la mort et salué la mémoire
de notre ami et collaborateur le professeur
Debierre, de Lille, qui était depuis trente
ans correspondant de la Compagnie.
Etudes sur la fièvre jaune
M. Girard, Mlles Moissonnier et Welti
étudient les transformations des graisses au
cours de la fièvre jaune expérimentale. C'est
une contribution aux recherches poursuivies
sur la pathogénie des maladies qui touchent
principalement I IUII.
A l'Hôtel des Ventes
Ventes d'objets d'art
Hier a eu lieu à l'Hôtel des Ventes, salle
11, la vente des objets d'art d'Afrique,
d'Océanie, d'Amérique et d'Asie, sculptures
du Cambodge et de la Chine, appartenant à
MM. E. V. et L. M* L. Flaget, c.-p.
Parmi ces objets figurait un Patou-Patou
d'Océanie, en jadéite verte, qui a été payé
4.000 fr. ; une herminette de cérémonie sculp-
tée de têtes de tikis, 7.000 fr., et un grand
tiki en jadéite verte, 3.200 franci. Tous ces
objets provenaient de Nouvelle-Zélande.
AU SENAT
rmewtMtoB su llute
Ambiance de séance
Tous céux qui ont assisté hier après-
midi à la séance du Palais du Luxembourg
servnl, unanimes à reconnaître qu'ils se
sont fort divertis.
Doux numéros sensationnels de suffraget-
tes-en-démence, certainement à la solde
rj';luti-(l'ministes précédaient le sketch Tis-
sier-Lo Moignic.
En scène pour le trois!. et le sénateur
du Vaucluse gagna la tribune.
Pour les spectateurs qui n'étaient pas à
la page, ce fut très émouvant 1 M. Tissier
sur le ton consacré aux tirades cornéliennes
proclama 8011 indépendance et sa loyauté.
Kien dans les mains, rien dans les po-
ches. u Je n'ai aucun intérêt là-bas. ».
Lù-lms, aux Indes peut-ctre ? mais ici son
oompère était clans la salle il tirait la fi-
celle invisible.
N'est-ce pas M. Tissier qui a fait aux
Indes la campagne électorale de M. Le
Moignic ?
Ainsi, son plaidoyer en faveur de Juva-
non fut-il totalement dépouillé de valeur.
Puis, changement de tableau.
Noir. Houge et Mauve. Un décor des
Fleurs du Mal qui :
cc Donnait un charme neuf d ses méta-
morphoses. x.
Et M. Tissier que le souvenir ravit en ex-
tase évoque : « Un ieune ami, beau, sédui-
sant. »
Un cri fuse dans l'hémicycle :
« Coponat !. Coponat !. »
Le vacarme couvre le nom du :
» Tigre adoré monstre aux airs indo-
lents ».
Nous sommes en plein Enfer des pièces
condamnées.
D'un coup de sa baguette exorciseuse,
M. Albert. Lebrun rétablit le calme mais
c'est pour peu de temps.
Le bateau ivre
lungiuuif et roulant sur les flots violacés
des apéritifs, M. le Moignic monte à la
tribune.
Il est impossible de soutenir que le figu-
rant Hindou soit à jeun ; l'àme des pitons-
curaçao alourdit ses imprécations.
Il se plaint amèrement de M. Jean Philip
qui a parlé à propos de3 Indes « d'élus à
100 Il.
Et pourtant lorsqu'au dessus de la mlée.
on considère en sujet de pendule la Sainte-
Trinité, Juvanon-Le Moignic-Coponat, qui
préside aux destinées de nos cinq comp-
toirs des Indes, loyalement, on est forcé de
reconnaître que M. Jean Philip a eu raison
de pousser un S. O. S. au nom de cette
malheureuse colonie.
Pourquoi j'interpelle sur l'Inde française
Il a fallu du courage à M. Jean Ptulip
pour prendre la défense de Pondicliéry, de
Chandeniagor, de Karikal, de Yanuoll, de
Malié et dresser son vigoureux réquisitoire
contre le Gouverneur Juvanon. Si près de*
élections les jeux gouvernementaux sont
faits.
Quand mémo, le cri do détresse a retenti
au éllnt et au moment d'imposer a cette
colonie un candidat, qui se ru peul-étrc « le
HH> ",;x
sera forcé de se rappeler les graves aver-
tissements donnés paf M. Jean Philip.
Si le Sénateur du Gers n interpellé c'est
que la lÀtjue des Droits de l'Homme lui a
ronfié un dossier accusateur en le pliant de
le porter a la tribune du Sénat, car il 11c
faut pas oublier qu'il appartient de longue
date il la < xtmini.ssion des Colonies.
Déjù, il y a quelques mois, M. Nouelle
ri la Chambre avait tiré la sonnette d'a-
lîinne. Son interpellation fut ajournée.
La mort d'un port
Or, la situation éennomique de l'Inde
française est. grave. Notre port de Pund.-
chéry se vide au prolit (111 port anglais
Pudlor. Le commerce de l'arachide passe
de chez, nous à nos voisins et d'année en
année les chiffres des balles expédiées par
Pondklléry ont baissé, pendant, que ceux
de Pudloraugmentaient.
En janvier I9:»'J, Pondicliéry expédiait
W.:m halles et Pudlor 207.531.
Comment expliquer ce déc.'in rapide '?
« Le néfaste Juvanon »
La crise n'est pas seule responsable
puisque le port anglais a progressé. La
réponse de M. Jean Philip est énergique :
;< La raison ? La voici. En janvier h)30, M.
Adrien Juvnnon a pris en mnins l'administra-
tion (te l'Inde Frilnçaisl. Qui est-il ?
Nous l'avons connu, hantant les anticham-
bres ministcrielles, et son « ourieulum vilte »
marque, dans la carrière ndministrulivo, une
rnpiditè et une variété particulièrement bril-
lalltl. L'amitié d'un grand homme est un bien-
fait des dieux, et M. Juvanon a su abuser de
ce bienfait.
M. LI mcry, s'il était ici, confirmerait ce qu'il
m'a écrit sur le passage de M. Juvanon à la
Martinique et l'inlluenee « néfaste » qu'il y a
exercée.
11 passa 1» mois la Guyane, d'oil il fallut le
rnppeler. EuHn, on l'envoie dans l'Inde Fran-
çaise où le voici.
M. Juvanon succédait à M. de Guise, nommé
pour rétablir l'ordre dans le chaos hindou. Il
avait tenté de soustraire les fonctionnaires aux
pressions politiques, et d'éclaircir la situation
si trouble de la colonie. Mais, c'est un sort plus
souvent réservé nux bons gouverneurs qu'auv
mauvais, il fut rappelé.
A peine débarqué en Inde Française. M. Ju-
vanon s'applique 1) démolir de fond en comble
l'onivre de son prédécesseur. 11 ne s'en cache
pas. Le statut des fonctionnaires locaux est
ainsi aboli. I,e service du cadastre est boule-
versé.
Le lieutenant Vouillard, chargé du service de
la police, est remplacé par le maréchal des
logis Hourjoin, qui a une réputation assez
fâcheuse. M. Juvanon se débarrasse brutale-
ment aussi du chef de cabinet de son prédéces-
seur.
Reste le service de l'fnstruction puhliquc. Son
chef, M. Dauro, s'étnnt refusé il exécuter un
mouvement d'instituteurs selon les vues per
sonnelles de M. Juvanon. se voit l'ohjel de pro-
cédés malveillants qui lui rendent la vie im-
possible.
Il commet la faute d'écrire directement au
ministre de rtnstruction oublique en l'avi
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