Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 janvier 1932 26 janvier 1932
Description : 1932/01/26 (A33,N10). 1932/01/26 (A33,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380446h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME 'ANNEE. No 10. LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI sont, 2G jsNviron m-2.
JOURNALJOOTIDIEN
Rédaction & Administration.
14, MM lll Mllt-TftlMr
PARIS a")
TlLÉPH. « LOUVRE 1t-17
- RIOHBLIBU t7*S4
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Les Annales Coloniales
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L'équipement des Colonies
––-–– ) (
Dans le très suggestif discours prononcé
par M. le gouverneur général Antonetti,
devant le Conseil de Gouvernement de
l'A. E. F. en décembre dernier, je retrouve,
avec tristesse mais sans étonnement, l'éter-
nelle protestation que nous ne cessons de
dresser contre une incompréhension qui hé-
las, demeure totale.
« Cette crise, écrit M. Antonetti, nous
fait sentir plus durement l'insuffisance de
notre équipement, surtout en voies de com-
munication. Elle rend plus lourde pour nos
populations l'obligation de refaire chaque
année, depuis cinquante ans, d'innombra-
bles constructions provisoires que nous
n'avons jamais eu les moyens d'édifier en
matériaux durables. à
Et M. Antonetti cite, à ce propos, un
document que je veux reprodurre ici, tex-
tuellement. C'est un télégramme adressé au
Gouverneur général, en 1929, par M. Magi-
not, alors ministre des Colonies :
c Après examen approfondi situation
A. E. F., j'ai le sentiment qu'on ne peut
permettre à notre colonisation de prendre
l'essor désirable qu'en amenant la Métropo-
le à mettre pendant un certain temps à votre
disposition une subvention annuelle impor-
tante. Avec cette subvention dont le montant
doit atteindre et même dépasser, si nécessai-
re, celui des recettes propres du budget gé-
néral, vous pourriez faire face à augmenta-
tions indispensables de personnel technique
et d'administration, augmentation de crédits
destinés à hygiène, assistance médicale, en-
seignement, assurer la construction des rou-
tes, non plus à l'aide de prestations qui ne
doivent concerner que leur entretien^ enfin,
vous procurer matériel pour ouvrages d'art
définitifs de ces voies de communication.
J'appelle toute votre attention sur ces sug-
gestions.
« Ne me répondez pas comme vous l'avez
fait, en certaines occasions, à mes prédé-
cesseurs, car j'ai pu me rendre compte, de-
puis, combien était impossible qu'avec vos
ressources actuelles, vous puissiez surmon-
ter les difficultés de la situation. »
Il n'y a rien à ajouter, ni à retrancher de
ces nettes et claires « suggestions 9 et on
ne peut que regretter qu'elles n'aient pu
prendre la forme d'un « ordre » que dans
une si faible mesure qu'elle en apparaît ri-
dicule.
M. Antonetti nous apprend que sur les
- "instances de M. Maginot, le gouvernement
avait décidé « qu'il serait accordé à
l'A. E. F., pendant six ans, une subven-
tion annuelle de l'ordre de 50 millions lui
permettant de faire face à ses dépenses de
premier établissement ».
Or qu'est-il arrive ? Sur les 300 millions
promis, 20 millions ont été accordés. Puis,
M. Maginot a quitté les Colonies pour deve-
nir ministre de la Guerre et. l'on n'a plus
rien fait.
Il me plaît de rendre hommage, ici, à la
mémoire d'un homme, comme M. Maginot,
dont je ne partageais aucunement les idées
politiques mais qui. en matière coloniale,.
avait su voir juste et grand, juger les hom-
mes et comprendre les choses.
Mais pourquoi faut-il que les « sugges-
tions 9 de teLs nommes ne trouvent jamais
le moyen de se réaliser et de devenir une po-
litique d'action ?
Pourquoi faut-il que nous soyons condam-
nés à reprendre toujours la défense d'idées
qui pourtant devraient être admises, depuis
longtemps, par tout le monde ?
M. Antonetti après avoir fait ainsi une
allusion discrète à ces 300 millions, ridicu-
lement -réduits à 20 millions ajoute :
« Ce ne seraient là, d'ailleurs, que des
avances que nous rembourserions plus tard,
quand nous serons ma jeurs.
Car, et c'est ce que l'on oublie trop,
cet argent que l'on nous prête, si nous le
transformons, nous ne le dépensons pas : le
chemin de fer de Brazzaville à Pointe-
Noire, le port que nous allons créer à son
extrémité, représentent une valeur marchan-
de au moins égale, sinon supérieure, au ca-
pital investi dans sa construction. »
Et ailleurs, il insiste :
« L'équipement d'une route en ponts dé-
finitifs supprime chaque année des dizaines
de milliers de journées de prestations em-
ennployées à refaire des ponts provisoires.
Rendant possible l'emploi de camions trans-
portant 3.000 kilos de charge utile au lieu
de 1.500 kilos, il. permet d'augmenter le
prix payé au producteur et d'étendre la
zone ouverte nu commerce. »
On éprouve quelque honte à reproduire
de tels arguments avec Je sentiment qu'ils
peuvent encore être nécessaires.
Faudra-t-il donc toujours nous arrêter au
stade des « suggestions » de M. Maginot ?
Etienne Antonelli,
Députa de ta Haute-Savoie
Rapporteur du budget dt
CAlQérlr.
Un grand meeting d'aviation
à Madagascar
«♦«
L'Aéro-Club de Madagascar, dont nous
avons déjà signalé l'activité, a .organisé le
dimanche 13 décembre, sur le champ d'avia
tion d'Ivato, aux portes de Tananarive, une
grande fête aérienne sous la présidence du
général Magnabal, commandant supérieur
des troupes. M. le Gouverneur général p.i.
Houvin, absent de la capitale, s'était fait re-
présenter.
Cette belle manifestation sportive a la-
quelle l'escadrille militaire de la Grande Ile
a prêté son entier concours, a produit la plus
grosse impression dans les milieux indigè-
nes.
Des la première heure, une foule considé-
rable envahissait le camp d'aviation et se
massait aux abords des hangars, près de
l'aire d'atterrissage, où étaient rangés les
avions militaires, le Potez 36 de l'Aéro-Club
et le Farman du capitaine Arrachart, arrivé
la veille à Ivato. Point n'est besoin de dire
que la présence du célèbre aviateur, qui vient
de mener à bien le raid France-Madagascar
par le Centre-Afrique, contribua à rehausser
l'éclat de cette journée.
Après des vols en groupe et en ligne à basse
altitude exécutés avec maîtrise par l'esca-
drille, pilotes civils et militaires rivalisèrent
d'adresse dans les exercices de destruction de
ballonnets. Le lancer d'un parachute im-
pressionna vivement les spectateurs indigè-
nes. Enfin, de nombreux vols de démonstra-
tion ont été effectués par le petit avion de
l'Aéro-Club et l'appareil du capitaine Arra-
chart, qui donnèrent le baptême de l'air à
de très nombreux membres européens et indi-
gènes de l'A.C.M.
- La tenue et la discipline de la foule mal-
gache furent parfaites.
En résumé, beau succès de propagande à
l'actif de l'Aéro-Club qui ne manquera pas
d'avoir les plus heureux effets pour le déve-
loppement de l'aviation de tourisme dans la
Grande Ile, devenue aujourd'hui le point,
terminus des grands raids.
le Ajoutons que le lendemain de cette fête,
l'aviateur Lefebvre se posait à Ivato, ayant
traversé le canal de Mozambique (400 km. de
mer) et réalisé la liaison France-Tananarive.
en onze jours et demi avec un avion de tou-
risme de 40 CV.
) ..- (
M. Mario Roustan
n'a pas inauguré
le zoo de Vincennes
Ce devait être samedi, à. 14 heures, la re-
mise officielle du « zoo » au. Muséum. Or, à
l'heure fixe, on apprit que M. Mario Kous-
tan, ministre de rtristruction publique, qui
devait présider a cérémonie, en avait de-
mandé la remise a une date ultérieure, se
trouvant légèrement souffrant.
>.. - 5
Nos artistes parisiens
en Afrique du Nord
M. Marcel Ciampi qui fait une tournée. en
Afrique du Nord, a donné à Alger et à Oran
deux conrerts où il obtint de brillants succès.
Chemin de fer
et port de la Réunion
Des solutions
Apres avis de la Commission de Surveillance
du C. P. R., le Département des colonies a
décidé :
10 De rapporter les arrêtés ministériels ré-
glant les comptes du C. P. R. pour les exer-
cices 1925 et 1926.
Il est apparu, en effet, que ces arrêtés
avaient méconnu l'esprit 'de la loi du 13 juillet
1925 et qu'il p avait lieu de rembourser le
surplus des provisions de la colonie avant de
procéder à la répartition, par moitié, entre
l'Etat et la Colonie, des excédents de recettes
du C. P. R.
2° D'insistet auprès du Ministère des Fi-
nances pour obtenir sinon la suppression, du
moins la réduction notable du taux ces intérêts
des avances de l'Etat au C. P. R., sans pré-
judice du moratoire à intervenir.
Une commission qui a siégé au Ministère des
Colonies sous la présidence de M. le Conseil-
ler d'Etat Fochiert pour examiner la situation
financière du C. P. R., avait proposé qu'on
étudiât la possibilité d'appliquer rendant plu-
sieurs années un moratoire sur les dettes contrac-
tées par le C. P. R. envers l'Etat.
3° De demander au budget de l'Etat de
prendre à sa charge la part qui lui incombe
dans les retraites des agents du C. P. R.
La Commission de Surveillance s'est préoc-
cupée de la question des retraites des cheminots
et de l'incorporation dans les traitements sou-
mis à retenue des 40 constituant le supplé-
ment temporaire et des primes de iravail. Un
cdblogramme a été adressé à cet effet au Gou-
verneur de La Réunion.
Le statut financier du C. P. R.
Le Département des colonies a soumis nu
contreseing du ministre des Finances le projet
de décret déterminant le nouveau statut finan-
cier du C. P. R. et traduisant dans un texte
sans équivoque la nouvelle situation juridique
de cet organisme placé sous le contrôle du
Conseil général de Ja Colonie.
D'autre part, il a mis à l'étude un projet
comportant :
a) Le relèvement à 9 millions de la dotation
du fonds de roulement de l'Exposilion ;
b) La création d'un fonds de réserve et
d'un fonds de prévoyance pour insuffisance de
recettes.
Pratiquement, l'existence de ce dernier fonds
permettrait d'utiliser, de cas échéant, dans la
section ordinaire du budget du C. P. R., les
disponibilités du produit de la surtaxe tempo-
raire classé dans la section extraordinaire.
Les marocains en France
Du 1"1' janvier au 1er novembre 1931,68.967
déclarations nouvelles d'étrangers ont été faites
à la Préfecture de police, parmi lesquelles
1.524 Marocains.
Pressant appel
SI
SM!
EUDI derttier, au Sé-
nat, le groupe de
VXJnion Démocra-
tique et Radicale
I a discute longue-
• ment une question
qui, une fois de
plus, prouve l'urgence de mettre au point
la politique économique de « la Plus grande
France ».
4
En ce moment, l'ittdustric du textile qui
occupe dans nos fabriques de Basse-Seinej
des Elandresi des deux côtés des Vo^cs.
etc. 1.350.000 ouvriers, subit une crise
grave. Nos industriels voient les commandes
se raréfier, les barrières douanières de plus
en plus infranchissables paralysent les ex-
portations f le marché intérieur embouteillé
possède une puissance d'absorption quasi
nulle.
Il est tout naturel que la métropole ali-
goisséc" au bord du Maelstrom économique,
songe aux débouchés que peuvent offrir nos
territoires d'çutre-mer.
,
N'est-ce pas, du reste, le résultat cherché
par les fastes de l'Exposition Coloniale ?
Logique oblige, le Sénat l'a compris et le
groupe de l' Union Démocratique et Radi-
cale a décide de demander, avec instance,
au Gouvertiemcntj de prendre d'extrême ur-
gente, les mesures nécessaires pour sauve-
garder l'industrie textile.
Ort le remède préconisé le voici :
« D'une manière générale, le Groupe es-
time nécessaire que le Gouvemcment, et en
particulier les Ministres des Colonies et du
Commerce, fassent connaître au pays leur-
politique commerciale aux colonies, afilt
d'arriver à réaliser la plus grande France
économique, comme elle l'est déjà ait point
de vue politique ».
L'appel est pressaiit 1 C'est que le mal
empire ra pidement et réclame une mèdica-
tion énergique et cohérente, non un système
de douches écossaises.
D'un côtâf protection cet A. O. F. des tis-
sus de coton métropolitains par un supplé-
ment de droits de douane de 25 sur les
importations étrangères ; de V autre, un
projet de loi relatif à la majoration de la
taxe à l'importation perçue sur toutes les
marchandises provenant de l'extérieur, en
englobant sous l'étiquette « Pays étran-
gers 9 l'Algérie et les Colonies franfaies.
Tandis que le Sénat ratifie le projit de
loi déterminant la liste des matières premiè-
res et denrées alimentaires originaires des
colonies à régime préférentiel admissibles
en fraiichise, en France et en Algérie : le
Ministère des Affaires étrangères déclare,
quant au Maroc, qu'aucune mesure discrimi-
natoire 11e peut jouer dans l'Empire ché-
ri ften en faveur de l'industrie française.
Evidemment, il y a l'égalité économique et
l'acte d'Algésiras !.
Mais, à cette heure de péril, où chacun
lève son pont-levis" la France n'a aucune
raison de se suicider en laissant végéter
hors de son orbite économique un domaine
vaste comme l'Europe et soixante millions
de sujets.
L'appel est lancé, il doit être entendu par
MM. les Ministres des Affaires étrangères,
des Colonies, du Commerce.
Jusqu'ici, il semble bien que le message
n'a pas été rccueilli.
Marcel Ruedel.
>
M. Maneerol en France
A bord du paquebot Gonvcrncitr-Gènéral-
(îrèvy, courrier de Tunisie arrivé à Marseille
à 16 heures dimanche, se trouvaient M. Man-
ceron, résident général en. Tunisie, le com-
mandant Beucler, son chef de cabinet mili-
taire, l'amiral Boisanger, préfet maritime de
Bizerte.
M. Manccron, qui est en parfaite santé,
vient en France pour conférer avec le minis-
tre des Affaires étrangères des affaires de la
Tunisie avant la réunion du Grand Conseil,
qui doit avoir lieu le 5 février prochain. La
situation actuelle de la Tunisie, a dit notam-
ment M. Manccron, mérite tout spécialement
d'êtrc examinée avec bienveillance. Deux an-
nées de récoltes déficitaires, le cyclone du
Sud tunisien, les inondations de la Medjerdah
ont mis la Tunisie dans une situation très
difficile.
(, Il faudra de longs. mois pour la répara-
tion des dégâts causés un peu partout par les
intempéries, notamment dans le sud, où di-
vers ponts ont été emportés.
« Dans l'industrie artisanale, un chômage
important se produit, ce. qui met les autorités
tunisiennes dans l'obligation de pourvoir en
partie a lit. nourriture de nombreux Tuni-
siens dépourvus de travail.
(e La Régence seule ne peut suffire à tout et
l'aide de la France devient absolument né-
cessaire. Les modalités de cette assistance de
notre pays à la Tunisie devront être l'objet
d'un minutieux examen du gouvernement.
C'est ce que souhaitent tous les Tunisiens. 11
Hier est arrivé à Paris le Résident général
de France en Tunisie, accompagné de Mme
Manceron.
M. Manceron a été salué, à la gare de
Lyon, par M. Geoffroy Saint-Hilairc, direc -
teur à Paris de l'Office du gouvernement tu-
nisien et de nombreuses pcrsonnalitrs lioliti.
queg et des amis personnels.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'aviation coloniale.
Répertoire de VOffin'ol.
A TOffirinlel.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira le mercredi
27 janvier à 16 heures. Local du 8e Bureau.
Ordre du jour : Audition de M. Paul Rey-
naud, ministre des Colonies, sur son voyage
en Indochine.
On sait que cette audition n'avait pu avoir
lieu par suite de la réunion provoquée par M.
André Tardaeu des représentants de la France,
parmi lesquels figure M. Paul Reynaud à la
Commission du désarmement.
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget de l'Air
La Commission des Finances de la Chambre
a entendu hier après-midi le ministre de l'Air
sur les crédits de son département.
Le ministre a indiqué, dit le communiqué
de la Commission, que le nombre des acci-
dents est en diminution constante, alors que
le nombre des heures de vol est en progres-
sion. Il a fait connaître les conditions de sécu-
rité exigées pour les divers appareils d'avia-
tion, ainsi que les mesures prises pour obtenir
un meilleur entretien, une meilleure conserva-
tion et la prolongation de la durée du service.
Le ministre a répondu à des questions sur
l'état des aviations militaire et maritime et les
théâtres des opérations extérieures. Les divers
chapitres du budget ont été ensuite adoptés.
Ajoutons au communiqué que sur la demande
du rapporteur, M. Oelesalle, la Commission
a réduit de 52 millions les crédits affectés aux
appareils de série, estimant préférable de voir
poursuivre les études des prototypes.
La Commission a voté en outre- un crédit
de 3.750.000 francs pour l'organisation de la
Corse comme base d'hydratation. Sur les cré-
dits relatifs aux stocks (s'élevant au total à
150 millions), M. Delesalle demandait une ré-
duction de 100 millions. La Commission a ré-
duit le chapitre de 50 mitlions. qu'elle a affec-
tés à celui des études et créations de proto-
types.
La Commission a réduit d'un quart les effec-
tifs d'aviation en Syrie, afin d éviter l'épar-
pillement des escadrIlles. Elle a exprimé par
ailleurs le vœu que sur les crédits affectés aux
constructions de série, une large part soit faite
aux hydravions.
Le ministre de l'Air sera entendu de nou-
veau mercredi soir par la Commission sur le
chapitre qui a été réservé, des subventions aux
Compagnies.
(
1 M. Carde
dans le Sud-Algérien
-– * <
A El-Goléa et Timimoun
Samedi nous avons, annonce la visite de
M. Carde à El-Goléa. voici de nouveaux dé-
tails complétant nos informations :
M. Carde, gouverneur général, a assisté
jeudi soir, a El-Goléa à un banquet officiel.
A cette occasion, le colonel Helandou,
commandant du territoire de Ghardaïa, a ex-
primé au Gouverneur général la reconnais-
sance des officiers, des fonctionnaires, des
missionnaires et de la population pour la vi-
site qu'il a bien voulu leur faire et a souli-
gné comme un événement marquant de pé-
nétration saharienne ce premier voyage d'un
chef de la colonie "bordant El-Goléa par le
sud.
Le colonel Weir-s a salué k Gouverneur gé-
néral au nom du premier groupe d'aviation
d'Afrique et l'a remercié de lui avoir donné
l'occasion en l'accompagnant de survoler le
Sahara avant de regagner Alger.
M. Carde a répondu que sa tournée cons-
tituait un dérivatif à ses occupations et à ses
préoccupations habituelles en même temps
qu'elle lui permettait d'examiner sur place
les progrès réalisés dans le sud par les offi-
ciers des affaires indigènes en dépit des
moyens réduits dont ils disposent, et aussi
d'étudier ce qui reste encore à accomplir.
Le Gouverneur général a déclaré que El-
Goléa devait, dans un avenir prochain, cons-
tituer une des principales bases du tourisme
au Sahara. 11 a félicité l'aviation de son en-
train et a souligné qu'elle était un excellent
moyen de pénétration et de propagande.
M. Carde, accompagné du colonel Bclan-
cluu, du lieutenant Maugcr, a quitté El-Go-
léa vendredi à 6 heures, à destination de Ti-
mimoun. Le Gouverneur général a été escorté
jusqu'à. la sottie, de l'oasis par le, * goums
méharistes qui lui ont rendu les honneurs.
Ils ont atteint Forl-ra-Iahon le 22 jan-
vier, vers 11 heures. M. Carde a été. accueilli
par le lieutenant-colonel Athenour, chef du
poste de Timimuun. Six appareils du 6° grou-
pc d'aviation ont survolé Fort-Mac-Mahon à
l'arrivée du Gouverneur général, puis Timi-
moun vers 15 li. 3°, heure à laquelle le Gou-
verneur général a atteint rc poste.
Le Gouverneur général et sa suite ont
quitté samedi matin Rcggan pour PAdrar.
Le Gouverneur général Carde est arrivé h
Adrar hier matin, à 11 heures, accompagné
des escadrilles du il- groupe d'aviation. Les
tioupes et les «.oniingents des maghzens lut
rendirent les honneurs.
Après les avoir passés en revue, le Gou-
verneur général s'est fait présenter les fonc-
tionnaires et les chefs indigènes, puis il a été
teçu à déjeuner par le chef de l'annexe du
Touat.
Dans l'après-midi, le chef de la colonie a
visité l'école et l'infirmeric indigènes, les
jardins, le cimetière, puis il assista, à 17 heu-
tes, à un thé offert par les chefs indigènes.
Le Gouverneur général a quitté Adrar à
iS heures pour T>eni-Abbès.
M. Lucien Saint
se rend au Tafilalet
.4»
Ainsi que les Annales Coloniales l'avaient
annoncé, dimanche matin à 7 heures, M. Lu-
cien Saint a quitté Rabat en auto pour se
rendre au Tafilalet et visiter le nouveau front
du Gheris.
M. Lucien Saint est accompagné du géné-
ral Huré, commandant les troupes d'occupa-
tion ; du commandant Juin, chef,du cabinet
militaire; de M. Voizarù, chef du cabinet ci-
vil; du directeur des Affaires indigènes Bé-
nazet et du chef de bureau de presse Le-
rouge.
Ils ont traversé Meknès, Azrou. village ac-
croché aux flancs du Moyen-Atlas, les forêts
de cèdres du lJjcbcl-Hebri et ont atteint
Aguelmanc-Sidi-Ali où le Résident et sa suite
déjeuucrent après une visite au poste d'Itzer
et une réception des officiers de ce poste. La
voiture repartit accompagnée par une fanta-
sia endiablée exécutée par des cavaliers indi-
gènes et les mokhazenis du capitaine Flye
Sainte-Marie. Le cortège arriva à Midelt où
le représentant de la France fut respectueu-
sement salué par les autorités et la popula-
tion.
Puis, après mille lacets au pied de la mu-
raille du Grand-Atlas, le Résident général
est arrivé à Midelt, à 18 heures.
Le cortège est parti hier à 7 heures pour
Erfoud par un froid assez vif. 4 degrés au-
dessous de zéro.
Ap lès avoir-traversé Houasidi et franchi à
2.100 mètres le col de Tclremt, il arrive eri
passant par une vallée aride, à Ricli. C'est
le premier ksar d'allure saharienne, un camp
d'aviation y est installé.
De Ricli, le Résident général et sa suite
partent pour Kerrando, siège du territoire
que commande le colonel Bournol et entrent
dans les kelcg formés de gorges profondes
avec des rochers de 150 à 200 mètres de hau-
teur à droite et à gauche. A une distance de
8 km. le fleuve Ziz presque sec soûle dans ces
gorges sinistres favorables aux coups le
main.
On trouve là un tunnel (1L Ho mètres creusé
à la pioche, au pic et à la barre à mine pal
la Légion étrangère. C'est un travail d'Her-
cule. A l'entrée se trouve ( ette inscription :
« La montagne barrait la route. L'ordre vint
de .passer quand mêtac. La Légion l'exécuta
n'ayant comme moyens que son courage et sa
vaillance. »
Après les gorges du Jveleg, la vallée
moyenne du Ziz et enfin le premier palmier
apparaît avec quelques peupliers. Le site de-
vient plus riant mais l'altitude est cependant
de 1.600 mètres. On aperçoit plusieurs ksours
entre autres relui d'Amegoul que M. Lucien
Saint visite.
Les indigènes, hommes et femmes, sont
déjà nombreux et stationnent sur les deux
côtés cie la route pour saluer.
L'arrivée au ksour Essouk a lieu à midi.
Après le déjeuner arrive le général Giraud,
qui commanda l'action du Tafilalet et. qui est
le chef du territoire des confins. Il met le
Résident au courant de la situation.
Le général Giraud parait très rassuré.
Arrivé à Krfoud, sur la grand'place, le
Résident passe en revue les Sénégalais, les
tanks et les partisans devant toute la popu-
lation inrligènc, juive et musulmane, qui
crève l'air de ses tumultueux youyous, tan-
dis que le canon tonne et salue l'arrivée de
M. Lucien Saint. Le Résident général se fait
ensuite conduire au cimetière avec sa suite
pour saluer les tombes du lieutenant d'Auriac
et du capitaine de Chappedelaine, neveu du
ministre de la marine marchande, sur les-
quelles il dépose une palme.
C'est aujourd'hui que M. Lucien Saint
constatera les résultats acquis dans la pal-
meraie et rerevra la soumission officielle des
Filaliens. niais, dès à présent, les renseigne-
ments permettent d'affirmer que la conquête
du Tafilalet fut une opération admirable, su-
périeurement conduite, dans laquelle l'artil-
lerie et l'aviation jouèrent un rôle considé-
rable.
¡ -+ -
Notre action au Maroc
Un engagement dans la région de Touroug
On informe de Rabat, que la patrouille qui
vendredi soir inspectait la égion de Tou-
roug, a eu au cours d'un engagement un of-
ficier tué ainsi que trois moghzanis. L'oficier
était le jeune, lieutenant de Chappedelainc.
neveu du ministre de la marine marchande.
Après la prise du Tafilalet
Un aviateur blessé dans une chute d'avion
lors de la prise du Taiflalet, est décédé.
Bclkaccm, chef dissident, qui a réussi à
s'enfuir avec vingt Moghazenis, est réfugié
maintenant dans le Regg, chez l'autrr. re-
belle : Ouskanti.
Ce joul-l:" la cavalerie et les groupes mo-
torisés le poursuivirent: sur (UI km. de désert.
------ - -- .-,-
Découverte préhistorique
à Aguelmane-Sidi-Ali
-.-
A signaler que. l'on vient de trouver >ur les
bords do l'Aguelmane-Sidi (Maroc) des silex-
taillés qui semblent établir l'existence préhis-
torique de villages lacustres et de lacs volca-
niques dans toute cette région.
Aux Messageries Maritimes
Le (( Georges-Philippar » à Marseille
Un déjeuner a été offert à Lisbonne au mi-
nistre de France et à Mme Pralon, ainsi qu'à
quelques membres de la colonie française de
Lisbonne, à bord du paquebot français hror-
ges-Philippar, qui, ayant terminé ses essais à
Saint-Nazaire, sc rend à Marseille, son port
d'attache, dont il repartira à L, fin de février
pour assurer le service d'Extrême-Orient.
Le président de la Compagnie des Messa
geries maritimes, qui faisait les honneurs du
navire qui porte son nom, a offert des fleurs
à Mme Tralon et gnidé ses hôtes dans la vi
site du paquebot, le plus rérent de l'arme,
ment français.
pépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hong-Kong
/.<̃ (îoncenieuv yvncval dv l'Indochine u
eu jeudi soir avec le Gouverneur de Hong-
Kong un ciUrelieri (itt cours duquel les in-
térêts communs des drx.t- rotâmes ont été
examinés.
Hier matin, te iiui'rrl'ucur général, ac-
compagné de M. de ta l'radc, consul géné-
ral de France, a visité les wuvres fran-
çaises installées à Ihnuj-hijny. l'ne récep-
tion particulièrement émouvante a eu Heu
à l'itôpital français gui est tenu pnv les
religieuses de Sailll-Paul de ('huîtres. J)ans
une. allocution, le (iuuverneur général, a
rappelé les œuvres réalisées pur elles. M.
Pasquier s'est rendu également auprès du
P. (irnndpiêrre, .ancien missionnaire en In-
dochine, actuellement matade, auquel il a
adressé des paroles de réconfort.
Après .une visite à l'imprimerie de « Na-
zareth Il appartenant aux missions étran-
gères, le Gouverneur général a reçu au
Consulat général de l'ranre les membres
des colonies française et annamite.
M. de la Prade. après avoir évoqué le
rôle des amiraux et des missionnaires pion-
niers de la France en Indochine et souligiui
l'a'uvre accomplie par le Gouverneur géné-
ral Pasquier a déclaré qu'il aurait été lutu-
rett.i- de recevoir sous son toit le Gouver-
neur général, mais qu'il se félicitait de
l'occasion qui lui était donnée d'apprécier
la douceur de l'hospitalité britannique,
d'autant plus qu'à l'union des deux nations
colonisatrices est dii le inai'itien ric la paix
en Extrême-Orient.
M. Pusquicr, répondant, a remercié la co-
lonie. française de s'être groupée autour du
Consul Général qui fi su réaliser l'union
des français et tics Annamites. Il s'est as-
socié à l'hommage rendu à la Marine fran-
çaise dont l'action féconde s'est ajoutée par-
tout à l'uniore rlrs missionnaires qui ont
ouvert la voir. Il n évoqué avec émotion le
charme, de la réception du Gouverneur et do
ladg Jlccl et toutes les facilités qui lui
avaient été données pour admirer la magni-
fique colonie de Hong-Kong. M. Pasquier a
ensuite remercié la ,'p{I:lli,' annamite de
l'expression de ses sentiments de loyauté
et profitant de t'approche du Nouvel An
arinumilc, il a adressé ses veux de pros-
périté el ses souhaits de n mille bonheurs »
à chacun, recommandant à tous de de-
meurer sous l'égifle du Consul dans le tra-
vail et l'honnétclr et en loyaux serviteurs
,tI,! ia France et de l'Annam. Il a conclu en
disant SII satisfaction d'aviir vu la colonie
annamite unie et l'espoir que, l'et persévé-
rance. el le courage français et annamite à
l'étranger triompheraient d,'s difficultés
préseules.
t'n déjcuiwr a élé offert à bord, du croi-
seur « \Illdl'('k llona.seuu l' en l'honneur du
Gouverneur de Hong-Kong, à l'issu duquel
M. Pasquier a adressé, (iii Gouverneur ses
remerciements p-mr l'aimable lie.spitalité
britannique.
Le croiseur ai/unt à bord, le Gouverneur
Générât a ensuite tippurcillé. pour Manille.
Le riz indochinois vient enfin en France
Le YHlITI" est parti le 2-1. janvier avec
I-1•»I tonnes de riz et RH) kmnes de farines
de riz pour le Havre. ;!,llOl tonnes pour
Dunlicrqiu\ üiti tonnes de riz pour Anvers.
Le l'ditlins est parti le x\r> janvier avec
•!..)()? de riz et l">0 tonnes île farines de riz
pour Marseille.
Les négociations
nippo-indochinoises
L. Laon (i.O.. pré*idcnt de la Chambre de
commerce et de l'Industrie d<- Tokio, a dé-
claré qu'il était opposé aux mourus tarifaires
envisagées contre l'Indochine. Si ces mesures
devaient être prises pour protéger les indus-
tries japonaises il y souscrirait.
Kn tout cas, on doit félùiti-r la France
d'avoir proposé la négociation d'un traité
spécial de tarit s avec le Japon.
>
En temps de chômage
Comment Paris assiste
les travailleurs coloniaux
Par MARIE-LOUISE SICARD.
Avec l'Armée du Salut
l'our rendre compte de la portion de vie
-inistle que 'e choin ige mesure aux hommes,
il tant .n i ni',1 pl i 1 quelques randonnées de
jour et de nuit dans tenains coin> de Paris.
J'ai vu.
Kl Jan> le- moutiinn-'inent- humains que la
taim enrai ine aux di-iribution- de soupe,
painii tant, de do.- verdàlre.-, de vêtements
qui trahirent lYmpieinie d'une souffrante
carcasse, j ai iiouw ceux que je cherchai.-, :
- Air icain-, indochinois, nial^u lies, antil-
lais. etc. ti. ie vous ai iléi mi\ ei i-, c ertains
soirs de i et liivei. dan». !e asiie- ilottants de
.s tih.i. d.uis h m doiioir de. la rue
de C habrol, dnn* 11 lté vieille 1 aserne en rui-
nes sur les aïKi'ii- tort il», transl'oimée en
ain piovi-oiie IJill tiite n-uvre admiiable
(Ollsaclie au Miulage Ve-lll des pil'CS délrcs5ec:.
Je \oj- ai i'"bouge an 1-ibii». Mil le hiiaucui associe la
ei mille a la piOi;i •-» Ml de es h :nl:tll.l',
Sous les ponts de Paris
i)ru\ lieui' - d'i matin. Le froid, la pluirv
loutes les poite- -ont closes inim^pitalioies.
Non, suivon- le cortège >aluii-te ̃ la cui-
sine roulante, le^ jeune» adjudante- sous le
c abriolet bleu m ne <|e ruban iouge, 'h briga-
dier .1 ligure •! a :oire. sec. rét.111 ̃̃ des sociales poui hommes • ceux qui veillent sui
l'échelon le plus bas de la n i»eie humaine.
Uu Paris en veilleuse dan-e en iellets san-
glants sou » les arches des ponts et le morne
désespoir
<1 surgit du tond des eaux. >
Le long de la Seine, de Cienelle à Noltc-
Dame, des humain» .sommeillent, tapis dans
la picue. comme des rats, recroquevillés dans
leurs loque» gluantes.
Parmi k- 'î.riiiui - de !,• moiu-,e », le*
MARDI sont, 2G jsNviron m-2.
JOURNALJOOTIDIEN
Rédaction & Administration.
14, MM lll Mllt-TftlMr
PARIS a")
TlLÉPH. « LOUVRE 1t-17
- RIOHBLIBU t7*S4
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Les Annales Coloniales
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DIRECTEUR-FONDATEUR Marcel RUEDEL
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Etranger.. 240 D 125 » 70 p
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tous les bureaux de poste.
L'équipement des Colonies
––-–– ) (
Dans le très suggestif discours prononcé
par M. le gouverneur général Antonetti,
devant le Conseil de Gouvernement de
l'A. E. F. en décembre dernier, je retrouve,
avec tristesse mais sans étonnement, l'éter-
nelle protestation que nous ne cessons de
dresser contre une incompréhension qui hé-
las, demeure totale.
« Cette crise, écrit M. Antonetti, nous
fait sentir plus durement l'insuffisance de
notre équipement, surtout en voies de com-
munication. Elle rend plus lourde pour nos
populations l'obligation de refaire chaque
année, depuis cinquante ans, d'innombra-
bles constructions provisoires que nous
n'avons jamais eu les moyens d'édifier en
matériaux durables. à
Et M. Antonetti cite, à ce propos, un
document que je veux reprodurre ici, tex-
tuellement. C'est un télégramme adressé au
Gouverneur général, en 1929, par M. Magi-
not, alors ministre des Colonies :
c Après examen approfondi situation
A. E. F., j'ai le sentiment qu'on ne peut
permettre à notre colonisation de prendre
l'essor désirable qu'en amenant la Métropo-
le à mettre pendant un certain temps à votre
disposition une subvention annuelle impor-
tante. Avec cette subvention dont le montant
doit atteindre et même dépasser, si nécessai-
re, celui des recettes propres du budget gé-
néral, vous pourriez faire face à augmenta-
tions indispensables de personnel technique
et d'administration, augmentation de crédits
destinés à hygiène, assistance médicale, en-
seignement, assurer la construction des rou-
tes, non plus à l'aide de prestations qui ne
doivent concerner que leur entretien^ enfin,
vous procurer matériel pour ouvrages d'art
définitifs de ces voies de communication.
J'appelle toute votre attention sur ces sug-
gestions.
« Ne me répondez pas comme vous l'avez
fait, en certaines occasions, à mes prédé-
cesseurs, car j'ai pu me rendre compte, de-
puis, combien était impossible qu'avec vos
ressources actuelles, vous puissiez surmon-
ter les difficultés de la situation. »
Il n'y a rien à ajouter, ni à retrancher de
ces nettes et claires « suggestions 9 et on
ne peut que regretter qu'elles n'aient pu
prendre la forme d'un « ordre » que dans
une si faible mesure qu'elle en apparaît ri-
dicule.
M. Antonetti nous apprend que sur les
- "instances de M. Maginot, le gouvernement
avait décidé « qu'il serait accordé à
l'A. E. F., pendant six ans, une subven-
tion annuelle de l'ordre de 50 millions lui
permettant de faire face à ses dépenses de
premier établissement ».
Or qu'est-il arrive ? Sur les 300 millions
promis, 20 millions ont été accordés. Puis,
M. Maginot a quitté les Colonies pour deve-
nir ministre de la Guerre et. l'on n'a plus
rien fait.
Il me plaît de rendre hommage, ici, à la
mémoire d'un homme, comme M. Maginot,
dont je ne partageais aucunement les idées
politiques mais qui. en matière coloniale,.
avait su voir juste et grand, juger les hom-
mes et comprendre les choses.
Mais pourquoi faut-il que les « sugges-
tions 9 de teLs nommes ne trouvent jamais
le moyen de se réaliser et de devenir une po-
litique d'action ?
Pourquoi faut-il que nous soyons condam-
nés à reprendre toujours la défense d'idées
qui pourtant devraient être admises, depuis
longtemps, par tout le monde ?
M. Antonetti après avoir fait ainsi une
allusion discrète à ces 300 millions, ridicu-
lement -réduits à 20 millions ajoute :
« Ce ne seraient là, d'ailleurs, que des
avances que nous rembourserions plus tard,
quand nous serons ma jeurs.
Car, et c'est ce que l'on oublie trop,
cet argent que l'on nous prête, si nous le
transformons, nous ne le dépensons pas : le
chemin de fer de Brazzaville à Pointe-
Noire, le port que nous allons créer à son
extrémité, représentent une valeur marchan-
de au moins égale, sinon supérieure, au ca-
pital investi dans sa construction. »
Et ailleurs, il insiste :
« L'équipement d'une route en ponts dé-
finitifs supprime chaque année des dizaines
de milliers de journées de prestations em-
ennployées à refaire des ponts provisoires.
Rendant possible l'emploi de camions trans-
portant 3.000 kilos de charge utile au lieu
de 1.500 kilos, il. permet d'augmenter le
prix payé au producteur et d'étendre la
zone ouverte nu commerce. »
On éprouve quelque honte à reproduire
de tels arguments avec Je sentiment qu'ils
peuvent encore être nécessaires.
Faudra-t-il donc toujours nous arrêter au
stade des « suggestions » de M. Maginot ?
Etienne Antonelli,
Députa de ta Haute-Savoie
Rapporteur du budget dt
CAlQérlr.
Un grand meeting d'aviation
à Madagascar
«♦«
L'Aéro-Club de Madagascar, dont nous
avons déjà signalé l'activité, a .organisé le
dimanche 13 décembre, sur le champ d'avia
tion d'Ivato, aux portes de Tananarive, une
grande fête aérienne sous la présidence du
général Magnabal, commandant supérieur
des troupes. M. le Gouverneur général p.i.
Houvin, absent de la capitale, s'était fait re-
présenter.
Cette belle manifestation sportive a la-
quelle l'escadrille militaire de la Grande Ile
a prêté son entier concours, a produit la plus
grosse impression dans les milieux indigè-
nes.
Des la première heure, une foule considé-
rable envahissait le camp d'aviation et se
massait aux abords des hangars, près de
l'aire d'atterrissage, où étaient rangés les
avions militaires, le Potez 36 de l'Aéro-Club
et le Farman du capitaine Arrachart, arrivé
la veille à Ivato. Point n'est besoin de dire
que la présence du célèbre aviateur, qui vient
de mener à bien le raid France-Madagascar
par le Centre-Afrique, contribua à rehausser
l'éclat de cette journée.
Après des vols en groupe et en ligne à basse
altitude exécutés avec maîtrise par l'esca-
drille, pilotes civils et militaires rivalisèrent
d'adresse dans les exercices de destruction de
ballonnets. Le lancer d'un parachute im-
pressionna vivement les spectateurs indigè-
nes. Enfin, de nombreux vols de démonstra-
tion ont été effectués par le petit avion de
l'Aéro-Club et l'appareil du capitaine Arra-
chart, qui donnèrent le baptême de l'air à
de très nombreux membres européens et indi-
gènes de l'A.C.M.
- La tenue et la discipline de la foule mal-
gache furent parfaites.
En résumé, beau succès de propagande à
l'actif de l'Aéro-Club qui ne manquera pas
d'avoir les plus heureux effets pour le déve-
loppement de l'aviation de tourisme dans la
Grande Ile, devenue aujourd'hui le point,
terminus des grands raids.
le Ajoutons que le lendemain de cette fête,
l'aviateur Lefebvre se posait à Ivato, ayant
traversé le canal de Mozambique (400 km. de
mer) et réalisé la liaison France-Tananarive.
en onze jours et demi avec un avion de tou-
risme de 40 CV.
) ..- (
M. Mario Roustan
n'a pas inauguré
le zoo de Vincennes
Ce devait être samedi, à. 14 heures, la re-
mise officielle du « zoo » au. Muséum. Or, à
l'heure fixe, on apprit que M. Mario Kous-
tan, ministre de rtristruction publique, qui
devait présider a cérémonie, en avait de-
mandé la remise a une date ultérieure, se
trouvant légèrement souffrant.
>.. - 5
Nos artistes parisiens
en Afrique du Nord
M. Marcel Ciampi qui fait une tournée. en
Afrique du Nord, a donné à Alger et à Oran
deux conrerts où il obtint de brillants succès.
Chemin de fer
et port de la Réunion
Des solutions
Apres avis de la Commission de Surveillance
du C. P. R., le Département des colonies a
décidé :
10 De rapporter les arrêtés ministériels ré-
glant les comptes du C. P. R. pour les exer-
cices 1925 et 1926.
Il est apparu, en effet, que ces arrêtés
avaient méconnu l'esprit 'de la loi du 13 juillet
1925 et qu'il p avait lieu de rembourser le
surplus des provisions de la colonie avant de
procéder à la répartition, par moitié, entre
l'Etat et la Colonie, des excédents de recettes
du C. P. R.
2° D'insistet auprès du Ministère des Fi-
nances pour obtenir sinon la suppression, du
moins la réduction notable du taux ces intérêts
des avances de l'Etat au C. P. R., sans pré-
judice du moratoire à intervenir.
Une commission qui a siégé au Ministère des
Colonies sous la présidence de M. le Conseil-
ler d'Etat Fochiert pour examiner la situation
financière du C. P. R., avait proposé qu'on
étudiât la possibilité d'appliquer rendant plu-
sieurs années un moratoire sur les dettes contrac-
tées par le C. P. R. envers l'Etat.
3° De demander au budget de l'Etat de
prendre à sa charge la part qui lui incombe
dans les retraites des agents du C. P. R.
La Commission de Surveillance s'est préoc-
cupée de la question des retraites des cheminots
et de l'incorporation dans les traitements sou-
mis à retenue des 40 constituant le supplé-
ment temporaire et des primes de iravail. Un
cdblogramme a été adressé à cet effet au Gou-
verneur de La Réunion.
Le statut financier du C. P. R.
Le Département des colonies a soumis nu
contreseing du ministre des Finances le projet
de décret déterminant le nouveau statut finan-
cier du C. P. R. et traduisant dans un texte
sans équivoque la nouvelle situation juridique
de cet organisme placé sous le contrôle du
Conseil général de Ja Colonie.
D'autre part, il a mis à l'étude un projet
comportant :
a) Le relèvement à 9 millions de la dotation
du fonds de roulement de l'Exposilion ;
b) La création d'un fonds de réserve et
d'un fonds de prévoyance pour insuffisance de
recettes.
Pratiquement, l'existence de ce dernier fonds
permettrait d'utiliser, de cas échéant, dans la
section ordinaire du budget du C. P. R., les
disponibilités du produit de la surtaxe tempo-
raire classé dans la section extraordinaire.
Les marocains en France
Du 1"1' janvier au 1er novembre 1931,68.967
déclarations nouvelles d'étrangers ont été faites
à la Préfecture de police, parmi lesquelles
1.524 Marocains.
Pressant appel
SI
SM!
EUDI derttier, au Sé-
nat, le groupe de
VXJnion Démocra-
tique et Radicale
I a discute longue-
• ment une question
qui, une fois de
plus, prouve l'urgence de mettre au point
la politique économique de « la Plus grande
France ».
4
En ce moment, l'ittdustric du textile qui
occupe dans nos fabriques de Basse-Seinej
des Elandresi des deux côtés des Vo^cs.
etc. 1.350.000 ouvriers, subit une crise
grave. Nos industriels voient les commandes
se raréfier, les barrières douanières de plus
en plus infranchissables paralysent les ex-
portations f le marché intérieur embouteillé
possède une puissance d'absorption quasi
nulle.
Il est tout naturel que la métropole ali-
goisséc" au bord du Maelstrom économique,
songe aux débouchés que peuvent offrir nos
territoires d'çutre-mer.
,
N'est-ce pas, du reste, le résultat cherché
par les fastes de l'Exposition Coloniale ?
Logique oblige, le Sénat l'a compris et le
groupe de l' Union Démocratique et Radi-
cale a décide de demander, avec instance,
au Gouvertiemcntj de prendre d'extrême ur-
gente, les mesures nécessaires pour sauve-
garder l'industrie textile.
Ort le remède préconisé le voici :
« D'une manière générale, le Groupe es-
time nécessaire que le Gouvemcment, et en
particulier les Ministres des Colonies et du
Commerce, fassent connaître au pays leur-
politique commerciale aux colonies, afilt
d'arriver à réaliser la plus grande France
économique, comme elle l'est déjà ait point
de vue politique ».
L'appel est pressaiit 1 C'est que le mal
empire ra pidement et réclame une mèdica-
tion énergique et cohérente, non un système
de douches écossaises.
D'un côtâf protection cet A. O. F. des tis-
sus de coton métropolitains par un supplé-
ment de droits de douane de 25 sur les
importations étrangères ; de V autre, un
projet de loi relatif à la majoration de la
taxe à l'importation perçue sur toutes les
marchandises provenant de l'extérieur, en
englobant sous l'étiquette « Pays étran-
gers 9 l'Algérie et les Colonies franfaies.
Tandis que le Sénat ratifie le projit de
loi déterminant la liste des matières premiè-
res et denrées alimentaires originaires des
colonies à régime préférentiel admissibles
en fraiichise, en France et en Algérie : le
Ministère des Affaires étrangères déclare,
quant au Maroc, qu'aucune mesure discrimi-
natoire 11e peut jouer dans l'Empire ché-
ri ften en faveur de l'industrie française.
Evidemment, il y a l'égalité économique et
l'acte d'Algésiras !.
Mais, à cette heure de péril, où chacun
lève son pont-levis" la France n'a aucune
raison de se suicider en laissant végéter
hors de son orbite économique un domaine
vaste comme l'Europe et soixante millions
de sujets.
L'appel est lancé, il doit être entendu par
MM. les Ministres des Affaires étrangères,
des Colonies, du Commerce.
Jusqu'ici, il semble bien que le message
n'a pas été rccueilli.
Marcel Ruedel.
>
M. Maneerol en France
A bord du paquebot Gonvcrncitr-Gènéral-
(îrèvy, courrier de Tunisie arrivé à Marseille
à 16 heures dimanche, se trouvaient M. Man-
ceron, résident général en. Tunisie, le com-
mandant Beucler, son chef de cabinet mili-
taire, l'amiral Boisanger, préfet maritime de
Bizerte.
M. Manccron, qui est en parfaite santé,
vient en France pour conférer avec le minis-
tre des Affaires étrangères des affaires de la
Tunisie avant la réunion du Grand Conseil,
qui doit avoir lieu le 5 février prochain. La
situation actuelle de la Tunisie, a dit notam-
ment M. Manccron, mérite tout spécialement
d'êtrc examinée avec bienveillance. Deux an-
nées de récoltes déficitaires, le cyclone du
Sud tunisien, les inondations de la Medjerdah
ont mis la Tunisie dans une situation très
difficile.
(, Il faudra de longs. mois pour la répara-
tion des dégâts causés un peu partout par les
intempéries, notamment dans le sud, où di-
vers ponts ont été emportés.
« Dans l'industrie artisanale, un chômage
important se produit, ce. qui met les autorités
tunisiennes dans l'obligation de pourvoir en
partie a lit. nourriture de nombreux Tuni-
siens dépourvus de travail.
(e La Régence seule ne peut suffire à tout et
l'aide de la France devient absolument né-
cessaire. Les modalités de cette assistance de
notre pays à la Tunisie devront être l'objet
d'un minutieux examen du gouvernement.
C'est ce que souhaitent tous les Tunisiens. 11
Hier est arrivé à Paris le Résident général
de France en Tunisie, accompagné de Mme
Manceron.
M. Manceron a été salué, à la gare de
Lyon, par M. Geoffroy Saint-Hilairc, direc -
teur à Paris de l'Office du gouvernement tu-
nisien et de nombreuses pcrsonnalitrs lioliti.
queg et des amis personnels.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'aviation coloniale.
Répertoire de VOffin'ol.
A TOffirinlel.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
Réunion
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira le mercredi
27 janvier à 16 heures. Local du 8e Bureau.
Ordre du jour : Audition de M. Paul Rey-
naud, ministre des Colonies, sur son voyage
en Indochine.
On sait que cette audition n'avait pu avoir
lieu par suite de la réunion provoquée par M.
André Tardaeu des représentants de la France,
parmi lesquels figure M. Paul Reynaud à la
Commission du désarmement.
A LA COMMISSION DES FINANCES
Le budget de l'Air
La Commission des Finances de la Chambre
a entendu hier après-midi le ministre de l'Air
sur les crédits de son département.
Le ministre a indiqué, dit le communiqué
de la Commission, que le nombre des acci-
dents est en diminution constante, alors que
le nombre des heures de vol est en progres-
sion. Il a fait connaître les conditions de sécu-
rité exigées pour les divers appareils d'avia-
tion, ainsi que les mesures prises pour obtenir
un meilleur entretien, une meilleure conserva-
tion et la prolongation de la durée du service.
Le ministre a répondu à des questions sur
l'état des aviations militaire et maritime et les
théâtres des opérations extérieures. Les divers
chapitres du budget ont été ensuite adoptés.
Ajoutons au communiqué que sur la demande
du rapporteur, M. Oelesalle, la Commission
a réduit de 52 millions les crédits affectés aux
appareils de série, estimant préférable de voir
poursuivre les études des prototypes.
La Commission a voté en outre- un crédit
de 3.750.000 francs pour l'organisation de la
Corse comme base d'hydratation. Sur les cré-
dits relatifs aux stocks (s'élevant au total à
150 millions), M. Delesalle demandait une ré-
duction de 100 millions. La Commission a ré-
duit le chapitre de 50 mitlions. qu'elle a affec-
tés à celui des études et créations de proto-
types.
La Commission a réduit d'un quart les effec-
tifs d'aviation en Syrie, afin d éviter l'épar-
pillement des escadrIlles. Elle a exprimé par
ailleurs le vœu que sur les crédits affectés aux
constructions de série, une large part soit faite
aux hydravions.
Le ministre de l'Air sera entendu de nou-
veau mercredi soir par la Commission sur le
chapitre qui a été réservé, des subventions aux
Compagnies.
(
1 M. Carde
dans le Sud-Algérien
-– * <
A El-Goléa et Timimoun
Samedi nous avons, annonce la visite de
M. Carde à El-Goléa. voici de nouveaux dé-
tails complétant nos informations :
M. Carde, gouverneur général, a assisté
jeudi soir, a El-Goléa à un banquet officiel.
A cette occasion, le colonel Helandou,
commandant du territoire de Ghardaïa, a ex-
primé au Gouverneur général la reconnais-
sance des officiers, des fonctionnaires, des
missionnaires et de la population pour la vi-
site qu'il a bien voulu leur faire et a souli-
gné comme un événement marquant de pé-
nétration saharienne ce premier voyage d'un
chef de la colonie "bordant El-Goléa par le
sud.
Le colonel Weir-s a salué k Gouverneur gé-
néral au nom du premier groupe d'aviation
d'Afrique et l'a remercié de lui avoir donné
l'occasion en l'accompagnant de survoler le
Sahara avant de regagner Alger.
M. Carde a répondu que sa tournée cons-
tituait un dérivatif à ses occupations et à ses
préoccupations habituelles en même temps
qu'elle lui permettait d'examiner sur place
les progrès réalisés dans le sud par les offi-
ciers des affaires indigènes en dépit des
moyens réduits dont ils disposent, et aussi
d'étudier ce qui reste encore à accomplir.
Le Gouverneur général a déclaré que El-
Goléa devait, dans un avenir prochain, cons-
tituer une des principales bases du tourisme
au Sahara. 11 a félicité l'aviation de son en-
train et a souligné qu'elle était un excellent
moyen de pénétration et de propagande.
M. Carde, accompagné du colonel Bclan-
cluu, du lieutenant Maugcr, a quitté El-Go-
léa vendredi à 6 heures, à destination de Ti-
mimoun. Le Gouverneur général a été escorté
jusqu'à. la sottie, de l'oasis par le, * goums
méharistes qui lui ont rendu les honneurs.
Ils ont atteint Forl-ra-Iahon le 22 jan-
vier, vers 11 heures. M. Carde a été. accueilli
par le lieutenant-colonel Athenour, chef du
poste de Timimuun. Six appareils du 6° grou-
pc d'aviation ont survolé Fort-Mac-Mahon à
l'arrivée du Gouverneur général, puis Timi-
moun vers 15 li. 3°, heure à laquelle le Gou-
verneur général a atteint rc poste.
Le Gouverneur général et sa suite ont
quitté samedi matin Rcggan pour PAdrar.
Le Gouverneur général Carde est arrivé h
Adrar hier matin, à 11 heures, accompagné
des escadrilles du il- groupe d'aviation. Les
tioupes et les «.oniingents des maghzens lut
rendirent les honneurs.
Après les avoir passés en revue, le Gou-
verneur général s'est fait présenter les fonc-
tionnaires et les chefs indigènes, puis il a été
teçu à déjeuner par le chef de l'annexe du
Touat.
Dans l'après-midi, le chef de la colonie a
visité l'école et l'infirmeric indigènes, les
jardins, le cimetière, puis il assista, à 17 heu-
tes, à un thé offert par les chefs indigènes.
Le Gouverneur général a quitté Adrar à
iS heures pour T>eni-Abbès.
M. Lucien Saint
se rend au Tafilalet
.4»
Ainsi que les Annales Coloniales l'avaient
annoncé, dimanche matin à 7 heures, M. Lu-
cien Saint a quitté Rabat en auto pour se
rendre au Tafilalet et visiter le nouveau front
du Gheris.
M. Lucien Saint est accompagné du géné-
ral Huré, commandant les troupes d'occupa-
tion ; du commandant Juin, chef,du cabinet
militaire; de M. Voizarù, chef du cabinet ci-
vil; du directeur des Affaires indigènes Bé-
nazet et du chef de bureau de presse Le-
rouge.
Ils ont traversé Meknès, Azrou. village ac-
croché aux flancs du Moyen-Atlas, les forêts
de cèdres du lJjcbcl-Hebri et ont atteint
Aguelmanc-Sidi-Ali où le Résident et sa suite
déjeuucrent après une visite au poste d'Itzer
et une réception des officiers de ce poste. La
voiture repartit accompagnée par une fanta-
sia endiablée exécutée par des cavaliers indi-
gènes et les mokhazenis du capitaine Flye
Sainte-Marie. Le cortège arriva à Midelt où
le représentant de la France fut respectueu-
sement salué par les autorités et la popula-
tion.
Puis, après mille lacets au pied de la mu-
raille du Grand-Atlas, le Résident général
est arrivé à Midelt, à 18 heures.
Le cortège est parti hier à 7 heures pour
Erfoud par un froid assez vif. 4 degrés au-
dessous de zéro.
Ap lès avoir-traversé Houasidi et franchi à
2.100 mètres le col de Tclremt, il arrive eri
passant par une vallée aride, à Ricli. C'est
le premier ksar d'allure saharienne, un camp
d'aviation y est installé.
De Ricli, le Résident général et sa suite
partent pour Kerrando, siège du territoire
que commande le colonel Bournol et entrent
dans les kelcg formés de gorges profondes
avec des rochers de 150 à 200 mètres de hau-
teur à droite et à gauche. A une distance de
8 km. le fleuve Ziz presque sec soûle dans ces
gorges sinistres favorables aux coups le
main.
On trouve là un tunnel (1L Ho mètres creusé
à la pioche, au pic et à la barre à mine pal
la Légion étrangère. C'est un travail d'Her-
cule. A l'entrée se trouve ( ette inscription :
« La montagne barrait la route. L'ordre vint
de .passer quand mêtac. La Légion l'exécuta
n'ayant comme moyens que son courage et sa
vaillance. »
Après les gorges du Jveleg, la vallée
moyenne du Ziz et enfin le premier palmier
apparaît avec quelques peupliers. Le site de-
vient plus riant mais l'altitude est cependant
de 1.600 mètres. On aperçoit plusieurs ksours
entre autres relui d'Amegoul que M. Lucien
Saint visite.
Les indigènes, hommes et femmes, sont
déjà nombreux et stationnent sur les deux
côtés cie la route pour saluer.
L'arrivée au ksour Essouk a lieu à midi.
Après le déjeuner arrive le général Giraud,
qui commanda l'action du Tafilalet et. qui est
le chef du territoire des confins. Il met le
Résident au courant de la situation.
Le général Giraud parait très rassuré.
Arrivé à Krfoud, sur la grand'place, le
Résident passe en revue les Sénégalais, les
tanks et les partisans devant toute la popu-
lation inrligènc, juive et musulmane, qui
crève l'air de ses tumultueux youyous, tan-
dis que le canon tonne et salue l'arrivée de
M. Lucien Saint. Le Résident général se fait
ensuite conduire au cimetière avec sa suite
pour saluer les tombes du lieutenant d'Auriac
et du capitaine de Chappedelaine, neveu du
ministre de la marine marchande, sur les-
quelles il dépose une palme.
C'est aujourd'hui que M. Lucien Saint
constatera les résultats acquis dans la pal-
meraie et rerevra la soumission officielle des
Filaliens. niais, dès à présent, les renseigne-
ments permettent d'affirmer que la conquête
du Tafilalet fut une opération admirable, su-
périeurement conduite, dans laquelle l'artil-
lerie et l'aviation jouèrent un rôle considé-
rable.
¡ -+ -
Notre action au Maroc
Un engagement dans la région de Touroug
On informe de Rabat, que la patrouille qui
vendredi soir inspectait la égion de Tou-
roug, a eu au cours d'un engagement un of-
ficier tué ainsi que trois moghzanis. L'oficier
était le jeune, lieutenant de Chappedelainc.
neveu du ministre de la marine marchande.
Après la prise du Tafilalet
Un aviateur blessé dans une chute d'avion
lors de la prise du Taiflalet, est décédé.
Bclkaccm, chef dissident, qui a réussi à
s'enfuir avec vingt Moghazenis, est réfugié
maintenant dans le Regg, chez l'autrr. re-
belle : Ouskanti.
Ce joul-l:" la cavalerie et les groupes mo-
torisés le poursuivirent: sur (UI km. de désert.
------ - -- .-,-
Découverte préhistorique
à Aguelmane-Sidi-Ali
-.-
A signaler que. l'on vient de trouver >ur les
bords do l'Aguelmane-Sidi (Maroc) des silex-
taillés qui semblent établir l'existence préhis-
torique de villages lacustres et de lacs volca-
niques dans toute cette région.
Aux Messageries Maritimes
Le (( Georges-Philippar » à Marseille
Un déjeuner a été offert à Lisbonne au mi-
nistre de France et à Mme Pralon, ainsi qu'à
quelques membres de la colonie française de
Lisbonne, à bord du paquebot français hror-
ges-Philippar, qui, ayant terminé ses essais à
Saint-Nazaire, sc rend à Marseille, son port
d'attache, dont il repartira à L, fin de février
pour assurer le service d'Extrême-Orient.
Le président de la Compagnie des Messa
geries maritimes, qui faisait les honneurs du
navire qui porte son nom, a offert des fleurs
à Mme Tralon et gnidé ses hôtes dans la vi
site du paquebot, le plus rérent de l'arme,
ment français.
pépêches de l'Indochine
M. Pasquier à Hong-Kong
/.<̃ (îoncenieuv yvncval dv l'Indochine u
eu jeudi soir avec le Gouverneur de Hong-
Kong un ciUrelieri (itt cours duquel les in-
térêts communs des drx.t- rotâmes ont été
examinés.
Hier matin, te iiui'rrl'ucur général, ac-
compagné de M. de ta l'radc, consul géné-
ral de France, a visité les wuvres fran-
çaises installées à Ihnuj-hijny. l'ne récep-
tion particulièrement émouvante a eu Heu
à l'itôpital français gui est tenu pnv les
religieuses de Sailll-Paul de ('huîtres. J)ans
une. allocution, le (iuuverneur général, a
rappelé les œuvres réalisées pur elles. M.
Pasquier s'est rendu également auprès du
P. (irnndpiêrre, .ancien missionnaire en In-
dochine, actuellement matade, auquel il a
adressé des paroles de réconfort.
Après .une visite à l'imprimerie de « Na-
zareth Il appartenant aux missions étran-
gères, le Gouverneur général a reçu au
Consulat général de l'ranre les membres
des colonies française et annamite.
M. de la Prade. après avoir évoqué le
rôle des amiraux et des missionnaires pion-
niers de la France en Indochine et souligiui
l'a'uvre accomplie par le Gouverneur géné-
ral Pasquier a déclaré qu'il aurait été lutu-
rett.i- de recevoir sous son toit le Gouver-
neur général, mais qu'il se félicitait de
l'occasion qui lui était donnée d'apprécier
la douceur de l'hospitalité britannique,
d'autant plus qu'à l'union des deux nations
colonisatrices est dii le inai'itien ric la paix
en Extrême-Orient.
M. Pusquicr, répondant, a remercié la co-
lonie. française de s'être groupée autour du
Consul Général qui fi su réaliser l'union
des français et tics Annamites. Il s'est as-
socié à l'hommage rendu à la Marine fran-
çaise dont l'action féconde s'est ajoutée par-
tout à l'uniore rlrs missionnaires qui ont
ouvert la voir. Il n évoqué avec émotion le
charme, de la réception du Gouverneur et do
ladg Jlccl et toutes les facilités qui lui
avaient été données pour admirer la magni-
fique colonie de Hong-Kong. M. Pasquier a
ensuite remercié la ,'p{I:lli,' annamite de
l'expression de ses sentiments de loyauté
et profitant de t'approche du Nouvel An
arinumilc, il a adressé ses veux de pros-
périté el ses souhaits de n mille bonheurs »
à chacun, recommandant à tous de de-
meurer sous l'égifle du Consul dans le tra-
vail et l'honnétclr et en loyaux serviteurs
,tI,! ia France et de l'Annam. Il a conclu en
disant SII satisfaction d'aviir vu la colonie
annamite unie et l'espoir que, l'et persévé-
rance. el le courage français et annamite à
l'étranger triompheraient d,'s difficultés
préseules.
t'n déjcuiwr a élé offert à bord, du croi-
seur « \Illdl'('k llona.seuu l' en l'honneur du
Gouverneur de Hong-Kong, à l'issu duquel
M. Pasquier a adressé, (iii Gouverneur ses
remerciements p-mr l'aimable lie.spitalité
britannique.
Le croiseur ai/unt à bord, le Gouverneur
Générât a ensuite tippurcillé. pour Manille.
Le riz indochinois vient enfin en France
Le YHlITI" est parti le 2-1. janvier avec
I-1•»I tonnes de riz et RH) kmnes de farines
de riz pour le Havre. ;!,llOl tonnes pour
Dunlicrqiu\ üiti tonnes de riz pour Anvers.
Le l'ditlins est parti le x\r> janvier avec
•!..)()? de riz et l">0 tonnes île farines de riz
pour Marseille.
Les négociations
nippo-indochinoises
L. Laon (i.O.. pré*idcnt de la Chambre de
commerce et de l'Industrie d<- Tokio, a dé-
claré qu'il était opposé aux mourus tarifaires
envisagées contre l'Indochine. Si ces mesures
devaient être prises pour protéger les indus-
tries japonaises il y souscrirait.
Kn tout cas, on doit félùiti-r la France
d'avoir proposé la négociation d'un traité
spécial de tarit s avec le Japon.
>
En temps de chômage
Comment Paris assiste
les travailleurs coloniaux
Par MARIE-LOUISE SICARD.
Avec l'Armée du Salut
l'our rendre compte de la portion de vie
-inistle que 'e choin ige mesure aux hommes,
il tant .n i ni',1 pl i 1 quelques randonnées de
jour et de nuit dans tenains coin> de Paris.
J'ai vu.
Kl Jan> le- moutiinn-'inent- humains que la
taim enrai ine aux di-iribution- de soupe,
painii tant, de do.- verdàlre.-, de vêtements
qui trahirent lYmpieinie d'une souffrante
carcasse, j ai iiouw ceux que je cherchai.-, :
- Air icain-, indochinois, nial^u lies, antil-
lais. etc. ti. ie vous ai iléi mi\ ei i-, c ertains
soirs de i et liivei. dan». !e asiie- ilottants de
.s tih.i. d.uis h m doiioir de. la rue
de C habrol, dnn* 11 lté vieille 1 aserne en rui-
nes sur les aïKi'ii- tort il», transl'oimée en
ain piovi-oiie IJill tiite n-uvre admiiable
(Ollsaclie au Miulage Ve-lll des pil'CS délrcs5ec:.
Je \oj- ai i'"
ei mille a la piOi;i •-» Ml de es h :nl:tll.l',
Sous les ponts de Paris
i)ru\ lieui' - d'i matin. Le froid, la pluirv
loutes les poite- -ont closes inim^pitalioies.
Non, suivon- le cortège >aluii-te ̃ la cui-
sine roulante, le^ jeune» adjudante- sous le
c abriolet bleu m ne <|e ruban iouge, 'h briga-
dier .1 ligure •! a :oire. sec. rét.111 ̃̃ des
l'échelon le plus bas de la n i»eie humaine.
Uu Paris en veilleuse dan-e en iellets san-
glants sou » les arches des ponts et le morne
désespoir
<1 surgit du tond des eaux. >
Le long de la Seine, de Cienelle à Noltc-
Dame, des humain» .sommeillent, tapis dans
la picue. comme des rats, recroquevillés dans
leurs loque» gluantes.
Parmi k- 'î.riiiui - de !,• moiu-,e », le*
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