Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1932 28 janvier 1932
Description : 1932/01/28 (A33,N11). 1932/01/28 (A33,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380448b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N* 11. LE NUMERO ; (10 CENTIMES JEUDI SOIR 28 JANVIER 1982.
JOURNALJQOtlDIEN
Rédaction & Administration,
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PARIS O")
irtupit. 1 LOUVM ,.,
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1 4 le lé C 0
Les Annales Coloniales
Lu annonces et réctamet tont rque au
bureau du Journal.
Dia BOTRU R. r-ortbATr,.u* Marcftl RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant &e, ANNALES CoLORIALU.
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France et
Colonies 180 o too J Mt
Éti-anger. - 240 » 125 t 70 »
On s'abonne sans frais danf
tous les bureaux de poste.
On budget en déséquilibre
) -< <
A ce titré, chacun pensera qu'il s'agit du.
sien, national ou privé. Reconnaissons qu'il
pourrait, en effet, s'appliquer à bon nom-
bre, et précisons qu'il s agit du budget
de la Tunisie. Ce pauvre budget serait fort
mal en point.
Ce n'est pas cependant que sa formation
n'ait été entourée de toute la sollicitude
que mérite une aussi délicate opération. Les
ministres tunisiens entendons ainsi les
Directeurs généraux qui aiment bien à se
laisser prner de ce titre ont pris la douce
habitude de se donner à eux-mêmes, chaque
année, la mission de se rendre à Paris et
d'y passer plusieurs, semaines pour édifier
ce budget.
Il parait qu'à Tunis cette besogne ne
pourrait pas se faire. Et puis, en octobre,
il fait encore chaud dans la Régence, tandis
que Paris, dans la tiédeur automnale, voit
l'aimable renouveau de sa vie élégante et
attractive.
Cette année, comme les précédentes,* cette
réunion de sommités administratives s'est
tenue au mois d'octobre et a abouti à l'édi-
fication d'un budget parfaitement en équi-
libre sur le papier, ce qui a permis aux di-
recteurs-ministres de rentrer à Tunis avec
le contentement de soi dont ils ont l'habi-
tude.
Or, voilà qu'il faut mettre ce budget en
étal d'être présenté au Grand Conseill qui
va prochainement se réunir pour l'exami-
ner. Certes, cet examen n'a pas coutume
d'être bien dangereux. On s arrange, en
effet, pour que ceux auxquels l'étudè en
est confiée Soient des amis disposés à toute
indulgence à 'l'égard des services publics.
Les grincheux ou les curieux sont tenus en
dehors des Commissions qui gardent jalou-
sement sous leur manteau les documents où
se pourraient découvrir matières à critiques.
Il faut que ces t mauvais esprits. déploient
des ruses d'apaches et se condamnent à au
moins une nuit blanche pour pouvoir dis-
séquer les volumineux rapports de ces com-
missions qui ne leur sont communiqués que
très difficilement et seulement quelques heu.
res avant leur discussion.
Malgré ces précautions» on sait déjà que
le budget ne tient plus. L'équilibre sur le
papier, même lorsqu'il s'agit de papier-mi-
nistre, ne saurait suffire à un budget. Les
faite ont méchamment brouillé les combi-
ttljjr*1* des chefs de servIceSt Les rentrées
^flBogOTfêrafflMHà la ittattuftiM grAce de ne
se point conformer aux prévisions que ces
messieurs avaient prises pour base de leur
monument.
On dirait qu'un esprit révolutionnaire
s'est infiltré dans tous les chapitres des
recettes financières. Le tabac tlui-même,
généralement plus complaisant, fI'est mon-
tré rébarbatif. Les droits d'enregistrement
se sont méchamment repliés. La velléité
démagogique qui avait fait porter sur la
parfumerie considérée comme article de
luxe un impôt excessif s'est avérée désas-
treuse. Et pourtant, l'on n'a pas cessé de
se parfumer en Tunisie ; on s'en rend faci-
lement compte dans les rues, dans les ma-
gasins, en tramway, en wagon : partout des
odeurs ou mauvaises ou trop bonnes. On
hésite à décider quelles sont les plus détes-
tables.
Il y a longtemps que les chemins de fer
ont 1 habitude du déficit ; mais naguère, ils
étaient à peu près les seuls. Aujourd'hui,
le déficit est général : il se produit aussi
bien pour les droits d'exportation sur les
huiles et les alfas que pour l'antique
« canoun » qui, de plus en plus, invoquait
son grand âge pour excuser son anémie.
En résumé, le budget tunisien a besoin
de trouver une trentaine de millions pour
boucler modestement sa ceinture. Et son
regard désespéré cherche en vain où il
pourra prendre, à qui il pourra demander
ces indispensables millions.
Le commerce, victime ordinaire des néces-
sités budgétaires, n'offre au regard investi-
gateur que le tableau de ses faillites et lia
mine allongée des négociants qui ne con-
naissent plus le sourire même coanmerciail.
L'industrie était surtout minière en Tu-
nisie dont on disait volontiers que son sous.
sol renfermait d'inépuisables trésors. Les
trésors y sont peut-être, mais leur exploi-
tation est si peu avantageuse dans les con-
ditions actuelles du marché métallurgique
que plusieurs mines ont fait faillite-tandis
que d'autres ont arrêté leurs travaux, celles
qui essaient de ne pas fermer leurs portes
ayant réduit considérablement leur person-
nel. Ce n'est pas sur ce cimetière que le
fisc peut espérer prélever les recettes dont
il a besoin.
L'agriculture, se lamente plus que jamais,
et ce n'est pas seulement par habitude. De
nombreux colons sont en fort triste situa-
tion.
Où donc trouver une nouvelle matière
imposable alors qu'il faudrait décharger
l'ancienne ?
Or, comme on parlait de ce problème
devant un personnage fort au courant des
choses de Tunisie, il gardait un silence
Inigmatique, si bien que quelqu'un l'inter-
pella :
- Mais voyons, vous, qui connaissez ce
pays, qu'est-ce que vous en dites ?
Moi, rien, comme vous voyez.
Ce n'est pas une réponse. Vous esti-
mez donc qu'il n'y a pas de remède.
Oh, je n'ai pas dit cela du tout. Le
remède existe; mais aucun de ceux qui
auraient qualité pour cela ne voudra pren-
dre la responsabilité de le formuler d'abord.
et surtout de d'appliquer ensuite.
Powrquôi donc ?
- Parce que le remède est un peu rude
et fera crier beaucoup de monde.
Parlez doncl
Soit. Eh bien, la seule façon de tirer
la Tunisie de son désastre, c'est de refaire
toute sa charpente administrative, d'en venir
à une collaboration très étroite entre les fonc-
tionnaires français et les fonctionnaires in-
digènes et de mettre chacun à la place qu'il
mérite selon sa valeur, qu'il soit français ou
tunisien; sinon on entretient un grand nom-
bre de fonctionnaires dont on pourrait se
passer : faute financière.
Faute politique encore bien plus grave,
car on maintient ainsi l'indigène loin de
nous et l'on incite les fonctionnaires tuni-
siens à croire qu'ils suffiraient parfaitement
à administrer le pays si l'on pouvait en
expulser les Français.
J e nnsiste pas, mais je vous répète
qu'aucune bouche autorisée n'osera jamais
exprimer cette opinion et qu'on trouvera
bien difficilement un homme d'énergie pour
opérer la transformation qu'elle comporte-
rait.
Ch. Debterre,
, Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Aftalres Etrangères.
) de 4 a- (
M. Mario Roustan inaugure
le Zoo de Vincennes
M. Mario Roustan, ministre de l'Instruc-
tion publique et des Beaux-Arts, accompa-
gné des docteurs Girel et Lassablière, de son
cabinet, s'est rendu au parc zoologique de
Vincennes où il a été reçu par MM. Lcmoine,
directeur du Muséum ; Bourdelle, Grudel,
Jeanne!, professeurs au Muséum ; Chausse-
miche. architecte en chef du Muséum ; Mar-
tloff, directeur des services d'architecture et
des promenades de la Ville de Paris; Grevel,
architecte) de Morlaine, conservateur des pro-
menades et des jardins de la Ville de Paris.
M. Mario Roustan en la personne de M.
Maurice Thétard, directeur de la ménagerie,
retrouva là un de ses anciens élèves. En dé-
tail, sous la conduite de M. Lemoine, M. Ma-
rio Roustan a visité le parc zoologique qui
s'élève encore intact au milieu dès décombres
de l'Exposition Coloniale.
Tout en se promenant et en admirant la
tenue des bètes et leurs bons tours on jcausa
et on1 parla de l'avenir de la nouvelle fonda-
tion. - -' - -
Le Zoo va être ouvert de nouveau. on y ac-
cédera par le petit train de l'Exposition qui
va être remis en service. Le Zoo conservera
tous ses attraits, et on dit même qu'il y aura
des attractions nouvelles, annoncées ultérieu-
rement, notamment le dimanche.
Ceçi n'est qu'une situation transitoire. le
Zoo restera dans son état acuel jusqu'au mois
de novembre, mais il se verra à ce moment
placé sur un autre terrain beaucoup plus vas-
te dont l'entrée s'ouvrira près du Métro Porte
Dorée, le long du Musée Permanent des Colo-
nies et qui se prolongera en bordure du lac
Dumesnil. Sur le lac toute une colonie
d'oiseaux rares viendra s'abattre, donnant aux
eaux et aux arbres une vie et une physiono-
mie nouvelle.
De ces échanges de vues sortirent nombre
Je suggestions les unes faites dans l'intérêt
des Parisiens, les autres dans l'intérêt de la
Science.
A M. Lcmoinc embarrassé M. Mario Rous-
tan offrit un projet de loi. A M. Bourdelle
inquiet pour son cheptel de palmipèdes fu-
tur M. Demorlaine offrit le cygne noir qui est
j'honneur du lac du Bois de Boulogne.
--
A l'Académie des Sciences
Communications
Dans sa dernière séance, la Compagnie a
eu ootnmunication de M. Mesnil au sujet
d'une note de MM. Nicolle et Anderson sur
la sensibilité du porc au spirochète de la fièvre
récurrente hispano-marocaine.
M. Jacob a présenté un travail de MM.
Marin et Fallot sur le flysch nummulitique du
Rif. espagnol.
)..+
Don au Musée de l'Armée
-
La princesse Massino, l'archiduchesse Blan-
ca et la princesse Alicia de Bourbon viennent,
conformément au vœu de leur frère le printe
don Jaime de Bourbon, de faire connaître au
gouvernement fançais leur intention d'offrir à
l'Etat le casque de Charles X et le sabre re-
mis au général de Bourbon par le dey d'Al-
ger de la Capitulation de cette ville en
1
Ces deux objets d'un haut intérêt histori-
que resteront déposés au Musée de l'armée,
auquel ils ont été prêtés pour figurer à l'ex-
position du centenaire de la conquête de l'Al-
gérie.
A l'Hôtel des Ventes
Vente de timbres-poste des Colonies
A la salle 9, vente d'une très belle et im-
portante collection de timbres-poste de France
et ses colonies. (MO Gabriel ; M. Miro, ex-
pert), aujourd'hui et demain 29 et 30 janvier.
3 k'
Nos artistes en Afrique du Nord
M. P. M, Bourdeaux, qui vient de remporter
de gros succès à l'Opéra de Montpellier, no-
tamment dans la Vie de BOhème, Paganini,
Eeaucaire, va aller créer Frâdèriqne à Alger.
Non reverrons cet artiste à Paris fin févneT,
pour de longues séries, à Ba-Ta-Clan.
Une émule de Robert Houdin
L est peut-être un
moyen très simple
de redonner à l In-
de française la
paix et la tranquiU
lité, conditions pri-
mordiales de toute
prospérité économi-
que. Ce serait de
supprimer purement
et simplement la
représentation de cette colonie au Parle-
ment. M. Georges Mandel nous en donnera
peut-être l'occasion ten jour très prochain,
puisqu'il garde l'espoir tenace de faire vo-
ter avant la fin de la législature un projet
de réforme électorale. Un tout petit amen-
dement portant suppression des mots Eta-
blissements français de -l'Inde, dans leta-
bleau des circonscriptions obtiendrait cer-
tainement l'adhésion enthousiaste des
280.000 habitants qui peuplent POlzdiclléty,
Karikal, Clla/ldcrltagor, .[allé. Yanao".
Seuls les poulains de MM. Painlevé, An-
goulvant j Blaise Diagne et iete M. Magi-
not qui s'apprêtent à voguer vers le rivage
hindou, seraient plongés dans la désola-
tion. Et M. Jtivanon naturellement aussi,
puisqu'il perdrait ainsi son unique raison
(l'êlre. z
Cette suppression du suffrage universel
pour l'bide française peut pleinement se
justifier par la simple lecture des résultats
des dernières consultations électorales. En
1924, ont obtenu :
Angoulvant ; 35.215 suf frages ;
G. Bart/télcmy : 2.610 sl/flrages.
En 1928, obtiennent :
Angoulvant : 4.421 suffrages;
Copollat : 42.892 suffrages.
L'histoire du suffrage universel nous
donne t-elle un plus surprenant exemple de
revirement électoral qui ne s'explique - évi-
demment que par le plus chonté tripa-
touillage des urnes.
Mais, il y a mieux. Avec l'arrivée de M.
Juvanon, les derniers progrès dans l'art de
truquer les urnes ont été réalisés. Le 3 1lai
dentier J avaient lien les élections jamoticipa-
les dans la colonie. A Pondichcry, sur la
deuxième liste étaient inscrits 3.878 élec-
teurs : cinq candidats sont élus, avec) mode*-
ttmellt. 3.878 voix chacun. A Artancoupan
6 candidats sont élus par 2.361 voix, sur
2.361 votants ; à Baltar unanimité aussi
pour 7 ilust également à Nettapacom et ail-
leurs.
Dans ces conditions, on 41 ne. - ttàr
difficilement qu'à Nèdouncadott la liste of-,
ficielle -is'aid recueilli que 403 voix sur 405
votants et qu'à Mallé, par prodige, il y ait
euf sur 2.843 votants70 voix protestatai-
res !
M. Juvanon enfonce Robert HoudiH.
M. Cathala doit. sans aucun doute être
fort tenté d'emprtmter à M. Paul Reynaud
un aussi habile prestidigitateur électoral ;
nul doute que M. Blaise Diagne l'emmène-
rait volontiers avec lui- à Saint-Louis, en
avril p,oclla;"" s'il n'avait si grande peur
de peiner ce bon M. Le Moignic.
Quoi qu'il en soit, il nous apparaît de
plus en plus que le spectacle des mœurs
électorales de l'Inde française est intoléra-
ble et qu'il est grand temps d'envoyer là-
bas un gouverneur probe, énergique, indé-
pendant des clans et des puissances d'ar-
gent, décidé à porter le fer rouge dans la
plaie (Jont souffre notre colonie, plaie
qui à la longue peut devenir mortelle.
M. Paul Reynaud montrera-t-il enfin ces
qualités de décision et. de fermeté qu'on lui
prête volontiers, ou bien subira-t-il encore
longtemps l'influence paralysante de quel-
que éminence. grise.
Gmorges Nouelle,
député de Saône-el-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Alines.
;
, La promotion
de l'Exposition Coloniale
Ainsi qu'il y avait été autorisé par le
Conseil des ministres, M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies, a déposé sur le bureau
de la Chambre le projet de loi portant attri-
bution d'un contingent spécial de la Légion
d'honneur à l'occasion de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1931. Cette promo-
tion comprend un grand'croix, sept grande of-
ficiers, cinquante commandeurs, cent quatre-
vingts officiers, quatre cents chevaliers.
Le nombre des exposants a dSpassé 11.000.
Si l'on tient compte de tous ceux qui ont di-
rectement ou indirectement participé à l'Ex-
position, le chiffre de 15.000 est largement
atteint.
On avait pensé un moment, à une promo-
tion spéciale pour récompenser ceux qui dans
le domaine colonial français (nos territoires
du Nord-Africain compris) ont contribué à la
formation et au développement de notre em-
pire mais on a estimé que le contingent pré-
vu par le projet de loi actuel serait suffisant
pour récompenser tous ces artisans de l'œu-
vre coloniale.
Si l'on avait appliqué le pourcentage pré-
vu par la loi du 22 février 1925, le nombre
des chevaliers compris dans la présente pro-
motion se serait élevé à 600, mais si nom-
breux que soient ceux qui à l'occasion de
l'Exposition Coloniale se sont acquis des ti-
tres à une décoration, le chiffre prévu de 400
a paru suffisant.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Répertoire de l'Officiel.
A l'Officiel*!.
L'aviation coloniale.
- M. Lucien Saint
au Tafilalet
Vers Rissani et le retour à Erfoud
, ..Mardi matin partis à 8 h. 15 d'Erfoud, le
Résident général et sa suite se sont dirigés
'sans-escorte vers la palmeraie du Tafilalet où
ils sont entrés à neuf heures.
Le Résident général et les généraux Huré
et Giraud montent aussitôt à cheval pour ga-
gner Rissani, capitale du Tafilalet d'où Bel-
gacem prit la fuite le 15 janvier. M. Saint
est accompagné par un groupe d'officiers et
de journalistes à cheval. Le reste de la suite
remonte en voiture et gagne Rissani à travers
la palmeraie. Tout le long de la route sont
échelonnés des partisans armés formant la
haie.
L'arrivée à Risani, à dix heures, fut magni-
fique et grandiose avec la foule des soumis
groupés sur la grande place. A la porte de la
casbah, les femmes des ksour, les juives et
les enfants poussent les youyous traditionnels
et applaudissent chaudement.
Auparavant, en face des ruines de Sidjil-
massa-Marsa, ancienne capitale du Tafilalet,
les troupes s'étaient rassemblées. 11 y avait
des tirailleurs sénégalais, des éléments de la
Légion étrangère, des compagnies saharien-
nes, les compagnies méhanstes, de l'artille-
rie, des tanks et une compagnie d'auto-mi-
trailleuses. Le Résident passe devant le front
des troupes avec, les généraux Huré et Gi-
raud, puis il remet au colonel Dubois de
Beauchêne et au capitaine Bruno les insignes
d'officier "de la Légion d'honneur. Le général
Giraud est, à son tour, décoré du mérite mi-
litaire chérifien. Alors commence le défilé
impressionnant de ces belles troupes en tenue
de campagne.
Avant de pénétrer dans la casbah de Bel-
gacem, le Résident général harangue la foule
et les nouveaux caïds :
Il La Frattce, dit-il., se montrera généreuse,
mais ferme et elle espère que la soumission
sera sincèrej loyale et définitive. La palme-
raie a souffert). oit va lel restaurer et l'on va
créer immédiatement des dispensaires pour
soigner Les malades.
« La France, qui a envoyé ici son repré-
sentant pour affirmer le succès de ces der-
niers jours, s'associe au Sultan pour souhai-
ter pleine prospérité aux Tafitaliens fidèles.»
Le chérif Moulai Mustapha répond que
tous les Jcsouriens seront nos frères et quils
défendront le Sultan jusqu'à la mort, comp-
tant sur lui et sur la France pour rétablir-la
prospérité.
- La visite de la maison de llelgaccm com-
mence alors.
C'est une grande casbah de 100 mètres
carrés avec une mosquée. Elle a été fort
éprouvée par l'artillerie. Nous y trouvons
huit mitrailleuses, deux mortiers et un obu-
sier pris par nos troupes.
Les tribus soumises offrent ensuite au Ré-
sident général les présents rituels, des dattes
et du lait.
Xet aprèg-rtiraîj n(Ju'\fon8:-vilit'é le tom-
beau des ancêtres de la dynastie régnante
foulai Ali, Moulaï Recht, et vu le cherif ac-
tuel Moulaï Al Medhi, cousin germain du
Sultan régnant.
Après son retour à Erfoud, le Résident gé-
néral a conféré avec les généraux Huré et
Giraud, l'intendant Poulos et MM. Benazet,
directeur des Affaires indigènes ; Denis et
Tarrit, afin d'étudier les mesures à prendre
pour l'organisation des tribus.
7 Dans cette conférence, on a envisagé éga-
lement les prochaines opérations à réaliser
dans la région en vue de l'achèvement de la
pacincatioa.
M. Lucien Saint quitte Erfoud
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, avant Je quitter Erfoud, hier matin, a vi-
sité le front du Gheris, récemment établi. 11
est arrivé au poste de Gucffifat, à huit heu-
res, puis au poste de Tojiroug, où il s'est ar-
rêté longuement sur les lieux où le lieutenant
Bernard de Chappedelaine fut tué, au couis
du combat du 22 janvier. Le Résident général
a interrogé et félicité les goumiers qui parti-
cipèrent à ce combat et a fait remettre une
récompense à l'ordonnance qui ramena le
corps de cet officier.
Le cortège a traversé la vaste plaine du
Djore et est arrivé à 13 heures à la palme-
raie de Guelmina.
M. Lucien Saint a gagné ensuite les hau-
teurs où se trouve le poste d'Arembo, près
duquel fut tué le colonel Lenoir.
Télégramme de M. Lucien Saint au Sultan
M. Lucien Saint a envoyé au Sultan le té-
légramme suivant :
De Recani, au voisinage des ruines de Sitl-
jilmassaj antique et célèbre capitale du
royaume du Tatilalet berceau de la glorieu-
se dynastie chèrifienne, il m'est particulière-
ment agréable, en tant que représentant du
gouvernement de la RepubljqueJ d'adresser à
Sa Majesté chérifienne l'hommage des sou-
missiolts de toutes les tribus de cette région
illustre du Maroc. La présence des magni-
fiques troupes françaises à Sidjilmassa, paci-
fié sans dommage grâce aux judicieuses me-
sures prises par un chef valeureux et hu-
main, relie lteuretlsement après une longue
interruption, un passé si riche d'histoire à un
présent plein de promesses en faisant se sou-
mettre au pouvoir chérifien 10.000 famillesy
elle marque une étape nouvelle et importante
dans la pacification totale de l'empire. Elle
affirme t union indissoluble des destinées du
MarOc et de la France. le suis heureux d'en
adresser à Votre Majesté l expression amicale
et confiante.
Félicitations du Sultan à M. Lucien Saint
Sa Majesté le Sultan a adressé au. Résident
à ErfQud, le télégrame suivant :
Sommes heureux vous adresser nos plus
chaleureuses félicitations pour pacification
Tafilalet dont populations retrouvent enfin,
grâce à France, sécurité dans ordre et pro-
grès.
Serions reconnaissant bien vouloir trans-
mettre nos félicitations aux brillants chefs
qui ont mené à bien cette belle œuvre et
contribué ainsi, dans large part, à cimentet
union franco-marocaine.
Sommes heureux vous renouveler cette oc-
casion expression notre amitié la plus vive et
la plus sincère.
Une agrafe « Tafilalet »
Nous croyons savoir que M. Lucien Saint a
l'intention de demander au ministère de la
Guerre la création d'une agrafe « Tafilalet i)
pour la médaille coloniale.
Dépêches de rlndochine
.- -ca-. "'1:
M. PASQUIER A MANILLE
L'arrivée
Le croiseur « Waldfick Rousseau » ayant
à bnrd te Gouverneur Général Pasquier, est
entré au port de Manille, lundi 25 janvier à
9 heures, salué par tous les navires de
guerre et de commerce qui avaient pavoisé.
Le Gouverneur Général a été salué à bord
par le colonel Murray, délégué du Gouver-
neur Général des lies Plittippines, le capi-
taine Cleland, le Général Hines qt par le
consul de France M. Willoauet.
Après des satuts à la igire, qui ont été
rendus par la batterie de la côte, le Gou-
verneur Général, accompagné de l'Amiral
Herr, du général nillotte, du directeur de
son cabinet M. Norre, du directeur des af-
faires politiques, M. Lacomba et des offi-
ciers d'ordonnance s'est embarqué sur une
vedette et est arrivé à Lamirais-Landing
à 10 heures où t'attendaient de nombreuses
personnalités, parmi lesquelles M. Ventura,
secrétaire de l'Intérieur, M. Earnshaw,
maire de la ville de Manille et M. Vickenj,
attaché naval, délégué de l'amiral Taijlor
et toute la colonie française.
Le Gouverneur a paxsé en revue le 31e
régiment d'infanterie américaine. Le cor-
tège du Gouverneur composé d'une dizaine
d'automobiles s'est rendu ensuite au Palais
de Malacanang. A 11 heures, une grande
réception officielle a eu lieu au Palais. Le
Président-du Sénat, M. Manuel QUCZOll, a
été présenté au Gouverneur Général ainsi
que tous les membres du Cabinet. Le Gou-
verneur Général a décoré' le gouverneur
Butte et les membres du Cabinet ainsi que
plusieurs personnalités polJttqucs.
Le Gouverneur Général a reçu ensuite l'a-
miral Taylor, le général Ilines, Mgr Piani,
délégué apostolique et Mgr Odoherty, ar-
chevêque des lies Philippines et doyen du
corps consulaire. L'après-midi M, Pasquier
a assisté à une réception au Polo-Club de
Manille.
Les journaux ont consacré, leurs édito-
riuux au Gouverneur Générai de l'Indochine
ci l'ont remercié des sentiments d'amitié
dont témoigne sa visite qu'ils ont inter-
prétée comme un message cordial. Ils ont
salué en lui le plus haut représentant de
l'Indochine et de la France.
Le Gouverneuré Général a déclaré à la
presse combien il était touché de l'accueil
qui (ut avait été réservé.
La journée de mardi
Hier à 8 heures, le Gouverneur Général,
accompagné du gouverneur Butte et du
recteur, a visité VUniversité des lies Philip.
pines, un des plus beaux établissements
dtcns.elgumfJ.Dt d'Extrême-Orient. Il s'est
arrêté longuement dans la bibliothèque où
te recteur Lui a donné des renseignements
intéressants svr le fonctionnement du ser-
vice du prêt des ouvrages et les conditions
de travail des élèves.
M. Pasquier a visité le bureau des scien-
ces et le Collège de Médecine. Il a assiité
aux exercices physiques des étudiants et
étudiantes de l'Université. Il s'est rendu
ensuite à l'hôpilal général de Manille dont
il. It parcouru les diverses salles.
A 13 hOLtrrs, un déjeuner de deux cents
couverts a été offert à M. Pasquier par la
colonie française* de Manille, auquel ont as-
sisté le gouverneur général Butte, l'amiral
Taylor, le général Bines et les hautes auto-
rités des l'hilippincs,
itépondant au discours de bienvenue de
M. Willoquel, parlant au nom de ses com-
patriotes, le Gouverneur Général a rendu
hommage au labeur des Français qui ont su
faire aimer ici leur jnujs. Le discours de M.
Pasquier a reçu un accueil chaleureux et
particulièrement émouvant,
L'après-midi le Gouverneur de l'Indochine
a visité l'Office du tourisme et a examiné
les possibilités de développement de cette
branche qui intéresse particulièrement le
secteur philippin de l'Indochine, Java, et
Ceylan.
A 17 heures, le président Manuel Quezon
a offert une réception à sa résidence per-
sonnelle en l'honneur dit Gouverneur Géné-
ral,
A 20 heures, un grand diner a été offert
par le général Hines, auquel ont assiste
toutes les autorités civiles, militaires et de
la Marine.
Mercredi M. Pasquier est parti pour Baguip
Aujourd'hui à 6 h. 30 du matin, le Gou-
verneur général et sa suite. accompagnés
par le Gouverneur Butte, sont partis pour
Baguio en automobile. Au cours du voyage
aura lieu la visite de la raffinerie de Bam-
ban Tarlac. Le cortège doit arriver à Ba-
guio à 13 heures.
M. KRAUTHEIMER EN INSPECTION
Le Gouverneur de la Cochinchine a vi-
sité, du 21 au 23 janvier, deux villages de
colonisation créés l'an dernier en bordure
du nouveau canal de Rachgio-flalien, par
le Gouverneur Krautheimer en vue d'un
essai de petite colonisation indigène.
L'installation et les premières avances
ont été faites au compte des sociétés de
crédit agricole mutuel.
Le premier village est peuplé de 2.000
Tonkinois catholiques qui ont mis en va-
leur six cents hectares de iizières.
L'état sanitaire est excellent et les con-
ditions matérielles d'existence satisfaisan-
tes.
Le deuxième village est peuplé de 500
Annamites et Cambodgiens de la région qui
ont mis en valeur 800 hectares de rizières.
Les habitants se déclarent satisfaits de leur
sort.
La preuve étant faite de la possibilité
de fixer au sol les petits cultivateurs dans
des conditions favorables au développe-
ment de la petite colonisation indigène, la
création d'un troisième village a été déci-
dée et les moyens pratiques de réalisation
arrêtés.
AU CONGRES PREHISTORIQUE
D'EXTR&ME-ORIENT
Au grand amphithéâtre de ta ville d'Ha-
noi, a eu lieu, en présence d'une nombreu-
se assistance, la séance inaugurale du pre-
mier congrès des phérlstoriens d'Extrême-
Orient auquel sont représentés la plupart
des pays du PaciHque, notamment le Siam,
la Malaisie, les Indes Néerlandaises, les
Philippines, Hong Kong, le Japon et L'Indo-
chine.
La séance a été présidée par le secrétai-
re général Pages assisté de M. Thalamas,
recteur de l'Université et de M. Coedes, di-
recteur de l'Ecole Française d'Éxtreme-
Orient.
M. Coedes, après avoir rappelé que Vidée
première du congrès se trouve dans la ré-
solution qui avait été votée à Batavia en
1929 par le 48 congrès des sciences du Pa-
cifique, a adressé ses remerciements au
Gouverneur général Pasquier, dont ta sol-
licitude qui a permis d'organisez ce
congrès, malgré les soucis de f lettre pré-
sente, témoigne de l'importance que l'Indo-
chine attache aux travaux scientifiques, et
aux recherches désintéressées.
Le secrétaire général a donné ensuite lec-
ture du messaao par lequel le Gouverneur
général actuellement à Manille, exprime
« aux membres du congrès les regrets de
son absence et aux gouvernements qu'ils
représentent des remerciements pour le
choix des éminents savants envoyés, dont
les travaux contribueront grandement à
l'avancement de cette œuvre si vaste dans
le temps et si utile à notre connaissance. n
Après avoir souhaité ta bienvenue aux
délégués et montré l'importance du rôle
que L'Indochine, par sa situation géogra-
phique est appelée à jouer dans les études
préhistoriques, le secrétaire général a ex-
primé le vœu que le congrès raffermisse les
liens d'amitié naissant l'Indochine à tous
les pays voisins. - "-
Après que le docteur Van Stein Gatien-
fels, inspecteur du service archéologique
des Indes Néerlandaises, délégué de ce
pays eut exprimé, au nom de ses collègues
étrangers, les remerciements des membres
du congrès pour l'hospitalité offerte par
l'Indochine, M. Rivet, professeur au Mu-
séum d'hisloire naturelle et conservateur
du Mtisée ethnographique du Trocadéro à
Paris, membre de la délégation française et
président du congrès donna lecture d'une
très intéressante communication accompa-
gnée de projections sur les « Océaniens t).
Les travaux se poursuivront au cours de
.la semaine.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET DES PROTECTORATS
ET A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
M. Paul Reynaud expose les résultats
de son voyage en Indochine
La commission des Colonies, à laquelle
s'était jointe la commision des Affaires étran-
gères, s'est réunie pour entendre M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, qui fit un ex-
posé des constatations qu'il a faites et des
décisions qu'il a prises au cours de son
voyage en Indochine.
En ce qui concerne le problème démogra-
phique, résultant de l'accroisement rapide de
la population dû à la diminution de la mor-
talité infantile obtenue par notre politique
d'hygiène sociale, le ministre a indiqué la né-
cessité d'augmenter le rendement à l'hectare
des rizières.
Il a, d'autre part, exposé que le chemin de
fer Transindochinois qui permettra l'évacua-
tion du trop-plein de la population du delta
tonkinois vers la Cochinchine va pouvoir en-
fin être achevé grâce aux fonds de l'emprunt
voté il y a quelques mois par le Parlement.
Le ministre a exposé ensuite la situation
économique de l'Indochine. Il a rappelé que,
grâce à une loi votée récemment, des primes
sont attribuées aux exportateurs de caout-
chouc pour leur permettre le maintien en cul-
ture des plantations. Il a indiqué également
qu'au cours de son voyage, il a procédé à un
ajustement de la taxe de sortie sur le riz et
a pris des dispositions pour créer un Office
de la colonisation et organiser le crédit à
long terme en Indochine.
11 a en outre exposé les inconvénients que
présente l'élévation excessive de certains ta-
rifs douaniers en Indochine.
Le ministre a abordé alors l'exposé de la
situation politique dans notre grande colonie
et il l'a examinée en relation avec la situa-
tion des autres colonies européennes d'Asie
qu'il a traversées lors de son voyage.
11 a insisté sur les nécessités d'une a po-
litique d'égards » vis-à-vis de-j indigènes et
indiqué les mesures qu'il compte prendre pour
que les fonctionnaires d'autorité apprennent
et parlent couramment la langue des popu-
lations au milieu desquelles ils vivent.
Il a rappelé qu'étant en Indochine il avait
pris, dans l'ordre politique, les mesures sui-
vantes :
Représentation égale pour les Annamites et
pour les Français au Conseil colonial de la
Cochinchine ; augmentation de la représen-
tation indigène dans les Chambres d'agricul-
ture et de commerce ainsi que dans certains
centres municipaux importants ; représenta-
tion des indigènes de la. Cochinchine au
Conseil supérieur de la colonie ; abrogation
du régime de l'indigénat; mise à l'étude d'une
réforme du mandarinat en Annam.
M. Paul Reynaud a ensuite indiqué que les
dépenses ont été réduites de 23 pour le
budget de 1932 et que, dans le souci de ré-
duire les frais de gestion trop élevés, il avait
décidé l'arrêt du recrutement des petits fonc-
tionnaires européens. Il s'est expliqué en-
suite sur la réduction ou la suppression des
indemnités dont bénéficient certains fonc-
tionnaires de l'Indochine et d'autres colonies.
Le ministre a terminé en disant sa foi dans
l'avenir de l'Indochine grâce à une collabora-
tion loyale des Français et des Indochinois.
Il a fait part des témoignages de reconnais-
sance qu'il a reçus de la part de la popula.
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Rédaction & Administration,
14, RM H! HLLLT-TMMR
PARIS O")
irtupit. 1 LOUVM ,.,
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1 4 le lé C 0
Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 180 o too J Mt
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On s'abonne sans frais danf
tous les bureaux de poste.
On budget en déséquilibre
) -< <
A ce titré, chacun pensera qu'il s'agit du.
sien, national ou privé. Reconnaissons qu'il
pourrait, en effet, s'appliquer à bon nom-
bre, et précisons qu'il s agit du budget
de la Tunisie. Ce pauvre budget serait fort
mal en point.
Ce n'est pas cependant que sa formation
n'ait été entourée de toute la sollicitude
que mérite une aussi délicate opération. Les
ministres tunisiens entendons ainsi les
Directeurs généraux qui aiment bien à se
laisser prner de ce titre ont pris la douce
habitude de se donner à eux-mêmes, chaque
année, la mission de se rendre à Paris et
d'y passer plusieurs, semaines pour édifier
ce budget.
Il parait qu'à Tunis cette besogne ne
pourrait pas se faire. Et puis, en octobre,
il fait encore chaud dans la Régence, tandis
que Paris, dans la tiédeur automnale, voit
l'aimable renouveau de sa vie élégante et
attractive.
Cette année, comme les précédentes,* cette
réunion de sommités administratives s'est
tenue au mois d'octobre et a abouti à l'édi-
fication d'un budget parfaitement en équi-
libre sur le papier, ce qui a permis aux di-
recteurs-ministres de rentrer à Tunis avec
le contentement de soi dont ils ont l'habi-
tude.
Or, voilà qu'il faut mettre ce budget en
étal d'être présenté au Grand Conseill qui
va prochainement se réunir pour l'exami-
ner. Certes, cet examen n'a pas coutume
d'être bien dangereux. On s arrange, en
effet, pour que ceux auxquels l'étudè en
est confiée Soient des amis disposés à toute
indulgence à 'l'égard des services publics.
Les grincheux ou les curieux sont tenus en
dehors des Commissions qui gardent jalou-
sement sous leur manteau les documents où
se pourraient découvrir matières à critiques.
Il faut que ces t mauvais esprits. déploient
des ruses d'apaches et se condamnent à au
moins une nuit blanche pour pouvoir dis-
séquer les volumineux rapports de ces com-
missions qui ne leur sont communiqués que
très difficilement et seulement quelques heu.
res avant leur discussion.
Malgré ces précautions» on sait déjà que
le budget ne tient plus. L'équilibre sur le
papier, même lorsqu'il s'agit de papier-mi-
nistre, ne saurait suffire à un budget. Les
faite ont méchamment brouillé les combi-
ttljjr*1* des chefs de servIceSt Les rentrées
^flBogOTfêrafflMHà la ittattuftiM grAce de ne
se point conformer aux prévisions que ces
messieurs avaient prises pour base de leur
monument.
On dirait qu'un esprit révolutionnaire
s'est infiltré dans tous les chapitres des
recettes financières. Le tabac tlui-même,
généralement plus complaisant, fI'est mon-
tré rébarbatif. Les droits d'enregistrement
se sont méchamment repliés. La velléité
démagogique qui avait fait porter sur la
parfumerie considérée comme article de
luxe un impôt excessif s'est avérée désas-
treuse. Et pourtant, l'on n'a pas cessé de
se parfumer en Tunisie ; on s'en rend faci-
lement compte dans les rues, dans les ma-
gasins, en tramway, en wagon : partout des
odeurs ou mauvaises ou trop bonnes. On
hésite à décider quelles sont les plus détes-
tables.
Il y a longtemps que les chemins de fer
ont 1 habitude du déficit ; mais naguère, ils
étaient à peu près les seuls. Aujourd'hui,
le déficit est général : il se produit aussi
bien pour les droits d'exportation sur les
huiles et les alfas que pour l'antique
« canoun » qui, de plus en plus, invoquait
son grand âge pour excuser son anémie.
En résumé, le budget tunisien a besoin
de trouver une trentaine de millions pour
boucler modestement sa ceinture. Et son
regard désespéré cherche en vain où il
pourra prendre, à qui il pourra demander
ces indispensables millions.
Le commerce, victime ordinaire des néces-
sités budgétaires, n'offre au regard investi-
gateur que le tableau de ses faillites et lia
mine allongée des négociants qui ne con-
naissent plus le sourire même coanmerciail.
L'industrie était surtout minière en Tu-
nisie dont on disait volontiers que son sous.
sol renfermait d'inépuisables trésors. Les
trésors y sont peut-être, mais leur exploi-
tation est si peu avantageuse dans les con-
ditions actuelles du marché métallurgique
que plusieurs mines ont fait faillite-tandis
que d'autres ont arrêté leurs travaux, celles
qui essaient de ne pas fermer leurs portes
ayant réduit considérablement leur person-
nel. Ce n'est pas sur ce cimetière que le
fisc peut espérer prélever les recettes dont
il a besoin.
L'agriculture, se lamente plus que jamais,
et ce n'est pas seulement par habitude. De
nombreux colons sont en fort triste situa-
tion.
Où donc trouver une nouvelle matière
imposable alors qu'il faudrait décharger
l'ancienne ?
Or, comme on parlait de ce problème
devant un personnage fort au courant des
choses de Tunisie, il gardait un silence
Inigmatique, si bien que quelqu'un l'inter-
pella :
- Mais voyons, vous, qui connaissez ce
pays, qu'est-ce que vous en dites ?
Moi, rien, comme vous voyez.
Ce n'est pas une réponse. Vous esti-
mez donc qu'il n'y a pas de remède.
Oh, je n'ai pas dit cela du tout. Le
remède existe; mais aucun de ceux qui
auraient qualité pour cela ne voudra pren-
dre la responsabilité de le formuler d'abord.
et surtout de d'appliquer ensuite.
Powrquôi donc ?
- Parce que le remède est un peu rude
et fera crier beaucoup de monde.
Parlez doncl
Soit. Eh bien, la seule façon de tirer
la Tunisie de son désastre, c'est de refaire
toute sa charpente administrative, d'en venir
à une collaboration très étroite entre les fonc-
tionnaires français et les fonctionnaires in-
digènes et de mettre chacun à la place qu'il
mérite selon sa valeur, qu'il soit français ou
tunisien; sinon on entretient un grand nom-
bre de fonctionnaires dont on pourrait se
passer : faute financière.
Faute politique encore bien plus grave,
car on maintient ainsi l'indigène loin de
nous et l'on incite les fonctionnaires tuni-
siens à croire qu'ils suffiraient parfaitement
à administrer le pays si l'on pouvait en
expulser les Français.
J e nnsiste pas, mais je vous répète
qu'aucune bouche autorisée n'osera jamais
exprimer cette opinion et qu'on trouvera
bien difficilement un homme d'énergie pour
opérer la transformation qu'elle comporte-
rait.
Ch. Debterre,
, Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Aftalres Etrangères.
) de 4 a- (
M. Mario Roustan inaugure
le Zoo de Vincennes
M. Mario Roustan, ministre de l'Instruc-
tion publique et des Beaux-Arts, accompa-
gné des docteurs Girel et Lassablière, de son
cabinet, s'est rendu au parc zoologique de
Vincennes où il a été reçu par MM. Lcmoine,
directeur du Muséum ; Bourdelle, Grudel,
Jeanne!, professeurs au Muséum ; Chausse-
miche. architecte en chef du Muséum ; Mar-
tloff, directeur des services d'architecture et
des promenades de la Ville de Paris; Grevel,
architecte) de Morlaine, conservateur des pro-
menades et des jardins de la Ville de Paris.
M. Mario Roustan en la personne de M.
Maurice Thétard, directeur de la ménagerie,
retrouva là un de ses anciens élèves. En dé-
tail, sous la conduite de M. Lemoine, M. Ma-
rio Roustan a visité le parc zoologique qui
s'élève encore intact au milieu dès décombres
de l'Exposition Coloniale.
Tout en se promenant et en admirant la
tenue des bètes et leurs bons tours on jcausa
et on1 parla de l'avenir de la nouvelle fonda-
tion. - -' - -
Le Zoo va être ouvert de nouveau. on y ac-
cédera par le petit train de l'Exposition qui
va être remis en service. Le Zoo conservera
tous ses attraits, et on dit même qu'il y aura
des attractions nouvelles, annoncées ultérieu-
rement, notamment le dimanche.
Ceçi n'est qu'une situation transitoire. le
Zoo restera dans son état acuel jusqu'au mois
de novembre, mais il se verra à ce moment
placé sur un autre terrain beaucoup plus vas-
te dont l'entrée s'ouvrira près du Métro Porte
Dorée, le long du Musée Permanent des Colo-
nies et qui se prolongera en bordure du lac
Dumesnil. Sur le lac toute une colonie
d'oiseaux rares viendra s'abattre, donnant aux
eaux et aux arbres une vie et une physiono-
mie nouvelle.
De ces échanges de vues sortirent nombre
Je suggestions les unes faites dans l'intérêt
des Parisiens, les autres dans l'intérêt de la
Science.
A M. Lcmoinc embarrassé M. Mario Rous-
tan offrit un projet de loi. A M. Bourdelle
inquiet pour son cheptel de palmipèdes fu-
tur M. Demorlaine offrit le cygne noir qui est
j'honneur du lac du Bois de Boulogne.
--
A l'Académie des Sciences
Communications
Dans sa dernière séance, la Compagnie a
eu ootnmunication de M. Mesnil au sujet
d'une note de MM. Nicolle et Anderson sur
la sensibilité du porc au spirochète de la fièvre
récurrente hispano-marocaine.
M. Jacob a présenté un travail de MM.
Marin et Fallot sur le flysch nummulitique du
Rif. espagnol.
)..+
Don au Musée de l'Armée
-
La princesse Massino, l'archiduchesse Blan-
ca et la princesse Alicia de Bourbon viennent,
conformément au vœu de leur frère le printe
don Jaime de Bourbon, de faire connaître au
gouvernement fançais leur intention d'offrir à
l'Etat le casque de Charles X et le sabre re-
mis au général de Bourbon par le dey d'Al-
ger de la Capitulation de cette ville en
1
Ces deux objets d'un haut intérêt histori-
que resteront déposés au Musée de l'armée,
auquel ils ont été prêtés pour figurer à l'ex-
position du centenaire de la conquête de l'Al-
gérie.
A l'Hôtel des Ventes
Vente de timbres-poste des Colonies
A la salle 9, vente d'une très belle et im-
portante collection de timbres-poste de France
et ses colonies. (MO Gabriel ; M. Miro, ex-
pert), aujourd'hui et demain 29 et 30 janvier.
3 k'
Nos artistes en Afrique du Nord
M. P. M, Bourdeaux, qui vient de remporter
de gros succès à l'Opéra de Montpellier, no-
tamment dans la Vie de BOhème, Paganini,
Eeaucaire, va aller créer Frâdèriqne à Alger.
Non reverrons cet artiste à Paris fin févneT,
pour de longues séries, à Ba-Ta-Clan.
Une émule de Robert Houdin
L est peut-être un
moyen très simple
de redonner à l In-
de française la
paix et la tranquiU
lité, conditions pri-
mordiales de toute
prospérité économi-
que. Ce serait de
supprimer purement
et simplement la
représentation de cette colonie au Parle-
ment. M. Georges Mandel nous en donnera
peut-être l'occasion ten jour très prochain,
puisqu'il garde l'espoir tenace de faire vo-
ter avant la fin de la législature un projet
de réforme électorale. Un tout petit amen-
dement portant suppression des mots Eta-
blissements français de -l'Inde, dans leta-
bleau des circonscriptions obtiendrait cer-
tainement l'adhésion enthousiaste des
280.000 habitants qui peuplent POlzdiclléty,
Karikal, Clla/ldcrltagor, .[allé. Yanao".
Seuls les poulains de MM. Painlevé, An-
goulvant j Blaise Diagne et iete M. Magi-
not qui s'apprêtent à voguer vers le rivage
hindou, seraient plongés dans la désola-
tion. Et M. Jtivanon naturellement aussi,
puisqu'il perdrait ainsi son unique raison
(l'êlre. z
Cette suppression du suffrage universel
pour l'bide française peut pleinement se
justifier par la simple lecture des résultats
des dernières consultations électorales. En
1924, ont obtenu :
Angoulvant ; 35.215 suf frages ;
G. Bart/télcmy : 2.610 sl/flrages.
En 1928, obtiennent :
Angoulvant : 4.421 suffrages;
Copollat : 42.892 suffrages.
L'histoire du suffrage universel nous
donne t-elle un plus surprenant exemple de
revirement électoral qui ne s'explique - évi-
demment que par le plus chonté tripa-
touillage des urnes.
Mais, il y a mieux. Avec l'arrivée de M.
Juvanon, les derniers progrès dans l'art de
truquer les urnes ont été réalisés. Le 3 1lai
dentier J avaient lien les élections jamoticipa-
les dans la colonie. A Pondichcry, sur la
deuxième liste étaient inscrits 3.878 élec-
teurs : cinq candidats sont élus, avec) mode*-
ttmellt. 3.878 voix chacun. A Artancoupan
6 candidats sont élus par 2.361 voix, sur
2.361 votants ; à Baltar unanimité aussi
pour 7 ilust également à Nettapacom et ail-
leurs.
Dans ces conditions, on 41 ne. - ttàr
difficilement qu'à Nèdouncadott la liste of-,
ficielle -is'aid recueilli que 403 voix sur 405
votants et qu'à Mallé, par prodige, il y ait
euf sur 2.843 votants70 voix protestatai-
res !
M. Juvanon enfonce Robert HoudiH.
M. Cathala doit. sans aucun doute être
fort tenté d'emprtmter à M. Paul Reynaud
un aussi habile prestidigitateur électoral ;
nul doute que M. Blaise Diagne l'emmène-
rait volontiers avec lui- à Saint-Louis, en
avril p,oclla;"" s'il n'avait si grande peur
de peiner ce bon M. Le Moignic.
Quoi qu'il en soit, il nous apparaît de
plus en plus que le spectacle des mœurs
électorales de l'Inde française est intoléra-
ble et qu'il est grand temps d'envoyer là-
bas un gouverneur probe, énergique, indé-
pendant des clans et des puissances d'ar-
gent, décidé à porter le fer rouge dans la
plaie (Jont souffre notre colonie, plaie
qui à la longue peut devenir mortelle.
M. Paul Reynaud montrera-t-il enfin ces
qualités de décision et. de fermeté qu'on lui
prête volontiers, ou bien subira-t-il encore
longtemps l'influence paralysante de quel-
que éminence. grise.
Gmorges Nouelle,
député de Saône-el-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
vice-président de la Commission des Alines.
;
, La promotion
de l'Exposition Coloniale
Ainsi qu'il y avait été autorisé par le
Conseil des ministres, M. Paul Reynaud, mi-
nistre des Colonies, a déposé sur le bureau
de la Chambre le projet de loi portant attri-
bution d'un contingent spécial de la Légion
d'honneur à l'occasion de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1931. Cette promo-
tion comprend un grand'croix, sept grande of-
ficiers, cinquante commandeurs, cent quatre-
vingts officiers, quatre cents chevaliers.
Le nombre des exposants a dSpassé 11.000.
Si l'on tient compte de tous ceux qui ont di-
rectement ou indirectement participé à l'Ex-
position, le chiffre de 15.000 est largement
atteint.
On avait pensé un moment, à une promo-
tion spéciale pour récompenser ceux qui dans
le domaine colonial français (nos territoires
du Nord-Africain compris) ont contribué à la
formation et au développement de notre em-
pire mais on a estimé que le contingent pré-
vu par le projet de loi actuel serait suffisant
pour récompenser tous ces artisans de l'œu-
vre coloniale.
Si l'on avait appliqué le pourcentage pré-
vu par la loi du 22 février 1925, le nombre
des chevaliers compris dans la présente pro-
motion se serait élevé à 600, mais si nom-
breux que soient ceux qui à l'occasion de
l'Exposition Coloniale se sont acquis des ti-
tres à une décoration, le chiffre prévu de 400
a paru suffisant.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Répertoire de l'Officiel.
A l'Officiel*!.
L'aviation coloniale.
- M. Lucien Saint
au Tafilalet
Vers Rissani et le retour à Erfoud
, ..Mardi matin partis à 8 h. 15 d'Erfoud, le
Résident général et sa suite se sont dirigés
'sans-escorte vers la palmeraie du Tafilalet où
ils sont entrés à neuf heures.
Le Résident général et les généraux Huré
et Giraud montent aussitôt à cheval pour ga-
gner Rissani, capitale du Tafilalet d'où Bel-
gacem prit la fuite le 15 janvier. M. Saint
est accompagné par un groupe d'officiers et
de journalistes à cheval. Le reste de la suite
remonte en voiture et gagne Rissani à travers
la palmeraie. Tout le long de la route sont
échelonnés des partisans armés formant la
haie.
L'arrivée à Risani, à dix heures, fut magni-
fique et grandiose avec la foule des soumis
groupés sur la grande place. A la porte de la
casbah, les femmes des ksour, les juives et
les enfants poussent les youyous traditionnels
et applaudissent chaudement.
Auparavant, en face des ruines de Sidjil-
massa-Marsa, ancienne capitale du Tafilalet,
les troupes s'étaient rassemblées. 11 y avait
des tirailleurs sénégalais, des éléments de la
Légion étrangère, des compagnies saharien-
nes, les compagnies méhanstes, de l'artille-
rie, des tanks et une compagnie d'auto-mi-
trailleuses. Le Résident passe devant le front
des troupes avec, les généraux Huré et Gi-
raud, puis il remet au colonel Dubois de
Beauchêne et au capitaine Bruno les insignes
d'officier "de la Légion d'honneur. Le général
Giraud est, à son tour, décoré du mérite mi-
litaire chérifien. Alors commence le défilé
impressionnant de ces belles troupes en tenue
de campagne.
Avant de pénétrer dans la casbah de Bel-
gacem, le Résident général harangue la foule
et les nouveaux caïds :
Il La Frattce, dit-il., se montrera généreuse,
mais ferme et elle espère que la soumission
sera sincèrej loyale et définitive. La palme-
raie a souffert). oit va lel restaurer et l'on va
créer immédiatement des dispensaires pour
soigner Les malades.
« La France, qui a envoyé ici son repré-
sentant pour affirmer le succès de ces der-
niers jours, s'associe au Sultan pour souhai-
ter pleine prospérité aux Tafitaliens fidèles.»
Le chérif Moulai Mustapha répond que
tous les Jcsouriens seront nos frères et quils
défendront le Sultan jusqu'à la mort, comp-
tant sur lui et sur la France pour rétablir-la
prospérité.
- La visite de la maison de llelgaccm com-
mence alors.
C'est une grande casbah de 100 mètres
carrés avec une mosquée. Elle a été fort
éprouvée par l'artillerie. Nous y trouvons
huit mitrailleuses, deux mortiers et un obu-
sier pris par nos troupes.
Les tribus soumises offrent ensuite au Ré-
sident général les présents rituels, des dattes
et du lait.
Xet aprèg-rtiraîj n(Ju'\fon8:-vilit'é le tom-
beau des ancêtres de la dynastie régnante
foulai Ali, Moulaï Recht, et vu le cherif ac-
tuel Moulaï Al Medhi, cousin germain du
Sultan régnant.
Après son retour à Erfoud, le Résident gé-
néral a conféré avec les généraux Huré et
Giraud, l'intendant Poulos et MM. Benazet,
directeur des Affaires indigènes ; Denis et
Tarrit, afin d'étudier les mesures à prendre
pour l'organisation des tribus.
7 Dans cette conférence, on a envisagé éga-
lement les prochaines opérations à réaliser
dans la région en vue de l'achèvement de la
pacincatioa.
M. Lucien Saint quitte Erfoud
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, avant Je quitter Erfoud, hier matin, a vi-
sité le front du Gheris, récemment établi. 11
est arrivé au poste de Gucffifat, à huit heu-
res, puis au poste de Tojiroug, où il s'est ar-
rêté longuement sur les lieux où le lieutenant
Bernard de Chappedelaine fut tué, au couis
du combat du 22 janvier. Le Résident général
a interrogé et félicité les goumiers qui parti-
cipèrent à ce combat et a fait remettre une
récompense à l'ordonnance qui ramena le
corps de cet officier.
Le cortège a traversé la vaste plaine du
Djore et est arrivé à 13 heures à la palme-
raie de Guelmina.
M. Lucien Saint a gagné ensuite les hau-
teurs où se trouve le poste d'Arembo, près
duquel fut tué le colonel Lenoir.
Télégramme de M. Lucien Saint au Sultan
M. Lucien Saint a envoyé au Sultan le té-
légramme suivant :
De Recani, au voisinage des ruines de Sitl-
jilmassaj antique et célèbre capitale du
royaume du Tatilalet berceau de la glorieu-
se dynastie chèrifienne, il m'est particulière-
ment agréable, en tant que représentant du
gouvernement de la RepubljqueJ d'adresser à
Sa Majesté chérifienne l'hommage des sou-
missiolts de toutes les tribus de cette région
illustre du Maroc. La présence des magni-
fiques troupes françaises à Sidjilmassa, paci-
fié sans dommage grâce aux judicieuses me-
sures prises par un chef valeureux et hu-
main, relie lteuretlsement après une longue
interruption, un passé si riche d'histoire à un
présent plein de promesses en faisant se sou-
mettre au pouvoir chérifien 10.000 famillesy
elle marque une étape nouvelle et importante
dans la pacification totale de l'empire. Elle
affirme t union indissoluble des destinées du
MarOc et de la France. le suis heureux d'en
adresser à Votre Majesté l expression amicale
et confiante.
Félicitations du Sultan à M. Lucien Saint
Sa Majesté le Sultan a adressé au. Résident
à ErfQud, le télégrame suivant :
Sommes heureux vous adresser nos plus
chaleureuses félicitations pour pacification
Tafilalet dont populations retrouvent enfin,
grâce à France, sécurité dans ordre et pro-
grès.
Serions reconnaissant bien vouloir trans-
mettre nos félicitations aux brillants chefs
qui ont mené à bien cette belle œuvre et
contribué ainsi, dans large part, à cimentet
union franco-marocaine.
Sommes heureux vous renouveler cette oc-
casion expression notre amitié la plus vive et
la plus sincère.
Une agrafe « Tafilalet »
Nous croyons savoir que M. Lucien Saint a
l'intention de demander au ministère de la
Guerre la création d'une agrafe « Tafilalet i)
pour la médaille coloniale.
Dépêches de rlndochine
.- -ca-. "'1:
M. PASQUIER A MANILLE
L'arrivée
Le croiseur « Waldfick Rousseau » ayant
à bnrd te Gouverneur Général Pasquier, est
entré au port de Manille, lundi 25 janvier à
9 heures, salué par tous les navires de
guerre et de commerce qui avaient pavoisé.
Le Gouverneur Général a été salué à bord
par le colonel Murray, délégué du Gouver-
neur Général des lies Plittippines, le capi-
taine Cleland, le Général Hines qt par le
consul de France M. Willoauet.
Après des satuts à la igire, qui ont été
rendus par la batterie de la côte, le Gou-
verneur Général, accompagné de l'Amiral
Herr, du général nillotte, du directeur de
son cabinet M. Norre, du directeur des af-
faires politiques, M. Lacomba et des offi-
ciers d'ordonnance s'est embarqué sur une
vedette et est arrivé à Lamirais-Landing
à 10 heures où t'attendaient de nombreuses
personnalités, parmi lesquelles M. Ventura,
secrétaire de l'Intérieur, M. Earnshaw,
maire de la ville de Manille et M. Vickenj,
attaché naval, délégué de l'amiral Taijlor
et toute la colonie française.
Le Gouverneur a paxsé en revue le 31e
régiment d'infanterie américaine. Le cor-
tège du Gouverneur composé d'une dizaine
d'automobiles s'est rendu ensuite au Palais
de Malacanang. A 11 heures, une grande
réception officielle a eu lieu au Palais. Le
Président-du Sénat, M. Manuel QUCZOll, a
été présenté au Gouverneur Général ainsi
que tous les membres du Cabinet. Le Gou-
verneur Général a décoré' le gouverneur
Butte et les membres du Cabinet ainsi que
plusieurs personnalités polJttqucs.
Le Gouverneur Général a reçu ensuite l'a-
miral Taylor, le général Ilines, Mgr Piani,
délégué apostolique et Mgr Odoherty, ar-
chevêque des lies Philippines et doyen du
corps consulaire. L'après-midi M, Pasquier
a assisté à une réception au Polo-Club de
Manille.
Les journaux ont consacré, leurs édito-
riuux au Gouverneur Générai de l'Indochine
ci l'ont remercié des sentiments d'amitié
dont témoigne sa visite qu'ils ont inter-
prétée comme un message cordial. Ils ont
salué en lui le plus haut représentant de
l'Indochine et de la France.
Le Gouverneuré Général a déclaré à la
presse combien il était touché de l'accueil
qui (ut avait été réservé.
La journée de mardi
Hier à 8 heures, le Gouverneur Général,
accompagné du gouverneur Butte et du
recteur, a visité VUniversité des lies Philip.
pines, un des plus beaux établissements
dtcns.elgumfJ.Dt d'Extrême-Orient. Il s'est
arrêté longuement dans la bibliothèque où
te recteur Lui a donné des renseignements
intéressants svr le fonctionnement du ser-
vice du prêt des ouvrages et les conditions
de travail des élèves.
M. Pasquier a visité le bureau des scien-
ces et le Collège de Médecine. Il a assiité
aux exercices physiques des étudiants et
étudiantes de l'Université. Il s'est rendu
ensuite à l'hôpilal général de Manille dont
il. It parcouru les diverses salles.
A 13 hOLtrrs, un déjeuner de deux cents
couverts a été offert à M. Pasquier par la
colonie française* de Manille, auquel ont as-
sisté le gouverneur général Butte, l'amiral
Taylor, le général Bines et les hautes auto-
rités des l'hilippincs,
itépondant au discours de bienvenue de
M. Willoquel, parlant au nom de ses com-
patriotes, le Gouverneur Général a rendu
hommage au labeur des Français qui ont su
faire aimer ici leur jnujs. Le discours de M.
Pasquier a reçu un accueil chaleureux et
particulièrement émouvant,
L'après-midi le Gouverneur de l'Indochine
a visité l'Office du tourisme et a examiné
les possibilités de développement de cette
branche qui intéresse particulièrement le
secteur philippin de l'Indochine, Java, et
Ceylan.
A 17 heures, le président Manuel Quezon
a offert une réception à sa résidence per-
sonnelle en l'honneur dit Gouverneur Géné-
ral,
A 20 heures, un grand diner a été offert
par le général Hines, auquel ont assiste
toutes les autorités civiles, militaires et de
la Marine.
Mercredi M. Pasquier est parti pour Baguip
Aujourd'hui à 6 h. 30 du matin, le Gou-
verneur général et sa suite. accompagnés
par le Gouverneur Butte, sont partis pour
Baguio en automobile. Au cours du voyage
aura lieu la visite de la raffinerie de Bam-
ban Tarlac. Le cortège doit arriver à Ba-
guio à 13 heures.
M. KRAUTHEIMER EN INSPECTION
Le Gouverneur de la Cochinchine a vi-
sité, du 21 au 23 janvier, deux villages de
colonisation créés l'an dernier en bordure
du nouveau canal de Rachgio-flalien, par
le Gouverneur Krautheimer en vue d'un
essai de petite colonisation indigène.
L'installation et les premières avances
ont été faites au compte des sociétés de
crédit agricole mutuel.
Le premier village est peuplé de 2.000
Tonkinois catholiques qui ont mis en va-
leur six cents hectares de iizières.
L'état sanitaire est excellent et les con-
ditions matérielles d'existence satisfaisan-
tes.
Le deuxième village est peuplé de 500
Annamites et Cambodgiens de la région qui
ont mis en valeur 800 hectares de rizières.
Les habitants se déclarent satisfaits de leur
sort.
La preuve étant faite de la possibilité
de fixer au sol les petits cultivateurs dans
des conditions favorables au développe-
ment de la petite colonisation indigène, la
création d'un troisième village a été déci-
dée et les moyens pratiques de réalisation
arrêtés.
AU CONGRES PREHISTORIQUE
D'EXTR&ME-ORIENT
Au grand amphithéâtre de ta ville d'Ha-
noi, a eu lieu, en présence d'une nombreu-
se assistance, la séance inaugurale du pre-
mier congrès des phérlstoriens d'Extrême-
Orient auquel sont représentés la plupart
des pays du PaciHque, notamment le Siam,
la Malaisie, les Indes Néerlandaises, les
Philippines, Hong Kong, le Japon et L'Indo-
chine.
La séance a été présidée par le secrétai-
re général Pages assisté de M. Thalamas,
recteur de l'Université et de M. Coedes, di-
recteur de l'Ecole Française d'Éxtreme-
Orient.
M. Coedes, après avoir rappelé que Vidée
première du congrès se trouve dans la ré-
solution qui avait été votée à Batavia en
1929 par le 48 congrès des sciences du Pa-
cifique, a adressé ses remerciements au
Gouverneur général Pasquier, dont ta sol-
licitude qui a permis d'organisez ce
congrès, malgré les soucis de f lettre pré-
sente, témoigne de l'importance que l'Indo-
chine attache aux travaux scientifiques, et
aux recherches désintéressées.
Le secrétaire général a donné ensuite lec-
ture du messaao par lequel le Gouverneur
général actuellement à Manille, exprime
« aux membres du congrès les regrets de
son absence et aux gouvernements qu'ils
représentent des remerciements pour le
choix des éminents savants envoyés, dont
les travaux contribueront grandement à
l'avancement de cette œuvre si vaste dans
le temps et si utile à notre connaissance. n
Après avoir souhaité ta bienvenue aux
délégués et montré l'importance du rôle
que L'Indochine, par sa situation géogra-
phique est appelée à jouer dans les études
préhistoriques, le secrétaire général a ex-
primé le vœu que le congrès raffermisse les
liens d'amitié naissant l'Indochine à tous
les pays voisins. - "-
Après que le docteur Van Stein Gatien-
fels, inspecteur du service archéologique
des Indes Néerlandaises, délégué de ce
pays eut exprimé, au nom de ses collègues
étrangers, les remerciements des membres
du congrès pour l'hospitalité offerte par
l'Indochine, M. Rivet, professeur au Mu-
séum d'hisloire naturelle et conservateur
du Mtisée ethnographique du Trocadéro à
Paris, membre de la délégation française et
président du congrès donna lecture d'une
très intéressante communication accompa-
gnée de projections sur les « Océaniens t).
Les travaux se poursuivront au cours de
.la semaine.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET DES PROTECTORATS
ET A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
M. Paul Reynaud expose les résultats
de son voyage en Indochine
La commission des Colonies, à laquelle
s'était jointe la commision des Affaires étran-
gères, s'est réunie pour entendre M. Paul
Reynaud, ministre des Colonies, qui fit un ex-
posé des constatations qu'il a faites et des
décisions qu'il a prises au cours de son
voyage en Indochine.
En ce qui concerne le problème démogra-
phique, résultant de l'accroisement rapide de
la population dû à la diminution de la mor-
talité infantile obtenue par notre politique
d'hygiène sociale, le ministre a indiqué la né-
cessité d'augmenter le rendement à l'hectare
des rizières.
Il a, d'autre part, exposé que le chemin de
fer Transindochinois qui permettra l'évacua-
tion du trop-plein de la population du delta
tonkinois vers la Cochinchine va pouvoir en-
fin être achevé grâce aux fonds de l'emprunt
voté il y a quelques mois par le Parlement.
Le ministre a exposé ensuite la situation
économique de l'Indochine. Il a rappelé que,
grâce à une loi votée récemment, des primes
sont attribuées aux exportateurs de caout-
chouc pour leur permettre le maintien en cul-
ture des plantations. Il a indiqué également
qu'au cours de son voyage, il a procédé à un
ajustement de la taxe de sortie sur le riz et
a pris des dispositions pour créer un Office
de la colonisation et organiser le crédit à
long terme en Indochine.
11 a en outre exposé les inconvénients que
présente l'élévation excessive de certains ta-
rifs douaniers en Indochine.
Le ministre a abordé alors l'exposé de la
situation politique dans notre grande colonie
et il l'a examinée en relation avec la situa-
tion des autres colonies européennes d'Asie
qu'il a traversées lors de son voyage.
11 a insisté sur les nécessités d'une a po-
litique d'égards » vis-à-vis de-j indigènes et
indiqué les mesures qu'il compte prendre pour
que les fonctionnaires d'autorité apprennent
et parlent couramment la langue des popu-
lations au milieu desquelles ils vivent.
Il a rappelé qu'étant en Indochine il avait
pris, dans l'ordre politique, les mesures sui-
vantes :
Représentation égale pour les Annamites et
pour les Français au Conseil colonial de la
Cochinchine ; augmentation de la représen-
tation indigène dans les Chambres d'agricul-
ture et de commerce ainsi que dans certains
centres municipaux importants ; représenta-
tion des indigènes de la. Cochinchine au
Conseil supérieur de la colonie ; abrogation
du régime de l'indigénat; mise à l'étude d'une
réforme du mandarinat en Annam.
M. Paul Reynaud a ensuite indiqué que les
dépenses ont été réduites de 23 pour le
budget de 1932 et que, dans le souci de ré-
duire les frais de gestion trop élevés, il avait
décidé l'arrêt du recrutement des petits fonc-
tionnaires européens. Il s'est expliqué en-
suite sur la réduction ou la suppression des
indemnités dont bénéficient certains fonc-
tionnaires de l'Indochine et d'autres colonies.
Le ministre a terminé en disant sa foi dans
l'avenir de l'Indochine grâce à une collabora-
tion loyale des Français et des Indochinois.
Il a fait part des témoignages de reconnais-
sance qu'il a reçus de la part de la popula.
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