No 62 - AOUT 1906. JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE. 251
Altitude : 6 mètres, à 200 mètres du lit-
toral, terrain très abrité, plat, très humide,
3m50 de pluies dans l'année. Bien drainé, si-
liceux-humeux. Ombrage très. dense, très
élevé (cocotiers). Plantation à 6 mètres ur 6
mètres :
Apparition des rameaux persistants : en
1905, sur les 70 al 0 des pieds présents; dans
les 3 premiers mois de 1900, sur 17 0/0 en-
core. A rheure actuelle,. 10 Q/0 des Castil-
loa do ce. lot possèdent donc encore leurs
branches caduques.
Dans les deux lots, les premières bran-
ches persistantes se montrent à environ 4
mètres du: sol, soudées à la même' hauteur
sur le tronc l'une- à droite l'autre à gauche,
et partent de l'aiseile d'ibllciennes branches
caduques.
La, taille muyenne de l'ensemble des Cas-
tilloa des 2 lots est de 8 à 9 mètres, 1a cir-
canféFeQce du tronc, à 2 mètres du sol, de
60 à 65 centimètres. Dans le lot A, quelques
rares spécimens ont jusqu'à 10 mètres de
hauteur sans présenter encore de. rameaux
persistants, quoique âgés de plus de 5 ans ;
leur fût est cesté grêle- : 0,3:0 à '0,35 de
circonférences.
Aucune floraison ne s'est encore produite
dans les deux lots.
G. LAURENT.
Page, Aiij:©.uan, 2Q mars. 19Q6,.
csHSë
Sur une Euphorbe de Maurice.
Par M. I. GALLAUD (1)
L'Euphorbia Itiiisy de Madagascar était
jusqu'à ces dernières années la seule Eu-
phorbe connue produisant réellement du
caoutchouc. Récemment M. JUMELLE (K C.R.
Académie des Sciences », 10 avril 1905). a
signalé dans le N. O. de Madagascar une
nouvelle Euphorbe arborescente, l'E. Pira-
hazaiuu., qui peut donner un produit abOll-
(1) M. GALLAUD a publié avec M. COSTANTIN, dans les
« Annales des Sciences Naturelles, 9° série. Botanique »
um travail considérable ,p. 287-312, et 3 pl.) sur les Eu-
phorbes de Madagascar et leurs affinités, reebarebe de
botanique pure. Il était donc particulièrement qualifié de
se prononcer sur les matériaux envoyés par M. PITOT.
N.O_L,R.
dant et de bonne qualité. Il faut y joindre
une troisième espèce, d'après les renseigne-
ments et les échantillons adressés abligeam-
meataii « J. d'A. T. » par M. P. PITOT, ealoa
à Maurice.
Cette Euphorbe, qui forme à Maurice de
larges buissons de 4 à 5 m. de diamètre, fait
partie d'après sa structure anatomique (la
plante ne donne ni feuilles ni fleurs sous le
climat de Maurice) du groupe très étroit
formé par les Euphorbes voisines : E. Laro
DRAKE, E. TiruealliL.m.t E. RhipsaloidesWELW.
Ces dernières Euphorbes n'ont jusqu'à pré-
sent pas fourni de caoutchouc. L'E. rhipsa.-
loides, abondant dans l'Angola, où il est
connu sous le nom de CASSONEIRA, fournit
une résine, I'ALMEIDINA OU POTATO GUM, uti-
lisée surtout en Angleterre où on en expor-
te annuellement 70.000 kg. au prix de 80
à 90 francs les 100 kg, pris à Londres.. (1)
L'E. Lara, qui croît dans le S. O. de Ma -
dagascar, donne une résine analogue dé-
pourvue de caoutchouc. Il en est de même
de l'ig.. Tiruealli qu'on trouve dans l'Inde,
sur la côte orientale d'Afrique, à Madagas-
car, aux Philippines et aux Moluques.
C'est de cette dernière que se rapproche le
plus, l'Euphorbe de Maurice, mais ici elle
produit une matière se rapprochant davan-
tage du caoutchouc. Une analyse du - la-
tex que nous a communiquée M. PITOT, a en
effet donné la compo.sition suivante :
Eau. 63,02 °/0
Résine 24,59 0/0
Caoutchouc 5,41 0/0
Cendres -, 2,72 0 o
Divers 4,26 0/0
100, 00
(1) StH' le port de Mossamèdès,, la sabstanpe coûte de
25 à 35 fr. les 100 kilogs. — Voir au sujet de l'ALMEI-
DINA:
A. F. MOLLER : Kantschuk în denportugiesisckcifrika-
niseken Kolonieru - TrapenpfLa-nzei »„ I, 1897,. p. 18-8.
O. WARBURG : Die Afrikanischen Kautsclwkpflllnzen.
« Tropenflanzer », III, 1899, p. 309. Et l'édition française
de son ouvrage- :■ Les plantes à caoutchouc, annotée par
VLLBOUCHBIVLTCB.
H. JUMELLE : Les plantes à caouchouc et à gutta. Paris,
1903, p. 61.
Ainsi que différentes informations parues dans le « J.
d'A. T.
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