Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 septembre 1900 20 septembre 1900
Description : 1900/09/20 (A4,N61,T7). 1900/09/20 (A4,N61,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378365q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS :>63
ce nom d'Ortie de Chine, comme désignation vulgaire, et de réserver le nom de
Ramie à l'espèce à dessous de feuilles verdâtre (le Bœhmeria tenacissima ou Bœh-
meria utilis des botanistes).
Cette dernière est une plante tropicale que l'on trouve dans la péninsule ma-
laise et à Java, où on l'appelle Rameh, d'où le nom de Ramie. L'Ortie de Chine,
au contraire, peut être cultivée dans les pays tempérés et résiste au froid, puis-
qu'on a introduit sa culture en Italie, dans le sud de la France, et surtout, à un
moment donné, paraît-il, dans le nord de la Catalogne, où il y a eu une impor-
tante usine pour le défibrage de l'Ortie de Chine à Gérone.
Toutes les deux appartiennent à la famille des Urticacées; ce sont des plantes
vivaces, poussant par pieds ou rhizomes, chaque pied donnant naissance à plu-
sieurs tiges. La hauteur des tiges varie d'ordinaire de lm50 à 3ra et plus (1). Ces
tiges sont ligneuses, légèrement velues, d'un brun foncé au moment où la flo-
raison va paraître. Les feuilles sont alternes, presque ovales dans l'Ortie de Chine,
plus larges et plus longuement acuminées dans la Ramie, dentelées vertes et
rudes en dessous [Ortie de Chine -; verdâtres et même d'un vert franc, mais
clair, dans la Ramie). — Les fleurs sont monoïques, disposées en petites grappes
(fleurs femelles), alternes et axillaires. Les graines sont minuscules.
Bien que la distinction botanique entre l'Ortie de Chine et la Ramie ait été
établie dès 1845 par un savant français, M. Decaisne, une certaine confusion
continue à régner entre les deux espèces, confusion qui tient, entre autres
causes, à ce que les deux espèces poussent quelquefois dans le même pays. Ainsi
on les rencontre toutes les deux, paraît-il, dans la péninsule malaise. La Mission
lyonnaise les a trouvées, en tous cas, toutes les deux dans la Chine centrale
(Se-Tchouan).
L'intérêt de la distinction n'est pas purement scientifique. Le rendement de la
Ramie en filasse, à l'hectare, serait supérieur à celui de l'Ortie de Chine, et cette
filasse serait plus blanche et plus souple. Au contraire, d'après le Dr Morris, de
Kew, la Ramie (Rhea de l'Inde) aurait une valeur commerciale moindre que celle
de l'Ortie de Chine, ou CMna grass. — Mais, d'autre part, il n'est pas sûr que la
Rhea soit toujours et uniquement de la Ramie, ni que la China grass soit toujours
de l'Ortie de Chine, puisque l'on trouve de la Ramie en Chine (2).
Il y aurait donc intérêt à bien identifier les diverses espèces d'Orties textiles,
et à poursuivre une série d'expériences scientifiques sur leur rendement à l'hec-
tare et la valeur de leurs fibres.
Nous citons ci-dessous les seules analyses que nous ayons pu nous procurer
sur la composition physique et chimique de la plante, analyses qui devraient
être répétées, avec des moyennes prises : -
1° D'après la Technologie de Muspratt, citée par Favier (Les Orties textiles,
1881, p. 35) :
Ortie de Chine Ramie
Cendres 2.87 5.63
Eau 9.05 10.15
Matières solubles dans l'eau. 6.47 1031
Matières grasses 0.21 0.5!)
Cellulose 78.07 66.22
Substance intercellulaire., 6.10 12.70
(1) Dans la province de Barin, les extrêmes mesurés (3e récolte, variaient entre lm22 et 250
(expérience faite en novembre 1899).
(2) Le nom chinois de l'Ortie de Chine est tchou ma; de la Ramie, yuen ma. En Assam, la l'hea
sauvage (ban-rea) a été identifiée récemment avec une espèce différente, le Villebrunea l'obllsta.
ce nom d'Ortie de Chine, comme désignation vulgaire, et de réserver le nom de
Ramie à l'espèce à dessous de feuilles verdâtre (le Bœhmeria tenacissima ou Bœh-
meria utilis des botanistes).
Cette dernière est une plante tropicale que l'on trouve dans la péninsule ma-
laise et à Java, où on l'appelle Rameh, d'où le nom de Ramie. L'Ortie de Chine,
au contraire, peut être cultivée dans les pays tempérés et résiste au froid, puis-
qu'on a introduit sa culture en Italie, dans le sud de la France, et surtout, à un
moment donné, paraît-il, dans le nord de la Catalogne, où il y a eu une impor-
tante usine pour le défibrage de l'Ortie de Chine à Gérone.
Toutes les deux appartiennent à la famille des Urticacées; ce sont des plantes
vivaces, poussant par pieds ou rhizomes, chaque pied donnant naissance à plu-
sieurs tiges. La hauteur des tiges varie d'ordinaire de lm50 à 3ra et plus (1). Ces
tiges sont ligneuses, légèrement velues, d'un brun foncé au moment où la flo-
raison va paraître. Les feuilles sont alternes, presque ovales dans l'Ortie de Chine,
plus larges et plus longuement acuminées dans la Ramie, dentelées vertes et
rudes en dessous [Ortie de Chine -; verdâtres et même d'un vert franc, mais
clair, dans la Ramie). — Les fleurs sont monoïques, disposées en petites grappes
(fleurs femelles), alternes et axillaires. Les graines sont minuscules.
Bien que la distinction botanique entre l'Ortie de Chine et la Ramie ait été
établie dès 1845 par un savant français, M. Decaisne, une certaine confusion
continue à régner entre les deux espèces, confusion qui tient, entre autres
causes, à ce que les deux espèces poussent quelquefois dans le même pays. Ainsi
on les rencontre toutes les deux, paraît-il, dans la péninsule malaise. La Mission
lyonnaise les a trouvées, en tous cas, toutes les deux dans la Chine centrale
(Se-Tchouan).
L'intérêt de la distinction n'est pas purement scientifique. Le rendement de la
Ramie en filasse, à l'hectare, serait supérieur à celui de l'Ortie de Chine, et cette
filasse serait plus blanche et plus souple. Au contraire, d'après le Dr Morris, de
Kew, la Ramie (Rhea de l'Inde) aurait une valeur commerciale moindre que celle
de l'Ortie de Chine, ou CMna grass. — Mais, d'autre part, il n'est pas sûr que la
Rhea soit toujours et uniquement de la Ramie, ni que la China grass soit toujours
de l'Ortie de Chine, puisque l'on trouve de la Ramie en Chine (2).
Il y aurait donc intérêt à bien identifier les diverses espèces d'Orties textiles,
et à poursuivre une série d'expériences scientifiques sur leur rendement à l'hec-
tare et la valeur de leurs fibres.
Nous citons ci-dessous les seules analyses que nous ayons pu nous procurer
sur la composition physique et chimique de la plante, analyses qui devraient
être répétées, avec des moyennes prises : -
1° D'après la Technologie de Muspratt, citée par Favier (Les Orties textiles,
1881, p. 35) :
Ortie de Chine Ramie
Cendres 2.87 5.63
Eau 9.05 10.15
Matières solubles dans l'eau. 6.47 1031
Matières grasses 0.21 0.5!)
Cellulose 78.07 66.22
Substance intercellulaire., 6.10 12.70
(1) Dans la province de Barin, les extrêmes mesurés (3e récolte, variaient entre lm22 et 250
(expérience faite en novembre 1899).
(2) Le nom chinois de l'Ortie de Chine est tchou ma; de la Ramie, yuen ma. En Assam, la l'hea
sauvage (ban-rea) a été identifiée récemment avec une espèce différente, le Villebrunea l'obllsta.
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