Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1900 05 septembre 1900
Description : 1900/09/05 (A4,N60,T7). 1900/09/05 (A4,N60,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783649
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
3*8 * REVUE DES CULTURES COLONIALES
Enfin, il faut rapporter au Panicum Burgu des échantillons recueillis par
Jacques de Brazza et Thollon dans le Congo et l'Ogooué, quoiqu'ils présentent
de légères différences avec la plante du Niger.
USAGES DU BOURGOU. De toutes les plantes spontanées aux environs de Tom-
bouctou, c'est incontestablement le Bourgou qui rend les plus grands services aux
habitants de cette région. Il n'est pas une partie de la plante qui ne puisse être
utilisée.
La paille coupée en vert est d'un usage général pour l'alimentation des trou-
peaux de vaches et de moutons qui constituent la richesse principale de la région
de Tombouctou. Les Touareg prétendent pourtant qu'elle ne vaut rien pour la
nourriture des chameaux et qu'elle les ferait même mourir très vite si on les
laissait pâturer trop longtemps dans la vallée du Niger.
Coupé à l'état jeune et séché, il constitue un foin excellent pour l'alimentation
des chevaux et on l'emploie pour cet usage dans tous nos postes du Niger moyen.
L'une des principales raisons qui ont déterminé le gouvernement du Soudan à
fixer Ségou comme point d'attache aux spahis soudanais a été l'abondance de ce
fourrage dans la région.
Les feuilles de Bourgou pourries par suite d'un long séjour dans l'eau sont
employées sous le nom de Dési par les Bozos pour calfater les pirogues du Niger
constituées seulement par des planches grossières réunies par des ficelles de
Dafou (Hibiscus cannabinus Guill. et Perr.). On obstrue tous les interstices avec ce
Dési enfoncé avec une lame de fer, et les embarcations ainsi préparées peuvent
rester longtemps sur le fleuve sans prendre l'eau.
En brûlant les feuilles et les tiges sèches et en lessivant les cendres,on obtient
par évaporation des sels alcalins qui servent à fabriquer le savon indigène et
sont employés comme mordants dans la préparation de l'indigo du pays.
Les tiges sèches peuvent être employées pour couvrir les cases ou constituer
les palissades qui entourent les villages peulhs du nord du Soudan.Cependant on
leur préfère habituellement les chaumes fournis par les mils ou diverses gra-
minées de la brousse.
Enfin les graines, appelées Horri, recueillies à maturité par les femmes et les
enfants, en même temps que celles du Panicum pyramidale Lamk. qui croîtparmi,
sont employées aux mêmes usages que celles du Fonio (Panicum longiflorum). On
les mange crues, ou cuites en semoule, ou pilées et préparées en couscous. Les
Touareg en sont, dit-on, très friands et cette graine constitue un important
appoint à la nourriture des habitants des bords du Niger, pendant les années où
le mil et le riz viennent à manquer, par suite de la sécheresse ou des ravages
des sauterelles.
Mais c'est surtout comme plante à sucre que le Bourgou est connu et utilisé
autour de Tombouctou. Nous avons déjà vu plus haut comment, d'après René
Caillié,les indigènes opéraient pour en extraire le sirop.Nous avons pu recueillir
dans le pays quelques indications complémentaires et faire quelques observa-
tions qui complèteront ces renseignements.
Les tiges de Bourgou sont fauchées au mois d'avril, lorsque l'inondation est
retirée. Ces cannes débarrassées de leurs feuilles sont mises à sécher et conser-
vées dans les cases. Au moment de leur emploi,on les réduit en petits fragments
ayant au plus 1 centimètre de long. On les écrase le plus possible, de manière
que l'eau puisse bien pénétrer les tissus saccharifères. Ces fragments sont
ensuite placés dans des paniers fabriqués habituellement avec des feuilles de
Enfin, il faut rapporter au Panicum Burgu des échantillons recueillis par
Jacques de Brazza et Thollon dans le Congo et l'Ogooué, quoiqu'ils présentent
de légères différences avec la plante du Niger.
USAGES DU BOURGOU. De toutes les plantes spontanées aux environs de Tom-
bouctou, c'est incontestablement le Bourgou qui rend les plus grands services aux
habitants de cette région. Il n'est pas une partie de la plante qui ne puisse être
utilisée.
La paille coupée en vert est d'un usage général pour l'alimentation des trou-
peaux de vaches et de moutons qui constituent la richesse principale de la région
de Tombouctou. Les Touareg prétendent pourtant qu'elle ne vaut rien pour la
nourriture des chameaux et qu'elle les ferait même mourir très vite si on les
laissait pâturer trop longtemps dans la vallée du Niger.
Coupé à l'état jeune et séché, il constitue un foin excellent pour l'alimentation
des chevaux et on l'emploie pour cet usage dans tous nos postes du Niger moyen.
L'une des principales raisons qui ont déterminé le gouvernement du Soudan à
fixer Ségou comme point d'attache aux spahis soudanais a été l'abondance de ce
fourrage dans la région.
Les feuilles de Bourgou pourries par suite d'un long séjour dans l'eau sont
employées sous le nom de Dési par les Bozos pour calfater les pirogues du Niger
constituées seulement par des planches grossières réunies par des ficelles de
Dafou (Hibiscus cannabinus Guill. et Perr.). On obstrue tous les interstices avec ce
Dési enfoncé avec une lame de fer, et les embarcations ainsi préparées peuvent
rester longtemps sur le fleuve sans prendre l'eau.
En brûlant les feuilles et les tiges sèches et en lessivant les cendres,on obtient
par évaporation des sels alcalins qui servent à fabriquer le savon indigène et
sont employés comme mordants dans la préparation de l'indigo du pays.
Les tiges sèches peuvent être employées pour couvrir les cases ou constituer
les palissades qui entourent les villages peulhs du nord du Soudan.Cependant on
leur préfère habituellement les chaumes fournis par les mils ou diverses gra-
minées de la brousse.
Enfin les graines, appelées Horri, recueillies à maturité par les femmes et les
enfants, en même temps que celles du Panicum pyramidale Lamk. qui croîtparmi,
sont employées aux mêmes usages que celles du Fonio (Panicum longiflorum). On
les mange crues, ou cuites en semoule, ou pilées et préparées en couscous. Les
Touareg en sont, dit-on, très friands et cette graine constitue un important
appoint à la nourriture des habitants des bords du Niger, pendant les années où
le mil et le riz viennent à manquer, par suite de la sécheresse ou des ravages
des sauterelles.
Mais c'est surtout comme plante à sucre que le Bourgou est connu et utilisé
autour de Tombouctou. Nous avons déjà vu plus haut comment, d'après René
Caillié,les indigènes opéraient pour en extraire le sirop.Nous avons pu recueillir
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Les tiges de Bourgou sont fauchées au mois d'avril, lorsque l'inondation est
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vées dans les cases. Au moment de leur emploi,on les réduit en petits fragments
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