Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1900 05 septembre 1900
Description : 1900/09/05 (A4,N60,T7). 1900/09/05 (A4,N60,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783649
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
UNE NOUVELLE PLANTE A SUCRE DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 51.5
Depuis l'occupation française de Tombouctou en 1893, nos connaissances
géographiques et historiques sur la région se sont considérablement accrues,
mais aucun fait nouveau concernant le Bourgou n'a été relaté,
M. le commandant Hourst a seulement figuré sur sa belle carte du cours du
Niger les principales prairies qu'il rencontra pendant sa descente du fleuve en
i896. Plusieurs prairies de Bourgou sont indiquées, principalement dans les
feuilles de Sambo, de Kagha, de Goungounbéri, de Minkiri, etc.
Telles étaient nos connaissances sur cette remarquable plante jusqu'à l'année
dernière où nous faisions parvenir au Gouvernement de la colonie des renseigne-
ments complémentaires publiés par extraits en 1899 dans le Bulletin du Comité de
X Afrique française et dans la Feuille de renseignements de V Office Colonial.
VÉGÉTATION ET ASPECT DU BOURGou. - Le Bourgou est une herbe aquatique qui se
développe au moment de l'inondation par colonies abondantes et dont les
chaumes couvrent parfois, pendant l'hivernage eL le commencement de la saison
.sèche, des milliers d'hectares sans interruption.
- Nous sommes restés tout le mois de septembre 1899 au milieu de ces prairies
aquatiques du Niger sur le chaland Lieutenant-Bunas, mis bienveillamment à
notre disposition par M. le colonel Vimard, lieutenant-gouverneur par intérim du
Soudan, pour poursuivre nos recherches sur cette plante. Nous avons visité
successivement l'Issa-Ber, conlourné en grande partie les rives du lac Débo,
notamment l'entrée du Bara-Issa, longé ensuite une partie de la région marquée
Bourgou sur la carte Guy, traversé à deux reprises le marigot de Kouakourou qui
réunit le Niger à Djenné, remonté le Bani jusqu'à San; enfin nous avons suivi le
Niger à travers les mêmes.prairies jusqu'à Koulikoro, point d'attache de la flottille
du Niger.
Notre chaland, poussé à la perche par quelques indigènes, traversait ces prairies
en écartant les herbes et en laissant un étroit sillage qui se refermait rapidement
derrière nous. Le soir, chaque fois que c'était possible, nous atterrissions sur les
îlots où s'élevaient habituellement quelques cases de pêcheurs bozos. Il était
d'ailleurs impossible d'y prendre le moindre repos, dévorés que nous étions par
des myriades de moustiques qui produisent, dès que le soleil est couché, un bour-
donnement ininterrompu et dont les larves trouvent un terrain très propre à leur
développement dans les marais à bourgou.
Les prairies de Bourgou sont très fréquemment broutées par les hippopotames
et les lamantins. Les crocodiles, quoique très abondants dans le lit du Niger, ne
s'y aventurent pas et les poissons y sont rares. En revanche, de nombreux insectes
voltigent constamment sur ces graminées et sur les fleurs assez éclatantes de
quelques légumineuses aquatiques qui vivent parmi elles. Parfois des vols de
sauterelles attirées par l'aspect verdoyant ou ayant besoin de se reposer pen-
dant la traversée du fleuve s'abattent sur ces prairies et un grand nombre tombent
entre les tiges et se noient.
Les grandes prairies aquatiques de l'Afrique centrale ont toujours étonné par
leur étendue et la vigueur de leurs plantes tous les voyageurs qui les ont aper-
çues. Dans le haut Nil, elles sont surtout constituées, d'après Schweinfurth, par
Saccharum spontaneum L. et par Vossia prorera Wahl ; au Congo, par Vossia procerâ
Wahl, selon Dybowski ; autour du lac Tchad, Barth mentionne une graminée
appelée Kreb ou Kascha dont les graines servent à l'alimentation des habitants
du Bornou, du Baghirmi et du Wadaï et qui nous paraît être, d'après cette parti-
Depuis l'occupation française de Tombouctou en 1893, nos connaissances
géographiques et historiques sur la région se sont considérablement accrues,
mais aucun fait nouveau concernant le Bourgou n'a été relaté,
M. le commandant Hourst a seulement figuré sur sa belle carte du cours du
Niger les principales prairies qu'il rencontra pendant sa descente du fleuve en
i896. Plusieurs prairies de Bourgou sont indiquées, principalement dans les
feuilles de Sambo, de Kagha, de Goungounbéri, de Minkiri, etc.
Telles étaient nos connaissances sur cette remarquable plante jusqu'à l'année
dernière où nous faisions parvenir au Gouvernement de la colonie des renseigne-
ments complémentaires publiés par extraits en 1899 dans le Bulletin du Comité de
X Afrique française et dans la Feuille de renseignements de V Office Colonial.
VÉGÉTATION ET ASPECT DU BOURGou. - Le Bourgou est une herbe aquatique qui se
développe au moment de l'inondation par colonies abondantes et dont les
chaumes couvrent parfois, pendant l'hivernage eL le commencement de la saison
.sèche, des milliers d'hectares sans interruption.
- Nous sommes restés tout le mois de septembre 1899 au milieu de ces prairies
aquatiques du Niger sur le chaland Lieutenant-Bunas, mis bienveillamment à
notre disposition par M. le colonel Vimard, lieutenant-gouverneur par intérim du
Soudan, pour poursuivre nos recherches sur cette plante. Nous avons visité
successivement l'Issa-Ber, conlourné en grande partie les rives du lac Débo,
notamment l'entrée du Bara-Issa, longé ensuite une partie de la région marquée
Bourgou sur la carte Guy, traversé à deux reprises le marigot de Kouakourou qui
réunit le Niger à Djenné, remonté le Bani jusqu'à San; enfin nous avons suivi le
Niger à travers les mêmes.prairies jusqu'à Koulikoro, point d'attache de la flottille
du Niger.
Notre chaland, poussé à la perche par quelques indigènes, traversait ces prairies
en écartant les herbes et en laissant un étroit sillage qui se refermait rapidement
derrière nous. Le soir, chaque fois que c'était possible, nous atterrissions sur les
îlots où s'élevaient habituellement quelques cases de pêcheurs bozos. Il était
d'ailleurs impossible d'y prendre le moindre repos, dévorés que nous étions par
des myriades de moustiques qui produisent, dès que le soleil est couché, un bour-
donnement ininterrompu et dont les larves trouvent un terrain très propre à leur
développement dans les marais à bourgou.
Les prairies de Bourgou sont très fréquemment broutées par les hippopotames
et les lamantins. Les crocodiles, quoique très abondants dans le lit du Niger, ne
s'y aventurent pas et les poissons y sont rares. En revanche, de nombreux insectes
voltigent constamment sur ces graminées et sur les fleurs assez éclatantes de
quelques légumineuses aquatiques qui vivent parmi elles. Parfois des vols de
sauterelles attirées par l'aspect verdoyant ou ayant besoin de se reposer pen-
dant la traversée du fleuve s'abattent sur ces prairies et un grand nombre tombent
entre les tiges et se noient.
Les grandes prairies aquatiques de l'Afrique centrale ont toujours étonné par
leur étendue et la vigueur de leurs plantes tous les voyageurs qui les ont aper-
çues. Dans le haut Nil, elles sont surtout constituées, d'après Schweinfurth, par
Saccharum spontaneum L. et par Vossia prorera Wahl ; au Congo, par Vossia procerâ
Wahl, selon Dybowski ; autour du lac Tchad, Barth mentionne une graminée
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