Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1900 05 septembre 1900
Description : 1900/09/05 (A4,N60,T7). 1900/09/05 (A4,N60,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783649
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
514 REVUE DES CULTURES COLONIALES
l'attention par son abondance et par la richesse en sucre de ses tiges qui en
feront peut-être une plante d'avenir du centre de l'Afrique.
HISTORIQUE. Le Paakum, Burgu A. Chev. est connu des Noirs des différentes
peuplades des bords du Niger, sous les noms de Birgou, Borgou, Bourou, Bour-
cou, qui ne sont que des variations phonétiques, du nom de Bourgou que lui
donnent les Bambaras et sous lequel le désignent les quelques Européens rési-
dant dans la région.
Les Diennonkés et les Sonrays l'appellent Koundou, et les Maures El-Bergou.
Le Bourgou a été mentionné pour la première fois dans le compte rendu du
voyage de René Caillié (1). Cet illustre explorateur l'aperçut le 8 avril 1828, au
village de Tircy sur le Niger, entre le lac Débo et Tombouctou :
« Je vis, dans les marais environnants, beaucoup de nègres occupés à récolter
une grande herbe qui ne croît que dans les lieux marécageux : ils nomment
cette plante Kondou ; ils la font sécher au soleil, puis la passent légèrement à la
flamme pour brûler les feuilles ; ils ne réservent que les tiges; ils en font de
gros paquets qu'ils emportent sur leur tête jusque dans leur habitation ; je vis
aussi plusieurs ânes qui en étaient chargés. Je demandai à mes compagnons
quel usage on faisait de cette herbe : ils me dirent qu'étant bien lavée par
les femmes et séchée, on la réduit en poudre aussi fine que possible ; ainsi ré-
duite, on la met dans un grand vase en terre fait expiés, avec de petits trous au
fond; on jette par-dessus de l'eau chaude : en filtrant, l'eau emporte tout le
sucre de la plante; l'eau prend une couleur violette un peu claire. Cette boisson
est très estimée des naturels qui la savourent avec plaisir; mais elle produit
l'effet d'un purgatif pour les personnes qui n'y sont pas habituées, et elle con-
serve presque toujours un petit goût de fumée qui la rend désagréable à boire.
Les mahométans se permettent sans scrupule d'en faire usage; les Maures en
boivent aussi ; mais ils la coupent toujours avec du lait aigre. La tige du Kondou
est grosse comme un roseau, longue de huit à dix pieds et rampante ; les feuilles
sont étroites et longues de six à sept pouces; elles ont les bords dentelés en
scie. Les rives du Dhioliba (Niger) en sont couvertes. Les Dirimans et quelques
Foulahs habitants de Tircy vinrent nous vendre cette boisson (2). »
Dans son voyage de 1849 à 1855, Barth retrouva le Bourgou dans la région de
Tombouctou :
« Dans le bassin de Sarayamo, le Niger est encombré d'une graminée appelée
Byrgou qui forme le principal fourrage pour les chevaux et le bétail. Les indi-
gènes en tirent même une boisson sucrée nommée Mmscliou et une sorte de mau-
vais sucre, ou plutôt de sirop (3). » Et plus loin page 133, il ajoute : « On prépare
à Kabarah beaucoup d'hydromel avec le Byrgou. »
Quelques années plus tard, Henri Duveyrier mentionnait parmi les plantes indé-
terminées rencontrées par lui dans le Sahara un roseau à sucre croissant autour
des mares, nommé El-Bergou par les Arabes, Elcaywod par les Touareg (4). Ce
roseau est probablement la même plante que celle du Niger.
(1) Dans la relation du voyage de Hornemann. il est question d'une Canne à sucre qui serait
commune sur les bords d'une, rivière venant du Darfour et se rendant dans un grand lac avoisi-
nant le Fiddri et le Baguirmi. Il s'agit vraisemblablement du Tchad, et la canne pourrait être le
Bourgou. (Cfr. Voyage de Hornemann, trad. franc. 1803, p. 251.)
(2) - R. CAILLIÉ. Voyage à Temboctoll et Jenné de 1824 à 1828, t. II, p. 210.
(3) II. BARTU. Voyages et découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale (Paris, 1860).
t. III, p. 322. -
(4) II. DUVEYRIER. Les Touareg du Nord (Paris, 18Gi).
l'attention par son abondance et par la richesse en sucre de ses tiges qui en
feront peut-être une plante d'avenir du centre de l'Afrique.
HISTORIQUE. Le Paakum, Burgu A. Chev. est connu des Noirs des différentes
peuplades des bords du Niger, sous les noms de Birgou, Borgou, Bourou, Bour-
cou, qui ne sont que des variations phonétiques, du nom de Bourgou que lui
donnent les Bambaras et sous lequel le désignent les quelques Européens rési-
dant dans la région.
Les Diennonkés et les Sonrays l'appellent Koundou, et les Maures El-Bergou.
Le Bourgou a été mentionné pour la première fois dans le compte rendu du
voyage de René Caillié (1). Cet illustre explorateur l'aperçut le 8 avril 1828, au
village de Tircy sur le Niger, entre le lac Débo et Tombouctou :
« Je vis, dans les marais environnants, beaucoup de nègres occupés à récolter
une grande herbe qui ne croît que dans les lieux marécageux : ils nomment
cette plante Kondou ; ils la font sécher au soleil, puis la passent légèrement à la
flamme pour brûler les feuilles ; ils ne réservent que les tiges; ils en font de
gros paquets qu'ils emportent sur leur tête jusque dans leur habitation ; je vis
aussi plusieurs ânes qui en étaient chargés. Je demandai à mes compagnons
quel usage on faisait de cette herbe : ils me dirent qu'étant bien lavée par
les femmes et séchée, on la réduit en poudre aussi fine que possible ; ainsi ré-
duite, on la met dans un grand vase en terre fait expiés, avec de petits trous au
fond; on jette par-dessus de l'eau chaude : en filtrant, l'eau emporte tout le
sucre de la plante; l'eau prend une couleur violette un peu claire. Cette boisson
est très estimée des naturels qui la savourent avec plaisir; mais elle produit
l'effet d'un purgatif pour les personnes qui n'y sont pas habituées, et elle con-
serve presque toujours un petit goût de fumée qui la rend désagréable à boire.
Les mahométans se permettent sans scrupule d'en faire usage; les Maures en
boivent aussi ; mais ils la coupent toujours avec du lait aigre. La tige du Kondou
est grosse comme un roseau, longue de huit à dix pieds et rampante ; les feuilles
sont étroites et longues de six à sept pouces; elles ont les bords dentelés en
scie. Les rives du Dhioliba (Niger) en sont couvertes. Les Dirimans et quelques
Foulahs habitants de Tircy vinrent nous vendre cette boisson (2). »
Dans son voyage de 1849 à 1855, Barth retrouva le Bourgou dans la région de
Tombouctou :
« Dans le bassin de Sarayamo, le Niger est encombré d'une graminée appelée
Byrgou qui forme le principal fourrage pour les chevaux et le bétail. Les indi-
gènes en tirent même une boisson sucrée nommée Mmscliou et une sorte de mau-
vais sucre, ou plutôt de sirop (3). » Et plus loin page 133, il ajoute : « On prépare
à Kabarah beaucoup d'hydromel avec le Byrgou. »
Quelques années plus tard, Henri Duveyrier mentionnait parmi les plantes indé-
terminées rencontrées par lui dans le Sahara un roseau à sucre croissant autour
des mares, nommé El-Bergou par les Arabes, Elcaywod par les Touareg (4). Ce
roseau est probablement la même plante que celle du Niger.
(1) Dans la relation du voyage de Hornemann. il est question d'une Canne à sucre qui serait
commune sur les bords d'une, rivière venant du Darfour et se rendant dans un grand lac avoisi-
nant le Fiddri et le Baguirmi. Il s'agit vraisemblablement du Tchad, et la canne pourrait être le
Bourgou. (Cfr. Voyage de Hornemann, trad. franc. 1803, p. 251.)
(2) - R. CAILLIÉ. Voyage à Temboctoll et Jenné de 1824 à 1828, t. II, p. 210.
(3) II. BARTU. Voyages et découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale (Paris, 1860).
t. III, p. 322. -
(4) II. DUVEYRIER. Les Touareg du Nord (Paris, 18Gi).
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