Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-08-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 août 1900 20 août 1900
Description : 1900/08/20 (A4,N59,T7). 1900/08/20 (A4,N59,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378363w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
504 REVUE DES CULTURES COLONIALES
elle est beaucoup plus précoce et fructifie à un an ou même un peu plus tôt.
L'Ananas mûr est un fruit délicieux, parfumé, savoureux et agréable; on le
confit au sucre ; on en fait des confitures, des marmelades, des glaces; son jus
exprimé fournit une limonade rafraîchissante employée avec succès, disent les
vieux médecins, pour combattre les indigestions, les affections inflammatoires,
bilieuses, putrides, etc. ; le même jus fermenté donne une liqueur alcoolique très
forte. Le fruit pas trop mûr se conserve assez longtemps : aussi nos transatlan-
tiques en apportent beaucoup des Antilles, de la Floride, etc. Enfin, l'Ananas fait
l'objet d'une industrie de conserves ; il nous arrive ainsi quasi aussi savoureux
qu'à l'état frais, conservé dans des boîtes soudées.
Voilà la plante que nous voudrions voir cultiver en culture rationnelle, dans
notre belle colonie du Congo (Congo-Belge), sur quantité d'hectares : là les abris
ne sont pas nécessaires, si ce n'est peut-être dans le jeune âge ou pour la multi-
plication. Ensuite, voir établir des fabriques pour la mise en boîte des conserves,
des confitures d'Ananas; enfin, étudier sérieusement la fermentation du jus pour
en retirer le maximum d'un alcool de haute qualité : ce faisant, en choisissant
les terrains, les régions, les situations propices et convenables à la belle végéta-
tion de cette Broméliacée, on arriverait à d'importants résultats, et l'on créerait
des centres agricoles occupant les indigènes à autre chose qu'à l'exploitation ou
mieux au glanage de ces produits tant convoités par les blancs parce qu'ils
donnent des bénéfices immédiats, sans aléas de production ; mais je me permet-
trai de dire que nous ne sommes pas allés au Congo uniquement pour recueillir,
glaner les richesses naturelles accumulées depuis des siècles, mais aussi et sur-
tout pour créer, produire des richesses actuelles, pour fertiliser et cultiver le sol-
pour aider et alimenter les indigènes et les colons ;à ce titre seul, nous serons de
- vrais colonisateurs.
Je ne terminerai pas ces lignes sans relater le fait singulier, cité par P. Sagot,
dans son bon livre, à propos de l'influence de la fumée sur la floraison de l'A-
nanas : « Pour les pays froids, où l'Ananas tarde à fleurir et peut par consé-
quent ne pas produire au moment voulu (c'est pendant l'hiver que se produit la
demande), je signalerai un moyen très intéressant de le forcer à fleurir; il suffit
pour cela de produire, dans la serre qui contientles plants, une fumée très abon-
dante qu'on peut obtenir, par exemple, avec de la paille humide. Quinze jours ou
trois semaines après l'enfumage, tous les Ananas, aussi bien les petits que les
grands, sont en fleurs.
« Je ne saurais trop recommander aux horticulteurs de faire des essais pour
voir si ce procédé ne pourrait être appliqué avec succès à d'autres fruits. »
C. BOUILLOT.
L'AVENIR DE LA GUTTA-PERCIIA (1)
On s'est souvent demandé ce que l'avenir réserve à la production de la gutta-
percha, en présence de la diminution constante des arbres qui la produisent. La
cause de cette disparition ne doit pas seulement être cherchée dans la destruc-
tion des arbres, mais aussi dans le fait que les Chinois qui cultivent le poivre et
(i) Cet article est une traduction faite d'après la 2me édition du manuel de H. SEMLER, Die
tropische Agricultur ; nous l'empruntons à l'excellent « Bulletin de la Société d'Etudes Coloniales »
de Bruxelles (1900, no 7).
elle est beaucoup plus précoce et fructifie à un an ou même un peu plus tôt.
L'Ananas mûr est un fruit délicieux, parfumé, savoureux et agréable; on le
confit au sucre ; on en fait des confitures, des marmelades, des glaces; son jus
exprimé fournit une limonade rafraîchissante employée avec succès, disent les
vieux médecins, pour combattre les indigestions, les affections inflammatoires,
bilieuses, putrides, etc. ; le même jus fermenté donne une liqueur alcoolique très
forte. Le fruit pas trop mûr se conserve assez longtemps : aussi nos transatlan-
tiques en apportent beaucoup des Antilles, de la Floride, etc. Enfin, l'Ananas fait
l'objet d'une industrie de conserves ; il nous arrive ainsi quasi aussi savoureux
qu'à l'état frais, conservé dans des boîtes soudées.
Voilà la plante que nous voudrions voir cultiver en culture rationnelle, dans
notre belle colonie du Congo (Congo-Belge), sur quantité d'hectares : là les abris
ne sont pas nécessaires, si ce n'est peut-être dans le jeune âge ou pour la multi-
plication. Ensuite, voir établir des fabriques pour la mise en boîte des conserves,
des confitures d'Ananas; enfin, étudier sérieusement la fermentation du jus pour
en retirer le maximum d'un alcool de haute qualité : ce faisant, en choisissant
les terrains, les régions, les situations propices et convenables à la belle végéta-
tion de cette Broméliacée, on arriverait à d'importants résultats, et l'on créerait
des centres agricoles occupant les indigènes à autre chose qu'à l'exploitation ou
mieux au glanage de ces produits tant convoités par les blancs parce qu'ils
donnent des bénéfices immédiats, sans aléas de production ; mais je me permet-
trai de dire que nous ne sommes pas allés au Congo uniquement pour recueillir,
glaner les richesses naturelles accumulées depuis des siècles, mais aussi et sur-
tout pour créer, produire des richesses actuelles, pour fertiliser et cultiver le sol-
pour aider et alimenter les indigènes et les colons ;à ce titre seul, nous serons de
- vrais colonisateurs.
Je ne terminerai pas ces lignes sans relater le fait singulier, cité par P. Sagot,
dans son bon livre, à propos de l'influence de la fumée sur la floraison de l'A-
nanas : « Pour les pays froids, où l'Ananas tarde à fleurir et peut par consé-
quent ne pas produire au moment voulu (c'est pendant l'hiver que se produit la
demande), je signalerai un moyen très intéressant de le forcer à fleurir; il suffit
pour cela de produire, dans la serre qui contientles plants, une fumée très abon-
dante qu'on peut obtenir, par exemple, avec de la paille humide. Quinze jours ou
trois semaines après l'enfumage, tous les Ananas, aussi bien les petits que les
grands, sont en fleurs.
« Je ne saurais trop recommander aux horticulteurs de faire des essais pour
voir si ce procédé ne pourrait être appliqué avec succès à d'autres fruits. »
C. BOUILLOT.
L'AVENIR DE LA GUTTA-PERCIIA (1)
On s'est souvent demandé ce que l'avenir réserve à la production de la gutta-
percha, en présence de la diminution constante des arbres qui la produisent. La
cause de cette disparition ne doit pas seulement être cherchée dans la destruc-
tion des arbres, mais aussi dans le fait que les Chinois qui cultivent le poivre et
(i) Cet article est une traduction faite d'après la 2me édition du manuel de H. SEMLER, Die
tropische Agricultur ; nous l'empruntons à l'excellent « Bulletin de la Société d'Etudes Coloniales »
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