Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE CONGRÈS INTERNATIONAL DE LA RAMIE M9
D'autre part, est-il bien exact de dire que si la Ramie n'a pas donné de résul-
tats dans diverses contrées, Algérie, Tunisie, Madagascar, Réunion, Egypte,
Maurice, Natal, États-Unis, République Argentine, etc., c'est que ces climats ne
sont nullement à la convenance de la plante?
Le climat d'un pays n'est pas une entité unique. Il faudrait, pour être affirma-
tif, dire dans quelle partie du pays la tentative a échoué et si la plante a été placée
dans son véritable milieu. Évidemment la Ramie, dans les États-Unis, ne peut
pas végéter à Chicago, mais elle sera prospère sur le littoral du golfe du Mexique,
dans la région de la canne à sucre, avec de l'irrigation, et, si elle ne réussit pas
sur les plateaux de Madagascar, la pointe Nord, les parties bases et la zone du
vanillier lui conviennent ; les terres à cannes et à bananiers sont de bonnes indi-
cations générales pour la culture de cette plante.
Il serait peut-être imprudent d'attribuer aux mauvaises conditions qu'auraient
présentées certains climats la lente éclosionde cette question. Ainsi qu'il est dit au
début de cet exposé, c'est autant l'état général du marché des fibres que l'incer-
titude des procédés de traitement de la Ramie qui ont fait reculer l'emploi de
cette dernière et conséquemment sa culture.
Le mode d'exploitation est variable avec les pays, et l'on a eu le grand tort en
France, relativement à cette question, de tout rapporter aux conditions de la
métropole, de l'Algérie ou de la Tunisie qui ne représentent pas les véritables
milieux où la culture de la Ramie doit évoluer économiquement. La main-
d'œuvre, dans ces cultures intensives, compliquées de questions industrielles, a
une part prépondérante : or, son emploi est loin d'être résolu dans toutes nos
colonies, sauf au Tonkin.
En général, l'exploitation familiale ne paraît pas appelée à être la première
étape de la production de la Ramie et ce n'est pas par cette voie que l'industrie,
à ses débuts surtout, trouvera la matière première pour ses usines : elle n'aurait
là qu'un approvisionnement incertain ou insuffisant.
L'agriculture coloniale n'entreprendra de grandes plantations de Ramie que
quand elle aura sous les yeux les exemples probants de son rendement et de son
utilisation, car les frais de premier établissement en sont coûteux. D'autre part,
les résultats des petits essais tentés un peu partout et sans méthode ont été peu
satisfaisants, et il ne pouvait en être autrement. Ce serait donc continuer à
perdre inutilement du temps que de solliciter n'importe où le concours de petits
cultivateurs peu au courant de cette question et non convaincus de son avenir.
Aussi, quelques compagnies étrangères, ne méconnaissant pas cette situation,
ont-elles agi sagement en prenant récemment toutes mesures pour parer au
manque ou à l'insuffisance de la matière première destinée à leurs usines et
pour se soustraire aux fluctuations du marché chinois. Dans ce but, ces compa-
gnies ont commencé à créer pour leur propre compte des plantations de Ramie,
directement exploitées par elles, dans les zones intertropicales les plus favo-
rables. Une compagnie étrangère aurait acquis 15.000 hectares dans la partie
nord-est de Sumatra et aurait défriché plus de 500 hectares de forêt vierge déjà
convertis en plantation de Ramie.
Les industriels français doivent opérer de même, et en attendant l'implanta-
tion de cette culture dans nos colonies plus éloignées, l'Algérie offre, dans ses
plaines basses du littoral Ouest, quelques milliers d'hectares qui peuvent per-
mettre d'y obtenir un rendement moyen de la Ramie; quoique cette plante soit là
à sa dernière limite de production économique.
D'autre part, est-il bien exact de dire que si la Ramie n'a pas donné de résul-
tats dans diverses contrées, Algérie, Tunisie, Madagascar, Réunion, Egypte,
Maurice, Natal, États-Unis, République Argentine, etc., c'est que ces climats ne
sont nullement à la convenance de la plante?
Le climat d'un pays n'est pas une entité unique. Il faudrait, pour être affirma-
tif, dire dans quelle partie du pays la tentative a échoué et si la plante a été placée
dans son véritable milieu. Évidemment la Ramie, dans les États-Unis, ne peut
pas végéter à Chicago, mais elle sera prospère sur le littoral du golfe du Mexique,
dans la région de la canne à sucre, avec de l'irrigation, et, si elle ne réussit pas
sur les plateaux de Madagascar, la pointe Nord, les parties bases et la zone du
vanillier lui conviennent ; les terres à cannes et à bananiers sont de bonnes indi-
cations générales pour la culture de cette plante.
Il serait peut-être imprudent d'attribuer aux mauvaises conditions qu'auraient
présentées certains climats la lente éclosionde cette question. Ainsi qu'il est dit au
début de cet exposé, c'est autant l'état général du marché des fibres que l'incer-
titude des procédés de traitement de la Ramie qui ont fait reculer l'emploi de
cette dernière et conséquemment sa culture.
Le mode d'exploitation est variable avec les pays, et l'on a eu le grand tort en
France, relativement à cette question, de tout rapporter aux conditions de la
métropole, de l'Algérie ou de la Tunisie qui ne représentent pas les véritables
milieux où la culture de la Ramie doit évoluer économiquement. La main-
d'œuvre, dans ces cultures intensives, compliquées de questions industrielles, a
une part prépondérante : or, son emploi est loin d'être résolu dans toutes nos
colonies, sauf au Tonkin.
En général, l'exploitation familiale ne paraît pas appelée à être la première
étape de la production de la Ramie et ce n'est pas par cette voie que l'industrie,
à ses débuts surtout, trouvera la matière première pour ses usines : elle n'aurait
là qu'un approvisionnement incertain ou insuffisant.
L'agriculture coloniale n'entreprendra de grandes plantations de Ramie que
quand elle aura sous les yeux les exemples probants de son rendement et de son
utilisation, car les frais de premier établissement en sont coûteux. D'autre part,
les résultats des petits essais tentés un peu partout et sans méthode ont été peu
satisfaisants, et il ne pouvait en être autrement. Ce serait donc continuer à
perdre inutilement du temps que de solliciter n'importe où le concours de petits
cultivateurs peu au courant de cette question et non convaincus de son avenir.
Aussi, quelques compagnies étrangères, ne méconnaissant pas cette situation,
ont-elles agi sagement en prenant récemment toutes mesures pour parer au
manque ou à l'insuffisance de la matière première destinée à leurs usines et
pour se soustraire aux fluctuations du marché chinois. Dans ce but, ces compa-
gnies ont commencé à créer pour leur propre compte des plantations de Ramie,
directement exploitées par elles, dans les zones intertropicales les plus favo-
rables. Une compagnie étrangère aurait acquis 15.000 hectares dans la partie
nord-est de Sumatra et aurait défriché plus de 500 hectares de forêt vierge déjà
convertis en plantation de Ramie.
Les industriels français doivent opérer de même, et en attendant l'implanta-
tion de cette culture dans nos colonies plus éloignées, l'Algérie offre, dans ses
plaines basses du littoral Ouest, quelques milliers d'hectares qui peuvent per-
mettre d'y obtenir un rendement moyen de la Ramie; quoique cette plante soit là
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