Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
440 REVUE DES CULTURES COLONIALES
ERYTHRINES ET BOIS NOIRS
Une polémique a été récemment soulevée dans le « Bulletin de l'Union agricole
calédonienne » sur les mérites respectifs des érythrines et du bois noir dans la
protection des caféières. La rédaction du Bulletin a demandé sur cette question
l'avis de M. CAMOUILLY, vice-président de l'Union agricole; M. Camouilly a
répondu par un article très intéressant; c'est ce document que nous reproduisons
ci-dessous (1) :
« Autant que mes modestes connaissances botaniques m'ont permis de les iden-
tifier, notre grand piquant à feuilles lancéolées d'un vert pâle et à fleurs rousses
est YErythrina fusca, le dadap de nos Javanais; le petit piquant, dont les feuilles
plus étalées et plus molles sont d'un vert sombre et les fleurs d'un rouge écla-
tant, serait YErythrina corallodendron.
Ces deux arbres, dont le premier devient gigantesque, affectionnent les terrains
humides et le voisinage des cours d'eau. Leurs radicelles, terminées en queues
de renard, absorbent de prodigieuses quantités d'humidité ; elles constituent,
pour le sol où ils végètent, de véritables pompes d'épuisement. Dans ces condi-
tions favorables, la végétation de ces arbres est exubérante.
Sur les terres bien égouttées, les seules propices à la culture de nos variétés
actuelles de caféier, la croissance des érythrines est, au contraire, fort lente. Il y
a six ans, à titre d'expérience, une de mes pièces de café, terre de vallée parfai-
tement assainie, a été plantée à la fois de grands et de petits piquants et de bois
noirs et je constate que les bois noirs (acacia Lebbek) dominent aujourd'hui les
deux variétés d'érythrines auxquelles ils ont été mêlés.
A d'autres points de vue, il faut considérer que le bois de l'érythrine est spon-
gieux et inutilisable; qu'il est peu résistant; que, dans les coups de vent,
d'énormes branches pesant plusieurs tonnes peuvent se rompre et écraser les
caféiers qu'ils abritent. Malheureusement encore, cette essence pousse volontiers
ses puissantes racines dans le lit même des ruisseaux qu'il finit par soulever et
obstruer, constituant ainsi pour les plantations un très grave danger.
Comme bois de charronnage l'acacia Lebbek a, au contraire, une très grande
valeur. Aucune essence, peut-être, n'est aussi propice à la confection des moyeux
de roue. En sorte que d'une caféière vieillie et épuisée, il est encore possible
de tirer un produit considérable en exploitant les bois noirs qui l'ombrageaient.
L'acacia Lebbek, comme l'érythrine d'ailleurs, se dépouille au moment où, pour
fleurir, les caféiers ont besoin de soleil; deux fois chaque année, il fume le sol
par ses innombrables fleurs et par son riche feuillage.
Ce que je viens de dire des conditions physiologiques de ces essences doit, à
mon avis, régler leur emploi. Si, par une erreur initiale, on a planté en caféiers
un terrain bas, mal égoutté, où les arbustes souffrent de l'excès d'humidité, alors
une plantation intermédiaire d'érythrines doit avoir les heureux effets signalés
par MM. Fullet et Lavoix.
Dans une plantation normalement formée, aucune essence, au contraire, ne
peut égaler les bois noirs. On ne saurait les y multiplier trop, à condition de
supprimer les branches trop basses, entravant la circulation de l'air. Je parle
ici, bien entendu, des terres de plaine ou de coteaux, n'excédant pas trois cents
mètres d'altitude. A des élévations supérieurs, tout abri devient inutile.
(1) Bulletin de l'Union agricole calédonienne, ne 45.
ERYTHRINES ET BOIS NOIRS
Une polémique a été récemment soulevée dans le « Bulletin de l'Union agricole
calédonienne » sur les mérites respectifs des érythrines et du bois noir dans la
protection des caféières. La rédaction du Bulletin a demandé sur cette question
l'avis de M. CAMOUILLY, vice-président de l'Union agricole; M. Camouilly a
répondu par un article très intéressant; c'est ce document que nous reproduisons
ci-dessous (1) :
« Autant que mes modestes connaissances botaniques m'ont permis de les iden-
tifier, notre grand piquant à feuilles lancéolées d'un vert pâle et à fleurs rousses
est YErythrina fusca, le dadap de nos Javanais; le petit piquant, dont les feuilles
plus étalées et plus molles sont d'un vert sombre et les fleurs d'un rouge écla-
tant, serait YErythrina corallodendron.
Ces deux arbres, dont le premier devient gigantesque, affectionnent les terrains
humides et le voisinage des cours d'eau. Leurs radicelles, terminées en queues
de renard, absorbent de prodigieuses quantités d'humidité ; elles constituent,
pour le sol où ils végètent, de véritables pompes d'épuisement. Dans ces condi-
tions favorables, la végétation de ces arbres est exubérante.
Sur les terres bien égouttées, les seules propices à la culture de nos variétés
actuelles de caféier, la croissance des érythrines est, au contraire, fort lente. Il y
a six ans, à titre d'expérience, une de mes pièces de café, terre de vallée parfai-
tement assainie, a été plantée à la fois de grands et de petits piquants et de bois
noirs et je constate que les bois noirs (acacia Lebbek) dominent aujourd'hui les
deux variétés d'érythrines auxquelles ils ont été mêlés.
A d'autres points de vue, il faut considérer que le bois de l'érythrine est spon-
gieux et inutilisable; qu'il est peu résistant; que, dans les coups de vent,
d'énormes branches pesant plusieurs tonnes peuvent se rompre et écraser les
caféiers qu'ils abritent. Malheureusement encore, cette essence pousse volontiers
ses puissantes racines dans le lit même des ruisseaux qu'il finit par soulever et
obstruer, constituant ainsi pour les plantations un très grave danger.
Comme bois de charronnage l'acacia Lebbek a, au contraire, une très grande
valeur. Aucune essence, peut-être, n'est aussi propice à la confection des moyeux
de roue. En sorte que d'une caféière vieillie et épuisée, il est encore possible
de tirer un produit considérable en exploitant les bois noirs qui l'ombrageaient.
L'acacia Lebbek, comme l'érythrine d'ailleurs, se dépouille au moment où, pour
fleurir, les caféiers ont besoin de soleil; deux fois chaque année, il fume le sol
par ses innombrables fleurs et par son riche feuillage.
Ce que je viens de dire des conditions physiologiques de ces essences doit, à
mon avis, régler leur emploi. Si, par une erreur initiale, on a planté en caféiers
un terrain bas, mal égoutté, où les arbustes souffrent de l'excès d'humidité, alors
une plantation intermédiaire d'érythrines doit avoir les heureux effets signalés
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peut égaler les bois noirs. On ne saurait les y multiplier trop, à condition de
supprimer les branches trop basses, entravant la circulation de l'air. Je parle
ici, bien entendu, des terres de plaine ou de coteaux, n'excédant pas trois cents
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(1) Bulletin de l'Union agricole calédonienne, ne 45.
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